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Services exposés au commerce, pour une croissance large au Rwanda

favorable à l’investissement, comme au Rwanda, troisième pays en Afrique au classement « Doing Business » de la Banque mondiale, derrière Maurice et l’Afrique du Sud. Ce bon classement s’explique en partie par les secteurs des services financiers et informatiques. Le secteur des services aux entreprises, au Rwanda, a bénéficié de l’appui d’une action de facilitation des investissements, d’une forte volonté politique, de la mise au point d’une stratégie et d’une amélioration de la réglementation.

C’est en 1992 que le Rwanda a adopté pour la première fois une politique informatique, et les politiques et plans actuels privilégient l’innovation, l’infrastructure informatique et les exportations (CNUCED, 2014). Le Gouvernement a coopéré avec l’Université Carnegie Mellon pour créer un centre d’excellence en informatique, et la faculté des sciences et de la technologie de l’Université du Rwanda a mis au point plusieurs programmes d’enseignement du génie informatique et des technologies de l’information.

La politique de développement des TIC a augmenté la pénétration des moyens informatiques dans la population, et la proportion de ménages urbains possédant un téléphone portable est passée de 26,5 % en 2005-2006 à près de 88 % en 2013-2014. Au cours de la même période, la proportion de citadins possédant un ordinateur est passée de 1,8 % à 12,2

%. Les TIC représentent désormais 2 % du PIB, ayant plus que quadruplé entre 2006 et 2015 (NISR, 2015). Les progrès des TIC sont liés à une amélioration du climat général des affaires, par exemple par la création d’un registre en ligne des entreprises. Les services en ligne expliquent que le Rwanda, dans le classement « Doing Business », occupe l’une des premières places parmi les pays pour lancer une entreprise.

De même, le secteur des services financiers, au Rwanda, s’appuyant sur une politique stratégique définie par le Gouvernement, devrait contribuer à la transformation économique par la création d’emplois et son effet sur les autres secteurs. Depuis 1994, le secteur a connu une croissance rapide et il comprend désormais 12 banques commerciales, soit trois banques de microcrédit, une banque de développement et une mutuelle, qui s’ajoutent au grand nombre d’institutions financières non bancaires, comme les compagnies d’assurances et les caisses de retraite (Rwangombwa, 2016) ainsi que le marché financier naissant. Les services financiers au Rwanda représentaient 94 millions de dollars en 2006 mais plus de 256 millions en 2015, contribuant pour 3 % au PIB (NISR, 2016a). L’inclusion financière, mesurée par l’utilisation des services financiers, est passée de 47 % en 2008 à 72 % en 2012 (Ministère des finances et de la planification économique, 2013).

TABLEAU DE L'ENCADRÉ 5.2 Croissance de l’emploi et taille des entreprises dans les services aux entreprises privées, au Rwanda

EMPLOIS

EN 2011 EMPLOIS

EN 2014 CROISSANCE 2011-2014 (EN POURCENTAGE)

GRANDES ENTREPRISES (EN POURCENTAGE)

PME (EN

POURCENTAGE) MICROENTREPRISES (EN POURCENTAGE)

TIC 1 621 1 824 13 6 56 38

Services

financiers 6 343 11 195 76 3 80 17

Source : Recensement des établissements, 2014 ; Rapport de l’enquête intégrée sur les entreprises de services (NISR, 2015 ; NISR, 2016a).

Note : La taille des entreprises est celle de 2015.

RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE

5.3 UN RÉSEAU URBAIN ÉQUILIBRÉ

qui demeure un moteur économique d’importance critique. Ainsi, les politiques visant à développer les villes secondaires risquent de se traduire par un gaspillage de ressources rares quand ces villes n’ont pas le potentiel compétitif voulu (Annez et Buckley, 2009).

Cet arbitrage suppose un examen attentif des avantages comparatifs liés au site choisi. Les villes secondaires peuvent prospérer en développant un ensemble spécialisé de produits et en animant les liaisons entre les zones rurales et les grandes villes. Par exemple, la ville de Garoua, au Cameroun, est de taille moyenne mais c’est aussi un important centre industriel qui dispose d’une large agglomération d’entreprises de transformation agroalimentaire, souvent gérées par des femmes (Sautier et al., 2006). Parmi les conditions favorables figure la

RENDRE LES DIVERS RÉSEAUX URBAINS MIEUX RÉSISTANTS AUX CHANGEMENTS ÉCONOMIQUES

Les pays africains, bien souvent, ont un réseau urbain mal équilibré, avec une très grosse ville primaire et des villes secondaires moins compétitives (chap. 4). Au moment où les industriels choisissent un emplacement pour de nouvelles implantations, des réseaux urbains peu diversifiés les empêchent de tirer parti des possibilités locales attrayantes. Pour cette raison, les pays africains ont suivi des politiques visant à rééquilibrer leur réseau urbain national (fig. 5.2). Mais ces politiques ne sont pas toujours couronnées de succès, en particulier si elles méconnaissent les indispensables investissements dans la ville primaire et compromettent sa fonctionnalité

Pas de données

La stratégie de développe-ment de l’Éthiopie retient sept villes secondaires s’ajoutant à Addis-Abeba comme pôles de croissance (voir plus bas).

L’Égypte, depuis les années 70, a un vaste programme de construction de villes nouvelles pour réorienter la croissance loin des terres arables fertiles et des zones métropolitaines surpeuplées (voir plus bas).

Au Rwanda, la stratégie économique retient six villes secondaires s’ajoutant à Kigali comme pôles de croissance (voir plus bas).

Au Mozambique, le Ministère de l’industrie et le Bureau des zones économiques spéciales (GAZEDA) offrent des conditions préférentielles, notamment concernant l’équipement, aux sociétés qui consentent à investir dans les parties rurales et reculées du pays de façon à promouvoir un

développement territorial équilibré. Cependant, la plupart des opérations industrielles sont

concentrées près de Maputo ou du couloir reliant la capitale à l’Afrique du Sud.

La Côte d’Ivoire encourage les centres régionaux à devenir des pôles de croissance de l’agro-industrie (voir plus bas).

Au Sénégal, les industries sont concentrées à Dakar, mais la Stratégie de croissance accélérée de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX) cherche à rééquilibrer le tissu industriel par la création de zones industrielles (Cissa et al., 2016).

L’Afrique du Sud encourage un développement territorial équilibré pour surmonter les séquelles de l’apartheid tout en cherchant à équilibrer l’implantation de l’industrie (voir plus bas).

FIGURE 5.2 Pourcentage de la population urbaine dans la plus grande ville du pays et mesures de promotion d’un réseau urbain équilibré, 2015

Source : Indicateurs du développement dans le monde ; frontières nationales ESRI.

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L’URBANISATION ET L’INDUSTRIALISATION EN PRATIQUE

présence d’un port fluvial qui facilite l’accès au marché régional et aux terres arables fertiles du voisinage. Le développement de Garoua était organique en raison surtout des avantages liés à la nature, mais un ensemble de pays ont tenté d’utiliser ce type de politique pour développer les villes secondaires et rééquilibrer un réseau trop centralisé en développant l’industrie en dehors de la capitale. La meilleure stratégie pour équilibrer un réseau urbain dépend de la situation et des perspectives de chaque pays. Aucune politique bien définie n’a encore été choisie comme la pratique optimale dans le choix difficile qu’impose la planification du développement régional.

Des réseaux urbains mieux équilibrés offrent des options plus larges pour la localisation des industries. Le Nigéria, par exemple, présente l’un des réseaux urbains les mieux équilibrés d’Afrique puisqu’on compte dans ce pays sept villes de plus d’un million d’habitants et une douzaine d’autres ayant une population entre 500 000 et 1 million.

Un grand nombre de villes du Nigéria existaient bien avant la colonisation comme comptoirs de commerce et avaient un rôle et une population qui ont changé avec l’évolution du paysage économique du pays. Lagos est maintenant la plus grande mégapole d’Afrique, et d’autres villes de la côte se sont développées en réponse à l’exploitation du pétrole. Abuja, conçue d’abord comme la capitale administrative, est désormais un pôle de croissance industrielle de bon aloi. Kano et les autres villes du nord du pays sont aux prises avec l’insécurité mais continuent à jouer un rôle dynamique dans l’industrie et le commerce régional (Bloch et al., 2015) ; Kano figure même sur la liste McKinsey des villes offrant les meilleures perspectives de croissance d’ici à 2025 (McKinsey Global Institute, 2012).

Au Nigéria, les zones industrielles ont parfois réussi à se développer mais ont parfois échoué ; en dépit des problèmes de réalisation des zones industrielles, les entreprises manufacturières se sont regroupées spontanément ; c’est le cas du village informatique d’Otigba, près de Lagos, des fabricants de pièces automobile de Nnewi et du groupe d’ateliers de fabrication de chaussures et de vêtements d’Aba (Chete et al., 2016).

RÉÉQUILIBRER LE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

En dépit de l’importance de la ville primaire du pays, les villes secondaires qui possèdent un ensemble d’industries spécialisées peuvent offrir les avantages de la localisation économique sans l’effet du surpeuplement des villes primaires. Ces villes peuvent également assurer la liaison entre la production agricole locale et les marchés, créant ainsi une valeur ajoutée et des emplois. Certaines mesures visant à développer les villes secondaires et un réseau urbain mieux équilibré sont résumées à la figure 5.2 et exposées en détail dans le texte qui y fait suite.

NIGÉRIA

Les entreprises peuvent souhaiter s’installer dans des villes secondaires pour travailler directement avec les industries qui peuvent répondre à leurs besoins. Par exemple, l’État d’Ogun, au Nigéria, a attiré un grand nombre d’entreprises industrielles venues de Lagos mais, initialement, on n’avait pas prévu de logements pour la population ouvrière. La société Coleman Wires and Cables a bien repéré ce problème et s’est chargée elle-même de construire des logements. Dans des cas semblables, au Nigéria, là où les États ont attiré des entreprises industrielles sans avoir créé l’infrastructure nécessaire, des accords ont été passés avec les grandes sociétés pour attirer les investissements indispensables, notamment pour l’installation de lignes électriques.

OUGANDA

Un document directif récent du Gouvernement ougandais dans le cadre du New Climate Economy Partnership (Nouveau partenariat économique pour le climat – 2016) présente la démarche de géographie économique spatiale intégrée qui sera la base du plan urbain national et des stratégies d’application en cours, reconnaissant que le temps presse pour orienter la trajectoire de développement du pays : « Par rapport à 2040, trois quarts au moins de l’infrastructure du pays, et des zones industrielles et urbaines, ne sont pas encore sortis de terre » (p. v).

Le plan de croissance proposé pour l’Ouganda prend en compte la géographie des chaînes de valeur régionales,

La meilleure stratégie à suivre à cet égard dépend de la situation et des possibilités de chaque pays. Il n’existe pas encore de solution universelle pour gérer les choix difficiles à faire en matière de planification du développement régional.

Les politiques visant à rééquilibrer les réseaux urbains peuvent poser des problèmes si elles négligent les

investissements dont a cruellement besoin

la ville principale et si elles pénalisent les

principaux fondements de l’économie.

RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE

les itinéraires de transport de marchandises et les rôles différents que jouent Kampala et les villes secondaires ; trois villes secondaires principales s’ajoutant à Kampala ont été retenues pour un rôle économique majeur (fig. 5.3). Le plan met l’accent sur un contrat et sur une structure connexe de développement urbain afin de réduire les coûts d’infrastructure, élargir l’accès aux services sociaux et réduire l’impact sur l’environnement.

Les mesures d’exécution mettent l’accent sur des modes de transport verts dans les villes et entre elles. Le plan souligne qu’il faut intégrer la planification économique et spatiale et assurer la coordination de l’action de divers organismes d’exécution.

RWANDA

Au Rwanda, le cadre de développement national retient expressément comme objectif une trajectoire de croissance urbaine équilibrée par le développement des villes secondaires. Loin d’être opposé à l’urbanisation, le programme à long terme Vision 2020 adopté en 2000 prend pour objectif une urbanisation de 35 % pour faciliter la création d’emplois non agricoles et la transformation structurelle de l’économie. Le Gouvernement a sélectionné six villes secondaires en dehors de Kigali comme pôles de la croissance économique durable et inclusive. Les villes secondaires au Rwanda ont attiré des initiatives économiques spécialisées reposant sur les avantages comparatifs existants. Les initiatives de développement comprennent une décentralisation financière progressive, l’établissement de centres polyvalents de services pour faciliter l’obtention des autorisations d’implantation et d’activités et la création de pôles d’emploi (agakiriro). Chaque district a défini un plan de développement assorti d’une stratégie de mobilisation de son potentiel conforme aux politiques nationales.

Rwanda

RDC Kenya

Éthiopie Soudan du Sud

Pôle agricole du nord de l’Ouganda

Il est centré sur l’agro-industrie et l’industrie légère.

Zone industrielle de Mbale-Tororo Elle est centrée sur l’agriculture, l’industrie légère, le commerce et les services logistiques, en liaison avec le Kenya.

Zone économique métropolitaine de Kampala

Pôle économique de services polyvalents ayant une influence internationale et régionale.

Couloir commercial régional de

Mbarara-Kabale Il profite des bonnes liaisons avec le Rwanda et la RDC pour

l’industrie et l’extraction minière.

FIGURE 5.3 Scénario de croissance urbaine cohérente en Ouganda

Source : Gouvernement ougandais (2016).

Dans sa Vision 2020, le Rwanda table

sur un taux d’urbanisation de 35 % en

2020, qui lui permettrait de créer des

emplois dans les secteurs autres que

l’agriculture et de réussir la transformation

structurelle de son économie.

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L’URBANISATION ET L’INDUSTRIALISATION EN PRATIQUE

Plusieurs villes secondaires encouragent le développement industriel en fonction de leurs avantages comparatifs. Par exemple, Huye, au centre d’une région fertile, a développé son agro-industrie avec l’appui de l’Institut national de la recherche scientifique de l’Université nationale du Rwanda et de plusieurs laboratoires locaux de recherche sur les semences. Les carrières de granit de Nyagatare produisent des matériaux de construction. L’East African Granite Industries, principal opérateur dans le secteur des carrières et de la transformation du granit dans ces districts, produit des carreaux de salles de bain, des plans de travail de cuisine et d’autres matériaux de construction utilisés sur le marché local et régional. Rubavu, en outre, a mobilisé ses avantages naturels pour son développement en tirant parti des vastes dépôts de méthane et de dioxyde de carbone que recèle le lac Kivu et qui sont utilisés pour la production d’électricité. Un projet de 200 millions de dollars est réalisé par l’entreprise américaine Contour Global pour extraire le méthane et produire jusqu’à 100 mégawatts d’électricité.

La géographie économique du réseau urbain est étroitement liée à la perspective de développement du Rwanda. Les villes secondaires ne sont qu’un des éléments de la hiérarchie urbaine et rurale du pays qui comporte aussi les chefs-lieux de district, les petites villes commerçantes et les villages (umudugudu), chacun de ces niveaux ayant défini des directives de croissance urbaine génératrice de croissance inclusive (Code de l’aménagement urbain, 2015). D’autres stratégies d’urbanisation sont définies dans la politique nationale d’urbanisation (2016) récemment approuvée.

Au Rwanda, les villes secondaires continuent à se heurter à un manque de compétitivité économique, et notamment à un manque de travailleurs qualifiés, une faible capacité administrative et un manque d’équipements.

ÉTHIOPIE

En Éthiopie, les politiques urbaines cherchent à encourager le développement planifié des villes secondaires pour anticiper l’urbanisation car les entreprises industrielles

sont relativement concentrées dans le pays : en 2009-2010, Addis-Abeba comptait 11 fois plus d’entreprises industrielles que la deuxième ville du pays à cet égard, Awassa (Gebreeyesus, 2016). Addis-Abeba, ces dernières années, a connu une profonde transformation physique du fait d’investissements publics et privés massifs dans l’infrastructure et le logement, mais il y a encore un manque d’investissement à combler pour que la ville surmonte les obstacles à son développement industriel et commercial. La stratégie urbaine de l’Éthiopie cherche à permettre à Addis-Abeba de mobiliser son potentiel compétitif comme ville primaire, mais elle comprend aussi sept villes dispersées dans le pays qui seront les futurs centres d’une croissance équilibrée. La stratégie urbaine cherche à aider ces villes à valoriser leur potentiel économique diversifié dans leur région et à soutenir la croissance économique rapide du pays.

Les villes secondaires peuvent devenir des pôles régionaux de croissance si elles sont bien reliées entre elles, et avec les zones rurales environnantes, par des routes et des voies ferrées. Durant les 10 premières années du siècle, l’Éthiopie a affecté 3 % de son PIB à la construction de routes, et la qualité du réseau est maintenant équivalente à ce qu’elle est dans les autres pays à faible revenu d’Afrique (Foster et Morella, 2010). La nouvelle voie ferrée Addis-Abeba-Djibouti a été achevée à la fin de 2016 et inaugurée en janvier 2017 ; 53 % des voies de l’ancienne voie ferrée ont été remplacés, de sorte que les trains de voyageurs peuvent atteindre une vitesse de 160 km/h, et 120 km/h les trains de marchandises, le temps du trajet étant ainsi réduit des deux tiers8. Alors que le coût du fret d’une tonne est de 42,8 dollars par la route, le chemin de fer devrait ramener ce coût à 15,3 à 35,6 dollars par tonne9.

La création de zones industrielles bien desservies, comportant des centres de services intégrés et accordant aux investisseurs des exemptions fiscales, est une autre stratégie allant dans le même sens. Chaque zone industrielle est centrée sur un groupe particulier d’industries, par exemple les textiles, et située dans une grande ville ou dans les environs, de façon à occuper la main-d’œuvre urbaine ou périphérique disponible. Ainsi, des zones industrielles ont été créées autour d’Addis-Abeba et de Hawassa ; d’autres sont prévues, notamment

Nonobstant le phénomène de primauté urbaine, les villes secondaires accueillant des groupements d’industries spécialisées peuvent offrir des avantages liés aux économies de localisation sans avoir les effets de surpeuplement qui caractérisent les villes principales. Elles peuvent également relier la production rurale et les marchés, ce qui crée de la valeur ajoutée et des emplois.

Les politiques urbaines de l’Ethiopie sont axées sur le développement harmonieux des villes secondaires en prélude à

l’urbanisation, essentiellement parce que les

entreprises industrielles fonctionnent plutôt

dans le cadre de groupements d’entreprises.

RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE

près d’Adama, Arerti, Debre Berhan, Kombolcha, Dire Dawa et Mekelle (Commission éthiopienne des investissements, 2016a). La zone industrielle de Hawassa, en 2016, avait déjà attiré 15 entreprises de fabrication de vêtements et de textiles (Commission éthiopienne des investissements, 2016b), et un accord a été conclu pour le recrutement et la formation de 30 000 travailleurs du textile (Société de développement des zones industrielles, 2016). Cette politique équilibrée de développement semble déjà donner des résultats positifs. La stratégie comprend aussi la création de zones agro-industrielles intégrées, qui seront axées sur la transformation de produits agricoles destinés au marché intérieur et aux exportations en regroupant des entreprises apparentées et en leur permettant de disposer d’équipements et de services de vulgarisation, de sorte qu’elles pourront valoriser les économies d’échelle dans leurs transactions commerciales.

CÔTE D’IVOIRE

Le plan national de développement (2016-2020) privilégie le thème des villes compétitives en encourageant un développement équilibré dans le pays, de façon à valoriser à nouveau les avantages comparatifs antérieurs

au conflit, qui découlaient des conditions agroclimatiques favorables, et à réduire les embouteillages à Abidjan.

Le plan distingue certaines villes secondaires pour en faire des pôles de croissance utilisant des industries à forte valeur ajoutée liées aux produits agricoles.

Les politiques de soutien au développement agro-industriel comprennent la création de centres de formation technique et de recherche dans ces pôles de croissance. Les politiques antérieures cherchaient à alléger les pressions sur la capitale, Abidjan, et ont assez bien réussi à créer des infrastructures : la croissance rapide de l’agglomération de San-Pedro, sur la côte à 340 km d’Abidjan, est liée à la construction d’un port en eau profonde pour l’exportation de cacao et de produits à base de cacao.

En Égypte, la surpopulation des très grandes villes, en particulier le Grand Caire et Alexandrie, ainsi que l’expansion urbaine qui grignote les terres agricoles fertiles, a conduit au lancement, en 1977, d’un programme de construction de villes nouvelles, au nombre de 22. La plupart de ces villes nouvelles entrent dans l’une des trois catégories suivantes: les villes-satellites surtout résidentielles autour du Caire ; les villes jumelées à une petite ville déjà existante mais ayant une

En Égypte, la surpopulation des très grandes villes, en particulier le Grand Caire et Alexandrie, ainsi que l’expansion urbaine qui grignote les terres agricoles fertiles, a conduit au lancement, en 1977, d’un programme de construction de villes nouvelles, au nombre de 22. La plupart de ces villes nouvelles entrent dans l’une des trois catégories suivantes: les villes-satellites surtout résidentielles autour du Caire ; les villes jumelées à une petite ville déjà existante mais ayant une