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La place de l’éducation à la santé à l’école varie selon les cultures et les pays (Pommier & Jourdan, 2007). En Irlande ou en Finlande par exemple, il s’agit de disciplines à part entière, alors qu’au Portugal ou en France il s’agit d’un domaine transversal, rattaché au développement personnel dans le cas du Portugal, et à la citoyenneté dans le cas de la France.

Du point de vue des textes officiels, la place qu’occupent les éducations à, dont l’éducation à la santé qui nous intéresse ici, semble se préciser. Si les principales actions demandées aux équipes pédagogiques en matière de santé restent concentrées sur la transmission d’informations (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2004a, 2004b, 2010, 2011a), on assiste à une certaine diversification des approches (par exemple, dans le cas de l’éducation à la vie affective et sexuelle, le Bulletin Officiel du 17/02/03 compte de nombreux objectifs qui dépassent la simple transmission, comme la compréhension de soi et des autres, des relations

Un objet original dans le champ scolaire 1) Un domaine de pratiques, 2) Fondé à la fois sur les pratiques

Ayant une double finalité 3) L'une centrée sur le développement de la capacité au jugement libre et responsable (construction d'une opinion raisonnée), Appelant des pratiques éducatives diversifiées 5) Des activités variées où l'engagement de l'élève est central 6) Avec une temporalité spécifique, 7) Et une spatialité non référée à la seule

53 interpersonnelles, ou favoriser certaines attitudes, ou encore la connaissance et l’utilisation des ressources (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2003)).

Plus récemment, différentes circulaires ont précisé les missions et les attentes en matière de politique éducative de santé. Le Bulletin Officiel de l’éducation nationale numéro 46 du 15/12/2011 définit 7 objectifs prioritaires en matière d’éducation à la santé :

« - faire acquérir aux élèves des bonnes habitudes d'hygiène de vie ;

- généraliser la mise en œuvre de l'éducation nutritionnelle et promouvoir les activités physiques (intégrant la prévention du surpoids et de l'obésité) ;

- généraliser l'éducation à la sexualité (accès à la contraception et prévention des IST et du sida) ;

- généraliser la prévention des conduites addictives ;

- organiser la prévention des « jeux dangereux » et participer à la prévention et à la lutte contre le harcèlement entre élèves ;

- repérer les signes d'alerte témoignant du mal-être et organiser le cas échéant la prise en charge des élèves repérés, notamment des victimes ou des auteurs de harcèlement ;

- renforcer l'éducation à la responsabilité face aux risques (formation aux premiers secours). » (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2011b)

Mais l’éducation à la santé à l’école semble surtout trouver sa place au sein de la promotion de la santé, et finalement assez peu comme un objet en soi. De nombreux auteurs ont montré l’efficacité des approches en promotion de la santé en milieu scolaire, aussi bien du point de vue de la santé des élèves qu’en termes de réussites éducatives. Les approches globales (qui dépassent le cadre de la classe, mais aussi sur un temps long) sont sources d’efficacité en termes d’éducation et de santé, notamment lorsque les déterminants sociaux et relatifs aux émotions sont pris en compte (L. H. St Leger, 2005 ; L. H. St Leger et al., 2007 ; Tones, 2005 ; Union Internationale de Promotion de la santé et d’Éducation pour la Santé, 2009).

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IV - C) La promotion de la santé à l’école

En France, la promotion de la santé en milieu scolaire est définie par la loi du 8 juillet 2013, notamment à travers l’article L121-4-1 (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2013b). Cette loi met en avant 7 axes :

 La mise en place d'un environnement scolaire favorable à la santé ;

 L'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation de programmes d'éducation à la santé destinés à développer les connaissances des élèves à l'égard de leur santé et de celle des autres ;

 La participation à la politique de prévention sanitaire mise en œuvre en faveur des enfants et des adolescents, aux niveaux national, régional et départemental ;

 La réalisation des examens médicaux et des bilans de santé définis dans le cadre de la politique de la santé en faveur des enfants et des adolescents ainsi que ceux nécessaires à la définition des conditions de scolarisation des élèves ayant des besoins particuliers ;

 La détection précoce des problèmes de santé ou des carences de soins pouvant entraver la scolarité ;

 L'accueil, l'écoute, l'accompagnement et le suivi individualisé des élèves ;

 La participation à la veille épidémiologique par le recueil et l'exploitation de données statistiques.

Il convient de noter que d’après cette loi, ces missions relèvent en priorité des médecins et infirmiers de l’éducation nationale.

Cependant, en s’appuyant sur la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République n° 2013-595 du 08/07/2013, le site internet du Ministère de l’Éducation Nationale (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2015a) propose des modalités d’action concernant la mise en œuvre de la politique éducative sociale et de santé. Ces modalités d’actions reprennent les 3 axes proposés par Tannahill (1985) intégrés dans un parcours éducatif de santé, à savoir « l’éducation à la santé » (basée sur le développement de

55 compétences psychosociales), « la prévention » (basée sur les risques) et « la protection de la santé » (dans une logique positive de promotion d’un environnement favorable à la santé).

IV - D) La promotion de la santé dans les écoles en Europe