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L’éconologie, tremplin d’un développement durable ?

Deuxième partie : Le concept de développement durable

Chapitre 1 Théories et généralités (définition, principes, objectifs)

1.1.11 L’éconologie, tremplin d’un développement durable ?



Bâti comme une religion séculière, la croyance dans le Progrès (objectif, unilatéral et capable de résoudre tous les problèmes à venir) s’est effondrée au 20ème siècle, comme toutes les croyances collectives. Désenchanté et revenu sur terre au sein de sociétés complexes, les progrès se sont éclatés en Í ÃÏÏ Ø Á Â ¿ ÀÄ progrès relatifs et parfois antithétiques, en tous cas souvent perçus comme concurrents les une aux autres (progrès scientifique, technique, médical, social, économique, humain). « Cette 

acception des progrès s’est accompagnée d’un déni de l’environnement, souvent sacrifié au bénéfice du développement économique, dans un contexte devenu difficile ». [136]

Le développement durable ? Il y a encore quelques années, cette notion n’était pas vraiment connue et à fortiori comprise des français, si la plupart en avait entendu parler, 20% admettaient en 2005 leur difficulté à y associer quoi que ce soit de précis, et il était fréquent d’obtenir pour toute définition des tautologies qui réduisaient le développement durable à un développement qui dure.

De fait, la plupart concevaient avec difficulté ce lien établi entre économie et environnement par un trait d’union conceptuel que des intellectuels et des politiques avaient décidé de baptiser (développement durable).

Environnement et économie ne pouvaient à leurs yeux entretenir de relation que conflictuelles. Le conflit de priorité identifié entre la préservation du capital écologique à long terme et l’accroissement immédiat du capital économique leur apparaissant comme irréductible.

Et si tous admettaient l’évidente nécessité d’un développement qui soit durable, ils étaient nombreux à en redouter eux-mêmes les conséquences économiques dans la mesure Ou ils l’associaient à un ralentissement de la croissance. Dés lors, la prétention au compromis, aussi utopique, porteuse de valeur positives, aussi souhaitable qu’elle soit, apparaissait bien peu réaliste.

De surcroît, même si les dimensions couvertes par cette notion étaient bien celles sur lesquelles les français exprimaient par ailleurs de très fortes attentes, et si un certain nombre pouvaient croire ou espérer sa pertinence et l’évidente nécessité de sa pratique, la plupart regrettait que l’idée ne soit la plupart du temps qu’une mode porteuse en termes d’images, une instrumentalisation et un déploiement strictement opportuniste et publicitaire. Bref, une (façade verte), et de fait, durant la première moitié de cette décennie, les effets d’annonce ont pu ne pas coûter cher à court terme

 136 Revenue Politique de Toulon 2009.

et s’avérer effectivement porteuse en termes d’images, mais très vite, nous constations qu’ils avaient surtout contribué à instiller le doute sur la notion elle-même. [137]

Il semble cependant que nous soyons très récemment entrés dans une phase ou les équilibres entre les différents progrès apparaissent possible, à tout le moins, la nécessité de les mettre en œuvre concrètement est-elle perçue de plus en plus pressante.

La préoccupation de l’opinion pour les questions environnementales et la combinaison que les français font désormais eux-mêmes entre les différentes sphères de leur vie quotidienne peuvent aujourd’hui être un moteur pour les décideurs, bien au-delà de la vitrine (verts) ou (juste) dont ils usaient ou abusaient il y a peu.

La protection de l’environnement peut être appréhendée comme indissociable du développement économique. Ce qui n’est pas sans renouveler la compréhension er les attentes vis-à-vis du développement durable qui, précisément, se propose comme le dépassement des contraires et la politique des équilibres.

« La notion de développement durable offre un cadre permettant d’intégrer politiques d’environnement et stratégies de développement, ce mot étant entendu au sens le plus large. On voit souvent dans le " développement " simplement le processus de changement économique et social dans le tiers monde. Or, l’intégration de l’environnement et du développement est une nécessité dans tous les pays, riches ou pauvres. La poursuite du développement durable nécessite des changements dans les politiques nationales et internationales de tous les pays. » [138]

Le développement durable, c’est s’efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures. Il ne s’agit en aucun cas de mettre fin à la croissance économique, au contraire. Inhérente à cette notion est la conviction que nous ne pourrons jamais résoudre les problèmes de pauvreté et de sous développement si nous n’entrons pas dans une nouvelle période de croissance dans le cadre de laquelle les pays en développement auront une large part et pourront en tirer de larges avantages. En 2009, le développement durable ne peut 

137 Revenue politique, 09, 2009.

en effet plus se contenter d’être un argument de marketing ou de communication opportuniste pour quelques-uns, pas plus qu’il ne peut, à l’inverse, se cantonner à n’être que le véhicule de valeurs éthiques partagées par d’autres [139]

Aucun pays ne peut se développer dans l’isolement. Le développement durable exige donc une nouvelle orientation des relations internationales. La croissance durable à long terme nécessitera de profonds changements pour donner lieu à des flux de produits, de capitaux et de techniques plus équitables et tenant mieux compte des impératifs de l’environnement.

Les mécanismes précis de la coopération internationale nécessaire pour assurer le développement durable varieront d’un secteur à l’autre et d’une institution à l’autre. Cela dit, il est indispensable que la transition vers ce développement durable soit gérée conjointement par toutes les nations du monde. L’unité des besoins de l’homme nécessite un système multilatéral qui s’appuie sur le principe démocratique du libre consentement et qui admette que la planète, certes est une, mais que le monde aussi est un.