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L’ABLLS (the assesment of basic language and learning skills) de Partington et Sundberg

Chapitre 3: LEXIQUE ET COMMUNICATION

A. L’ABLLS (the assesment of basic language and learning skills) de Partington et Sundberg

L’ABLLS est une échelle d’évaluation des compétences de l’enfant. Elle est adaptée à l’autisme se présentant d’une part sous la forme d’une grille d’analyse de tâche et ayant d’autre part des items détaillés en plusieurs critères pour cerner au plus juste les performances de l’enfant.

Son objectif est d’identifier et évaluer les difficultés langagières, les compétences de base, les compétences académiques et motrices de chaque enfant. Cela permet de définir une base pour l’élaboration d’un programme éducatif individualisé de l’enfant et de visualiser rapidement les acquisitions nouvelles de l’enfant.

Les compétences de base évoquées dans cette échelle regroupent les compétences de base nécessaires à l’enfant pour qu’il devienne capable d’apprendre dans sa vie quotidienne en suivant les étapes d’un enfant en développement ordinaire. Il s’agit donc de lui apprendre à apprendre. Grâce au remplissage visuel de l’échelle, on constate rapidement quelle compétence manque et dans quelle proportion. On pourra dès lors cibler au mieux les domaines à travailler en priorité pour harmoniser les compétences. On pourra également relever les domaines de compétences où il est performant pour pouvoir s’appuyer dessus pour les apprentissages et les guidances

Cette échelle cherche aussi à prendre en compte la motivation et les intérêts de l’enfant pour répondre, sa capacité à traiter et répondre à une variété de stimuli environnementaux (verbaux et non verbaux), sa capacité à généraliser les compétences, et l’utilisation qu’il va en faire.

Toutefois, il est à noter que l’ABLLS n’est pas là pour fournir des normes par âge, ni pour comparer les compétences de l’apprenant avec celles d’un groupe de pairs défini. Elle sert d’évaluation des compétences basées sur critère, afin de déterminer le profil d’un enfant et cerner les objectifs de prise en charge.

Cette échelle peut être remplie par une personne formée à l’ABA (analyste du comportement, psychologue..). Elle passera alors par une collecte de données auprès de la famille, des éducateurs et de toute autre personne en contact direct et fréquent avec l’enfant. On y retrouvera aussi des épreuves et items bien déterminés pour ne pas rester que sur approche subjective.

L’analyse est répartie en plusieurs domaines-habiletés recoupant chacun un certain nombre d’items (allant de 27 items à 52 items). Voici la liste des correspondances lettres/habiletés utilisées dans la grille de cotation ABLLS:

Compétences de base

A. Coopération et efficacité des agents renforçateurs B. Performances visuelles C. Langage réceptif D. Imitation E. Imitation vocale F. Demandes G. Etiquetage/dénomination H. Intraverbal I. Vocalisations spontanées J. Syntaxe et grammaire K. Jeu et compétences de jeu L. Interactions sociales M. Instruction en groupe N. Suivre les routines de classe P. Généralisation des réponses

Habiletés académiques

R. Compétences mathématiques S. Compétences d'écriture T. Epeler Autonomie U. Habiletés d’habillage V. Habiletés alimentaires

W. Habiletés au niveau de la toilette X. Propreté

Habiletés motrices

Y. Comportements moteurs généraux Z. Motricité fine

Chaque item possède un à quatre critères de réussite qui permettent d’attribuer un niveau à l’enfant. Afin de mieux visualiser l’échelle, nous allons prendre pour exemple le domaine du langage réceptif. Le domaine « C.Langage réceptif » contient 52 items. On prend maintenant l’item C2 (c'est-à-dire l’item 2 du domaine « C- Langage réceptif » dans les compétences de base) qui pourrait être traduit par « Suivre une consigne pour faire une activité plaisante en contexte. », l’objectif est alors de savoir si l’enfant parvient à réaliser une activité plaisante lorsqu’on lui en donne les instructions. Les critères de réussite sont au nombre de quatre :

L’enfant obtient :

* 4 si au moins trois activités sont réalisées sans guidance (toute la ligne C2 est colorisée)

* 3 si au moins trois activités sont réalisées avec seulement une guidance verbale ou un pointage (3 cases de la ligne sont colorisées)

* 2 si au moins trois activités sont réalisées avec un modèle et sans guidances physiques (2 cases de la ligne sont colorisées)

* 1 si au moins trois activités sont réalisées avec seulement une guidance physique (seule la première case est colorisée)

L’enfant a 0 s’il n’entre dans aucun des critères 1

En ce qui concerne notre étude, nous n’avons sélectionné que certaines compétences, celles en lien avec le lexique actif ou passif. Nous avons donc étudié :

 C. Receptive language 1

: le langage réceptif. Le lexique passif y est directement mesuré puisque l’on y retrouve par exemple les items de désignation ou de compréhension de

1

On voit dans cet item que cette échelle est directement applicable avec les principes de la prise en charge ABA puisqu’elle dépend du niveau de guidance.

consigne sous plusieurs formes (énoncés différents, objets, images, sur objets renforçants ou pas, avec activités renforçantes ou pas…). S’adaptant à la sémiologie de l’autisme, cette échelle cherche ainsi à évaluer les différentes modalités de compréhension de l’enfant en changeant le plus possible de contexte et appréhender le concept du mot cible sous plusieurs angles.

 F. Requests2

(traduit par « les demandes ») : nous avons pu voir dans la partie théorique le rôle essentiel de la demande dans le développement du langage de l’enfant. Elle est en effet le reflet de l’appropriation de la langue et est directement motivante pour le sujet qui l’énonce. On est donc dans le cadre du lexique actif. Elle est ici testée dans différentes approches : demandes spontanées, guidées, demande d’attention, d’objets renforçants, d’information, d’aide, d’action, selon plusieurs formes…

 G. Labeling 3

(traduit par « la dénomination ») : dans la dénomination, l’enfant nomme les choses l’environnant, il acquiert la notion de signe et sait restituer le bon signifiant lorsqu’on le lui demande. On peut donc parler d’une activation du lexique interne de l’enfant. Toutefois, dans ce domaine, l’enfant n’est pas dans la même relation que dans la demande car la dénomination ne suscite pas forcément d’adresse à quelqu’un ou une intention de communiquer. Dans l’ABLLS, on la teste sur des objets renforçants, des items familiers, des photos de personnes familières, des images, des parties du corps, des activités, des parties du mot cible, des caractéristiques, sa fonction…

 H. Intraverbal 4: les capacités intraverbales de l’enfant lui permettent une appropriation de la langue. L’enfant répond à un stimulus langagier par un signal verbal. Il comprend donc les liens intrinsèques existant entre signifié, signifiant et référent. On se situe ici vraiment dans les compétences nécessaires à toute conversation (recevoir un stimulus verbal et y répondre verbalement). Cela va passer principalement par des complétions de phrases. On testera ici les mêmes connaissances que précédemment (fonction, classe, caractéristique, adjectifs…) et on complexifiera pour s’approcher du langage spontané. La différence essentielle est qu’ici il n’existe aucun support visuel ou tactile ce qui implique une meilleure appropriation des éléments du langage utilisés par un élargissement du concept à différents contextes.