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4. ANALYSE DES RESULTATS CHIFFRES

4.3. Interprétation des scores de réussite de l’échelle

L’utilisation de l’échelle est prévue pour un enseignant qui a l’enfant dans sa classe ou qui le connait suffisamment pour répondre aux items sans passation spécifique d’exercices. Le travail de revue de littérature et celui exploratoire de validation de cette échelle de repérage nous permettent d’envisager trois plages de scores.

Avec 185 sujets et un taux de prévalence compris entre 5 % et 9 %, il faut analyser les scores des 10 (5%) à 17 sujets (9%) qui obtiennent les résultats les plus élevés, soit pour notre étude, les scores obtenus entre 27 et 49. (Cf. Tableau 2.29)

La table des fréquences cumulées montre 2 ruptures dans les scores obtenus : à 31 et à 35. Correspondent-elles à une réalité développementale ?

Un score obtenu jusqu’à 27 correspond à 9 % de la population. Les sujets qui obtiennent un score > ou = à 30 correspondent aux 5 % des sujets les plus en difficulté.

Les TAC s’inscrivent-ils sur un continuum ou l’échelle met-elle en évidence différentes formes de TAC ? En d’autres termes, les résultats obtenus par l’échelle renvoient- ils à une logique d’intensité ou mettent-ils en évidence différentes populations ?

Tableau 2.30 : Répartition catégorielle des résultats des 185 sujets

RESUL

Catég. (val. distinctes)

N b d' O bs . 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 22 23,000024,000025,000026,000027,000028,000029,000030,000031,000034,000035,000042,000047,000049,0000

Tableau 2.29 : Tables des fréquences des scores (185 sujets, 22 items) Scor e Sexe Ef f. Eff. Cumu % % cumulé 22 10 7 107 57,84 57,83 23 32 139 17,30 75,13 24 14 153 7,57 82,70 25 11 164 5,94 88,65 26 2 166 1,08 89,73 27 1F, 2G 3 169 17– 18-9

1,62 91,35 limite qui correspond aux 10 % des sujets les plus en difficulté 28 1F, 2G 3 172 15 -16 1,62 92,97

29 2G 2 174 12 - 13 1,08 94,05

30 2G 2 176 10 - 11 1,08 95,13 limite qui correspond aux 5 % des sujets les plus en difficulté 31 3G 3 179 7 – 8 - 9 1,62 96,76 1ère

rupture perçue au niveau des scores

34 F 1 180 6 ,54 97,30

35 2G 2 182 4 - 5 1,08 98,38 2ème rupture perçue au niveau des scores

42 G 1 183 3 ,54 98,92 47 F 1 184 2 ,54 99,46 49 G 1 185 1 ,54 100

Eff. cumulé

Compte-tenu de la taille restreinte de l’échantillon, et de l’impossibilité de diagnostiquer les sujets avec précision, il n’est guère possible de se positionner fermement (de plus ce n’est pas le sujet de notre étude). En revanche, il serait intéressant de vérifier dans une recherche ultérieure quels sont les troubles repérés par l’échelle pour les sujets qui obtiennent les scores les plus élevés.

Les tableaux 2.30 et 2.31 montrent que la distribution n’est pas normale. En toute rigueur, il aurait fallu utiliser des outils de calculs non paramétriques mais il nous a semblé intéressant de tester des hypothèses d’interaction.

D’une part l’utilisation de tests non paramétriques n’auraient pas permis la mise en évidence des effets d’interaction sexe/classe. D’autre part, il n’aurait pas pu être possible d’utiliser un test d’analyse de la variance compte tenu de l’impossibilité de catégoriser la variable dépendante (les scores obtenus auraient abouti à des catégories déséquilibrées).

L’échelle fonctionne selon un effet de seuil avec une distribution en « I » caractéristique. Elle ne capture que les sujets « à risque », ce qui est conforme à notre objectif d’élaboration d’une échelle de repérage.

Tableau 2.31 : Histogramme de la répartition catégorielle des résultats des 185 sujets

Nous avions déjà observé cette caractéristique lors de l’application du modèle de Rasch qui ne discriminait pas une soixantaine de sujets. Notre échelle fonctionne bien selon une échelle d’intensité qui attribue un même score à une majorité de sujets alors que les sujets à risque obtiennent des scores bien supérieurs, le risque pathologique apparaissant à un certain seuil.

4.3.1. Détermination du spectre de risque de développement d’un

TAC à 3 niveaux.

4.3.1.1. Niveau 1 : A partir de 30 et plus à l’échelle de 22 items

Dans une perspective maximale de repérage, le seuil à fixer pour le repérage des TAC avec notre échelle pourrait être fixé à 30 (soit 5 % de notre population et première rupture observée). On pense effectivement que le TAC touche de 5 % à 6 % des enfants d’âge scolaire et ils ont tendance à se manifester plus fréquemment chez les garçons (Missiuna et al., 2011).

Les parents pourraient être invités à se rapprocher de la médecine scolaire, voire à consulter un spécialiste qui selon leur avis adresserait la famille à un centre spécialisé (cf. la liste sur www.inpes.sante.fr). En effet, si le TAC est avéré, ces élèves progresseront peu dans un cadre scolaire typique (i.e. sans aménagements spécifiques) et moins que leurs camarades. Les enseignements ordinaires ne permettant pas de combler leur retard, l’écart avec des enfants de leur classe d‘âge ira grandissant.

(Rappel : les sujets du groupe TAC de notre étude obtiennent un score entre 34 et 55 à notre échelle)

4.3.1.2. Niveau 2 : entre 27 et 30 à l’échelle de 22 items

A partir d’un score de 27 à notre échelle, le sujet pourrait bénéficier d’une attention particulière en classe, i.e. d’un entraînement individualisé à l’école en graphisme, coloriage, écriture, collage dans les activités motrices, en motricité fine, lors des manipulations. En absence de progrès au terme de l’année scolaire, les parents pourraient être sollicités pour se rapprocher de la médecine scolaire pour réaliser un bilan.

Ces élèves pourraient bénéficier avec intérêt de l’organisation de l’aide personnalisée (mise en place en 2008 dans l’Education Nationale), justement dans laquelle on propose une aide individualisée et spécifique à des élèves, en petits groupes : entraînement sur des procédures et compétences échouées pendant les temps de classe. L’intérêt est que l’on cible les élèves pour lesquels on envisage un progrès (en opposition aux élèves précédents pour lesquels les progrès seront hypothétiques, voire inexistants : les élèves qui relèveraient d’un TAC en effet progresseront lentement, grâce à des rééducations et des prises en charge spécialisées).

4.3.1.3. Niveau 3 : entre 22 et 26 à l’échelle de 22 items

Le sujet ne semble pas montrer de signes permettant d’envisager le développement d’un TAC.

Ces seuils restent aujourd’hui à être confirmés par un étalonnage précis de l’échelle qui constituerait un prolongement à cette étude.

4.4. Qualités psychométriques de l‘échelle

4.4.1. Fiabilité inter-cotateurs

La fiabilité inter-examinateurs permet de vérifier la stabilité des scores obtenus par un même sujet à une échelle d’évaluation renseignée par plusieurs cotateurs. Elle rend compte de la compréhension des items et de l’absence d’ambiguïté dans les formulations.

Cette propriété a été calculée à l’aide du coefficient de corrélation de Pearson pour 31 sujets répartis dans les groupes de sujets « atypiques » (en difficulté, avec PPS, diagnostiqués TAC ou TED). Les résultats indiquent des scores de fiabilité situés 0,9 et 0,99 selon les groupes. Pour l’ensemble des 31 sujets cotés : r = 0,92 ; p < .05. La fidélité intercotateurs est donc significative. (Cf. Tableau 2.32)