• Aucun résultat trouvé

Pour répondre à nos questions de départ, notamment celles qui traitent l’enseignement des savoirs liés à la ponctuation, soit d’une manière explicite ou implicite : quel rapport peut avoir la ponctuation avec la phrase comme une structure graphique ? L’enseignement de la phrase fait l’objet d’un enseignement prodigue (la phrase simple, complexe, les différentes subordonnées…) au cycle moyen (pour les quatre niveaux). Quelle en est la place de ponctuation dans cet enseignement ?

I.1 La ponctuation comme objet d’enseignement de la grammaire

Contrairement au premier chapitre de cette deuxième partie, où la ponctuation était étudiée comme objet de savoir scolaire au primaire ; dans ce chapitre, nous allons traiter les enjeux liés à l’enseignement de la ponctuation au cycle moyen. D’une manière générale, les connaissances grammaticales nécessaires à la maîtrise de l’écrit sont à la fois déclaratives, procédurales et conditionnelles. Comment se fait-il que l'enseignement de ces savoirs ne saurait garantir leur mise en application ? C’est-à-dire la mise en place de la compétence attendue. Cela est-il dû à l’absence des ouvrages de de grammaire ? Est-on incapable d’envisager la construction des savoirs grammaticaux comme celle des concepts scientifiques ? Les grammairiens et les didacticiens ont du mal, peut-être, à stabiliser les notions grammaticales, et d’en proposer un ordre d’acquisition ?

Pour tenter de répondre à ces questionnements, plusieurs notions nécessitent d’être éclairées.

I.1.1

La notion de grammaire dans l’enseignement/ apprentissage

du FLE

Il convient, en didactique de la grammaire du FLE, de prendre en considération les notions suivantes146 : grammaire active/passive ; grammaire contextualisée / décontextualisée; grammaire de l’orale/de l’écrit; grammaire de la langue/de la parole; grammaire de phrase/de texte; grammaire déductive/inductive; grammaire explicite/implicite; grammaire interne/externe (à l’apprenant); grammaire normative/descriptive; grammaire structurale/générative/énonciative. Pour notre recherche nous en avons sélectionné quatre dichotomies (pairs) que nous avons jugées utiles pour l’enseignement de la ponctuation au collège. Nous signalons que les définitions que nous allons présenter ci-après ont fait l’objet d’un travail de recherche minutieux de la part de K. TANRIVERDIEVA Sous la direction de Mme T. Olenine docteur en didactologie des Langues et des Cultures147. Cependant, nous avons, pour certaines définitions, présenté l’essentiel.

1. Grammaire active/passive

La grammaire active est l’ensemble des règles linguistiques que l’apprenant maîtrise à un niveau de compétence active. Elle est appelée aussi grammaire de

production.

La grammaire passive est l’ensemble des règles linguistiques que l’apprenant maîtrise seulement à un niveau de reconnaissance, c’est-à-dire, l’apprenant identifie les formes linguistiques qu’il a déjà rencontrées précédemment. On l’appelle aussi

grammaire de reconnaissance.

2. Grammaire déductive/inductive

La grammaire déductive désigne un enseignement de la grammaire qui va des règles aux exemples. Les exercices d’application correspondent à une phase déductive de l’apprentissage de la grammaire. Les exercices d’application sont l’activité intellectuelle qui consiste à se référer explicitement à une organisation morphologique ou à une règle pour guider sa production. Ce type d’application suppose qu’il ait préalablement conceptualisation.

146

TANRIVERDIEVA, K (2002). « Rapport de recherche bibliographique ». DESS RIDE, p.42.

147

La grammaire inductive désigne un enseignement de la grammaire qui va des exemples aux règles, comme lorsque l’enseignant demande aux apprenants de découvrir une règle à partir d’une série de phrases.

3. Grammaire explicite/implicite

La grammaire explicite est fondée sur l’exposé et l’explicitation des règles par le professeur, suivi d’applications conscientes par les élèves.

La grammaire implicite vise à donner aux élèves la maîtrise d’un fonctionnement grammatical, mais ne recommande l’explication d’aucune règle et élimine le métalangage, ne s’appuyant que sur une manipulation plus ou moins systématique d’énoncés et de formes.

4. Grammaire normative/ descriptive

La grammaire normative est l’ensemble des règles dans une perspective de défense et de contrôle du « bien parler » ou du « bien écrire ». La grammaire normative est donc toujours une grammaire de la langue, et une grammaire de l’écrit. La grammaire traditionnelle est une grammaire normative.

La grammaire descriptive est l’ensemble de règles qui régit la langue ou la parole telles qu’elles fonctionnent réellement contrairement à la grammaire normative. La grammaire moderne est une grammaire descriptive.

Lesquelles de ces grammaires adopte-t-on au cycle moyen ? « C’est donc à une

nouvelle étape de progression de la grammaire scolaire que nous appelons, une grammaire qui aura l’intelligence de refuser d’opposer de manière stérile ‘’ grammaire de phrase ‘’et ‘’grammaire de texte’’, … ».148

I.2

L’enseignement / apprentissage de la grammaire au cycle moyen

Le cycle moyen est réparti en trois paliers : le premier palier (1èreA.M.) dit d’homogénéisation et d’adaptation, le deuxième palier (2ème

A.M. et 3èmeA.M.), celui du renforcement et de l’approfondissement et enfin le troisième palier (4ème

A.M.) celui de l’approfondissement et de l’orientation. Aujourd’hui, on peut dire que la grammaire constitue une composante linguistique incontournable dans l’enseignement/ apprentissage de la langue française au cycle moyen. Pour présenter un état des lieux

148

BRISSAUD, C et GROSSMANN, F. (2009). « La construction des savoirs grammaticaux », Repères, n°39, p. 11.

sur la place que revêt la grammaire dans l’enseignement/apprentissage du FLE dans ce cycle nous nous sommes inspirés d’une étude faite par M. Osmani (2009)149

dans le cadre de l’obtention d’un diplôme de Magistère ayant pour objet les remédiations pour l’enseignement/ apprentissage de la grammaire en classe de FLE au cycle moyen. Dans cette étude, il est dit que la grammaire en 1ère A.M., doit enseigner les notions constitutives de l’énoncé et de l’énonciation tel que le thème et le propos, les temps, les substitutions, les connexions etc. La séance de grammaire, selon la même étude, s’articule en activités portant sur les notions grammaticales en fonction de la typologie de textes. Les apprenants doivent apprendre à repérer et à manipuler les notions à partir des énoncés. Ainsi les faits de la langue sont mis en évidence par un questionnement inductif. Nous comprenons par cette démarche d’enseignement de la grammaire que le type de grammaire choisi est celui de ‘’la grammaire inductive’’ qui va, selon les définitions que nous avons présentées, de l’exemple à la règle. Il s’agit donc d’une démarche qui s’appuie sur l’observation et l’analyse pour la mise en évidence des conclusions qui seront validées par leur utilisation et réutilisation dans d’autres situations que celles proposées lors du processus d’enseignement/apprentissage. Une autre réalité nous a été dévoilée à travers cette enquête, c’est l’éloignement absolu de la grammaire traditionnelle dite normative les activités d’étiquetage, de récitation de

règles de grammaire […] ne sont pas pratiquées a priori.150

I.3

La ponctuation : un savoir enseigné en grammaire ?

Nous avons pu recueillir des informations sur les leçons qui pourraient avoir trait à un enseignement explicite de la ponctuation au cycle moyen :

En 1ère A.M., une leçon d’orthographe appartenant au 2ème projet du programme d’enseignement (le prescriptif) où il est demandé une simple identification des signes avec l’utilisation d’une ponctuation forte.

En ce qui concerne le niveau de la 2ème A.M., une leçon de grammaire intitulée la ponctuation dans le dialogue, donnant beaucoup plus d’importance aux verbes introducteurs de parole.

149

OSMANI, M. (2009). « Remédiations pour l’enseignement/ apprentissage de la grammaire en classe de FLE : le cas de la 1ère A.M. ». Mémoire de Magistère, Université d’Oran, p.64.

150

Quant au niveau de 3ème A.M., une leçon de grammaire dans la séquence 2 (le fait divers) a pour objectif l’identification du discours direct par la ponctuation.

Pour ce qui est de la 4ème A.M., il s’agit de l’étude d’une leçon de grammaire du second projet dans sa 2ème séquence dont le thème renvoie au style direct/indirect.

II - Choix méthodologique