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CHAPITRE DEUXIÈME : SIGNES DE PONCTUATION, ENTRE DÉFINITIONS

I.3 Signes à valeurs sémantique et énonciative

I.3.7 Les barres obliques

La barre oblique, aussi nommée oblique, trait oblique, barre transversale, barre

de fraction ou barre inclinée, est un signe typographique qui a l'apparence d'un trait

incliné vers la droite et qui a de multiples usages. Ce sont donc des séparateurs spécialisés, utilisés dans les ouvrages linguistiques. Employés aussi comme signe de division (100km /h) de séparation (s/o : sans objet) ou encore d’opposition (divergence/convergence).

La barre oblique n'est généralement pas précédée ni suivie d'un espacement. Toutefois, lorsque les éléments qu'elle sépare sont longs ou en groupe, il est préférable qu'elle soit précédée et suivie d'un espacement afin d'aérer la présentation du texte. Une seule barre oblique sépare deux termes qui s’opposent dans des couples notionnels dichotomiques : Langue/parole ; enseignement/apprentissage ; compétence/ performance…

On peut aussi utiliser la barre oblique pour présenter les éléments d’un ensemble d’une série en les séparant : les pronoms personnels ; les déterminants démonstratifs ; etc. Son emploi est alors souvent lié à une codification propre à un certain contexte. On se sert également de la barre oblique pour indiquer l’ordre des pages d’un document relativement à leur nombre total (5/40 cinquième page d’un document qui en compte quarante), et dans l'expression d'une fraction ou d'un rapport avec le sens de « par » ou de « divisé par ». La barre oblique peut aussi figurer en bas et à droite d'une lettre, entre deux séries de points de suspension et sans indication de pagination, pour indiquer que le document se poursuit. En revanche, les deux barres obliques encadrent une transcription phonologique.

Comme emploi spécialisé, la barre oblique figure aussi dans les adresses URL, dans lesquelles elle sépare différentes informations, notamment des sous-répertoires de serveurs Web. Elle peut figurer dans une suite de liens hiérarchiques dont chacun représente une subdivision de la carte d’un site Web (http://w3.oqlf.gouv.qc.ca/BDL/gabarit_bdl.asp?Th=1). Enfin, il est nécessaire de mettre le point sur quelques emplois fautifs ou abusifs afin de les éviter, par exemple, le fait de séparer les éléments d’une date avec l’oblique, c’est le trait d’union ou l’espacement qui remplissent cette fonction. Enfin, on évitera d'employer la forme

et/ou, calquée de l’anglais and/or, car la conjonction ou suffit généralement à exprimer

la possibilité d'addition ou de choix.

I.3.8 Le tiret

Dès l’antiquité, le tiret était déjà utilisé comme signe de correction. Au moyen âge, divers traits allongés servent à remplir des lignes incomplètes ou remplacer des mots absents. Le succès réel du tiret simple provient de son emploi dans l’énumération majeure, et surtout marque de dialogue (première attestation en 1660 en Allemagne)88. D’un point de vue formel, le tiret peut s’employer seul ou comme signe en double. Employé seul, il diffère complétement du trait d’union avec lequel, il est souvent confondu. Contrairement à N. Catach (1996 : 75) qui désigne le tiret parmi l’une des

marques séquentielles, marques de second régime, A. Doppagne (2006 : 64), quant à

lui, le qualifie de signes d’insertion : « En tant que Signes d’insertion, les tirets se

88

situent, pour leur puissance expressive à peu près aux niveaux des parenthèses »89.Les tirets jouent un rôle voisin ou identique à celui des virgules, ils sont subordonnés aux parenthèses, peuvent jouer le rôle de parenthèses ou du moins les renforcer. Le comparant aux parenthèses, M. Riegel et al (2009 : 161) pensent que les tirets introduisent une rupture énonciative semble moins forte qu’avec les parenthèses, l’élément entre tirets peut avoir un rapport syntaxique plus étroit (parallélisme) avec le reste de la phrase. Employé seul, le tiret introduit les paroles d’un personnage dans un dialogue. On emploie souvent le tiret pour marquer le changement de locuteur. Généralement, chaque réplique est suivie d'un saut de ligne, mais on peut également présenter l'ensemble des répliques bout à bout. Dans ce cas, il dispense l’emploi des guillemets, avec lesquels il peut probablement se rencontrer. On emploie également le tiret dans d'autres contextes : dans un horaire, il peut lier les dates ou les heures de début et de fin des activités et en poésie, on l'emploie parfois pour mettre en valeur le dernier vers d'un poème. Dans une pièce de théâtre ou dans un scénario, le tiret vient immédiatement avant les paroles de chaque personnage. Le tiret est précédé, au début de la ligne, du nom du personnage (en petites majuscules) ; de didascalies, s'il y a lieu (en italique et entre parenthèses) ; et d'un point. Pour des raisons d’énumération, On peut employer le tiret pour séparer les différents éléments d'une énumération horizontale ou verticale qui peut, dans certains cas, être combiné avec des chiffres ou des lettres. Le tiret est mis alors devant chacun des éléments de l'énumération, toujours suivi d’un espacement. Ces éléments peuvent commencer par une majuscule ou par une minuscule. Cette disposition est souvent préconisée pour présenter les titres des différentes divisions d'un texte.

Dans un emploi spécialisé (dictionnaire, grammaire) le tiret peut remplacer dans une phrase le terme dont on parle, à la manière d’un « joker » (J. Drillon, 1991: 336, cité par M. Riegel et al, 2009 : 162). Selon A. Doppagne (2006 : 66), le tiret n’est pas un passe-partout : certains théoriciens, le considèrent comme une faiblesse de l’auteur. Pour terminer, notons que le message inséré entre les tirets peut comporter une ponctuation.

89

DOPPAGNE, A. (2006). « III. Les tirets », La bonne ponctuation, De Boeck Supérieur « Entre guillemets ». p. 64. En ligne : http://www.cairn.info/la-bonne-ponctuation--9782801113882-page-64.htm.