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Chapitre 3: LEXIQUE ET COMMUNICATION

B. Sabine :

B.1. b Les épreuves de l’EVALO

Temps 1 Temps 2

Dénomination de première intention

Résultat Score : 34, Score : 36,

Moyenne de réussite 42.50% 45%

Dénomination totale Résultat Score : 39, Score : 41,

Moyenne de réussite 48.75% 51.25%

Lexique mise en réseau

Résultat Score : 3, Score : 4,

Moyenne de réussite 11.54% 15.38%

Lexique induit Résultat Score : 17, Score : 29,

Moyenne de réussite 17% 29%

Moyenne générale de réussite à l’EVALO 29.95% 34.53%

* Dénomination de première intention

Les résultats de Sabine ont peu évolué entre les deux passations.

Contrairement à Nathan, ses erreurs entrent davantage dans le manque du mot que dans une substitution. En effet, lorsqu’elle ne reconnait pas un item, elle ne va pas répondre ou bien partir.

Dans les deux passations, lorsqu’elle substitue, la plupart de ses erreurs sont de type métonymique car elle utilisera le contenu pour définir le contenant (« yaourt » ou « confiture » pour « pot ») ou bien elle passera par un co-hyponyme (« maison » pour « église » ou « pizza » pour « tarte »). Cela témoigne donc d’une

sensibilité à certains traits sémiques des mots cibles.

Nous pouvons remarquer que les items réussis en T1 sont maintenus en T2, comme le destine un des objectifs du PEI.

Il est à noter par ailleurs que Sabine présente un important retard de parole et trouble articulatoire qui ont rendu certains items non-identifiables.

Les actions sont quant à elles perçues dans leur ensemble mais elle échoue à tous les items car elle ne donne pas le verbe pour évoquer l’action. La plupart du temps, elle reprend un raisonnement métonymique en se fixant à un indice pour évoquer le verbe (« fer à repasser » pour « elle repasse » ou « peinture » pour « il peint »). Toutefois, cela peut-être dû à une difficulté d’analyse de l’image. En effet, une action sera mieux perçue si elle est représentée dans un mouvement. Or, ici, statique sur l’image, on peut comprendre que pour certains items, Sabine donne un élément de l’image plutôt que l’action. On retrouve par là une certaine interprétation littérale de l’image présente dans la sémiologie de l’autisme. L’enfant a du mal à se dégager du contexte de l’image pour percevoir une action ou un mouvement.

Dans le PEI, le premier objectif concernant les actions est d’enrichir son stock en ne se limitant plus seulement à des actions du quotidien (boire, manger..). Ainsi, même si les verbes utilisés dans l’EVALO sont moins courants, nous ne pouvons cependant pas évaluer la progression puisque le support imagé crée une limite.

* Dénomination lexique total :

On note une légère hausse dans la dénomination totale. La sensibilité à l’étayage phonétique est moindre dans les deux cas mais reste identique en T1 et T2.

Il est intéressant de constater que la plupart des substitutions effectuées à la première passation sont identiques à la deuxième. Cela témoigne que le lien établit par Sabine entre un signifiant et un signifié est

identique dans le temps. Toutefois, ce lien est erroné ce qui rendra d’autant plus difficile la bonne acquisition

du mot cible. Cette conduite peut nous faire penser au déficit de généralisation présent chez l’enfant avec autisme qui apprend un nouveau mot. En effet, le lien établit par Sabine peut provenir du premier contexte d’apprentissage de ce mot et il sera d’autant plus difficile à l’en détacher.

* Lexique : mise en réseau :

L’épreuve de mise en réseau a également peu évolué et reste basse.

En T2, elle est capable d’associer le lieu de vie du chat au concept « chat », ce qui n’était pas le cas en T1. Le

rapport au référent est donc possible.

Toutefois, il faut savoir que Sabine est une petite fille qui n’aime pas les chats. De ce fait, dans une pathologie comme l’autisme, on comprend que n’ayant aucun intérêt pour elle, ce thème est rapidement élidé d’où la faiblesse de ses scores.

* Lexique induit :

Même si elles restent faibles, les épreuves sur le lexique induit sont celles qui ont subies la plus importante amélioration.

De manière qualitative, les termes génériques sont assez bien maitrisés, la dénomination de la partie ou du tout sont presqu’identiques dans les deux passations.

On note toutefois une plus grande amélioration dans les épreuves travaillant l’intraverbal que sont l’évocation à partir d’un étayage sémantique, la fluence verbale et les définitions. En effet, Sabine est capable de retrouver plus de mots cibles à partir d’une devinette qu’en T1. Nous pouvons peut-être corréler cette constatation au travail effectué sur les réponses aux questions intraverbales.

De même, alors qu’aucune réponse n’avait été donnée pour les définitions, elle obtient un score de 3/6 en T2 (pour 0/6 en T1). La plupart du temps elle passe par l’usage mais cela témoigne d’une connaissance de plus en plus fine du concept des mots.

Les antonymes lui sont encore difficiles même s’ils progressent et la description par qualificatifs également. Dans cette dernière épreuve, elle n’arrive pas à cibler sa réponse et donne des réponses erronées en passant par le contexte ou l’action (« la chemise est … papa/cassée » « la voiture est… roule »). Nous retrouvons ici le lien avec le contexte personnel de l’enfant.

* Analyse globale des épreuves EVALO lexique actif en moyenne de réussite (en%)

Globalement, on constate que les épreuves EVALO concernant le lexique actif ont subi une hausse. Cette amélioration est principalement due aux items de lexique induit qui ont presque progressé de la moitié.

Chez Sabine, on peut retrouver certaines difficultés

de décontextualisation présentes dans l’autisme. En

effet, on a pu constater que certains liens erronés entre signifiés et signifiants étaient stables dans le temps et n’étaient pas corrigés par l’étayage sémantique. De la même manière, on a pu retrouver à plusieurs reprises une référence au contexte personnel de l’enfant (soit dans les définitions soit dans l’évocation de qualificatifs).

Par ailleurs, Sabine paraissait beaucoup plus sujette à la sélection des épreuves, voire des items en fonction de sa motivation et son intérêt : soit elle ne va pas répondre, soit elle va s’attacher à quelque chose de connu

26,00% 28,00% 30,00% 32,00% 34,00% 36,00%

Epreuves EVALO lexique actif

Temps 1 Temps 2

pour elle (ex : la chemise est .. papa). Nous retrouvons par ici l’idée des intérêts restreints de l’autisme qui agissent sur les apprentissages.

Néanmoins, les objectifs de travail basés sur les capacités intraverbales, les plus faibles chez Sabine, semblent en amélioration. Nous pouvons donc penser de nouveau que la prise en charge tend à remplir les objectifs établis.