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CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

1.3. Justification du sujet

Le capital humain a longtemps joué un rôle important dans la théorie de la croissance.

L'investissement financé par l'épargne a toujours été considéré comme le moteur de la croissance dans les théories traditionnelles. Dans les nouvelles théories de la croissance, l'investissement en capital humain a aussi un rôle important à jouer pour expliquer la croissance économique en raison surtout des extemalités positives qui accompagnent son accumulation.

En effet, l'investissement dans le capital humain permet d'améliorer le mveau des connaissances d'un individu et de la société et entraîne donc une augmentation à terme de la productivité globale et donc le niveau de revenu d'un pays. L'étude de l'impact du capital humain sur la croissance économique est une préoccupation des pays développés et s'impose

davantage aux pays africains en développement notamment au Sénégal, pour plusieurs raisons:

D'abord le capital humain a un rôle important à jouer dans la croissance économique pour les pays dont le développement reste lié à la quantité et à la qualité de ces ressources humaines. Le concept de capital humain valorise l'homme par l'ensemble des connaissances, qualifications et compétences qui sont une source de dynamisme productif. La qualification, mesurée par un diplôme souvent de formation initiale, ne suffit plus. L'idée de compétence, mise en avant, recouvre en elle, non seulement l'ensemble des savoirs et savoir-faire de l'individu, mais aussi son savoir être : sa rationalité, sa capacité d'adaptation, d'innovation, de relancer une situation donnée. L'éducation est un des déterminants du capital humain. La faiblesse de la croissance et donc du développement du Sénégal peut être liée à la faiblesse du capital humain si l'on tient compte seulement de l'éducation et de l'instruction. Selon les statistiques de la direction de l'Alphabétisation et de l'Education de base (DAEB), de 73 %en 1993, le taux des analphabètes se situe présentement à 43%.

Ensuite le capital humain est un instrument de réduction de la pauvreté au regard des expériences des pays asiatiques. D'après la Banque Mondiale (1998), la réussite des politiques économiques dans les pays de 1 'Asie du Sud-Est est liée à la place et au rôle du capital humain. Ces. derniers ont enregistré de forts taux de croissance et un faible niveau de pauvreté du fait de l'importance des efforts en matières de formation et du bon niveau de développement du capital humain. Ils ont réalisé un bon niveau d'instruction en augmentant le nombre de personnes à même d'apprendre à mieux utiliser les technologies nouvelles. La croissance économique est au centre des stratégies de réduction de la pauvreté en Afrique sub-saharienne depuis une décennie. La croissance des revenus est un facteur clé qui explique le niveau de la santé et de l'éducation d'un pays, et inversement l'éducation permet d'augmenter les revenus des populations. Au Sénégal, 80% de la population vivent avec moins de 2 $ par

En outre, le développement de l'innovation ou de l'imitation permet de réduire le gap de connaissance qui nous sépare des pays développés. L'innovation est un moteur de la croissance. Elle permet de redistribuer les revenus et de réduire l'écart technologique qu'il y a entre les pays développés et les pays en développement. Le développement de l'innovation nécessite une bonne éducation et un haut niveau de connaissance et permet d'améliorer la compétitivité. Il s'agit donc d'augmenter la connaissance et les compétences des moins qualifiés en l'occurrence celles des pauvres et des groupes vulnérables (femmes et jeunes).

Pour réduire le déficit de savoir et combler le retard technologique de nos Etats par rapport aux pays développés, nous devons investir dans l'utilisation du capital physique d'un côté et de l'autre, miser sur les individus et les institutions afin de renforcer la capacité d'assimilation et d'utilisation des connaissances dont la société a besoin. Le Sénégal est marqué par un faible niveau de développement en qualité mais aussi en quantité de son capital humain et par un système de formation qui ne répond toujours pas aux besoins du marché du travail.

Enfin, 1 'une des fonctions de la croissance économique doit être la satisfaction des besoins de la population, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent, en raison de l'augmentation de la pauvreté qui a fini par s'installer en milieux urbains, et de l'inégale répartition des richesses nationales qui se cesse de se creuser. Les indicateurs de développement humain du Sénégal sont parmi les plus bas dans le continent : Le PIB/tête est inférieur à 500 $, les taux d'analphabétisme des femmes se situe à 70% contre 48,9% pour les hommes, celui des adultes 65% reste élevé (QUID\DPS, 2001), et l'espérance de vie est de 50 ans pour les hommes et de 54 ans pour les femmes. La proportion des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté défini à partir de la consommation de 2400 calories/jour est passée de 57,9% en 1994 (ESAM\DPS, 1995) à 53,3% en 2001 soit une légère baisse. RANIS et al (2001) ont établi qu'un soutien à une bonne santé et une bonne éducation augmente la croissance et le rapport entre croissance économique et développement humain dans les pays en développement. Ils estiment qu'il y a un cercle vertueux quand les deux augmentent. La faiblesse du niveau de vie est non seulement due à la pauvreté mais également au manque de services médicaux et éducatifs surtout en milieu rural. A cela s'ajoute le fait que les préoccupations du monde rural ont été-longtemps négligées par les pouvoirs publics alors que 75% de la population active sont employées dans l'agriculture qui génère 11% du PIB.