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S ITUATION GENERALE DU MARCHE DU TRAVAIL

ÉVOLUTION RÉCENTE DU MARCHÉ DU TRAVAIL ______________________________________

1. S ITUATION GENERALE DU MARCHE DU TRAVAIL

En 2007, 60.000 postes de travail supplémentaires devraient être créés en Belgique, soit une progression de 1,4 p.c. par rapport à 2006. La création d’emplois devrait de ce fait être encore plus importante qu’en 2005 et 2006, lorsque l’emploi avait à chaque fois crû de plus de 40.000 unités. L’augmentation du nombre de travailleurs en 2007 devrait ainsi être comparable à celle de 2001, lorsque 58.000 nouveaux emplois avaient été créés, et la plus importante depuis 2000, année qui avait vu la création de quelque 80.000 nouveaux emplois. Le taux d’emploi harmonisé des 15-64 ans devrait par conséquent progresser d’un demi-point de pourcentage pour s’établir à 61,5 p.c.

La forte amélioration de l'emploi en 2007 est liée à la croissance soutenue de l’activité enregis-trée récemment. L’année dernière, le PIB a progressé chaque trimestre de 0,7 à 0,8 p.c. sur base trimestrielle. La croissance économique a atteint 3 p.c. en moyenne par rapport à 2005. En 2007, la croissance devrait ralentir sur base trimestrielle pour s’établir à quelque 0,5 p.c.

Compte tenu du décalage habituel de 2 à 3 trimestres, la hausse du nombre de travailleurs de-vrait, elle aussi, quelque peu se tasser au cours de cette année, tout en se maintenant à près de 0,3 p.c. par trimestre.

Graphique 1 Emploi et activité

(données corrigées des variations saisonnières et des effets de calendrier, pourcentages de variation par rapport au trimestre précédent)

Sources: ICN, BNB.

L’emploi public devrait se stabiliser après une progression limitée l’année dernière. En 2005, le nombre d'emplois dans le secteur public avait quelque peu diminué après s'être régulièrement accru sur la période 1998-2004. Ainsi, le nombre de salariés dans le secteur public a progressé de 719.000 en 1997 à 790.000 en 2007 selon les estimations.

Par conséquent, et en relation avec la situation conjoncturelle favorable, la création substan-tielle d’emplois en 2007 s'explique principalement par une hausse du nombre de travailleurs dans le secteur privé1. Il s'agit pour la plus grande partie de salariés: par rapport à 2006, leur nombre devrait augmenter de 52.000, la plus forte progression depuis 2001. Le nombre d’indépendants devrait monter de quelque 8.000 unités, tout comme en 2006. Cette augmentation devrait moins que les années précédentes être le fait des ressortissants des pays d'Europe de l'Est, nouveaux membres de l'UE. En effet, le statut d’indépendant comme clé pour accéder légalement au mar-ché belge du travail a quelque peu perdu de son attrait auprès de ces travailleurs depuis l’assouplissement en février 2006 des restrictions imposées à l’exercice d’une fonction critique2. Des listes de ces fonctions ont été dressées par région, en concertation avec les partenaires so-ciaux. Le système LIMOSA a en outre été instauré en avril 2007. Celui-ci vise à enregistrer tous les travailleurs étrangers actifs en Belgique. Une déclaration LIMOSA doit être effectuée préala-blement au démarrage des activités en Belgique pour tous les salariés, indépendants et stagiaires (indépendants) qui viennent travailler temporairement ou partiellement en Belgique et qui ne sont en principe pas soumis à la sécurité sociale belge3. Les données à mentionner ont notam-ment trait aux dates de début et de fin de l’activité, au lieu d’exercice de celle-ci, au client/commanditaire ainsi qu’à la nature même des prestations qui seront effectuées. Pour les salariés, il convient également de mentionner des renseignements relatifs à l’employeur, la du-rée de travail hebdomadaire et l’horaire à prester.

Tableau 1 Demande et offre de travail

(variations en milliers de personnes par rapport à l'année précédente, sauf mention contraire: moyennes annuelles)

2003 2004 2005 2006 2007r p.m.

2006, niveau1

Population en âge de travailler 30 30 44 49 43 6.928

Population active 48 66 61 38 22 4.898

p.m. taux d'activité harmonisé2, 3 64,9 65,9 66,7 66,5 66,4

Emploi national 1 27 41 46 60 4.310

Demandeurs d'emploi inoccupés 47 38 20 -8 -39 588

p.m. taux de chômage harmonisé2, 4 8,2 8,4 8,5 8,3 7,6

Sources: BNB, CE, ICN, ONEM.

1 Milliers de personnes.

2 Moyenne des résultats trimestriels de l'enquête sur les forces de travail (EFT).

3 Pourcentages de la population en âge de travailler, c'est-à-dire les personnes âgées de 15 à 64 ans.

4 Pourcentages de la population active en âge de travailler, c'est-à-dire les occupés et les chômeurs de 15 à 64 ans.

1 En 2002 et 2003, période de basse conjoncture, une nette perte d'emplois a été enregistrée dans le secteur privé, compensée pour la plus grande part ou complètement par une hausse de l'emploi dans le secteur public. En 2004, cette dernière était de la même ampleur que l'augmentation de l'emploi privé. Comme mentionné, la progression du nombre d'emplois dans le secteur public est retombée à partir de 2005: ce recul a été plus que compensé par la plus forte création d'emplois dans le secteur privé, sous l'effet de la conjoncture favorable.

2 Ce thème a été traité en détail dans BNB (2007).

3 Sont notamment exemptés de cette déclaration les chauffeurs internationaux, les diplomates, les sportifs, les artis-tes, les personnes travaillant pour des organisations internationales et les participants à des congrès scientifiques.

La croissance soutenue de l’emploi dans le secteur privé en 2007 provient, sous l’effet de la si-tuation économique favorable, essentiellement des secteurs sensibles à la conjoncture. Dans les secteurs NACE de A à K, qui englobent notamment l'industrie, la construction et les services mar-chands, tels que le commerce, l’horeca, la communication et les institutions financières, l’emploi progressera selon les estimations de 2 p.c. Dans les autres services (secteurs NACE de N à P, comprenant notamment les soins de santé et les services collectifs), moins orientés vers le marché et souvent subsidiés de manière significative par les autorités, la hausse devrait être plus limitée (1,1 p.c.).

Cependant, une partie du nombre d’emplois créés dans les branches sensibles à la conjoncture est également subsidiée : il s'agit plus particulièrement des travailleurs engagés dans le cadre du régime des titres-services. Leurs employeurs étant plutôt des entreprises privées de services ou des entreprises de travail intérimaire, ces travailleurs sont comptabilisés dans les comptes natio-naux au niveau des services marchands. La méthode d’évaluation de l’impact net du système sur l’évolution de l’emploi a été récemment modifiée. Elle sera une nouvelle fois adaptée à l'au-tomne. Selon le traitement méthodologique actuel, le système aurait conduit à la création de quelque 4.000 nouveaux emplois entre 2006 et 2007.

La création substantielle d’emplois dans l’économie belge en 2007 engendrera une forte diminu-tion du nombre de chômeurs. Selon les estimadiminu-tions, les statistiques administratives de 2007 compteront en moyenne quelque 39.000 demandeurs d’emploi inoccupés de moins qu’en 2006, année lors de laquelle la baisse s'était limitée à 8.000 personnes environ. Il faut remonter à 1988 et à 1989 pour retrouver une diminution comparable. Le taux de chômage harmonisé des 15-64 ans devrait de ce fait reculer sensiblement et s’établir à 7,6 p.c. de la population active, contre 8,3 p.c. en 2006.

L’augmentation de la population active, qui englobe l’ensemble des travailleurs et des chômeurs et constitue par conséquent l’offre de travail, devrait se limiter à 22.000 personnes en 2007. Non seulement la population en âge de travailler devrait croître moins fortement que lors des années précédentes, mais le taux d’activité, qui reflète le degré d’appartenance de ces 15-64 ans à la population active, devrait, lui aussi, se tasser légèrement, en dépit de la conjoncture favorable.

Un tel tassement (temporaire) du taux d'activité avait déjà été observé dans le passé lors de pé-riodes de forte baisse du chômage. Le recul du taux d’activité harmonisé des 15-64 ans devrait toutefois en moyenne rester limité à 0,1 point de pourcentage, ce ratio s’établissant ainsi à 66,4 p.c. en 2007.

Sur la base de la ventilation par tranche d'âge, le groupe des 30-34 ans semble le plus actif, 90 p.c. de ces derniers étant en emploi ou à la recherche d'un emploi en 2006. De même, plus de 85 p.c. des personnes âgées de 25 à 29 ans et de 34 à 44 ans font partie de la population active.

Graphique 2 Taux d'activité selon l'âge en 2006

(pourcentages de la population en âge de travailler correspondante)

Source: CE (EFT).

Une part importante des catégories d'âge plus jeunes est encore aux études. Seuls 10 p.c. envi-ron des 15-19 ans étaient actifs alors qu'il s'agissait de 60 p.c. déjà chez les 20-24 ans. Une parti-cipation ainsi limitée pour des raisons d'études ne constitue pas vraiment un problème. En effet, il existe un lien clairement positif entre le niveau de qualification et le taux d'activité, de sorte que poursuivre des études (plus poussées), afin d'améliorer ses compétences, est favorable à la participation au marché du travail après un certain temps.

Le taux d'activité recule fortement parmi les groupes plus âgés. Seuls 47 p.c. et 16 p.c. des per-sonnes âgées de 55 à 59 ans et de celles âgées de 60 à 64 ans respectivement appartiennent à la population active. Des taux d'activité si faible ne sont pas soutenables, au vu des développe-ments démographiques. Dès 2010, la population en âge de travailler, exprimée aussi bien en nombre absolu que par rapport à la population totale, va en effet diminuer. En outre, le groupe des 15-64 ans va aussi vieillir. Cependant, le taux d'activité des personnes âgées a légèrement augmenté ces dernières années: la part des actifs de 50 à 54 ans, de 55 à 59 ans et de 60 à 64 ans dans la population correspondante s'est accrue de respectivement 8, de 5 et de 4 points de pourcentage.

La faiblesse de la participation des jeunes et des personnes âgées, conjuguée à des taux d'activi-té élevés à très élevés pour les tranches d'âge intermédiaires, implique que la carrière en Belgi-que se trouve compressée sur une période relativement limitée pendant laBelgi-quelle une productivi-té élevée est exigée afin de pouvoir continuer d'améliorer le bien-être. Ceci entraîne une forte pression de travail qui peut expliquer en même temps pourquoi les personnes âgées choisissent de quitter prématurément le marché du travail.