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La presse illustrée : un vecteur de diffusion qui se transforme

3.1. Les images mises en page : contrastes et permanences

Comme nous avons pu le constater lors de la présentation individuelle des revues en introduction et en Annexe 1.2., chacune d’entre elles a une identité propre fortement marquée et souvent revendiquée par les rédactions elles-mêmes. Si la ligne éditoriale, le format, la qualité du papier, le prix et le type de sujets traités sont des caractéristiques claires de cette identité, à notre avis, la mise en page des photographies différencie clairement ces revues et leurs positionnements vis-à-vis de l’image de presse en pleine expansion.

3.1.1. Revista de Revistas

Les solutions de mise en page dans cette revue sont certainement les moins novatrices. Nous avions déjà souligné, lors de la présentation de cette revue, la mauvaise qualité de reproduction des images photographiques, leur petit nombre et surtout, leurs petits formats. En effet, lorsqu’elle n’est pas en couverture, la photographie n’occupe en moyenne que 25 à 30 % de l’espace de la page. Les textes – des articles et des brèves pour la plupart – sont donc prépondérants et « étouffent » souvent les images.

La mise en page adoptée au cours de l’année 1910 (année de sa création) ne met absolument pas en valeur la photographie. Les pages concernant l’actualité contiennent de deux à douze photographies de très petit format et se rapportant à des sujets différents. Il n’y a aucune recherche d’unité ou de cohérence dans le choix des images. Elles servent uniquement à illustrer par petites touches quelques faits marquants de la semaine. Dès l’année 1911, ce type de solutions est abandonné au

profit d’une mise en page plus sobre qui sera la norme dans Revista de Revistas jusqu’au milieu de l’année 1920.

Au cours de cette période, les pages liées à l’actualité révolutionnaire comportent entre une et trois photographies, occupant généralement de 15 à 40 % de l’espace et se rapportant à un même sujet ou deux sujets différents, plus rarement trois. Les textes, le titre et, très souvent, les publicités – qui se composent de textes, de dessins et de photographies – occupent le reste de l’espace. La page intitulée « Pages Mexicaines »187 datant du 16 janvier 1916 est un exemple de ce genre de mise en page (figure 66).

Figure 66. Revista de Revistas, 16 janvier 1916. « Le Général Amaro. Gouverneur du Michoacán – Une soldadera ».

Sur cette page, deux des quatre textes sont en lien avec les photographies : le premier, intitulé « Les soldaderas », et le dernier, « Le général Amaro ».188 Ce n’est pas toujours le cas ; néanmoins, il est plus fréquent que dans d’autres revues de trouver quelques lignes en rapport avec les photographies publiées sur la page. La recherche d’une congruence entre le texte et l’image est donc fréquente, même si ces courts écrits font rarement allusion de façon directe aux photographies sélectionnées. Ce ne sont pas des commentaires dictés par les images ou bien des récits construits à partir des images mais seulement des textes se rapportant au même sujet, qui ignorent généralement la présence des photographies. Les légendes sont habituellement les seuls écrits en rapport étroit avec la photographie. Dans Revista de Revistas, même

187 « Páginas mexicanas ».

les titres restent très neutres. Ce sont des intitulés de section qui varient peu ; nous trouvons par exemple des clichés de la Révolution Mexicaine dans les rubriques : Information Générale, Vie Nationale, Revue Politique, Section Editoriale, Impressions et Commentaires, Notes Diverses, etc.189 Les titres pensés en fonction de l’actualité sont réservés à des événements hors du commun, la Decena Trágica par exemple. Cette spécificité de Revista de Revistas est particulièrement intéressante, car dans El

Mundo Ilustrado, La Semana Ilustrada et La Ilustración Semanal, cela n’est absolument pas le cas : presque tous les titres y reflètent le contenu de la page.

Hormis sept pages publiées entre 1910 et 1916, que nous pourrions qualifier de « récits photographiques », la mise en page de cette revue ne change pas jusqu’au milieu de l’année 1920.190 En revanche, en sept mois à peine, de mai à novembre 1920, nous avons recensé neuf de ces « récits ».191 De façon générale, dans la deuxième moitié de l’année 1920, l’agencement de la page évolue pour laisser davantage d’espace à la photographie. Globalement le nombre de photographies par page augmente pour osciller entre trois et huit et l’espace occupé par ces photographies se situe entre 45 et 80 % de la page. La place de la photographie de presse est pratiquement multipliée par deux au cours de l’année 1920. Aucun texte de la rédaction ne semble annoncer ce changement, et le directeur, José de J. Nuñez y Domínguez, ainsi que le gérant général, Rafael Alducín, sont à la tête de la revue depuis les mois de janvier et de mars 1915, respectivement. Ces modifications formelles ne semblent donc pas correspondre à l’arrivée de nouveaux dirigeants. Si les solutions de mise en page adoptées pour ces « récits photographiques » de l’année 1920 illustrent une évolution certaine de la revue vis-à-vis de la photographie de presse, elle intervient tardivement par rapport aux évolutions observées chez ses consoeurs et n’est pas directement liée au nouveau sujet d’actualité que constitue la guerre civile ; si cela avait été le cas, ces « récits photographiques » auraient été généralisés beaucoup plus tôt. Le dernier d’entre eux, pour l’année 1920, s’intitule « Les Journées Historiques d’Agua Prieta » (figure 67). Plus que de « récit photographique », cette page pourrait être qualifiée de résumé visuel sur un lieu. Les quatre photographies du haut montrent des bâtiments de la ville d’Agua Prieta dans

189 Información General, Vida Nacional, Revista Política, Sección Editorial, Impresiones y Comentos, Notas Diversas.

190 Ces pages sont : 30 octobre 1910, « Brillante inauguración del Hipódromo de la Condesa », 7 mai 1911, « El Verdadero Peligro » (À propos des mouvements de troupes nord-américaines à la frontière. Photographies non légendées), 17 septembre 1911, « Nota gráfica de las Fiestas de Chapultepec y la Condesa » (Photographies non légendées), 8 octobre 1911, « Un día de elecciones », 29 octobre 1911, « Después de la visita de Zapata a Milpa Alta, D.F. », 31 octobre 1915, « Uno de los mejores hijos de la Patria. El general Maclovio Herrera » (Texte et légendes), 17 septembre 1916, « La Revolución Constitucionalista y sus hombres » (Supplément).

191 Les « récits photographiques » de l’année 1920 sont les suivants : 16 mai 1920, « Los Últimos Acontecimientos Revolucionarios » (Supplément de 4 pages) ; 23 mai 1920, « Los Combates de San Marcos y Rinconada » (Supplément de 6 pages) ; 30 mai 1920, « La Trágica Muerte del Señor Presidente Carranza » (Supplément de 4 pages) ; 30 mai 1920, sans titre, sur la nomination d’Adolfo de la Huerta à la présidence ; 6 juin 1920, sans titre, sur l’investiture d’Adolfo de la Huerta (Double page) ; 13 juin 1920, « Primeras Fotografías de Francisco Villa Tomadas en las Sierras de Chihuahua » (Texte et légendes. Double page. Voir figure 40, chapitre 1, pour la deuxième page) ; 26 septembre 1920, sans titre, sur les Fiestas Patrias ; 3 octobre 1920, « Las fiestas patrias en El Paso, Texas » ; 7 novembre 1920, « Las Jornadas Históricas de Agua Prieta ».

lesquels se sont déroulés des moments clefs de la révolte du mois d’avril 1920, menée par Adolfo de la Huerta et visant à renverser Venustiano Carranza. Les quatre du bas, des vues contemporaines du même endroit, évoquent cette fois-ci la bataille d’Agua Prieta en 1915, perdue par Francisco Villa face aux constitutionnalistes. Il ne s’agit donc pas de la reconstitution du déroulement d’un fait à travers les images mais plutôt d’une simple évocation, grâce à des photographies qui n’ont pas été nécessairement prises au moment même des faits. Cette page sert davantage à suggérer par la photographie un souvenir qu’à narrer les événements passés. On constate donc que même à travers les rares « récits photographiques » que Revista de Revista commence à peine à publier en 1920, la construction d’un discours par la photographie n’est ni véritablement exploitée, ni parfaitement maîtrisée. En revanche, les autres revues de notre corpus font preuve d’un plus grande innovation dans ce domaine.

Figure 67. Revista de Revistas, 7 novembre 1920. « […] en haut, de gauche à droite, la Quatrième rue, et l’Hôtel Moderne, lieu où le Général Manuel M. Diéguez, en février 1920, a logé à son arrivée sans prévenir les autorités […]. En bas, de gauche à droite aussi, la gare du Chemin de Fer de Nacozari, construite récemment et le bâtiment de la Douane Frontière d’Agua Prieta, où ont été récoltés les premiers pesos pour soutenir la révolution dont l’étendard a été le Plan d’Agua Prieta. En bas à gauche, les restes de la tour sans fil, installée sur ordre du Général Plutarco Elías Calles en novembre 1915. […] Au centre, deux vues de l’Avenue G. à Douglas, Arizona, qu’ont atteint de nombreuses balles des assaillants de 1915 et, à droite, un employé des douanes sur la ligne frontière »192

192 Le texte complet de cette légende se trouve dans la Table des Illustrations comportant les légendes en espagnol.

3.1.2. El Mundo Ilustrado

El Mundo Ilustrado, la revue de notre corpus la plus ancrée dans le XIXe siècle,

puisqu’elle a été créée en 1894, oscille entre tradition et modernité. La grande qualité du papier ainsi que le soin apporté à la mise en page et à l’impression en font une revue de standing. De 1910 à 1913, la disposition des photographies reste stable. Pour chaque sujet, généralement traité sur une à deux pages, le lecteur peut admirer plusieurs photographies. Il est très rare qu’une photographie constitue un sujet d’actualité à elle seule, à l’exception des couvertures intérieures qui sont composées d’une image pleine page et du bandeau de titres.193

Il est important à nos yeux de souligner cette multiplicité de photographies pour un même sujet pour deux raisons : premièrement, cette pratique est moins courante dans les autres revues et, deuxièmement, elle favorise la mise en récit des images. Une autre différence fondamentale entre El Mundo Ilustrado et ses consoeurs est la présence de textes courts en regard des photographies, qui ne les commentent pas, mais relatent l’information auxquelles elles sont liées. Prenons l’exemple de la première page sur « Monsieur Madero à Puebla »194, information ayant fait l’objet d’une double page et de huit photographies le 23 juillet 1911 (figure 68).

Figure 68. El Mundo Ilustrado, 23 juillet 1911. « Excavation du lieu où sera érigé le monument à Serdán – Monsieur Madero et sa femme, présidant la cérémonie de pose de la première pierre dudit monument – Défilé dans les rues de la ville – Monsieur Madero pose la première pierre du monument à Serdán »

193 Pour ce type de mise en page, voir par exemple les figures 1 et 18, chapitre 1.

Cette page est tout à fait représentative du type de mise en page que l’on peut observer dans El Mundo Ilustrado entre 1910 et 1913 : un seul sujet d’actualité décliné sur une à deux pages, accompagné d’au moins trois photographies légendées, au cadrage rectangulaire ou rond et d’un texte court sur le même thème. La page est ornée de dessins. Les légendes de quatre photographies de cette page sont essentiellement descriptives, seul le texte introduit une part de subjectivité :

Le chef de la révolution triomphante vient de passer quelques jours dans la ville de Puebla, durant lesquels il fit l’objet de toutes sortes de prévenances et de manifestations de sympathie de la part des habitants de la ville des Anges [autre nom donné à la ville de Puebla]. La réception que la population donna à monsieur Madero fut extrêmement enthousiaste et tout porte à croire qu’elle fut spontanée. Le programme des festivités inclut la pose de la première pierre du monument à Áquiles Serdán et d’autres activités solennelles et réjouissantes. La seule chose qui ne fut pas vue d’un bon œil fut que le chef révolutionnaire accède à ces festivités alors que l’on venait de tuer plusieurs centaines d’hommes dans la ville même de Puebla, et les mêmes rues par lesquelles sont passés les processions et les défilés étaient encore humides du sang des madéristes et des fédéraux qui luttèrent pour des questions de parti.195 Ce texte reprend les thématiques visibles sur les photographies : la foule devant les travaux préalables à la construction du monument à Serdán, Madero et sa femme assis pendant la cérémonie, la foule lors d’un défilé et pendant la pose de la première pierre du monument. Le texte insiste sur l’enthousiasme de la population et la photographie relaie cet enthousiasme en montrant des images saturées de gens ; la multitude de chapeaux sur ces photographies d’ensemble est frappante. Si l’observation seule des illustrations laisse penser que la revue a voulu partager avec ses lecteurs l’enthousiasme de la population de Puebla pour la nouvelle figure révolutionnaire, le texte nuance quelque peu cette interprétation. En effet, la remarque « tout porte à croire qu’elle fut spontanée » et l’insistance sur l’irrévérence de Madero qui a osé fêter son triomphe sur le lieu même d’une des premières tragédies de la Révolution font apparaître les réserves de la revue à l’égard de ce nouveau leader, réserves qui se confirmeront jusqu’à la mort de Madero en 1913.196 L’importance de la relation entre le texte et l’image dans El Mundo Ilustrado renforce la nécessité d’analyser une page de cette revue illustrée comme un tout au sein duquel deux discours différents s’entrecroisent. En reprenant à nouveau la notion d’iconotexte, et l’une des définitions qu’en donne Alain Montandon – « la spécificité de l’iconotexte comme tel est de préserver la distance entre le plastique et le verbal, pour, dans une confrontation coruscante, faire jaillir des tensions, une dynamique qui opposent et

195 « El jefe de la revolución triunfante acaba de pasar algunos días en la ciudad de Puebla, durante los cuales fué [sic] objeto de toda clase de agasajos y manifestaciones de cariño por parte del pueblo de la ciudad de los Angeles. La recepción que concedió el pueblo al señor Madero fué [sic] sumamente entusiasta, y todo hace creer que fué [sic] espontánea. El programa de los festejos incluyó la colocación de la primera piedra del monumento à [sic] Áquiles Serdán, y otros números de solemnidad ó de regocijo. Lo único que no fué visto con agrado, fué [sic] que el jefe revolucionario consintiera en estos festejos cuando se acababan de matar varios centenares de hombres en la misma ciudad de Puebla, y las mismas calles por donde pasaron las procesiones y los desfiles se hallaban aún húmedas con la sangre de los maderistas y los federales que pelearon por cuestiones de partido ».

juxtaposent deux systèmes de signes sans les confondre »197 – nous insistons sur l’obligation pour l’historien de la presse illustrée de s’attacher à étudier à la fois le discours textuel et le discours visuel qui constituent une page afin de dégager les contradictions, les rapprochements et enfin les interactions entre ces deux discours formellement très différents.

Visuellement, les pages d’El Mundo Ilustrado se ressemblent et nous pourrions prendre la page ci-dessus pour modèle. Les cadrages réservés aux photographies sont majoritairement des cadrages rectangulaires reprenant le format original des négatifs, mais il n’est pas inhabituel de trouver, comme dans ce cas-ci, des cadrages ronds ou ovales, soit pour mettre l’accent sur une partie de l’image, le couple Madero par exemple, soit pour équilibrer la mise en page et la rendre moins austère. La disposition des photographies sur la page est rarement symétrique et obéit plus souvent au schéma de cette information sur Madero à Puebla. Tout l’espace de la page est occupé, mais n’est pas saturé ; la présence d’un fond blanc est préservée, ce qui rend la lecture de cette revue plus agréable. Les photographies sont soit juxtaposées, soit superposées afin de favoriser visuellement le passage de l’une à l’autre. Les légendes ne sont pas placées sous chaque photographie mais en bas de la page. En revanche, le titre et le ou les textes sous forme de brefs articles n’occupent pas un espace séparé de celui de l’image, mais viennent s’insérer entre les photographies, dans les espaces laissés libres par cet agencement non symétrique. De la fin de l’année 1913 à la disparition de la revue en septembre 1914, nous avons constaté un changement dans la mise en page. Les photographies sont plus nombreuses par page et agencées de façon plus compacte. On trouve également moins de textes en relation avec les images. L’arrivée, le 5 octobre 1913, d’Eduardo I. Aguilar comme Directeur Général Gérant en remplacement d’Ernesto Chavero n’y est peut-être pas étrangère.

El Mundo Ilustrado reste assez traditionnel dans l’utilisation d’ornements dessinés et de pages travaillées en profondeur. Même pendant les premières années de la Révolution, c’est toujours un objet de luxe, que l’on associe moins à l’actualité brûlante du conflit qu’aux paisibles heures de loisirs de la bourgeoisie mexicaine. Néanmoins, et de façon paradoxale, c’est l’une des revues de notre corpus qui joue le plus sur l’association entre le texte et l’image ainsi que sur la disposition et le cadrage des photographies ; elle instaure ainsi une sorte de récit entre les photographies tout d’abord, puis entre les illustrations et les articles. C’est pourquoi elle fait preuve d’une modernité certaine vis-à-vis de la photographie de presse qu’elle modèle et construit, sans la réduire uniquement à une simple illustration ornementale d’un texte qui n’est pas prépondérant.

3.1.3. El Universal Ilustrado

Lors de la présentation d’El Universal Ilustrado, nous avons souligné que cette revue était davantage en accord avec les approches journalistiques de Revista de

Revistas que d’El Mundo Ilustrado. Si cela est vrai au niveau du contenu et des positionnements politiques, la relation est inversée pour ce qui est de la mise en page. De façon très étonnante, la maquette de la revue créée en 1894 et celle de la revue créée en 1917 ont de nombreux points communs. Les cadrages sont majoritairement rectangulaires mais d’autres cadrages ronds, ovales ou sans forme définie peuvent apparaître de temps en temps. Généralement, plusieurs photographies sont publiées sur un même sujet. Par contre, à la différence d’El Mundo Ilustrado, des photographies sur des sujets tout à fait différents peuvent être juxtaposées sur une même page et les sujets n’occupent pas systématiquement l’espace global de la page. Il est très rare que des textes courts accompagnent les séries photographiques ; en général, seules les légendes permettent d’obtenir des informations sur l’actualité présentée à travers la photographie. Les ornements dessinés sont largement employés et s’y ajoutent – ce qui est quasi inexistant dans El Mundo Ilustrado – des cadres dessinés entourant chaque image, la présentant davantage comme un tableau que comme une photographie. Un grand soin est apporté à la confection de la couverture intérieure, constituée d’un important bandeau de titres et d’une photographie pleine page richement ornée (figure 69).

Figure 69. El Universal Ilustrado, 19 octobre 1917. « Le Citoyen Président de la République, accompagné du Général Don Pablo González, parcourant le Campement Scolaire à Chapultepec »

Il est difficile de sélectionner une page type pour illustrer nos propos car, au début du XXe siècle, les maquettes des hebdomadaires étaient beaucoup plus flexibles qu’aujourd’hui. L’intitulé des rubriques, leur contenu et leur ordonnancement étaient sujets à modifications. De la même façon, la disposition à l’intérieur de chaque page n’était pas figée et s’adaptait très librement aux textes et aux documents iconographiques dont disposaient les rédactions avant la sortie de chacun des numéros. Nous avons donc choisi une page d’El Universal Ilustrado réunissant la plupart des constantes observées dans la mise en page de cette revue (figure 70) mais il faut garder à l’esprit que des fluctuations relativement importantes existaient.

Figure 70. El Universal Ilustrado, 5 avril 1918. « 1. Le Citoyen Président de la République et des