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Initiatives mondiales concernant les RHS et les systèmes d’information

Partie I : vue d’ensemble

1 Suivi et évaluation des ressources humaines pour la santé : défis et possibilités

1.2 Initiatives mondiales concernant les RHS et les systèmes d’information

systèmes d’information

Le personnel de santé apparaît de plus en plus comme un facteur essentiel pour transposer à plus grande échelle les interventions sanitaires aux fins de la réalisa-tion des objectifs du Millénaire pour le développement

(Encadré 1.3) (8). Même avec des fonds supplémen-taires provenant ces dernières années de sources internationales, multilatérales, bilatérales et privées, par le biais notamment de stratégies de réduction de la pauvreté et de programmes de réduction de la dette, ou par l’intermédiaire de modalités plus récentes comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tubercu-lose et le paludisme (9), GAVI Alliance (10) et le Plan

Encadré 1.1 Définir le suivi et l’évaluation

Suivi. Processus continu de collecte et d’utilisation d’informations normalisées visant à évaluer la progression vers des objectifs, l’utilisation de ressources et l’obtention de résultats et d’effets. Le suivi implique généralement une évaluation au regard de cibles et d’indicateurs de résultat convenus.

Parallèlement à l’évaluation, disposer d’informations et d’un système efficace de contrôle et de notification devrait garantir aux décideurs et aux partenaires les connaissances nécessaires pour déterminer si la réalisation et les résultats d’un projet, d’un programme ou d’une initiative de politique sont conformes aux prévisions et gérer le processus sur une base permanente.

Évaluation. Appréciation systématique et objective d’une initiative en cours ou achevée, de sa

conception, de sa mise en oeuvre et de ses résultats. L’objectif est de juger la pertinence et la réalisation des objectifs visés, le caractère rationnel, l’efficacité, l’impact et la viabilité. L’élaboration d’un cadre d’évaluation nécessite l’examen de diverses questions, notamment la définition des types de données pouvant servir à l’évaluation.

Indicateur. Paramètre utilisé pour mettre en évidence, renseigner sur ou décrire un état donné.

L’indicateur est en général représenté par une donnée correspondant à un moment, à un lieu et à des caractéristiques spécifiées et apporte une valeur en tant qu’instrument d’évaluation des performances.

Données. Caractéristiques ou informations, souvent numériques, rassemblées par l’observation. Les données peuvent être considérées comme la représentation physique d’informations adaptée au traitement, à l’analyse, à l’interprétation et à la communication.

Sources : D’après Deloitte Insight Economics (5) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (6).

Encadré 1.2 Trousse d’outils pour le suivi du renforcement des systèmes de santé

La capacité de planifier, de contrôler et d’évaluer le fonctionnement des systèmes de santé est essentielle pour cibler correctement les investissements et déterminer s’ils apportent les résultats recherchés.

Il est possible de décrire les systèmes de nombreuses façons. Le cadre de l’OMS délimite six blocs constitutifs de base : prestation de services, personnel de santé, financement, informations, encadrement et gestion, et produits médicaux et technologies. Une collaboration entre l’OMS, la Banque mondiale, des experts nationaux en informations sanitaires et en systèmes de santé, et de nombreuses organisations qui oeuvrent dans ce domaine a abouti à la conception d’une trousse d’outils comprenant un ensemble limité d’indicateurs et de stratégies de mesure connexes se rapportant à chacun des blocs constitutifs. À compter de la moitié de 2008, le module Toolkit for monitoring health systems strengthening. a été mis à disposition dans sa version préliminaire afin de recueillir des observations d’un grand nombre d’utilisateurs potentiels.

Source : Organisation mondiale de la Santé (7).

d’urgence du Président des États-Unis en matière de lutte contre le sida (11), la capacité des pays d’absor-ber ces fonds et de les investir peut être sérieusement entravée par la crise des RHS. Dans de nombreux pays, la capacité humaine est simplement insuffisante à tous les niveaux pour absorber, déployer et utiliser avec efficacité les fonds visant à développer la four-niture de services de santé prévue par les initiatives récentes.

Les divers forums de haut niveau sur les objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé (12), le rapport stratégique de la Joint Learning Initiative concernant les RHS (13), la publication phare de l’OMS Rapport sur la santé dans le monde, 2006

– Travailler ensemble pour la santé (4), les résolutions des Assemblées mondiales de la Santé sur le déploie-ment du personnel de santé (14) et le lancement de l’Alliance mondiale pour les personnels de santé (15) ainsi que de certains partenariats régionaux comme l’Alliance de l’Asie-Pacifique en faveur des ressources humaines pour la santé (16) comptent parmi les acti-vités internationales qui ont permis d’attirer l’attention des décideurs et des partenaires nationaux, régio-naux et internatiorégio-naux, y compris les médias, la société civile et le grand public, sur l’importance critique des RHS dans le monde, et surtout sur la crise des RHS en Afrique subsaharienne.

Encadré 1.3 Objectifs du Millénaire pour le développement en rapport avec la santé

En septembre 2000, lors du Sommet du Millénaire des Nations Unies, tous les pays se sont engagés à oeuvrer collectivement pour la réalisation d’un ensemble de huit objectifs et 18 cibles connexes visant à lutter contre la pauvreté, ses causes et ses conséquences, dans le cadre du pacte dit des objectifs du Millénaire pour le développement. Comme suite à cet accord, il a été alloué un financement important afin de mesurer les progrès vers la réalisation de ces cibles, beaucoup d’efforts ayant notamment été consacrés au suivi des interventions de santé prioritaires et des résultats sanitaires pour la population.

Plus récemment, l’attention a été portée sur la prise en compte et le contrôle des ressources investies dans les systèmes de santé, et des processus et des résultats qui ralentissent ou facilitent les progrès.

Objectifs Cibles correspondantes

1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim

4. Réduire la mortalité infantile Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

5. Améliorer la santé maternelle Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle

6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

D’ici à 2015, avoir enrayé la propagation du VIH/sida et avoir commencé à inverser la tendance actuelle D’ici à 2015, avoir maîtrisé le paludisme et d’autres maladies graves et commencer à inverser la tendance actuelle

7. Préserver l’environnement Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas d’accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base

8. Mettre en place un partenariat pour le développement

En coopération avec l’industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en développement

Source : Organisation mondiale de la Santé (8).

La sensibilisation au rôle déterminant des RHS contri-bue à faire du personnel de santé l’une des priorités dans les programmes de santé publique mondiaux.

Les pays, les donateurs, les institutions internatio-nales ainsi que les autres partenaires souhaitent de plus en plus apporter non seulement une participation sous forme d’investissement mais aussi contribuer de façon générale au développement des RHS. Le rôle crucial des ressources humaines dans la réalisation des objectifs des systèmes de santé est toujours plus reconnu et valorisé.

On note dans le même temps une demande crois-sante en faveur de la transparence et de la mesure des performances. Par exemple, le Fonds mondial et GAVI Alliance, qui ont été des précurseurs s’agis-sant d’appliquer les principes selon lesquels l’octroi de capitaux par les donateurs est fondé sur la base des résultats, ont reconnu la nécessité d’orienter une part plus grande des fonds qu’ils consacrent à la lutte contre des maladies spécifiques vers des soins de santé durables et généraux qui soient pour tous accessibles et d’un coût abordable. D’autres initiatives internationales récentes visant à accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en rapport avec la santé, menées en collaboration avec tous les partenaires importants, notamment le Partenariat international pour la santé (17) et la Campagne mondiale en faveur des objec-tifs du Millénaire pour le développement en matière de santé (18), mettent en avant les principes relatifs à l’appui des systèmes de santé comme moyen d’ob-tenir de meilleurs résultats sanitaires. Les possibilités accrues de financer le renforcement des systèmes de santé par le biais des soins de santé primaires offrent des occasions plus nombreuses d’investir dans l’amélioration de la qualité des ressources humaines.

À cette fin, il est demandé aux pays de fournir des don-nées claires et cohérentes pour étayer leurs demandes de ressources actuelles et futures en faveur du déve-loppement des RHS. C’est également le cas pour la prise de décisions et l’allocation de ressources d’ori-gine nationale. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, les Ministères de la santé sont confrontés à des problèmes supplémentaires posés par les effets de la décentralisation des responsabi-lités -transférées aux autorités de district- concernant les systèmes budgétaires et d’information, le pouvoir étant souvent transmis de manière incomplète ou inco-hérente, ce qui fait obstacle à une prise de décisions judicieuse.

On s’accorde à reconnaître l’importance de dispo-ser de données empiriques fiables pour élaborer des politiques en connaissance de cause, prendre des

décisions et suivre les progrès vers le développement des RHS et le renforcement des systèmes de santé.

Des données sont nécessaires pour appuyer les pays qui présentent des arguments en faveur des RHS dans le cadre de l’affectation des budgets nationaux et de la coopération avec les donateurs. Toutefois, les connais-sances sur les expériences fructueuses et celles qui ne le sont pas demeurent très limitées, d’où le besoin de données et de travaux de recherche supplémentaires.

Le lancement du Réseau de métrologie sanitaire (19), partenariat qui vise à accroître la disponibilité et l’uti-lisation d’informations sanitaires précises et diffusées au moment voulu et qui associe pour cela financement et conception de systèmes nationaux d’information sanitaire de base, a été un grand pas en avant dans l’amélioration des informations et des bases factuelles, y compris sur les RHS (Encadré 1.4).

Cependant, malgré les initiatives mondiales d’as-sistance dans ce domaine clef du renforcement des systèmes de santé, il existe un manque de cohérence entre les pays quant aux modalités de suivi et d’éva-luation des stratégies concernant les RHS (20), ce qui limite la capacité des partenaires de rationaliser l’al-location des ressources. Dans de nombreux pays, le problème provient en partie de la fragmentation des informations sur les RHS et de la pénurie de ressources humaines, financières et en termes d’infrastructures, disponibles pour recueillir, compiler et analyser des données sur le personnel de santé (Encadrés 1.5–1.7) (21–24). Par ailleurs, l’absence de normalisation des outils, des indicateurs, des définitions et des systèmes de classification des agents de santé est une source d’obstacles supplémentaires à l’utilisation d’informa-tions sur les RHS en vue de la prise de décisions sur des bases factuelles.

Le renforcement des systèmes d’information et de suivi des RHS nécessite que l’élaboration de politiques, la planification, la programmation et l’obligation de rendre compte reposent sur une base plus solide. Il existe toute une gamme d’outils et de ressources pour aider les pays à élaborer un plan stratégique national en matière de RHS (25–27) ; il est possible de demander une assistance technique pour établir et chiffrer un tel plan, mais il faut pour cela avoir rassemblé les données de base nécessaires. La Déclaration de Kampala et le Programme pour une action mondiale, adoptés lors du premier Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé (28), appellent les gouvernements, en collaboration avec les organisations internationales, la société civile, le secteur privé, les organisations pro-fessionnelles et d’autres partenaires, «  à mettre en place des systèmes d’information sur les personnels de santé, à améliorer la recherche et à développer des capacités de gestion des données afin de fonder

Encadré 1.4 Évaluation et renforcement des systèmes d’information sur les RHS

L’évaluation et le renforcement des systèmes nationaux d’information sur les RHS font partie intégrante des efforts de consolidation des bases factuelles sur le personnel de santé. L’évaluation d’un système national d’information sur les RHS en tant qu’appui à la prise de décisions peut porter notamment sur :

• l’actualité du système ;

• la validité des informations contenues dans le système ;

• la cohérence entre les sources d’information (afin de permettre des comparaisons au sein des pays, entre les pays et dans le temps) ;

• le niveau de désagrégation des informations au sein du système, permettant une analyse approfondie des questions en rapport avec la planification stratégique des RHS.

En 2006–2007, en collaboration avec le Réseau de métrologie sanitaire (19), il a été réalisé des évaluations de systèmes nationaux d’information sanitaire dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire, à partir d’un outil de suivi et d’évaluation standard. Fondées sur l’utilisation d’un questionnaire à échelle en rapport avec quatre dimensions essentielles de la capacité nationale et le contenu des bases de données sur les RHS, les auto-évaluations ont donné les résultats suivants : note de 6,1 sur 12 en Afghanistan, de 6,9 en Érythrée, de 5,2 en République de Moldova et de 7,5 au Soudan (voir graphique). Parmi les quatre dimensions de base, le suivi de la production des établissements de formation des professionnels de la santé a reçu la note la plus faible dans la plupart des pays.

1.5 2.2 0.8

1.6

1.4

2.6 0.9

2.0

1.0

2.4 0.5

1.3

1.0

3.0 1.9

1.6

0 1 2 3

Actualisation régulière

Moyenne Suivi de la production des

établissements de formation des professionnels de la santé

Suivi des effectifs et de la composition des RHS

Ressources humaines adéquates pour la gestion des bases de données

Afghanistan Érythrée Moldova Soudan

Résultats d’une évaluation des systèmes d’information sur les RHS dans certains pays, 2006–2007

Encadré 1.5 Ressources financières nécessaires au renforcement des systèmes d’information sur les RHS

Peu de travaux de recherche ont été entrepris sur les niveaux d’investissements financiers nécessaires pour garantir la qualité des systèmes de suivi et d’information concernant les ressources humaines, qui peuvent varier en fonction du niveau de développement général des pays. D’après les estimations, le coût d’un système d’information sanitaire global, doté d’une importante composante RHS, s’élève de US $ 0,53 à US $ 2,99 par an et par personne (21). En général, selon les lignes directrices, les coûts d’évaluation, de suivi et d’information sanitaire devraient représenter entre 3 % et 11 % de l’ensemble des fonds consacrés à un projet (22).

les processus institutionnels de prise de décisions sur des bases factuelles et de renforcer l’apprentissage collectif ».

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