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Inégalités d'accès à l'emploi

ÉGALITÉ DES CHANCES SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL ______________________________________________

1. D ETERMINATION DES GROUPES A RISQUE D ' INSERTION LIMITEE SUR LE MARCHE DU TRAVAIL

1.2.1. Population en emploi

1.2.1.1. Inégalités d'accès à l'emploi

En ce qui concerne l'accès à l'emploi, l'indice d'(in)égalité compare le taux d'emploi d'un groupe de population particulier au taux moyen observé pour l'ensemble de la population, ou encore la part de ce groupe de population dans l'emploi à sa part dans la population en âge de travailler.

Un indice inférieur à 100 signifie que le groupe est sous-représenté dans l'emploi par rapport à son importance relative dans la population en âge de travailler.

Tableau 2 Population en âge de travailler et population en emploi en 2005 (pourcentages, moyennes annuelles)

Autres ressortissants européens 5,8 5,6 59,4 97

Ressortissants non européens 2,8 1,6 34,8 57

Source: CE (EFT).

1 Un indice inférieur à 100 signifie que le groupe de population est sous-représenté dans l'emploi par rap-port à sa part dans la population en âge de travailler et vice-versa.

Alors que les hommes et les femmes sont répartis de manière quasiment égale dans la population en âge de travailler, les femmes sont nettement moins présentes que les hommes dans la popu-lation en emploi. Leur taux d'emploi, de 53,8 p.c., est largement inférieur à la moyenne natio-nale (61,1 p.c.), tandis que celui des hommes, à 68,3 p.c., y est largement supérieur.

Les personnes faiblement qualifiées sont proportionnellement moins représentées dans l'emploi que dans la population en âge de travailler. Alors qu'elles constituent plus d'un tiers de la popu-lation en âge de travailler, elles ne comptent que pour un quart des personnes occupées. Leur taux d'emploi, égal à 40,4 p.c., est de fait de loin inférieur à la moyenne nationale. En revanche, les personnes moyennement qualifiées et les personnes diplômées de l'enseignement supérieur enregistrent un taux d'emploi supérieur à la moyenne, soit respectivement 65,5 et 82,8 p.c.

Dans la population en emploi, la tranche d'âge proportionnellement la plus représentée est celle des 30-49 ans; leur taux d'emploi s'élève à 80,3 p.c. En revanche, les jeunes, dont certains sont

encore aux études, et les plus de 50 ans, dont une partie s'est déjà retirée du marché du travail, ont un taux d'emploi presqu'inférieur de moitié, proche de 45 p.c.

Le taux d'emploi des personnes de nationalité belge et celui des autres ressortissants de l'UE sont, respectivement, légèrement supérieur et légèrement inférieur à la moyenne nationale. En revanche, les non Européens sont largement sous-représentés dans l'emploi: à peine plus d'un tiers d'entre eux sont occupés.

Au sein même de ces grands groupes de population, la situation des 50 groupes de population prédéfinis n'est pas homogène puisque certains cumulent des caractéristiques qui entravent leur accès au marché du travail. Les indices d'(in)égalité sont très disparates.

Graphique 1 Indices d'(in)égalité d'accès à l'emploi en 2005

(classement croissant des indices d'(in)égalité; à gauche, données représentatives; à droite, données non représentatives2)

Source: CE (EFT).

1 Un indice inférieur à 100 signifie que le groupe de population est sous-représenté dans l'emploi par rapport à sa part dans la population en âge de travailler et vice-versa.

2 Le seuil de représentativité est de 4.500 personnes pour les 50 groupes de la population en emploi.

Pour chaque niveau de qualification, l'indice d'(in)égalité des femmes est généralement inférieur à celui des hommes présentant les mêmes caractéristiques.

L'accès à l'emploi est problématique pour les groupes de peu qualifiés. Tous présentent un indice inférieur à 100, excepté les hommes âgés de 30 à 49 ans de nationalité belge ou européenne. Ces indices sont particulièrement faibles pour les jeunes et pour les âgés. Pour les jeunes, cette si-tuation découle en partie du fait que certains sont encore aux études et sont donc peu représen-tés dans l'emploi, mais témoigne aussi des difficulreprésen-tés particulières de ces groupes de personnes, confrontées plus que les autres à des pièges à la productivité. En ce qui concerne les âgés, la problématique est sans doute différente pour les hommes et les femmes. Les premiers bénéfi-cient plus que les femmes des systèmes de retrait prématuré du marché du travail. Parmi les secondes, nombreuses sont celles qui n'ont jamais travaillé ou qui ont interrompu leur carrière pour des raisons familiales et n'ont pas réintégré le marché du travail par la suite.

Le problème de l'accès à l'emploi est un peu moins aigu pour les moyennement qualifiés que pour les peu qualifiés. Parmi cette population, ce sont les jeunes qui sont les moins bien représentés dans l'emploi, de même que les femmes de plus de 50 ans. Les autres groupes présentent des indices d'(in)égalité proches ou supérieurs à 100. Parmi les groupes non représentatifs, on note aussi un score insatisfaisant pour les femmes non européennes d'âge médian.

Les personnes très qualifiées présentent globalement peu de difficultés d'accès à l'emploi.

Néanmoins, on observe que les jeunes non européens, hommes et femmes, présentent des indi-ces largement inférieurs à 100. Les difficultés perdurent, dans le cas des femmes, pour le groupe d'âge médian. Enfin, les femmes de plus de 50 ans, belges et européennes, présentent elles aussi des indices inférieurs à 100.

Les personnes de nationalité belge présentent des indices d(in)égalité presque systématiquement supérieurs à ceux des étrangers, qu'ils soient ou non de nationalité européenne, ce qui pourrait traduire des difficultés particulières d'accès à l'emploi pour les populations étrangères. Il faut cependant rester prudent dans l'interprétation de la situation des non Belges: ces groupes sont en effet nettement plus réduits et les résultats sont donc entachés d'une marge d'erreur plus im-portante que pour les Belges.