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Vu que les signes de mise en page interpellent de façon directe ou indirecte les signes typographiques, nous présentons dans ce sens, trois signes typographiques en

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DOPPAGNE, A. (2006). « IV. L'appel de note », La bonne ponctuation, De Boeck Supérieur « Entre guillemets », p. 86.

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relation direct avec le traitement du texte à savoir : l’alinéa et les variations typographiques des lettres

III.1

L’alinéa

L'alinéa ouvrant typographique actuel est issu des blancs d'attente des lettrines des incunables ; la transition se fait en une génération (entre 1470 et 1500)101. L’alinéa a très tôt remplacé le pied de mouche de même sens (instruction de lecture : "fin de paragraphe"). Il est possible de penser que l'alinéa ouvrant est aussi la projection "vers la droite" de l'alinéa fermant qui précède. Il aura suffi au paragraphe d'être déjà bien délimité pour que l'adoption du retrait ouvrant, dit "alinéa", soit définitive.

A. Doppagne (2006 : 83) définie L’alinéa comme une division du texte immédiatement inférieure au paragraphe, immédiatement supérieure à la phrase. Aucun signe ne le marque : seuls deux blancs attirent l’attention du lecteur et l’avertissent de l’alinéa.

M. Riegel et al (2009 : 167) s’accordent avec J. Damourette (1939 :129, cité par M. Riegel et al, 2009 : 167) pour qualifier l’alinéa d’ « adjuvant du point », M. Riegel et al (2009) ajoutent que l’alinéa permet d’isoler un paragraphe, généralement constitué de plusieurs phrases, au moyen de retour à la ligne et de retourner à une nouvelle ligne, en la commençant un peu en retrait (après un petit espace blanc). Dans ce sens A. Doppagne (2006 : 84) signale qu’un ensemble de phrases forme un alinéa et que cette réunion de phrases n’est pas d’ordre esthétique mais fondamental ; c’est-à-dire que le paragraphe ainsi délimité doit posséder une certaine unité sémantique. Ainsi, un ensemble d’alinéas forme un paragraphe. Le paragraphe répond au même critère fondamental que l’alinéa, mais à un échelon supérieur. Cependant, la pause ainsi marquée est plus importante qu’un point.

III.2

Les variations typographiques des lettres

Les variations typographiques des lettres sont définies par M. Riegel et al (2009 : 168) comme les choix d’écritures que peut opérer un scripteur dans son écrit : la police de caractère- le caractère des lettres (italique, romains)- la taille des lettres

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Marc, A. (2015). Le blanc d'alinéa dans les récits en prose médiévaux et classiques. Des origines aux genres, après Roger Laufer. In Journée d’études ConSciLa.

(majuscule, minuscule)-épaisseur des lettres (gras). Pour ce qui est la police de caractère, le scripteur dispose d’une variété de polices (Arial- Times New Roman- Calibri-Lucida Calligraphy…).

Concernant le caractère romain et italique, un bref historique a été donné par les mêmes auteurs (ibid., 168), fait remonter ces deux caractères au XVIe siècle. Les romains sont des caractères droits, placés perpendiculairement à la ligne, tandis que les italiques sont des caractères penchés vers la droite. Les italiques, ajoutent-ils, jouent un rôle distinctif dans les textes imprimés en romains et ils ont quelques emplois spécifiques, notamment dans les titres de journaux et les titres d’œuvres, sans oublier leur rôle primordial dans la mise en valeur des mots ou des expressions. En revanche, les caractères romains, jugés plus lisibles, sont les plus utilisés.

Historiquement, les majuscules assuraient un rôle de séparation des mots, qui étaient mal détachés les uns des autres dans les anciens manuscrits. Dans les imprimés, l’emploi des majuscules étaient aléatoire jusqu’en 1789.

Selon N. Catach (1980 : 20), Les majuscules sont des lettres plus grandes et d'une forme particulière. Cette double opposition introduit dans le système alphabétique lui-même certains aspects idéographiques autonomes, qui se rapprochent beaucoup des effets puissants que peuvent tirer les imprimeurs des changements de caractères. Nous proposons de réserver le terme de capitales aux oppositions continues des grandes lettres aux petites (dans les titres par exemple), et le terme de majuscules aux lettres initiales (même imprimées) plus grandes.

M. Riegel et al (2009 : 170) définissent la majuscule comme un signe de ponctuation syntaxique, qui est redondant en relation avec une ponctuation forte. Le langage écrit tire de nombreux effets de l'usage des majuscules : oppositions nom propre/nom commun, mise en valeur des « mots importants » du texte (avec effets de respect, de distanciation, de mépris, d'ironie, etc.).

La majuscule, qui n’était au départ qu’une lettre initiale permettant de mieux distinguer le début du mot, son usage est devenu aujourd’hui une grande précision quant à la ponctuation de mots. L’exemple principal en est la mise en valeur de certains éléments du texte (les mots) par rapport à d’autres. Parmi les nombreux aspects de la fonction séparatrice et organisatrice de la ponctuation, on cite, une fonction tout à fait primaire, il s’agit de la fonction démarcative : la majuscule marque le début d’une phrase, le début d’un texte (initiale du premier mot) ou après un point (final,

d’interrogation, d’exclamation). En poésie, on peut parler de fonction démarcative de la majuscule lorsque, celle-ci figure au début de chaque vers d’un poème régulier. Dans le même contexte, on cite aussi la présence de la majuscule dans les titres d’œuvres littéraires et les noms d’œuvres d’art, aussi dans des formes abrégés d’usage fréquent : M., Mme, Melle et Mgr. On note, toutefois, que les noms de saison, de mois et de jours ne prennent pas de majuscules.

Par ailleurs, et par opposition aux majuscules, les minuscules sont présentés par M. Riegel et al (2009 : 170) ainsi : Les minuscules sont historiquement des déformations

cursives des majuscules, que l’on peut observer depuis l’antiquité gréco- romaine en confrontant l’écriture épigraphique des monuments à l’écriture manuscrite des papyrus. Ainsi, la majuscule « A » a donné, selon les époques, la forme de l’alpha grec(&), le a manuscrit courant et le a minuscule d’imprimerie.

Pour terminer, notons que les capitales peuvent correspondre à un accent expressif, elles détachent en particulier les noms d’auteurs.

CHAPITRE TROISIÈME : LOIS, REGLES