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HISTOIRE ET GEOGRAPHIE DES PERLES

Historique des perles dans le monde : une origine controversée Entre 1956 et 1961, André Leroi-Gourhan découvre dans les fouilles de la grotte du Renne à Arcy-sur-Cure en France une parure composée de perles pendantes en canines de renard, coquille fossile de rhynconelle et incisives d’ours au niveau des couches stratigraphiques IX et X, associées à l’industrie châtelperronienne (entre 38 000 et 32 000 ans B. P.). Il publie en 1961 dans Gallia Préhistoire ses rapports de fouilles et y mentionne « ce lot d’objets de parure ou décorés qui est actuellement le plus ancien connu » (A. Leroi-Gourhan, 1961, p.10). On situait donc l'invention des perles en Europe, par les créateurs de l’industrie châtelperronienne dont on ignore alors si elle est d’origine sapiens ou Neandertal, même si l’inventeur penche pour une origine néanderthalienne.

La découverte de perles contemporaines ou antérieures dans des sites aurignaciens en Europe centrale (cf. notamment le site de Pestera cu Oase en Roumanie33 ou Bacho Kiro en

Bulgarie) mais également dans des sites situés en Afrique remet en cause cette hypothèse d’origine. Non seulement les nouvelles données archéologiques infirment la création néanderthalienne des perles mais rapidement l’origine européenne devient également sujette à controverse.

 Un berceau africain ?

Sur le site d’Enkapune ya muto, un abri sous roche situé le long du rift central du Kenya, l’équipe de Stanley Ambrose met au jour dans les années 1980 le plus ancien atelier de confection de perles fouillé, comprenant treize perles finies en test d’œuf d’autruche datées de 39 900 ans ± 1 100 ans parmi près de six cents fragments de coquilles d’autruche à différents stades de fabrication. Il ne publie cependant l’information qu’en 1998 dans Journal

33 Pour plus d’information, lire : E. Trinkaus et al., 2003. Les perles dateraient de 35 000 B. P. En Bulgarie, elles

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of archaeological science sous le titre « Chronology of the later stone age and food production

in East Africa ».

En 2004, l’équipe de Christopher Henshilwood publie dans Science: « Middle Stone Age shell beads from South Africa ». En effet, la fouille de la grotte de Blombos en Afrique du Sud a livré de nombreuses coquilles de Nassarius kraussanius percées dont quarante et une ont été datées de 75000 à 80 000 B. P. Ces coquillages présentent des traces d’usure comparables à celles que les frictions d’un lien peuvent engendrer, ainsi que des résidus d’ocre rouge. Cette découverte a été vivement débattue car elle infirme la théorie de Richard Klein (2002) selon laquelle l’art est né d’une mutation génétique datant d’il y a 45000 ans. Randall White et Richard Klein sont les deux auteurs les plus virulents quant à la désignation de ce matériel en tant que perles. Pour eux, il s’agit de coquillages naturellement percés à qui les inventeurs ont donné la qualification d’art alors qu’il n’y avait pas d’esthétisme ou de pensée symbolique. Francesco d’Errico, membre de l’équipe de fouille de Blombos, a réalisé de nombreuses études ces dernières années pour valider sa théorie d’une fabrication de perles. En 2005, il publie un article intitulé « Nassarius kraussianus shell beads from Blombos Cave : evidence for symbolic behaviour in the Middle Stone Age» dans la revue Journal of Human Evolution, où il mène une étude sur les perforations de ces coquillages, et sur l’apport nutritif des mollusques. Il s’avère que les mollusques ont un bilan énergétique négatif car ils nécessitent plus d'efforts pour être extraits de leur coquille que ce qu'apporte leur rendement nutritif. Cet apport négatif exclut donc la présence de ces coquillages percés comme des résidus de consommation. Par ailleurs, l’auteur s’est penché sur la localisation de la perforation afin de connaître si les axes des perles sont d’origine naturelle ou anthropique. Il en résulte que les trous sur la partie dorsale convexe sont majoritairement de type 6 (>60% pour la période du paléolithique moyen) alors que ce type de perforation est extrêmement rare au naturel. L’archéologie expérimentale, confirmée par les analyses de micro-rayures, a permis de connaître le processus de fabrication de la perle : entaille réalisée par une alêne en os ou en cartilage de crabe (patte) à partir de l’embouchure (pied du gastéropode). Les percements des coquillages au paléolithique supérieur relèvent de techniques différentes, avec des percements sur la face dorsale de la coquille de type 8 et 9. Une analyse réalisée en 2013 montre également que la couleur des coquillages est intentionnelle ce qui confirme une valeur esthétique et/ou symbolique de ces coquillages percés (voir « Assessing the Accidental Versus

108 Deliberate Colour Modification of Shell Beads: a Case Study on Perforated Nassarius

kraussianus from Blombos Cave Middle Stone Age levels » dans archaeometry).

Un autre argument s’opposant à la reconnaissance des perles en coquillages antérieures à 45 000 B. P., est le caractère isolé de la découverte. C’est pourquoi la même équipe est partie à la recherche des mêmes objets dans d’autres sites. En 2007, la fouille de la grotte des pigeons au Maroc révèle le même type de perles avec une datation probable de 82 000 ans B. P34. Le muséum d’histoire naturelle de Paris conservait dans ses collections

également un coquillage percé de l’espèce Nassarius issu des fouilles de l’oued Djebbana dans les années 1940, en Algérie. Cet exemplaire pourrait dater de 90 000 ans B. P. par analogie avec les huit exemplaires trouvés à Skhul, en Israël durant la fouille de 2006 (Vanhaeren et alii, 2006). Ces huit Nassarius gibbolosus ont donc été trouvés hors du continent africain, ce qui laisse planer un doute sur l’origine africaine des perles.

Enfin, en Tanzanie, sur le site de Loiyangalani, deux perles en tests d’œufs d’autruche ont été mis au jour par une équipe canadienne. Si l’origine anthropique et le rôle esthétique et/ou symbolique ne sont pas contestés, le doute concerne la datation de ces perles. La couche stratigraphique dans laquelle ont été trouvées ces perles discales est datée de 110 000 à 45 000 ans (MSA). Néanmoins, les perles ont pu subir des déplacements telluriques les plaçant dans une couche antérieure. Au sujet de la découverte en Tanzanie, Randall White, écrit en 2004 dans Science: “if the dates hold up (…)we now seem to be seeing a trail of representational objects that is increasingly older as we move back [from Europe] into Africa35.”

 Une diffusion à partir d’un centre ou de multiples foyers de création ?

La découverte de perles en coquillages au Nord comme au Sud de l’Afrique appartenant au genre des Nassarius, ayant des lumières semblables et présentant des traces d’ocre, laisse penser à une diffusion d’un style de perles sur un vaste territoire, allant jusqu’en Israël et comprenant le continent africain. Il en va de même pour les perles discales en coquille

34 Bouzouggar, A., Barton, N., Vanhaeren, M., d'Errico, F., Collcutt, S., Higham, T., Hodge, E., Parfitt, S., Rhodes,

E., Schwenninger, J-L., Stringer, C., Turner, C., Ward, S., Moutmir, A and Stambouli, A., 2007, pp. 9964-9969.

35 Traduction : « Si les datations sont confirmées (…) nous voyons un faisceau d’objets représentatifs plus anciens

109 d’œufs d’autruche. Cependant, la parure trouvée à Arcy-sur-Cure et celle du Quinçay basée sur le même modèle diffèrent totalement des perles trouvées sur le sol africain.

Plusieurs hypothèses peuvent être émises pour expliquer ce phénomène. On peut tout d’abord émettre l’hypothèse qu’il existe des parures semblables en Afrique mais qu’aucune n’a encore été mise au jour. La parure châtelperronienne serait donc une copie d’un type de perles inventées en Afrique ou au Proche-Orient. Cette théorie est possible compte tenu du peu de sites fouillés sur ce continent en particulier durant la période MSA et LSA. La découverte de perles nécessite une minutie de travail qui peut aller à l’encontre des intérêts commerciaux. Par exemple, au Cameroun, les fouilles de sauvetage se réalisent à la pelle mécanique avec godet à dents36. Il s’agit d’une pratique répandue dans l’archéologie

préventive Camerounaise qui laisse peu de possibilité de découvrir des perles en place. La théorie d’une production attribuée uniquement à Homo sapiens a été débattue ces dernières années avec la remise en cause de l’âge et de l’origine des parures d’Arcy-sur-Cure en 2010. La remise en cause de l’âge de la parure a été infirmée par le rapport de l’équipe d’institut Max Planck d’anthropologie évolutive en 2012. Par cette datation, contemporaine des vestiges d’ossements d’Homo neanderthalensis trouvés sur le même site, il semble désormais peu probable que les perles aient été fabriquées par Homo sapiens, à moins d’émettre l’hypothèse d’un échange de biens culturels entre les deux espèces ou sous- espèces37.

Une dernière hypothèse est la présence de multiples foyers de création des perles. Néandertal aurait eu aussi l’idée de créer des objets à enfiler dans un but artistique, avec ses propres critères esthétiques. Ce serait pour cela que les perles africaines et les perles des sites châtelperroniens seraient si dissemblants. Pour infirmer cette théorie, il faudrait retrouver en fouille une parure semblable dans le continent africain dans des couches plus anciennes.

36 Communication durant la table ronde « l’archéologie africaine : hommage à Jean Devisse » le 7 décembre

2011.

37 En effet, la parenté entre Néandertal et l’homme est encore discutée. Avec l’analyse de l’ADN on se réoriente

vers une distinction sous-espèce puisque les Européens ont une partie de leur ADN (1 à 4%) qui serait issu de Néandertal ce qui suppose hybridation. Or, une hybridation capable de se reproduire n’est pas possible entre deux espèces distinctes.

110 En l’absence de preuve, aucune de ces trois théories ne peut être véritablement écartée. Le débat entre création à partir d’un seul ou de plusieurs foyers reste donc ouvert.

L’importance des perles en Afrique et au Cameroun

A défaut de savoir si l’Afrique est le berceau des perles, il est néanmoins certain que les perles constituent un élément important de l’art en Afrique. D'ailleurs, Loïs Sherr Dubin écrit dans son Livre des perles en 1995 : " En Afrique, plus peut-être que dans toute autre partie du monde, l'histoire des perles reflète la multiplicité et la diversité des modes de vie qui s'y sont développés."

Actuellement, plusieurs cultures sont réputées internationalement pour leur art perlé. La Figure 34 répertorie quelques unes des cultures africaines les plus connues actuellement pour leur art perlé. Au Nord, au sud, au centre, à l'est et à l'ouest de l'Afrique, des populations ont inventé des emplois originaux de perles. Les perles sont le plus souvent utilisées en parure corporelle ou vestimentaire avec une grande diversité de styles, comme en témoigne cette mosaïque de photographies. Plus rarement, les perles sont aussi dévolues à l'ornementation des objets comme des calebasses ou des poupées.

Les peuples Ashanti et Krobo du Ghana ou celui de la ville de Kiffa en Mauritanie font figure d'exception car ils sont célèbres non pas pour les montages comme c'est le cas pour les autres populations figurées sur la carte, mais pour la confection de perles. Les procédés de fabrication de perles sont particulièrement bien documentés, avec des films, des articles voire des livres de plus de cent cinquante pages dédiées, comme Perles de Mauritanie par Marie- Françoise Delarozière ou The bead is constant d'Alexandra Wilson, ouvrage consacré aux perles fabriquées par les Krobo.

111 Figure 34: carte illustrée des populations actuellement célèbres pour leur art perlé

Les créations perlées d'Afrique du Sud ont fait l'objet de nombreux ouvrages, notamment sur la signification des perles pour les populations Nguni. Parmi les Nguni, figurent les Xhosa dont la tradition perlée est ancienne mais menacée de nos jours, les Ndébélé dont la tradition perlée est récente mais constitutive de leur identité culturelle, et les fameux Zoulous qui concentrent la majorité des ouvrages sur ce thème. Zulu beadwork: talk with

beads (2009) de Hlengiwe Dube et Speaking with beads: Zulu arts from Southern Africa de

112 menées sur les arts perlés d'Afrique du Sud. Ils mettent en évidence le rôle des perles comme langage visuel38.

Les études menées à Madagascar sont sensiblement différentes puisque l'on s'intéresse davantage aux perles choisies qu'aux objets perlés. Le rôle magique des perles est mis en avant dans les travaux de Pierre Pagès et de Solange Bernard-Thierry. Par ailleurs, les archéologues travaillant sur cette île se sont penchés sur les perles archéologiques trouvées à Vohémar et ont cherché à déterminer leur provenance pour connaître l'histoire commerciale du pays. Pierre Gaudebout & Elie Vernier en 1941, Charles Poirier entre 1947 et 194939,

Andrianaivoaivony Rafolo en 2005 et Bako Rasoarifetra en 2011 ont consacré des études importantes en ce sens. Les premières données sur les perles archéologiques des archipels des Comores notamment le site d'Antsiraka Boira à Mayotte40, et ainsi que celles découvertes

dans les Mascareignes révèlent une relation étroite avec Madagascar. En revanche, il n'existe pas d'étude approfondie sur l'emploi des perles à l'époque contemporaine.

L'Afrique australe et l'Afrique orientale sont souvent étudiées ensemble à cause de l'influence Swahili sur ces régions, comme en témoignent les livres Beads of life: Eastern and

Southern African Beadwork from Canadan collection de Marie-Louise Labelle ou Beads and Beadwork of East and South Africa de Magret Carey.

En Afrique de l'Est, les populations les plus célèbres pour leur art perlé sont les Massaï, les Samburu, les peuples de la vallée de l'Omo en Ethiopie et les Dinka. Il existe une monographie sur les perlages Samburu réalisée en 2005 par Kyoko Nakamura intitulée

Adornments of the Samburu in northern Kenya. Les autres cultures n'ont pas d'ouvrage

spécifique aux perles, ce qui peut sembler étonnant dans la mesure où les parures perlées font partie des productions les plus emblématiques de ces cultures. Néanmoins dans les ouvrages plus globaux concernant ces populations, il existe toujours un passage consacré aux travaux perlés.

38 Cette idée est développée dans de nombreux ouvrages traitant des perles en Afrique du Sud, notamment dans

la thèse de Lakshmi Pather soutenue en 2013 à Paris 1 traitant de la création vestimentaire après l'Apartheid.

39 Etudes qui ont servi à l'élaboration de son article sur l'influence islamique en 1950.

40 Cf. données du site officiel de la société d'histoire et d'archéologie à Mayotte :

http://archeologiemayotte.over-blog.com/article-antsiraka-boira-bilan-de-la-campagne-de-fouille-2014- 125112996.html

113 Les bijoux berbères d'Afrique septentrionale ont fait l'objet d'ouvrages d'art insistant principalement sur l'esthétisme des objets. Bijoux touaregs de Jean-Pierre Burner et Desert

jewels de Kristine Loughran et Cynthia Becker illustrent cette mouvance.

L'Afrique de l'Ouest est un foyer de fabrication de perles de verre et de métal mais aussi un espace de création d'objets perlés. Les ouvrages spécifiques aux productions de cette région retracent la chaîne opératoire de ces perles synthétiques africaines, et mettent en lumière une sélection de perlages. Deux disciplines de l'anthropologie, l'histoire de l'art et l'archéologie, ont particulièrement développé ce sujet. Les Yoruba du Nigéria ont attiré l'attention des historiens d'art. Les ouvrages Yoruba beaded crowns: sacred regalia of the

Olukuku of Okuku (1982) et d'Ulli Beier et Beads, body and soul: art and light in the Yoruba universe (1998) de Henry John Drewal et John Mason témoignent de cet engouement. William

Fagg considère dans son livre Yoruba beadwork (1980) que le raffinement de ces objets perlés est l'héritage de celui des royaumes Owo, Ifé et Bénin. Les travaux de l'archéologue Frank Willett (1971, 1977 & 1982) sont une référence pour les arts d'Ifé et l'étude de ses perles médiévales. Une synthèse de l'art du royaume de Bénin en 535 pages a été réalisée à l'occasion d'une exposition au musée du quai Branly en 2007. Elle a été dirigée par Barbara Plankensteiner et livre une mise en contexte historique associée à une étude de corpus d'œuvres. L'art perlé n'a pas de chapitre propre, mais la proportion d'objets perlés ou de représentation de perles dans le corpus est importante : environ la moitié41. Les perles du Mali

sont surtout étudiées par les archéologues. Ils analysent la chaîne opératoire lorsque le site se révèle être un atelier de production, et émettent des hypothèses quant à l'origine et la date de fabrication des perles trouvées dans les autres sites archéologiques42. Les parures peules43

et dogon, paradoxalement très fréquentes sur les documents visuels, sont peu étudiées de manière approfondie et spécifique.

La population peule est l'une des plus importante d'Afrique, essentiellement concentrée en Afrique de l'Ouest mais un des sous-groupes, les Wodaabé (ou Pororo/Mbororo), vit majoritairement en Afrique Centrale dans les pays du Niger, du Tchad,

41 154 objets sur 301.

42 Voir notamment les articles de J Gaussen, H. Lhote et T. Monod, ainsi que le chapitre 7 de Recherches archéologiques à Dia dans le delta intérieur du Niger (Mali) : bilan des saisons de fouilles : 1998-2003 par R.

Bedaux et alii (2005).

114 de la République centrafricaine, du Cameroun et du Nigéria. Ce sous-groupe est connu pour apporter encore plus d'attention à leur parure que les autres Foulbé.

Au Cameroun, pays à la frontière entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, deux aires culturelles sont particulièrement reconnues pour leur art perlé : le Grassland qui comprend les cultures bamiléké, tikar et bamoun ; et les monts septentrionaux Mandara et Atlantika avec les populations dites Kirdi dont font partie les Dowayo44, les Guiziga et les Fali

notamment. Ces deux foyers de production d’art perlé fonctionnent très différemment : pour le Grassland les perliers sont des hommes, alors qu’au Mandara la fabrication est féminine. Il n'existe pas de livre spécifique aux perles du Cameroun. Néanmoins, Pierre Harter a consacré en 1981 un article d'une quinzaine de pages sur les perles en verre du Grassland et Jean- Gabriel Gauthier en a réalisé un autre de huit pages sur les perles de pierre et les verroteries anciennes du pays Fali en 1975. Par ailleurs, dans sa thèse consacrée aux arts bamiléké soutenue en 1989, Jean-Paul Notué avait traité notamment des objets royaux perlés. Il avait cherché à connaître le nom des artistes perliers et leur statut, et avait fait une analyse succincte de chaque objet de son corpus. Enfin Christoph Krueger a consacré une étude en 2003 sur les utilisations des poupées perlées chez les Dowayo.

Cette thèse a pour originalité de traiter conjointement l'art perlé du Grassland et celui des autres régions du Cameroun comme le Nord dans le but de montrer la diversité des perles en Afrique, aussi bien du point de vue technique (voir suite de la partie I) qu’utilitaire (cf. partie II).

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Chapitre 3 - Typologie des principales perles au Cameroun

Le chapitre précédent a permis l’élaboration d’une nouvelle classification ouverte pour les perles. Ce chapitre reprendra la structure de cette classification en l’appliquant aux perles du corpus afin de faire une synthèse des perles présentes au Cameroun. Dans un second temps, à partir de l’analyse des différentes caractéristiques des perles, nous traiterons de l’opportunité d’utiliser la typologie pour faire des perles archéologiques des marqueurs chronologiques-pilotes des sites de fouille, à l’instar de certaines espèces fossiles pour la datation des couches géologiques.