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Capital humain, politiques publiques et croissance économique

CHAPITRE III: L'IMPACT DU CAPITAL HUMAIN SUR LA CROISSANCE

3.4. Capital humain, politiques publiques et croissance économique

L'acquisition de connaissance par l'éducation est un déterminant crucial de la capacité de gains d'un individu et du stock de capital humain d'un pays comme du reste on a eu à le voir dans la revue antérieure. De par son importance en termes de réduction de la pauvreté, on se rend compte que les familles pauvres sont souvent bloquées dans une éducation faible, de faible qualification et dans une trappe de revenu également faible. Puisque les politiques économiques doivent être définies dans un cadre de cohérence capable de favoriser l'amélioration de la croissance, il s'agit donc de voir quels sont les différents éléments qui peuvent influencer le capital humain et par conséquent la croissance économique.

De GREGORIO (1996) a suggéré que l'inflation puisse avoir un effet négatif sur la croissance à l'état stationnaire car elle réduit le taux d'investissement et affaiblit l'efficacité de l'investissement. L'inflation réduit le niveau optimal des encaisses réelles et augmente le coût de l'investissement. Elle réduit donc le t~ux d'accumulation du capital et la productivité du

capital affectant ainsi adversement le taux de croissance à long terme. En plus de l'inflation, il / analyse l'effet du crédit sur le capital humain. Il considère que les individus pauvres peuvent

trouver qu'il est impossible d'emprunter sur le marché des capitaux et de financer l'accumulation de capital humain; ce qui par conséquent indique que des restrictions sur la capacité d'emprunter peuvent agir comme une contrainte sur le taux de croissance à long terme. C'est une des situations de la plupart des pays en voie de développement où l'on a 1 'habitude de dire que la banque ne connaît pas les pauvres. Il y a donc une exclusion à priori de l'accès des pauvres à des crédits favorisant l'éducation.

STERN(1989) a affirmé que la provision d'une éducation de base gratuite (aux niveaux primaire et secondaire) ou la création des plans de crédit publics pour couvrir les coûts de l'acquisition des compétences pourrait accroître le bien être. La valeur sociale de l'investissement en capital humain est plus élevée que la valeur économique de celui-ci, du fait des extemalités positives qu'il engendre. Cependant il y a des limites quant à la prolifération d'investissements non rentables.

BARRO (1991), en analysant l'effet de l'investissement public sur l'investissement privé et la croissance, considère que les activités publiques telles que les infrastructures

BARRO (1991), en analysant l'effet de l'investissement public sur l'investissement privé et la croissance, considère que les activités publiques telles que les infrastructures publiques et la protection des droits de propriété complètent le capital privé. Il montre que le taux de croissance de la production par tête augmente d'abord avec l'augmentation du taux d'imposition/effet positif de la fourniture des services publics sur le produit marginal du capital après impôt, atteint un maximum et ensuite commence à baisser avec l'augmentation supplémentaire des taux d'imposition.

Dans les pays en développement on note les études de LOA YZA et al (1996) qui ont proposé un modèle dont l'idée repose sur l'imposition de taux de taxation élevés dans le secteur informel par les Etats. Pour eux, des taux d'imposition élevés réduisent donc la capacité de l'Etat à générer des revenus et exercent un effet adverse sur la croissance. Elles montrent que, dans les pays où l'imposition est sur-optimale et le système d'application faible, la taille relative du secteur informel sera négativement corrélée au taux de croissance de 1' économie. Par conséquent des mesures destinées par exemple à réduire le fardeau de l'imposition et à améliorer la qualité des institutions de l'Etat aideront non seulement à réduire la taille relative de 1' économie informelle mais aussi à promouvoir la croissance économique.

On retiendra ici que les différentes composantes de la politique économique ne sont pas souvent favorables à la croissance économique ou du moins doivent être mises en œuvre dans un cadre de cohérence qui n'affecte pas les différents agents ou acteurs économiques et surtout ne doivent pas créer des adversions notoires au développement du capital humain.

3.5. Enseignements de la revue de la littérature

L'idée de fond dégagée par ces modèles est une forte interaction entre les décisions de formation et d'investissement en R&D. Ces modèles essaient de comprendre dans un cadre technique cohérent comment les décisions d'investissement en R&D et en formation sont en fait des décisions conjointes. Cette interaction est assez cruciale car elle découle de nouvelles perspectives quant aux opportunités offerts par la R&D aux économies et aux politiques de développement.

Ces perspectives reposent principalement sur des complémentarités stratégiques entre ces deux types d'investissements plut_ôJ.:;qu~ sur des externalités comme dans les modèles de la première génération. Les enjeux de cette distinction sont les suivants :

-Si l'impact positif de la R&D sur la formation est une simple externalité, alors la politique optimale conduirait à développer le secteur de la formation, au détriment de la R&D, puisque tout pays devrait mécaniquement tirer avantage d'une population mieux formée.

-Si l'impact est lié à une complémentarité stratégique, la politique optimale est plus délicate à définir, car il s'agit de promouvoir des activités qui rendent conjointement rentables les investissements en formation et en recherche.

CHAPITRE IV : METHODOLOGIE D'ESTIMATION, ANALYSE ET