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Première Partie : La culture chinoise traditionnelle

Chapitre 3 Le confucianisme communique vers la vie des chinoises d’aujourd’hu

1.1.1 Confucius est de retour

En fait, il n'était jamais loin, pas même dans les jours les plus sombres de la Révolution culturelle. Qu'est-il arrivé à la Chine après ç Æ Ç : Confucius est de retour ? Il pourrait difficilement en être autrement. La Chine n'est pas la Chine sans Confucius.

L'idéologie du Parti communiste chinois (û Î Î ) est en crise profonde. Même parmi les chefs de parti, il est difficile de trouver un marxiste convaincu, même si un portrait de ç Æ Ç est toujours suspendu sur la place Tiananmen. Du point de vue pragmatique, le PCC a besoin de justifier son emprise sur le pouvoir en utilisant la logique dynastique ancienne, ç Æ Ç est le fondateur d'une nouvelle dynastie, et le PCC est son héritier. Le PCC n'est plus un parti révolutionnaire, mais une aristocratie politique qui revendique un monopole sur le pouvoir de diriger le pays grâce à une transformation économique et sociale sans précédent dans l'histoire humaine et en faire une grande puissance. L'histoire de la Chine au 20ème siècle a été volatile, violente, chaotique et misérable aussi ses citoyens apprécient la relative prospérité et liberté, même s’il ya place pour beaucoup d'améliorations.

Mais cela laisse la CPP avec les deux grands problèmes: la cohérence et la solidarité. Pendant 30 années, le Parti a suivi l'approche pragmatique proposée par Å Â ¿ Ü Þ ÃÆ Ç Ò Ã¿ Ü : « Être riche est glorieux d'être » D'où il a suivi des politiques de

développement capitaliste. Mais cela a créé un problème de cohérence au sein du Parti. Les structures et les slogans marxistes demeurent, mais l'idéologie s’est évaporée. Quelle est la source, donc, de la légitimité du régime?

« L'autre problème est la solidarité sociale. La Chine a le plus grand nombre de millionnaires dans le monde et les sociétés avec la plus grande valeur marchande. Mais il ya de grandes différences entre le bien-développés les régions côtières et les provinces pauvres de l'Intérieur, et entre zones rurales et urbaines. La corruption est omniprésente, et les filets de sécurité socialiste des années 1970 sont annulés sans rien pour les remplacer. Des manifestations et des plaintes ont été de plus en plus fréquentes. Le gouvernement doit résister à la mer démontée à venir? La renaissance des valeurs confucéennes est partout. Le gouvernement chinois a favorisé la création des Instituts Confucius à travers le monde pour promouvoir la langue et la culture chinoise, les programmes d'enseignement dans les écoles et les universités accordent davantage d’attention en vers les classiques chinois, cela devient à la mode dans les médias, d’utiliser des expressions à connotation confucéenne. L'une des réussites remarquables de ces dernières années a été la vente de près de quatre millions d'exemplaires d'une version simplifiée des ¾ ¿ À Á Â ÀÃÂ ¿ Ä de Confucius » […]

Depuis que  Ð â ÿ ÀÆ Ç et  ¿ â ÃÆ ê Æ Ç ont pris le contrôle des principales positions politique de la Chine fin de 2002, ils ont toujours agi en tant que souverain- universitaires au service du peuple, conformément à l'idéal confucéen d'un bon dirigeant. Beaucoup de leurs slogans, comme « les gens d'abord », « Faire fonctionner le gouvernement au service du peuple », et « rechercher l'harmonie dans les différences », sont des citations littérales de Confucius ou de son disciple Mencius.

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La philosophie morale et sociale de Confucius va directement contre l'orthodoxie marxiste moribonde, mais le RPC aime mettre l'accent sur l’ordre, l'harmonie, le sens des responsabilités et des pouvoirs. Comme les héritiers de la dynastie ç Æ Ç , ils cherchent du soutien pour leur position.

Toutefois, ce roman l'accent sur les valeurs confucéennes dont être motivé recherché d’une base solide dans les sables mouvants de la transformation sociale.  Ð et  ¿ sont pleinement conscients que l'éthique confucéenne impose des droits et des devoirs réciproquement des gouvernants et des citoyens. Elle exige l'obéissance à l'autorité, mais impose au gouvernement l'obligation de comportement moral en faveur du 

peuple, au point qu'il justifie la révolte contre la tyrannie. En outre, la nouvelle génération des dirigeants chinois estime que leur loyauté va d'abord vers la Chine et son peuple, pas au RPC. Ils ont un sens profond de la mission et la responsabilité enracinées dans les idéaux confucéens d'un souverain - même si l'Occident les considère comme une autocratie despotique.

« Il y a quarante ans, il aurait été suicidaire de prononcer ne serait-ce qu'un mot sur Confucius à Pékin. Confucius était l'ennemi réactionnaire, et tous les Chinois étaient encouragés à lutter contre lui. Le président ç Æ Ç lui-même était photographié à la "une" d'un journal révolutionnaire annonçant la désacralisation de la sépulture du sage à  Ð Ï Ð . L'université où j'enseigne était alors un vivier pour les idées d'extrême gauche. Comme les temps ont changé. Aujourd'hui, le Parti communiste chinois approuve un film sur Confucius. Le maître y est dépeint en chef militaire astucieux et en apôtre des valeurs humanistes et progressistes, avec un faible pour la beauté féminine ». [90]

Pendant la révolution culturelle, le mot « Confucius » n'était bien souvent qu'une étiquette collée sur les ennemis politiques pour les dénigrer. « Aujourd'hui, le confucianisme a une fonction politique plus légitime, et pourrait contribuer à l'édification des nouveaux fondements moraux du pouvoir politique. Le communisme n'inspire plus les Chinois, et on estime, de plus en plus, que la relève doit être cherchée, en partie au moins, dans les traditions chinoises. Or le confucianisme apparaît comme la voie la plus naturelle ».

L’article de Lydie Fournier en 2009 « ß Â Ê Ç ¿ Ï Ð Ê ÃÆ ¿ Ã Ä Ô Â Â Ä Àô ÃË Â ¿ ÀÁ Æ Ã¿ Í Â Ï Æ ÃÁ Â Ä Ç ¿ Á  ÀÇ Ð Á  ¿ Î Ó Ã¿  ». « C’est la question qui était posée lors d’un colloque international tenu à Pékin en juin dernier. [91] Les principes confucéens préconisent une harmonie sociale construite sur les vertus humanistes, mais aussi, paradoxalement, sur une conception très hiérarchisée des rapports sociaux, érigeant notamment en dogme l’obéissance au puissant. Continûment instituée en doctrine d’État en Chine entre 156 av. J. -C. et 1911 (instauration de la première République), la morale attribuée à Confucius (551-479 av. J.-C.) est, à partir de 1949, totalement proscrite par le régime 

90. toutsurlachine.blogspot.com/.../opinion-apres-mao-confucius-daniel-bell.html -

communiste naissant. Mais aujourd’hui, dans le contexte socioéconomique peu sécurisant de la société chinoise, la tradition confucéenne peut s’avérer politiquement utile pour consolider un régime autoritaire. Le politiste Ý Ó Ã Û ÃÆ ¿ Ñ ÃÆ ¿ a notamment démontré une claire corrélation entre le paternalisme confucéen et la propension à des postures éloignées de toute velléité contestataire. Une corrélation qui n’aura sans doute guère échappé au président chinois Huâ Ã ¿ ÀÆ Ç , lequel décrète en février 2005 la « construction d’une société harmonieuse » comme priorité absolue de l’agenda politique du pays. Cette décision officielle signe la réhabilitation inédite sous l’ère communiste des valeurs confucéennes, dont la prégnance culturelle en Chine ne s’est jamais tarie. L’influence du confucianisme sur cette aire géographique est ainsi communément comparée à celle exercée en Occident par Platon et Jésus réunis.