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Deuxième partie : Le concept de développement durable

Chapitre 1 Théories et généralités (définition, principes, objectifs)

1.1.19 Les agendas 21 siècle sur l’éthique

« Confucius a façonné l’homme chinois depuis plus de deux millénaires même, plus encore, pour ce qu’il a pour la première fois proposé une conception éthique de l’homme dans son intégralité et son universalité. Le confucianisme est un système d’éthique personnel et social. Confucius est connu parmi ses contemporains comme celui qui s’obstine à vouloir sauver le monde. » [157]



156 L’article de Michel Serres sur revenue politique de développement durable, 2009, p205 157 Liu shiqing avec « er shyi shiji yicheng », p189. Hunan renmin chubanshe.

« Telle est l'éthique chinoise des rapports qu'entretiennent le ciel et l'homme. Les tigres sont sur la terre, la tête du tigre vient du ciel, sa peau vient de la terre, ses os viennent des pierres, son corps vient du sol, ses yeux viennent des étoiles, son ventre de la lune, ses poumons du soleil, son cœur du fer, son sang de l’eau, sa respiration du vent, sa voix du dragon du ciel, etc. »

« Les Agendas 21e siècle locaux (A21L) sont des processus participatifs de prise de décision participatives. Les décisions humaines sont imprégnées d’une éthique ou de valeurs et quand elles sont prises en groupe. Ces valeurs peuvent se contredire. Les valeurs du développement durable peuvent offrir aux acteurs des A21L des points de repère pour orienter leurs décisions vers un monde plus solidaire. » [158]

L’éthique est une discipline philosophique pratique (action) et normative (règles) dans un milieu naturel et humain. Elle se donne pour but d'indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure. « Aujourd’hui, on emploie le terme " éthique " généralement pour qualifier des réflexions théoriques portant sur la valeur des pratiques et sur les conditions de ces pratiques ; l’éthique est aussi un raisonnement critique sur la moralité des actions. » Homme infini, monde fini

Violence : « si je ne porte pas ce coup à l’autre, un autre, inévitablement, le portera » Science : « si je n’entreprends pas cette recherche, un autre, inévitablement, l’entreprendra. Monde : si je n’exploite pas cette ressource, tel autre, inévitablement l’exploitera. Ainsi se répand, par mimétisme, une loi de croissance ; mimétique et violente. Morale parallèle : voilé-je ; voilé-je ou tué-je parce que tel, inévitablement, vole, viole ou tue ? Je ne laisse pas des immondices dans la rue sous le prétexte vain que mon voisin les jette par la fenêtre, mais dira-t-on, je risque de mourir si je ne tue pas, je risque de perdre si je n’entreprends pas. » [159]

 158 www.a21l.qc.ca/9538_fr.html - 159 L’article de Michel Serres, 2009.

La moral consiste à se lancer dans ce risque, à résister au mimétisme, à l’entraînement social, collectif, narcotique, vertigineux de la perte et de la mort. A évaluer la perte de celui que gagne en tuant, qui gagne en violant, qui l’emporte en volant, détruisant, enlaidissant.

Histoire de l’éthique

Confucius a façonné l’homme chinois depuis plus de deux millénaires mais, plus encore, à ce qu’il a pour la première fois proposé une conception éthique de l’homme dans son intégralité et son universalité. J’ai envie de trouver les pointes communes entre l’éthique de Confucius et l’éthique occidentale.

« L’éthique est loin d’être toujours restée identique à elle-même. Au contraire, elle a connu de nombreuses et importantes transformations au cours de son histoire. L’éthique occidentale a connu plusieurs grandes périodes. L’éthique dans l’Antiquité était dominée par le concept de « vertu » aussi bien chez Socrate que chez Platon Aristote, les Stoïciens et Épicure. Ainsi, l’homme bon est celui qui réalise bien sa fonction. Il s’agit donc de réaliser pleinement la nature et ce qui constitue la nature humaine, afin d’atteindre le bonheur. Le Moyen Age fit fond non seulement sur l´éthique antique, celle de Platon puis d’Aristote mais aussi sur la tradition biblique ». [160]

« Les morales du devoir fondent le caractère moral de nos actions par le concept d’obligation. Ce type de morale se conçoit indépendamment de toute conséquence qui pourrait résulter de nos actions. Par exemple, selon Kant on ne doit pas mentir pour éviter un meurtre, car l’obligation de dire la vérité est absolue et ne tolère aucune condition particulière. Dans nos actions, nous prenons souvent en compte les conséquences de nos actes. Ces conséquences peuvent donc être considérées comme des critères possibles de notre comportement, ce qui fait de ce type de morale, un type normatif. Pour une morale de ce genre, une conduite est morale si les conséquences d’un acte sont plutôt bénéfiques que défavorables. L’évaluation de la moralité d’une conduite se fait donc sur la base de ce qui est observable, plutôt que sur l’intention qui a un caractère privé et difficile à appréhender ». […]



« En éthique, on parle communément de valeurs - qui sont de l'ordre de l'Être et du Bien, qui indiquent des idéaux à poursuivre (Autonomie, vie et santé, justice) -, des principes - qui donnent de grandes orientations à l'action, qui fixent des attitudes (Autodétermination, respect de la vie, rendre à chacun son dû) des normes et des règles qui déterminent l'action, qui encadrent la décision (Contentement libre et éclairé, prendre les « moyens proportionnés », respect des contrats). » [161]

Le mot valeur est le plus général et le plus dynamique ; il a d'abord une évocation philosophique avant d'avoir une retombée éthique. Le mot principe désigne une orientation fondamentale, inspiratrice d'action. Le mot règle évoque quelque chose de plus concret, plus proche de l'action.

Selon Durand (1994), trois mots reviennent fréquemment dans le discours sur l'action humaine : éthique, morale, déontologie ; et ceux-ci sont parfois pris comme synonymes. D’ailleurs historiquement pour les deux premiers, ils ont été employés très souvent l'un pour l'autre. Étymologiquement, les mots éthique (d'origine grecque) et morale (d'origine latine) renvoient aux mœurs, à l’analyse des mœurs, aux réflexions sur la conduite humaine. Le mot déontologie (du grec Déon-deonlos) désigne lui aussi des règles, devoirs et obligations. Les trois mots renvoient au comportement, à l'action humaine, à la prise de décision. Ils concernent ce qu'il faut faire, ce qu'on doit faire (le devoir, les valeurs), par opposition à ce que font les mœurs.

« Droz (Droz et al., 2006) définit l’éthique comme un ensemble rationnellement structuré de valeurs explicites qui définissent le bien, le juste et le beau, par lequel quelqu’un rend compte de lui-même, de ce qui le fait exister et agir. Elle est la manière de dire comment on se doit de vivre et à partir de quoi l’on doit juger et décider. Il s’agit en conséquence, d’un système explicite et argumenté de valeurs qui induisent des comportements ou des pratiques sociales. Il y a donc des éthiques universelles (droit de l’homme) ou des éthiques propres à une culture. » [162]



161 dictionnaire.sensagent.com/ethique/fr-fr/ -

« Bob Jickling (1996) propose deux façons de concevoir l’éthique : l’éthique comme un code, qui tend à reproduire des rôles dans la vie sociale ». [163]

« L'organisation des valeurs entre elles, sous forme de système, correspond à une éthique; celle-ci donne sens et cohérence aux valeurs qui s'y rattachent (Ý Æ Ð É Ø Ú Õ ÃËËÂ Ô Æ Ü ¿ Â 2006). Une valeur (comme la démocratie ou le développement durable) ne prend son sens qu’en fonction du champ éthique dans lequel elle s’inscrit. Parmi les valeurs nous retrouvons les valeurs d'ordre fondamental, correspondant à des buts à atteindre (par exemple, l'équilibre écologique), et des valeurs d'ordre instrumental destinées à l'atteinte de ces buts (comme la responsabilité). Il y a également les valeurs abstraites (la solidarité) et les valeurs correspondant à des objets, et également des valeurs qui sont intrinsèques (la nature ou le patrimoine architectural) ». [164] Traditionnellement, le concept de valeur est utilisé de deux manières distinctes ( Ç

.

Â Æ Ê Ó , 1979), soit nous parlons de valeur que possèdent les objets, soit ce sont celles que possèdent les personnes.

« Se rapportant aux propos d’Audigier õ

í ÷ ÷ ÷ ) il est inutile de s’attacher à déterminer une liste bien établie et cohérente de valeurs, puisque dans toute situation, dès qu’il nous faut prendre une décision, nous sommes aux prises avec des valeurs en contradiction les unes avec les autres. Mais elles définissent comme un point de vue à partir duquel nous évaluons, au sens fort du terme évaluer, les actions sociales, les comportements, voire les opinions ». [165]

L’éthique appliquée est un terme générique pour désigner l’ensemble des questions éthiques relatives à un domaine de l’activité humaine comme le monde du travail, l’économie, les sciences, la gouvernance ou la culture.

« La philosophie de Hans Jonas est à la base des principes de développement durable un mode de développement qui satisfait les besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs. Il s’agit 

163 cgcjmk.blogspot.com/.../lethique-manageriale-une-valeur.html 164 dictionnaire.sensagent.com/ethique/fr-fr/ -

également d’adopter une attitude de prudence par rapport aux impacts des techniques En l’absence de certitude scientifique, il s’agit donc d’appliquer le principe de précaution ». [166]

Sous l’angle général de l’environnement l'éthique est appliquée. Sous l'angle de l’environnement humain, on parle de développement durable et sous l’angle des entreprises, on parle de responsabilité sociétale des entreprises De façon métaphorique, on parle de l'organisation d'un système de gouvernance éthique qui repose sur trois piliers. Cette gouvernance de l'environnement humain repose alors sur le pilier économique, le pilier écologique et le pilier social.

Gosseries (1998) associe le concept d’éthique de l’environnement à celui de protection de l’environnement. Or, ce dernier prit au sens large, recouvre plusieurs objectifs, comme : la sauvegarde d’un environnement non pollué (protection de l’environnement au sens strict), naturel (conservation de la nature) et diversifié (sauvegarde de la biodiversité).

Éthique de l’environnement

« Traduit par l’éthique environnementale et associé aux trois piliers du développement durable les nombreuses études d’évaluation des impacts environnementaux servent à une compréhension et à l'orientation d'activités humaines. Non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays en développement, les traditionnels modèles de fonctionnement locaux évoluent vers une perception éthique et globalisé de l'environnement. C'est dans une perspective d'adaptation que les activités industrielles et culturelles polluantes reconnaissent l'éthique de l'environnement. Ainsi, dans son contexte civil et sociétal, la compréhension des enjeux de la mondialisation est employée pour expliquer et identifier les activités humaines éthiques avec l’environnement biophysique. »

« Gosseries (1998) associe le concept d’éthique de l’environnement à celui de protection de l’environnement. Or, ce dernier pris au sens large, recouvre plusieurs objectifs, comme : la sauvegarde d’un environnement non pollué (protection de l’environnement au sens strict), naturel (conservation de la nature) et diversifié 

(sauvegarde de la biodiversité). De plus cet auteur assigne une triple tâche à l’éthique de l’environnement » : [167]

« D’une part, interroger la légitimité de ce que l’on appelle - au sens large - la protection de l’environnement » ; Ensuite, la crise écologique a été l’occasion d’un renouveau de la remise en cause de nos systèmes. La question du statut moral des animaux, des plantes, des virus, ou des écosystèmes n’ont guère reçu à ce jour de réponse très satisfaisante, alors que c’est pourtant la question éthique sans doute la plus radicale qu’a réactivé la crise environnementale. Enfin la protection de l’environnement met à jour des questions de justice intergénérationnelle et internationale ». [168]

« S’interroger sur la provenance et la confection de ses achats peut donc s’inscrire dans une démarche éthique et humaniste. Cette approche trouve écho aujourd’hui avec le développement du commerce équitable. Les questions générales d’éthique dans la consommation (mode de sélection, de production, traitement des employés, etc.) s’appliquent également au choix des aliments, mais la question spécifique et récurrente dans ce domaine concerne l'exploitation animale. C'est à dire l'exploitation de créatures sensibles et intelligentes pour satisfaire les besoins (justifiés ou pas) des humains. Le fait que la majeure partie des aliments d'origine animale ne soit pas nécessaire à la santé humaine et les nombreuses constatations des ravages écologiques de l’élevage apportent de nouvelles dimensions à la réflexion éthique sur l'exploitation animale en général et sur la consommation de viande plus particulièrement » [169]

 167 fr.wikipedia.org/wiki/Éthique

168 HANS Jonas, Le principe responsabilité. 1998 169 fr.wikipedia.org/wiki/Éthique