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Dans un contexte francophone, le fantastique, le merveilleux et la fantasy sont trois genres distincts liés à l’imaginaire. À l’inverse, les anglophones utilisent le terme « fantastic » pour faire référence à plusieurs genres qui ne seraient que des déclinaisons de ce qui n’est ni

« réel », ni « vrai », notamment la science-fiction, le fantastique, le merveilleux et la fantasy29. Ces genres présentent effectivement des similitudes, que ce soit du point de vue des personnages (fantômes, morts-vivants, vampires, revenants, fées etc.), des thèmes abordés (transgressions surnaturelles, passages et contacts anormaux entre la vie et la mort) ou des effets créés (étonnement, inquiétude, incertitude, peur, effroi, etc.). Le statut transgénérique de ces éléments ne facilite donc pas la différenciation entre ce qui relève du merveilleux, du fantastique et de la fantasy30.

Dans cette partie, nous chercherons à différencier trois genres, à savoir le merveilleux, le fantastique et la fantasy, avant de nous intéresser à la saga Harry Potter et au genre auquel elle pourrait être rattachée.

29 DUPEYRON-LAFAY, F., En finir avec le réel, le possible et le vrai ?. In BESSON, A. (2015), Poétiques du merveilleux : fantastique, science-fiction, fantasy en littérature et dans les arts visuels, Arras : Artois Presses Université, p. 24.

30 Ibid, p.26

a. Le merveilleux :

Le merveilleux, au même titre que le fantastique, la fantasy et la science-fiction, fait partie des genres dits de l’imaginaire. Le merveilleux se distingue néanmoins par le fait que le personnage principal, et par extension le lecteur, d’abord surpris par la présence d’évènements ou d’éléments surnaturels, s’y accommode au fil de l’histoire. Le monde merveilleux est un monde enchanté, peuplé de créatures magiques étonnantes, de licornes, de fées et de génies.

Dans la littérature merveilleuse, tous ces éléments font partie de l’ordre du monde et des possibles de ce monde (Prince, 2008 : 24). Nathalie Prince explique à cet égard que :

Dans le merveilleux, le surnaturel est accepté, admis et ordonné, comme un élément d’un monde lui-même merveilleux. Dès l’ouverture, le lecteur est alerté en une manière de pétition de principe : « Es war ein Mal […] », « Once upon a time […] », « Il était une fois […] » et il sait qu’il devra se soumettre à toutes les bizarreries qui œuvreront dans le conte, qu’il ne devra pas s’étonner de voir des crapauds ou des perles sortir de la bouche des jeunes filles, qu’il devra accepter l’idée de bottes capables de faire parcourir en une seule enjambée sept lieues à leur propriétaire … (Ibid).

Le merveilleux est généralement rattaché au monde des contes de fée et des mythes et légendes, mondes qui bafouent les lois naturelles en impliquant la magie, des lieux imaginaires, des sortilèges, des métamorphoses et d’autres transformations fantaisistes. Le déplacement dans les airs, l’interférence entre mondes humain et animal et entre l’animé et l’inanimé font partie de ses signes distinctifs. La lutte entre le Bien et le Mal est un thème central et l’intrigue trouve généralement un dénouement heureux. Le merveilleux invite le lecteur à dépasser son scepticisme pour entrer dans le rêve et l’irrationnel, l’entraînant ainsi dans un lieu de désirs informulés 31, ce que Roger Caillois explique en ces termes :

Par le merveilleux de la féérie, l'homme, encore démuni des techniques qui lui permettraient de dominer la nature, exauce dans l'imaginaire des désirs naïfs, qu'il devine irréalisables : se déplacer instantanément, devenir invisible, agir à distance, se métamorphoser à son gré, voir sa besogne accomplie par des animaux serviables ou des esclaves surnaturels, commander aux génies et aux éléments, posséder des armes invincibles, des onguents efficaces, des chaudrons d'abondance, des filtres irrésistibles, échapper enfin à la vieillesse et à la mort (Caillois, 1977 : 18).

Le merveilleux crée chez le lecteur une émotion complexe, mélange d’étonnement et de ravissement, et l’effet de surprise qu’il provoque permet une remise en question la relation du

31 GALLICA, Le roman merveilleux, [en ligne] https://gallica.bnf.fr/essentiels/repere/roman-merveilleux (Consulté le 18 mai 2019)

sujet au monde, à la science et à la réalité. C’est ce que Jacques Baudou a appelé « sense of wonder » : le sujet traverse tout d’abord une période de fascination, mêlant étonnement et émerveillement face à des évènements qui le dépassent, puis cherche à comprendre ce qui se passe 32.

Les récits merveilleux et fantastiques sont très proches et la principale différence réside dans l'appréciation qui est faite du surnaturel. Tzvetan Todorov différencie ainsi quatre genres proches, bien que différents : l’étrange pur, le fantastique-étrange, le fantastique-merveilleux, et le merveilleux pur, le fantastique pur représentant, en quelque sorte, une zone intermédiaire entre fantastique étrange et fantastique merveilleux. Nous allons ici nous limiter à définir le fantastique merveilleux et le merveilleux pur. Dans un récit merveilleux pur, le surnaturel ne provoque aucune réaction particulière de la part des personnages et du lecteur : les évènements surnaturels sont acceptés (Todorov, 1970 : 59). Quant au fantastique-merveilleux, il rassemble les ouvrages qui se présentent comme fantastiques, mais qui se terminent par une acceptation du surnaturel. Il se rapproche en cela du fantastique pur, car le fantastique demeure non rationnalisé et l’existence du surnaturel est suggérée33. Le récit fantastique est donc davantage ancré dans la réalité : l’événement surnaturel crée chez le personnage et le lecteur, une oscillation entre explication rationnelle et explication surnaturelle. Le surnaturel fantastique suppose l’existence d’une puissance supérieure « mystérieuse et inconnaissable », ce qui a pour effet de troubler le lecteur. Dans le fantastique, l’intrusion du surnaturel est scandaleuse et effrayante, tandis que, dans le merveilleux, elle n’est pas surprenante, mais acceptée 34.

La différence entre merveilleux et fantastique tient donc en partie au fait que le merveilleux accepte plus volontiers le critère d’irréalité, et que l’intrigue se construit dans ce cadre. Le lecteur accepte ce monde éloigné du sien, les personnages sont considérés sans étonnement, voire avec sympathie (Lits & Yerlès, 1990 : 9). La séparation entre le fantastique et le merveilleux reste néanmoins délicate à tracer, d’autant que certains auteurs vont même jusqu’à présenter le fantastique comme une évolution du merveilleux35.

32 BAUDOU, J. (2003), La science-fiction, « Que sais-je ? », PUF, Paris, p.11 cité par JANDROK, T., Psychodynamique du merveilleux. In BESSON, A. (2015), Poétiques du merveilleux : fantastique, science-fiction, fantasy en littérature et dans les arts visuels, Arras : Artois Presses Université. p. 76.

33 Ibid, p. 57

34 VAILLANT, A. (2015) Le merveilleux en question(s). In ROMANTISME (2015), Le merveilleux, Paris:

Armand Colin, p.7.

35 Ibid

b. Le fantastique :

Le terme « fantastique » vient du verbe grec « Phantasein » qui signifie faire voir en apparence, montrer, apparaître, également lié au mot « phantasia », l’apparition, et à

« phantasma », le fantôme, le spectre (Prince, 2008 : 13). La dénomination même de fantastique inclut donc à la fois la notion d’apparition et de surnaturel, des thèmes récurrents du genre. Jacques Goimard et Roland Stragliati ont ainsi dégagé plusieurs thèmes centraux des ouvrages fantastiques, notamment les histoires démoniaques, les histoires de cauchemars, d’aberrations et de délires, de morts-vivants, de fantômes, de monstres et de doubles (Lits &

Yerlès, 1990 : 18).

Malgré certaines similitudes en matière de thèmes abordés, le fantastique est un genre aux multiples facettes, qui a connu de nombreuses évolutions. Le fantastique fait suite au déclin du merveilleux dans les années 1770 (Prince, 2008 : 44). Il est apparu vers la fin du XVIIIe siècle avec la littérature gothique, qui prend la forme de romans de la terreur, de récits noirs, ayant pour but d’effrayer le lecteur. Est ensuite apparu le fantastique romantique, lors de la première moitié du XIXe siècle, une période de scepticisme fort, au cours de laquelle la croyance dans le surnaturel n’a pas disparu totalement mais était fortement réduite36, puis le fantastique classique, qui a vu naître un intérêt nouveau pour ce qui a trait aux hallucinations, au dérangement de l’esprit humain, et le fantastique réel, composé d’écrits davantage orientés vers l’étrange, la décadence et la laideur 37. Le fantastique moderne se rapproche quant à lui du gothique, les ouvrages contemporains mêlant gore38 et frayeurs et jouant avec la peur du lecteur, à l’image des ouvrages de Franz Kafka, Clive Barker ou Stephen King (Prince, 2008 : p. 60-61).

Au vu des évolutions du genre, il n’est pas étonnant que les définitions du fantastique divergent d’un auteur à l’autre et d’une époque à l’autre. Cependant, certains éléments communs persistent, notamment le surgissement impromptu d’un élément surnaturel ou irrationnel dans notre vie quotidienne. Tzvetan Todorov propose ainsi une définition générale du fantastique :

36 Ibid p. 45

37 Ibid p. 51 et 55-59

38 Qui suscite l’épouvante par le sang abondamment versé (Le Robert 2020).

Dans le monde qui est bien le nôtre, celui que nous connaissons, sans diables, sylphides, ni vampires, se produit un événement qui ne peut s’expliquer par les lois de ce même monde familier. […] Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel (Todorov, 1970 : 29).

Le fantastique implique la présence d’éléments surnaturels mais c’est également souvent le récit d’une peur imaginaire. On y trouve une réelle volonté de l’auteur de créer une situation de malaise, de faire se manifester l’irrationnel latent du lecteur. Bien que cette peur soit un élément fondamental du fantastique, elle ne serait pas indispensable mais représenterait un simple élément moteur de la narration (Lits & Yerlès, 1990 : 14). Le récit d’angoisse et d’horreur est une sous-catégorie du fantastique, au même titre que les romans fabuleux ou que les ouvrages basés sur un fantastique irréel tels que Les voyages de Gulliver, de Jonathan Swift, ou Micromégas, de Voltaire, qui cherchent davantage à montrer le décalage vis-à-vis du monde « normal » et à inciter le lecteur à affiner son esprit critique, à le faire réfléchir plutôt qu’à l’effrayer (Held, 1979 : 14).

Les ouvrages de littérature fantastique destinés aux enfants se distinguent de ceux ciblant les adultes. Le surnaturel reste présent. Cependant la peur et l’effroi sont très souvent atténués. La série Goosebumps [Chair de Poule] est représentative de cette littérature fantastique de jeunesse : l’auteur, Robert Lawrence Stine, utilise les clichés du monde fantastique et des phénomènes étranges, effrayants, fantastiques et horrifiques de toutes sortes, pour faire frissonner les jeunes lecteurs et jouer sur leurs peurs. Néanmoins, il veille à respecter leur sensibilité en apportant une fin heureuse ou une fin ouverte à la majorité de ses histoires (De Coster, 2016 : 118). L’auteur peut également faire le choix de passer par l’humour pour aborder des thèmes fantastiques, car il permet de « désamorcer l’angoisse » (Held, 1979 : 94).

Cette littérature fantastique de jeunesse aide ainsi l’enfant à grandir, sans le mettre à l’abri de certaines formes de réel. Certaines réalités sont néanmoins adaptées afin d’être plus proportionnées aux forces et à la résistance du jeune lecteur39.

Le fantastique est un genre complexe composé de nombreux sous-genres, qui ont vu le jour au gré des évolutions du concept et de la publication d’ouvrages. D’autres genres connexes très liés au fantastique doivent être évoqués, notamment la fantasy.

39 Ibid, p. 105

c. La fantasy :

« Fantasy » est un terme anglo-saxon désignant, d’après Jacques Goimard, l’imagination créatrice, la « faculté de créer sans contraintes »40. Ce nouveau genre a émergé au cours des trois dernières décennies du XXe siècle (Baudou, 2005), bien qu’elle trouve son origine dans les mythes et légendes, dans les romans de chevalerie du Moyen-âge, dans les contes ainsi que dans la littérature populaire du XIXe siècle (Labbé & Millet, 2005 : 31). André-François Ruaud a opté pour une définition de la fantasy permettant de la distinguer légèrement du fantastique, genre qui comme nous l’avons vu, inclut souvent peur et horreur. La fantasy est donc :

Une littérature qui se trouve dotée d’une dimension mythique et qui incorpore dans son récit un élément d’irrationnel au traitement non purement horrifique, notamment incarné par l’utilisation de la magie41.

En raison de leur étymologie commune (phantasein), elle est souvent confondue avec le fantastique. Cette confusion découle du fait que les pays anglophones, berceau de la fantasy, n’ont pas adopté la même catégorisation que les pays francophones.

Contrairement à la tradition française, représentée par Tzvetan Todorov, qui distingue strictement le merveilleux du fantastique, les ouvrages de fantasy dans le monde anglophone s’apparentent à ces deux genres (Besson, 2005 : 13). La fantasy s’appuie sur le sentiment du

« merveilleux » et incorpore des éléments des mythes et légendes (Silhol & Valls de Gomis, 2005 : 5). Les interventions du fantastique dans la fantasy sont fréquentes dans les œuvres de fantasy urbaine. C’est alors l’ambiance générale dégagée par le texte qui permettra de rattacher l’œuvre à l’un ou l’autre des deux genres, le merveilleux ou le fantastique42.

La fantasy diffère néanmoins du fantastique à plusieurs égards : tout d’abord, elle ne joue pas sur la transgression. Le Mal y est bien évoqué, mais il reste limité à certains personnages et à certains lieux bien définis. De plus, le fantastique s’appuie sur la réalité pour mieux la

40 GOIMARD, J. (2003), Critique du merveilleux et de la fantasy, Pocket, cité dans BAUDOU, J. (2005), La fantasy, Paris: Presses universitaires de France. p. 3.

41 RUAUD, A.-F. (2004), Liminaire du Panorama illustré de la fantasy et du merveilleux, Les Moutons électriques cité dans BAUDOU, J. (2005), La fantasy, Paris: Presses universitaires de France. p. 8.

42 Ibid, p. 7-8

subvertir, tandis que la fantasy préfère inventer des mondes imaginaires (Labbé & Millet, 2005 : 32). Anne Besson (2008) commente ainsi la notion de de « surnaturel naturalisé » :

[…] l’existence ou l’apparition de créatures ou d’évènements inconnus de notre cadre cognitif s’y voient acceptées par le lecteur/spectateur au même titre qu’elles le sont au sein du monde fictionnel, sans prêter à la remise en question ou même à l’interrogation. Or ce type d’accord pragmatique pour la suspension maximale de l’incrédulité et les récits auxquels il a toujours donné lieu […] portent dans la typologie de Todorov un nom qui le distingue soigneusement du

« fantastique » que l’auteur cherche à circonscrire : « le merveilleux » (p. 17).

Les sous-genres de la fantasy sont nombreux et variés43. La principale distinction, opérée entre high fantasy et low fantasy, porte sur le cadre spatial de l’œuvre. Tandis que les intrigues de high fantasy se déroulent dans un monde différent du nôtre, dans un monde

« secondaire », la low fantasy se situe dans notre monde, le monde « primaire », et les incursions du surnaturel sont brusques, sans causalité ni explications (Baudou, 2005 : 5). La fantasy urbaine (urban fantasy) est aussi une catégorie importante, qui se caractérise par une manifestation soudaine de la magie dans notre monde, les créatures magiques partageant notre quotidien (Labbé & Millet, 2005 : 41). Il est également possible de distinguer la fantasy humoristique (light fantasy), dans laquelle l’humour est utilisé pour aborder la lutte entre le Bien et le Mal, et la dark fantasy, plus pessimiste, qui cède la place à des héros fatigués et désabusés. Les différences de cadre spatio-temporel ont permis à de nouveaux sous-genres de voir le jour, dont l’heroic fantasy (ou epic fantasy, qui prend la forme de sagas, généralement à une époque médiévale, ou médiévale réinventée, ce qui la rapproche de la fantasy arthurienne). Enfin, il faut citer la science fantasy, qui introduit la magie dans un contexte futuriste fondé sur la science, et la romantic fantasy, qui s’adresse plus volontiers à un public féminin, et qui s’articule autour d’une histoire d’amour mêlée à des scènes épiques.

La littérature anglaise est fortement marquée par la fantasy, cette dernière étant le genre le plus représenté dans la littérature de jeunesse. À ce titre, il est possible de citer plusieurs auteurs anglais qui ont forgé ce genre, tels que Lewis Caroll, Clive S. Lewis (The Chronicles of Narnia) et Philipp Pullman (His dark materials [À la croisée des mondes]) (Baudou, 2005 : p. 90).

43 Nous nous contenterons ici d’un exposé non exhaustif des principaux sous-genres de la fantasy selon les classifications adoptées par Léa Silhol, Jacques Baudou, Denis Labbé et Gilbert Millet et Annick Duchatel.

d. Quel genre pour Harry Potter ?

Au vu des éléments exposés précédemment, il est possible de se demander à quel genre appartient la saga Harry Potter, dans la mesure où l’on peut relever, parmi les sept livres, des thèmes caractéristiques aussi bien du fantastique que du merveilleux ou de la fantasy.

Certains thèmes propres au fantastique ont trouvé leur place au sein de l’heptalogie. Le thème du double est suggéré sous la forme de la relation entre Harry et Voldemort, une partie de l’âme de ce dernier ayant involontairement été associée au jeune garçon lors du meurtre du couple Potter. Du fait de ce lien, Harry souffre d’étranges changements d’humeur, de pulsions meurtrières, entend des voix (« Come … Come to me… let me rip you … let me tear you … let me kill you… », HP 2 ANG p. 126) et craint de sombrer dans la folie. Cela est notamment le cas lorsqu’il est persuadé qu’il est à l’origine de l’attaque d’Arthur Weasley dans le cinquième tome de la saga (HP 5 ANG, pp. 427-428).

La mort fait également partie intégrante du roman, d’abord par la disparition des parents de Harry ainsi que celle de certains personnages importants, puis par l’intermédiaire des Dementors [détraqueurs], figures fantomatiques qui ont la faculté d’aspirer l’âme de leurs victimes, leur ôtant ainsi la vie. Le miroir, un objet riche en possibilités d’exploration fantastique (Lits & Yerlès, 1990 : 18), occupe également une place de choix dans l’intrigue de l’heptalogie : il est possible de citer à ce titre le miroir du Riséd, qui reflète le désir le plus ardent de la personne qui se regarde dedans, et le miroir à double sens, qui permet à Harry de voir Sirius où qu’il se trouve et de communiquer avec lui. L’invisibilité, un autre thème fantastique, est abordée sous la forme d’une cape, léguée à Harry par son père.

Plusieurs éléments merveilleux peuvent être mentionnés. Dans le premier tome, il est ainsi fait référence à la figure mythologique de Cerbère, gardien des enfers, qui prend dans Harry Potter l’apparence de Fluffy [Touffu], le chien à trois têtes chargé de garder la pierre philosophale. De nombreuses figures mythologiques, telles que les sirènes, les centaures, les dragons, les lutins, les loups garous, les chevaux ailés, les licornes, les trolls et les géants, font également des apparitions ponctuelles dans les sept romans.

Certains aspects des mythes et légendes sont également présents. Le lecteur suit un héros, Harry Potter, qui cherche à découvrir ses origines et qui doit se battre contre les forces du Mal, représentées par Voldemort et ses partisans. Harry est souvent considéré par les autres

sorciers comme « l’Élu », une personne hors du commun. Dans le quatrième tome, J. K.

Rowling introduit l’idée de quête, à travers le Triwizard Tournament [Le tournoi des trois sorciers]. Au cours de ce tournoi, le jeune Harry doit résoudre des énigmes, récupérer un œuf d’or des griffes d’un dragon et traverser un labyrinthe peuplé de créatures dangereuses.

Le conte est le genre le plus représentatif du merveilleux. Or, l’histoire personnelle de Harry n’est pas sans rappeler le conte de Cendrillon. Orphelin depuis son plus jeune âge, maltraité par la seule famille qu’il lui reste, Harry dort dans un placard situé sous l’escalier principal de la maison au début de la saga. Malgré la méchanceté de sa famille adoptive, il a hérité de ses parents des qualités ainsi qu’une bonté qui lui permettront de triompher des obstacles auxquels il est confronté (Smadja, 2001 : 7).

Comme nous l’avons vu, la fantasy emprunte de nombreux éléments au fantastique et au merveilleux. J. K. Rowling a introduit de l’humour, par l’intermédiaire des néologismes inventés pour désigner les objets (howler [la beuglante], remembrall [le rapeltout]) et les noms des personnages (Moody Mad’Eye, Neville Longbottom [Neville Londubat]), de l’amour (entre les parents de Harry, l’amour à sens unique de Severus Rogue pour la mère de Harry), ainsi que l’idée de quête. La peur est toutefois également présente à de nombreuses occasions (Wormtail [Queudver] devant se couper la main pour faire renaître son maître Voldemort, la folie présumée de Harry, la folie assumée de Bellatrix Lestrange et de Barty Crouch Jr [Barty Croupton Jr]). Les livres Harry Potter pourraient être rattachés à l’heroic fantasy, dans la

Comme nous l’avons vu, la fantasy emprunte de nombreux éléments au fantastique et au merveilleux. J. K. Rowling a introduit de l’humour, par l’intermédiaire des néologismes inventés pour désigner les objets (howler [la beuglante], remembrall [le rapeltout]) et les noms des personnages (Moody Mad’Eye, Neville Longbottom [Neville Londubat]), de l’amour (entre les parents de Harry, l’amour à sens unique de Severus Rogue pour la mère de Harry), ainsi que l’idée de quête. La peur est toutefois également présente à de nombreuses occasions (Wormtail [Queudver] devant se couper la main pour faire renaître son maître Voldemort, la folie présumée de Harry, la folie assumée de Bellatrix Lestrange et de Barty Crouch Jr [Barty Croupton Jr]). Les livres Harry Potter pourraient être rattachés à l’heroic fantasy, dans la