• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II: DIAGNOSTIC DU SYSTEME EDUCATIF SENEGALAIS

2.3.1.2. Offre d'éducation

2.3.1.2.1. Enseignement primaire

L'effort de scolarisation est manifeste puisque de 38,8% en 1970 on est passé à 61,7%

en 1997 et à 76,7% en 2000. Seulement on est loin de réaliser les objectifs de scolarisation pour tous dans le primaire puisque nous sommes en deçà des 90% nécessaire à sa réalisation.

Ceci montre donc qu'il y a encore un nombre croissant d'enfants qui n'est pas scolarisé faute

de places. Par ailleurs, entre 1998/1999 et 1999/2000, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) est presque invariant. Il se situe à 73,5% chez les garçons et à 58,1% chez les filles en 1999/2000 contre 73,1% chez les garçons et 58,1% chez les filles en 1998/99, reflétant ainsi un faible accès de ces dernières à la scolarisation (voir tableau n°7, annexe1 page 96). L'analyse par

~

sexe nous montre encore que la couche féminine est la plus concernée par ce manque d'instruction.

Le recrutement des enseignants dans l'enseignement primaire a connu une évolution très faible avec en moyenne une progression annuelle de 5% de 1970 à 2000 (voir tableau n°8, annexe 1 page 97) de même que le rythme de construction des classes qui est aussi lent. En 1970, on comptait 5 722 enseignants pour 5 675 classes. En 1980, ils sont 9 842 pour 7 921 classes.

La période 1984- 1998 est marquée par un taux d'accroissement des enseignants très faible avec une moyenne de 1%. Jusqu'à la fin des années 80 la politique de recrutement était stable. Cette politique correspond aux réformes macro-économiques dictées par la conjoncture. Ces réformes ont conduit le Gouvernement du Sénégal à réduire, de façon drastique, voire à arrêter tout recrutement dans la Fonction Publique, et même à inciter les fonctionnaires en activité, à un. départ volontaire, afin de réduire la masse salariale. Malgré cette politique de dégraissage de la Fonction Publique, les autorités se sont engagées à recruter 700 maîtres chaque année, pendant cinq (5) ans. Cette mesure a connu un début d'application depuis la rentrée scolaire de 1991/92 et a permis d'enregistrer un accroissement moyen de 6%

du nombre d'enseignants. Dans le privé, on a un accroissement moyen de 7%.

A partir de l'année 1995, l'Etat a mis en place une autre stratégie de recrutement des enseignants avec le recrutement de 1 200 volontaires de l'enseignement primaire par an ; ce qui porte le nombre d'enseignants dans ce niveau à 13 130. Il s'agit donc de former des enseignants aptes à assurer 1' encadrement du primaire pour une courte durée et qui ne sont pas rémunérés comme des agents de 1 'Etat. Ceci permet de réduire la charge budgétaire.

L'essentiel du corps enseignant dans le primaire public qui connaît à partir de 1998/99 une croissance régulière plus importante alors que l'évolution dans le privé reste faible. Quant aux structures d'accueil, elles ont doublé par rapport à 1980 et sont au nombre de 22 672 classes.

2.3.1.2.2. Enseignement secondaire

On note une concentration de l'offre d'enseignement moyen en milieu urbain et ce secteur reste marqué par d'importantes inégalités. Les filles ne représentent en effet que 40%

contre 39% des effectifs scolarisés dans l'enseignement moyen en 1998/99. L'impact de l'offre d'enseignement secondaire sur les populations cibles demeure faible nonobstant une légère hausse par rapport à 1998/99. Alors qu'en 1998/99 le taux brut de scolarisation était égal à 9,0%, il est passé à 10,7% en 1999/2000 (voir tableau n°7, annexe1 page 96). Dans le secondaire qui regroupe aussi bien 1' enseignement moyen que le secondaire général, on se situe encore à une moyenne très en deçà de celui du primaire des années 70 soit environ 16%

en 2000. On enregistre certes une évolution puisqu'en 1970 le TBS était 9,3%. Comme pour les cycles primaire et moyen, les filles ont un faible accès à l'enseignement secondaire. Elles ne représentent que 37% des effectifs. La plupart des élèves de l'enseignement secondaire (93,2%) sont inscrits dans les établissements d'enseignement général.

Le secteur public qui détient 77% des classes y est prédominant et contribue à la scolarisation de 81% des effectifs de 1' enseignement secondaire général. Le nombre de garçons est prédominant avec un TBS supérieur à la moyenne nationale. L'effort de scolarisation des filles contribue à améliorer la situation. Les explications sont multiples et celle qui semble dominer est la lutte pour l'égalité. Seulement, la promotion de l'enseignement des filles dans les lycées et les collèges est liée plus à la structure sociale et au niveau de vie.

Les mariages précoces et la pauvreté exposent les femmes plus que les hommes à l'abandon de l'école.

Au regard de l'évolution des effectifs d'enseignants du secondaire pendant la dernière décennie, on voit que la politique de recrutement n'a pas été favorable en 1990. Il y avait au total 5 242 professeurs dans le public et dix ans après, ils sont 6 859, soit une progression annuelle moyenne de 2,85%. Si on le compare à la croissance des effectifs d'élèves, on a déjà une idée du surpeuplement des cours.

2.3.1.2.3. Enseignement supérieur

L'effort de scolarisation dans le supérieur doit être apprécié par rapport à une préoccupation en termes de développement économique et social. Le tableau n° 7 (voir annexe1, page 96) montre l'effort d'éducation de l'Etat dans l'enseignement supérieur.

La « sous instruction » de la population est donc réelle et 1 'Etat a tous les problèmes pour maintenir la jeunesse à des niveaux élevés d'instruction pourtant indispensables à son développement. En 1970, le taux de scolarisation était de 1,4% et on a eu presqu'une évolution constante en 2000 à environ 4%. Et même avec ce TBS, les universités sénégalaises sont surpeuplées car le niveau de scolarité est très loin de la capacité d'accueil, les constructions n'ayant pas suivi la croissance démographique, le système de gestion des flux par une politique de diminution de la demande étant choisi à la place. Ceci a rendu caduc le mode d'orientation et d'accès dont souffre encore tout l'enseignement supérieur.