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PARTIE II : Les artistes azuréens au cœur de l’enquête

Chapitre 3. La Côte d’Azur, une terre propice à l’activité artistique ?

2. Une identité artistique : L’exemple de l’École de Nice ?

2.1. L’École de Nice : un ancrage artistique régional

Un ancrage régional revendiqué

Yves Klein dira en 1960 : « Bien que nous soyons toujours, nous, l’École de Nice, en

vacances, nous ne sommes pas des touristes. Voilà le point essentiel. Les touristes viennent chez nous en vacances, nous habitons le pays des vacances qui nous donne cet esprit de faire des conneries. On s’amuse bien, sans penser à la religion, à l’art ou à la science127. » Ces

propos sont relayés par ceux du critique Jean-Jacques Lévêque qui associent les artistes de l’ École de Nice aux éléments propres à cette cité que sont ses plages et son ambiance hollywoodienne : « L’École de Nice est-elle en mesure de se substituer à celle qui réunit à

Montparnasse les Soutine, Modigliani, les Chagall, les Picasso, et tant d’autres venus des horizons les plus divers ? (…) Ce pourrait être Biarritz ou Cherbourg, Boulogne-sur-Mer ou La Rochelle si ces villes avaient eu la chance de rallier à elles les divers éléments qui permettent à Nice, et à Nice seule, d’être le creuset d’une idéologie actuelle : la mer, le sable,

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les bars, les cover-girls, le jazz (Juan-les-Pins n’est pas loin) et un certain ton moderne dans le décor, un côté Hollywood sur la Méditerranée avec piscine suspendue dans les rocailles, légion de transatlantiques aux couleurs vives, nombreux étalages de gadgets en matière plastique (…) L’unité de l’École de Nice est en somme dans ce ferment commun, comme l’unité de l’École de Paris existait dans le noctambulisme, le Dôme, les noceurs du carrefour Vavin et la drogue128.»

Dans les années soixante, résident sur la Côte d’Azur de très nombreux artistes, jeunes ou moins jeunes, qui participent de l’effervescence artistique de la région. Néanmoins, cette présence reste de faibles impacts dans ses effets culturels, nombreux étant les artistes et écrivains en préretraite. La Côte d’Azur voit pourtant émerger des figures méditerranéennes emblématiques, toutes rassemblées sous l’appellation « École de Nice ». Ainsi pour Olivier- Henri Sambucchi, « dans les années soixante, les avant-gardes de l’époque ont très vite

succédé aux géants du XXe s au moment où ceux-ci tiraient leur révérence. C’est l’École de Nice, Supports-Surfaces. Ce sont des mouvements qui sont devenus structurants et qui avaient trouvé leur origine et leur point de départ sur ce territoire avec une articulation privilégiée avec l’international et notamment avec les États-Unis qui à ce moment-là prennent une place très importante dans la création artistique et notamment le Pop Art américain129. » Les

principaux apports à la création artistique émanent dorénavant d’une nouvelle génération d’artistes, qui développe sa conception de l’art en marge du public et des institutions. Avec Marseille, Nice devient un pôle majeur de la création contemporaine : l’École de Nice vient de naître.

Le terme «-École de Nice » apparaît pour la première fois dans un article de Claude Rivière intitulé « La charge solaire de l’artiste : y a-t-il une École de Nice ? » dans le journal

Combat daté du 22 août 1960. Il sera repris en juin 1961 par Sacha Sosno dans le mensuel Sud Communication, puis par Jacques Lepage dans l’hebdomadaire Les Lettres françaises. Mais,

il faudra attendre l’article d’Otto Halm, dont le titre est « École de Nice » publié dans

L’Express du 2 août 1965, l’intervention des actualités Gaumont, et le numéro d’Identités

consacré au sujet, pour que ce qualificatif ouvre un vaste débat, car il n’en existe pas de

128 Citation extraite du site : http://www.artcotedazur.fr/et-si-l-ecole-de-nice-etait-contee,3047.html. Consulté le

23 avril 2011.

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définition unanimement reconnue. Les artistes ne se sont jamais présentés comme un groupement esthétique. En effet, cette école ne revendique pas une spécificité esthétique en tant que telle, tout au plus regroupe-t-elle des artistes ayant en commun un « refus tranché de

l’art et surtout la tentation louable de définir une certaine poétique de ce temps130. »

L’École de Nice et ses trois tendances

Cette dénomination locale regroupe sous un même nom, des artistes qui ne partagent bien souvent que le lieu de résidence, car cette école est loin de constituer un mouvement homogène. L’École de Nice ne constitue pas un ensemble d’artistes ayant en commun un regard sur le monde et la pratique d’un art. « C’est parce que l’on a fait des choses ensemble.

Parce qu’artistiquement ça partait dans tous les sens. Il y avait au moins trois directions de travail, plus les gens qui n’étaient pas vraiment reliés. Je pense notamment à Chubac, par exemple, qui était plus dans les optiques. Il y avait des gens comme Farhi qui travaillaient plus dans des choses qui auraient été plus près, je crois de Max Been, ou quelque chose comme ça. Et puis évidemment, il y avait les trois grandes tendances, qui sont venues successivement131», explique Marcel Alocco. Il n’existe ainsi aucune unité de tendance au sein de cette École et il ne faut pas penser que l’ensemble des artistes peignant dans la région niçoise en est membre.

Selon Raphaël Monticelli, l’École de Nice : « c’est trois mouvements dans l’histoire

de l’art de ces quarante dernières années, quatre critères, et plein de controverses : depuis celles, classiques, qui consistent à se demander si c’est de l’art, jusqu’à celles qui tournent autour de la paternité du nom (…) Des critères : bien sûr, faire ou avoir fait une partie significative du travail à Nice ou dans sa région. Se tenir distant de tout académisme, de toute convention ; s’inscrire dans une problématique contemporaine (un peintre impressionniste ou cubiste ou informel aujourd’hui n’en serait pas) ; être initiateur (ou moteur) et non suiveur d’un mouvement132. » Sa principale particularité, au regard des autres écoles régionales

130 Citation de Jean-Jacques Lévêque, critique favorable à l’École de Nice en 1967, dans

http://www.artcotedazur.fr/et-si-l-ecole-de-nice-etait-contee,3047.html. Consulté le 23 avril 2011

131 Entretien réalisé le 22.01.2008.

132 Extrait de" En quelques mots... L'École de Nice qu'est-ce que c'est? (Compilation de textes publiés par R.

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comme l’École de Pau ou l’École de Bordeaux, est qu’elle se compose de trois mouvements artistiques reconnus : le Nouveau-Réalisme, Fluxus, Supports-Surfaces.

Le premier s’incarne dans les figures emblématiques d’Yves Klein (1928-1962), et Arman (1928) tous deux nés à Nice, et considérés comme les chefs de file du Nouveau Réalisme (1960-1970), lancé par le critique Pierre Restany133. C’est d’ailleurs en les côtoyant que Marcel Alocco entame sa carrière artistique. Ces derniers font leur entrée dans la scène artistique parisienne en 1960. Le 1er festival du « Nouveau Réalisme » a lieu à Nice en juillet 1961. Ce mouvement réunit, autour de Klein et d’Arman, une douzaine d’artistes notamment Niki de Saint-Phalle (1961), Martial Raysse, Tinguely, Villeglé, Christo et Deschamps (1962). On peut y ajouter César, artiste marseillais célèbre pour ses compressions, ses extensions, ses empreintes humaines, mais aussi Dufrêne, Hains, Rotella, Spoerri. Souvent présenté comme la version française du Pop Art américain, le Nouveau Réalisme, dissous en 1970, représente, avec Fluxus, l’une des tendances de l’avant-garde dans les années soixante. Les artistes du Nouveau Réalisme prônent un retour à la réalité, par opposition à la peinture abstraite à la même époque. Cette réalité s’incarne dans l’utilisation d’objets à l’image des ready-made de Marcel Duchamp. Il s’agit d’un art de l’assemblage et de l’accumulation d’éléments empruntés à la vie quotidienne par exemple les affiches lacérées de Jacques Villeglé, et les accumulations d’objets d’Arman.

Le mouvement Fluxus, deuxième mouvement représentatif de l’École de Nice, se compose d’artistes niçois tels que George Brecht, Robert Filliou, qui de 1965 à 1968, animent à Villefranche‐sur‐Mer une « non‐boutique » du nom de La Cédille qui sourit, mais aussi Erebo, Marcel Alocco, Serge III ou encore Ben, Héros des formes de l’anti-art. « Fluxus, je

l’ai été pas mal » dira Marcel Alocco, « toujours avec une distance critique. Même par rapport à Ben. Pour moi, Ben c’est un extrême de Fluxus134.» C’est d’ailleurs en grande partie

grâce à Ben, que les idées « Fluxus » parviennent sur la Côte d’Azur. En effet, pour Marcel Alocco : « C’est à ce moment-là que sont arrivées sur la Côte d’Azur, à travers Ben, les idées

de Fluxus135. » Partis des États-Unis à la suite des enseignements de John Cage, de la

philosophie zen, et fortement influencés par le dadaïsme et Marcel Duchamp, des représentants du groupe américain Fluxus arrivent à Nice en 1963. Les artistes Fluxus

133 Pierre Restany, ce critique d’art parisien, fut sceptique, voir méprisant avec les artistes de l’Ecole de Nice, à

l’exception de ses protégés, Klein, Arman, Raysse et César.

134 Entretien réalisé le 22.01.2008.

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entendent vouloir un « art total » qui réunit de multiples langages artistiques et amènent l’idée d’abolir le fossé entre l’art et la vie. L’art Fluxus est avant tout un art composé d’une forte dose d’anticonformisme, d’humour et de dérision. Il pose de façon brutale le problème des limites des genres et de l’art.

Dans la deuxième moitié des années soixante, se développe le troisième et dernier mouvement constituant l’École de Nice : Supports-Surfaces. Il s’agit d’un mouvement éphémère (1969-1972), dont la première exposition du groupe eut lieu en 1969 au musée d’art moderne de la Ville de Paris. Remettant en cause les moyens picturaux traditionnels, il associe une réflexion artistique à un positionnement politique source de dissensions tout comme les luttes internes amenant à la scission du groupe dès 1972 comme l’évoque un artiste proche du groupe : « D’abord ce qui m’agaçait, c’était leur position politique. Non pas

que je n’étais pas d’accord avec la plupart d’ailleurs. Ils étaient complètement marxistes, lacaniens ce qui ne me gênait pas – dans la mesure où j’étais très dans ces eaux-là – quand même. J’étais côté P.S.U., parti socialiste unifié qui était mené par Rocard à l’époque et qui après s’est joint au P.S. plus tard. Mais ce qui me gênait, c’était leur discours qui faisait venir la production artistique à des positions politiques. Or ça n’avait aucun rapport, il y avait des gens qui étaient complètement à droite et faisaient des choses très bien, et des gens qui étaient à gauche et faisaient des choses minables avec un discours tout à fait bon. Ce n’est pas parce que l’on avait le discours que l’on avait le talent, c’est deux choses différentes136. » Politiquement situé à gauche, ce mouvement est révélateur des influences

structuralistes, marxistes et de la psychanalyse. Il comptait, selon Raphaël Monticelli, parmi ses membres des artistes de l’École de Nice tels que Noël Dolla ou Claude Viallat installé à Nice en 1964 comme jeune professeur à l’École des Arts Décoratifs. N’ayant que très peu vécu à Nice, en sont exclus, selon lui, Dezeuze, Louis Cane (ancien assistant de Martial Raysse) et Pincemin. Le cas de Saytour est à relever : artiste né à Nice, y ayant vécu et travaillé, il n’a jamais voulu être considéré comme membre du groupe. Il en va de même pour Marcel Alocco, qui se situe à la marge de Supports-Surfaces. Mais ce recensement n’est pas exhaustif, puisqu’il est de coutume d’y ajouter le sculpteur Bernard Pagès venu de Cahors. Les artistes peintres du Groupe 70, Charvolen, Chacallis, Isnard, Maccaferri, Miguel, qui avec quelques nuances appartiennent à la même mouvance, sont comptés dans l’École de Nice.

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Parmi eux, nombre d’artistes ont pu traverser ces différents mouvements ou être influencés par eux comme ce fut le cas pour Marcel Alocco : « A la limite, je ne suis pas un

marginal dans l’École de Nice, parce qu’il n’y a pas de marge et pas de centre. Mais dans les mouvements, je n’ai pas été Nouveaux Réalistes parce que je suis arrivé trop tard. (…) À la limite, j’ai suivi un peu. Fluxus, je l’ai été pas mal toujours avec une distance critique, pendant deux ans, disons. C’était le seul mouvement avec qui j’avais des rapports. J’étais parmi les gens de Supports-Surfaces avant que le groupe n’existe et je n’y étais plus quand le groupe a existé137. »

Mais il existe également des artistes de l’École de Nice qui échappent à toute tentative de classification tels que Bernar Venet, Albert Chubac, Malaval, Verdet, et, plus récemment, Sacha Sosno ou Jean Mas. Il n’existe pas de limites unanimement établies à cette École. Pour certains, tel Marcel Alocco, cette École est historiquement inscrite dans une période allant de la fin des années cinquante au milieu des années soixante-dix. Pour d’autres, elle reste toujours vivante et croit de génération en génération. Pour Sacha Sosno, nous en sommes à la huitième génération depuis 1961.

De fait, « l’École de Nice » apparaît surtout comme une étiquette facile pour rassembler l’ensemble des expérimentations esthétiques qui a vu le jour à Nice et sur la Côte d’Azur à partir des années cinquante. Il n’y a pas à proprement parler d’École de Nice, mais un climat favorable à la création. Il s’agit d’un foyer qui s’est peu à peu constitué au gré de regroupements, de confrontations d’artistes. « Donc, localement, il y a eu cette chose assez

insolite, que pour la première fois en France, dans les temps modernes disons, il se trouve qu’il y avait un surgissement de gens138 » dira Marcel Alocco. Les manifestations qui en ont

découlé, de même que les mouvements, les publications ont amené à cette appellation. « Ce

mouvement, local et circonstanciel, conjuguait les artistes de la région participant au Nouveau Réalisme, à Fluxus, aux prémices supports-surfaciens, à l’art conceptuel, ou ayant des positions plus ou moins proches, et affirmant une volonté d’imposer, contre l’indifférence médiatique et l’hostilité ambiante du milieu artistique régional, un travail novateur139 »,

écriront ainsi Christian Skimao et Marcel Alocco.

137 Idem.

138 Entretien réalisé le 22.01.08.

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Ben a joué un rôle important dans la création de l’École de Nice parce qu’il a su fédérer les artistes. Pourtant des tensions ont toujours émaillé les différents protagonistes, les querelles intestines et les rivalités ne devant en effet pas être oubliées : « Sur le plan du

travail, on se critiquait, on était très violent. Les autres faisaient toujours des choses « sans intérêt » même quand c’était intéressant. On était forcément les meilleurs. Mais n’empêche, que l'on continuait de se voir140 » dira Marcel Alocco tout comme il dira également : « On se rencontrait au Provence, il y avait la gare d’autobus juste en face à l’époque, qui a été démolie, là où il y a le jardin qui sort de la place Masséna. Et donc on se retrouvait là à l’heure du café en général. On savait que quand on passait, on trouvait toujours trois-quatre copains qui étaient là. On n’était pas là tous les jours, mais trois-quatre fois dans la semaine, on passait, histoire de pouvoir discuter. Et c’est là que l’on rencontrait César, Arman. Des gens comme ça, et des gens de passage aussi, qui venaient justement avec Ben, etc. On n’était pas dans les mêmes pratiques, mais on se voyait et finalement, il y avait une sorte de solidarité même si certains en ont écarté d’autres141. » Si le milieu de l’art s’avère ainsi très

atypique, souvent solidaire dans la contestation, il est également très concurrentiel et certains artistes n’hésitent pas en évincer d’autres en ayant recours à des mesquineries. Ainsi, Edmond Vernassa, proche de l’École de Nice, aujourd’hui décédé, garde un souvenir amer de certains artistes de cette mouvance qui ont cherché à l’évincer du milieu artistique : « J’étais,

pratiquement leur conseiller technique, ça n’allait pas plus loin. J’étais l’artisan qui travaillait pour les artistes. C’étaient de bons copains, notamment César. Et, par la suite, j’ai eu des échos (…) J’ai entendu même : « Il veut jouer à l’artiste ! » Or j’avais fait des choses bien avant eux. Il ne fallait pas que je sois en avant ! Mais, ils n’ont jamais parlé non plus de l’atelier où l'on faisait les choses. Ce qui m’a fait beaucoup de tort par rapport aux galeries. J’étais, vraiment mis à l’écart. Je n’ai jamais compris que je pouvais faire peur à ces gens-là, quoi ! Mais ça m’a fait beaucoup de tort. Et ça continue maintenant142.» À l’époque, Edmond Vernassa tenait un atelier discret de plexiglas, sur le Port de Nice. Il s’agissait d’un matériau nouveau que personne ne savait vraiment travailler, ni quoi en faire. Très vite, il va l’expérimenter et les artistes de l’École de Nice vont rapidement lui demander de concevoir des œuvres en plexiglas. Lui-même va se lancer dans la confection de sculptures plastiques.

140 Entretien réalisé le 22.01.2008. 141 Idem.

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Artiste niçois méconnu, il explique ce manque de reconnaissance par les rivalités entre artistes qui lui ont fait de l’ombrage. Mais son cas n’est pas anecdotique. Marcel Alocco évoque également des conflits d’intérêts avec d’autres artistes de l’École de Nice : « J’ai gardé une

dent contre Z parce qu’un marchand italien était venu me voir. Il a ensuite été voir Z qui l’a complètement détourné et il n’est plus venu. Il avait dit : « Je repasse ce soir » et il n’est plus revenu. Alors j’ai dit : « Ça va ! J’ai compris 143! » Malgré ces rivalités, les artistes ont su être

suffisamment solidaires pour imposer le label “-École de Nice ».

L’élaboration d’un label

Sans institution, sans académie, cette « école » n’a pas non plus de critiques d’Art attitrés. Pierre Restany, parfois cité comme référence, fut loin d’en être le laudateur. Ses attaques virulentes à son égard ont marqué les esprits. Seuls quelques artistes se sont lancés dans l’élaboration d’une liste dite « officielle », alors que d’autres, en prenant en référence à telle ou à telle exposition, et notamment les rétrospectives décennales de la galerie Alexandre De la Salle à St-Paul-de-Vence, ont entrepris de lister les membres de cette école.

Nous pouvons néanmoins citer le cas de Jacques Lepage, qui participa activement à l’élaboration du concept « École de Nice ». Dès les années soixante, accompagnant le développement des artistes niçois, il devient le théoricien de cette école et notamment du mouvement Supports/Surfaces. Critique d’art, mais aussi poète et critique littéraire, il anima un club de poésie dans le sous-sol d’une brasserie de la Place Masséna à la suite de Rovini et de Paul Mari. Il fut aussi administrateur du festival international du livre de Nice, et de la Compagnie théâtrale les Vaguants, cofondateur de la revue Acropoles et secrétaire général du festival des Arts Plastiques de la Côte d’Azur. Jusqu’à la fin de sa vie, il organisa dans son village de l’arrière-pays, les rencontres de Coaraze, festival d’art et de poésie, où tant d’artistes et de poètes se rencontrèrent et se firent reconnaître. De Nice à Coaraze, il participa à la théorisation de l’École de Nice, s’intéressant dès les années cinquante aux travaux d’Yves Klein, Arman, Martial Raysse et par la suite de Ben, Venet, Verdet, Viallat.

Depuis le concept « École de Nice » perdure par l’intermédiaire de personnalités. Ainsi Jean Mas décide de fonder « le Collège de Nice » au C.U.M. en 2007 en ces termes :

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« Vous voici maintenant prédisposés à mieux saisir ce que je vous adresse, envoie, en voix en