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Inclusion en scolarité ordinaire partielle ou totale

Chapitre 1 : L’AUTISME

C. Inclusion en scolarité ordinaire partielle ou totale

Aujourd’hui, les enfants atteints d’autisme sont reconnus « éducables, socialisables et intégrables » (Gattegno cité dans (38)). Selon le rapport Hermange 2001, il s’agit de « promouvoir un accueil de droit

commun dès les premiers âges de la vie » ce qui explique l’intégration dans un milieu éducatif approprié. En

1 Celle-ci permet de mesurer les aptitudes en cours d’émergence distinguées des aptitudes déjà acquises ou encore inaccessibles dans sept domaines différents (imitation, compétences oculo-manuelle, perception, motricité, compétences cognitive et verbale).

se référant à la loi de Février 2005, la place de l’enfant avec un handicap est dans l’école ordinaire de son quartier avec des pairs au développement typique.

On propose ainsi aux enfants un contexte social favorisant le développement des interactions sociales avec des pairs, même si le temps de présence de ces enfants n’est que partiel. En effet, généralement, l’inclusion n’est pas prise comme un moyen exclusif de prise en charge pour ces enfants. Une approche multidisciplinaire en fonction des besoins de l’enfant est proposée en parallèle.

2. Prises en charge institutionnelles à référence psychanalytique

Dans ce type d’intervention, les caractéristiques de l’autisme sont définies comme des modalités particulières de défense par rapport à un trouble psychologique sous-jacent.

Selon Hochmann (38), ces prises en charge visent à favoriser la relation à autrui et à eux-mêmes en leur donnant les moyens de construire des capacités de représentation et de réinvestir leur appareil psychique.

*La psychothérapie psychanalytique :

Elle n’est évidemment pas toujours réalisable et les indications doivent être préalablement posées. De plus, elle n’est jamais proposée seule. En général, il s’agit d’une action thérapeutique complémentaire de la thérapie institutionnelle.

L’objectif principal est de permettre que s’organise le monde des représentations internes de l’enfant à partir de l’interprétation de son vécu, de ses angoisses, symptômes et de leurs mises en forme.

Houzel (38) insiste sur le cadre de cette prise en charge. Pour lui, il faut laisser à disposition de l’enfant un ensemble de jeu et de dessins qui lui permettront d’accéder progressivement à la possibilité de représenter sa vie imaginaire. Il insiste aussi sur la régularité des séances (trois ou quatre par semaine) et sur la constance spatiale.

Ce type de thérapie repose sur une « alliance thérapeutique » entre l’enfant, le parent et le thérapeute. Il faut donc une adhésion totale de tous ces partis.

Selon Hochmann (37) la psychothérapie d’inspiration psychanalytique pour les enfants avec autisme cherche à les aider à « communiquer avec une personne étrangère à la famille » et à « mettre en relation les

différents événements de leur vie présente et passée, en rapprochant ce qui se passe dans la cure et dans leur vie quotidienne »

*Les psychothérapies institutionnelles :

L’intervention est ici pluridisciplinaire impliquant les secteurs sanitaire, médico-social et scolaire. En général, il s’agit d’un suivi de l’enfant intégré en milieu préscolaire et qui bénéficie d’un accompagnement personnel par un service de pédopsychiatrie ou en centre d’action thérapeutique. Lorsqu’il est en âge

scolaire, les enfants peuvent intégrer un institut médico-éducatif ou un institut de rééducation où l’éducation est privilégiée à la fréquence de soins que l’on peut trouver en hôpital.

*Le jardin d’enfant thérapeutique (JET)

C’est un milieu de soins pluridisciplinaire réunissant différentes spécialités utiles en psychiatrie du premier âge. Un cadre éducatif avec des traitements multidisciplinaires en individuel ou en groupe sont proposés tel que la psychomotricité, l’orthophonie, la psychothérapie…

Une guidance parentale avec des entretiens, des groupes, des activités est également mise en place pour favoriser les relations entre les parents et leurs enfants : « la confrontation à de nouveaux modèles

relationnels a pour but de stimuler le surgissement d’expressions émotionnelles et d’interactions plus variées et symbolisées, propres à une expérience affective correctrice » (38).

3. Les prises en charge intégratives :

Ces prises en charge se basent sur différents courants théoriques et adaptent leur utilisation au contexte de l’enfant, aux souhaits de la famille et aux ressources des professionnels de différentes disciplines.

*La thérapie d’échange et de développement :

Elle a été mise au point par le Dr Barthelemy qui s’est appuyé sur une conception neuro développementale de l’autisme selon laquelle les troubles du comportement seraient la conséquence d’une insuffisance modulatrice cérébrale.

Des travaux neurobiologiques ont mis en évidence à coté des structures de sensibilité et de motricité, des systèmes qui modulent l’adaptation de l’individu à son environnement, de même qu’il existerait à coté des structures du langage des systèmes de communication (4).

La rééducation se base alors sur ces fonctions d’adaptation et de communication en s’inspirant des rééducations psychomotrices et du langage. Une attention particulière est portée à la rééducation de fonctions « élémentaires » qui sous tendent ces fonctions.

Cette forme originale de psychothérapie physiologique a pour but, au cours de séances individuelles, de susciter et d’encourager les échanges entre l‘enfant et son thérapeute dans des séquences de jeu sensori- moteur. Un échange réussi est immédiatement et explicitement encouragé.

Trois axes sont travaillés en priorité :

-l’acquisition libre : le thérapeute peut utiliser la méthode qu’il désire à partir du moment où il est présent et qu’il établit une bonne relation avec l’enfant qui pourra s’y appuyer comme d’un renforcement majeur.

-les séquences : elles ont pour objet une meilleure modulation des perceptions et une meilleure régulation des réactions. Elles sont soit perceptives soit perceptivo motrices et s’insèrent le plus souvent dans le cadre du jeu. Les expériences ont pu montrer que les gestes orientés qui y étaient développés exercent non seulement un effet inhibiteur sur la surcharge des influx sensoriels, mais aussi une action sédative sur l’anxiété.

-l’imitation : l’imitation s’exprime généralement au cours d’échanges d’objets ou de mouvements qui familiarisent l’enfant à la réciprocité.

*La prise en charge intégrée :

Dans cette intervention, on laisse les enfants dans leurs milieux habituels et on s’en sert comme supports aux projets éducatifs et de soins. L’accent est alors mis sur le respect des repères que l’enfant a défini pour se développer. On cherchera à développer ceux qui lui ont manqué par le rajout de moyens spécialisés et/ou normaux. Le but est ainsi d’aider l’enfant à s’appuyer sur une composante émotionnelle autant qu’à soutenir son développement malgré ses troubles

4. Les interventions focalisées

Ce type d’intervention tend plus à traiter une partie de la sémiologie ou est une aide rééducative dans un domaine limité. Elles sont de ce fait plus limitées dans le temps et sont effectuées par séances régulières. On pourra toutefois les retrouver dans les prises en charges plus globales décrites ci-dessus.