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Chapitre II. Relations culturelles et propagande : Tucci, Tagore, Gandhi et Bose.Tucci, Tagore, Gandhi et Bose

5. Gandhi et Tucci

Gandhi, en tant que leader politique était doté d'une aura morale auprès de certains dignitaires fascistes comme Roberto Farinacci518, ou d’intellectuels

comme Julius Evola, fascinés par l'Inde, civilisation antique et élitiste. Tucci

avait rencontré le Mahatma lors de son séjour à l’université Santiniketan Visva

Bharathi de Tagore, en 1923. En effet, il y avait accompagné Carlo Formichi de

1925 à 1926, et c’est dans cet univers cosmopolite fréquenté tant par des Indiens que des Européens, qu’il approfondit son savoir sur le sanscrit et la civilisation

indienne. Giuseppe Tucci519 et Carlo Formichi avaient préparé la visite du poète en Italie. Si Tagore, avait pris ses distances devant certaines réalités du fascisme, la visite de Gandhi, pourtant conscient des catastrophes engendrées par la violence, s'était terminée sans animosité. Cela ne signifie pas pour autant que Gandhi eût des sympathies fascistes. Même s'il est peu aisé de retracer en quelques pages, le panorama d'une époque, nous pouvons avancer l'idée que la visite relevait de l'amitié entre les peuples, de la diplomatie, et également de la propagande. Mussolini, bon prince, conscient de la valeur peu commune de son hôte, le reçut avec tous les honneurs. Enrica Garzilli, la biographe de Tucci rappelle ces appréciations au sujet de Gandhi, le portrait est fidèle à la réalité :

« ...Gandhi, à le voir était insignifiant, vêtu d'un morceau de coton qu'il avait tissé lui-même, les jambes et le torse nu, bigleux et chauve, aux traits disgracieux, à la sensibilité artistique quasi inexistante pour ne pas dire nulle : il avait peu lu et de façon désordonnée . [...Tagore et Gandhi...] étaient les hommes les plus représentatifs de l'Inde, mais si différents qu'il me semblait pas qu'ils se comprennent... […] Tagore était resté superficiellement intéressé par les mouvements sociaux de l'Inde. Gandhi, [était] comme suspendu dans une prodigieuse ambiguïté entre le mysticisme et l'aspect pratique des choses, s'était habitué à considérer sans intérêt les choses vagues, troublé par la pauvreté qui surgissait de toutes parts, respectueux mais non esclave de

2007, p. 19.

518Roberto Farinacci,(1892-1945), fut un journaliste et un dignitaire fasciste. Interventionniste en 1914, il fonda le faisceau de combats Cremona en 1919). Député en 1924, il fut secrétaire du parti fasciste de février 1925 à mars 1926. Membre du Grand Conseil du fascisme en 1935, le 25 Juillet. Fidèle à Mussolini jusqu'à la fin, Il servit dans le RSI et mourut exécuté par des partisans. Source : FARINACCI, Roberto. In : Enciclopedia Treccani, [en ligne], disponible sur le site http://www.treccani.it/enciclopedia/roberto-farinacci/, consulté le 2 août 2016.

519Les rapports académiques concernant Giuseppe Tucci sont particulièrement élogieux : élève brillant, soldat de valeur, ayant fait l'apprentissage du tibétain en autodidacte, maîtrisant « ...des langues d'Asie centrale, et des dialectes d'Inde... ». Source : Accademia dei Lincei, Fascicolo personale « Tucci », B8, fasc. 29, 1929, p. 662.

…/…vieilles traditions […] [Il]...avait lutté pour rénover la société indienne et insuffler un côté plus humain à l'hindouisme, sans être jamais touché par l'orgueil ou la vanité qui s'insinuent de façon subreptice ou cachée, chez qui se trouve au contact avec la foule anonyme, à savoir les masses. Il ne fut jamais sensible à la tentation du pouvoir aux dépens de ce qu'il chérissait avec ardeur, je veux dire la sincérité adamantine de son combat ….»520.

Tucci, ajouta en 1969, lors du centenaire de la naissance de Gandhi :

« ….[Il] ne fut pas un saint comme beaucoup l'appelèrent en Inde. Il fit taire les enthousiastes qui partout veulent attribuer des caractères surhumains en particulier aux individus qui parviennent à affirmer en eux l'humanité la plus riche et accomplie... »521.

Ce portrait de Gandhi est particulièrement fin, et nous montre que son charisme s'exerçait non seulement sur les Indiens dans le contexte de l'époque, mais aussi sur les Européens.

« ...Ce n'est pas lui qui aurait imposé un discours doctrinaire au peuple, mais plutôt le jeu de la situation sociale et morale qui lui

imposait une attitude, un mode de conduite... »522.

520Texte original Ś « …Gandhi, a vederlo, insignificante, vestito in una pezza di cotone tessuta

da lui medesimo, le gambe e, il torso nudi, occhialuto e calvo, di scarsa se non addirittura nulla sensibilità artistica aveva letto poco e disordinatamente.[...Tagore e Gandhi...]Furono entrambi gli uomini più rappresentativi dell'India, ma non così diversi che non mi sembro che si comprendessero...[...] Tagore resto superficialmente interessato ai movimenti sociali e politici dell India. Gandhi, come sospeso in una prodigiosa ambiguità fra il mistico e il pratico, abituatosi a considerare come nulle le cose vaghe, turbato dalla povertà che d'ogni parte starripava e rispettoso ma non succubo di pregiudizzi antichi [...] [e]... lotto per rinovare la società indiana e per infondere un contenuto piu umano all’Induismo senza esser mai tocco da quell’orgoglio o vanità che si insinuano subdoli o nascosti, volubili o subiti in chi si trova a

contatto con chi si trova con qul mondo di sconosciuti o nascosti, voluti o subiti in chi si trova a contatto con quel mondo di sconosciutui che è la folla : non ascolto mai la tentazione della potenza alle spese di cio che di piu prezioso aveva nel cuore : il diamante della sua sincerità

combattiva … ».TUCCI, Giuseppe, Nel centenario della nascita di Gandhi , Roma, Istituto Italiano per l'Africa e l'Oriente, 1998, p. 7-8. Op. Cit . GARZILLI, Enrica, L'esploratore del Duce. Volume I. Le avventure di Giuseppe Tucci e la politica italiana in Oriente da Mussolini,

2012,Milano, Asiatica Association, p. 116.

521Texte original « …Gandhi non fu un santo come molti in India lo chiamarono Ś egli stesso

fece taccere gli entusiasti chi che dappertutto vogliono attribuire caratteri sovrumani proprio alle

persone che riescono ad affermare in se medesime la piu ricca e piena umanità … ». Ibid.

TUCCI, Giuseppe, Nel centenario della nascita di Gandhi, Roma, Istituto Italiano per l'Africa e l'Oriente, 1998, p. 7-8. Ibid. GARZILLI, Enrica, L'esploratore del Duce. Volume I. p. 117.

522Texte original Ś « … Non è lui ad imporre lo schema di un discorso dottrinario al popolo Ś è

piuttosto il giocco della situazione social e morale che gli suggerisce un atteggiamento un modo

Gandhi déclarait lui-même :

« ...la religion de la non-violence n'est pas seulement réservée aux ...saints. Elle concerne tout un chacun. La non-violence est la loi de l'espèce humaine, comme la violence est la loi de la brute. L'esprit est en devenir chez la brute et il ne connaît pas d'autre loi qui ne soit celle de la force. La dignité de l'homme requiert obéissance à une loi plus élevée, à la loi de l'esprit... »523.

Les principes gandhiens de « satyagraha », amour de la vérité et d' « ahimsa », non-violence, avaient ainsi été connus dans le monde entier. Depuis son ashram de Sabarmati, au Gujerat, Gandhi affirmait les principes d'une vie communautaire basée sur le partage524. La biographie de Gandhi écrite par Romain Rolland avait fait l'objet d'une préface par Giovanni Gentile, dans sa version italienne parue en mars 1931. La visite de Gandhi avait été préparée par le consul d'Italie à Calcutta, Gino Scarpa, qui écrivait régulièrement des notes au Palazzo Chiggi au sujet des différents aspects de la vie indienne, et portait une attention particulière, aux différents courants de l'indépendance525. Giuseppe Tucci était encore semble-t-il en Asie, lors de la visite de Gandhi, en décembre

1931, déjà introduit dans les cercles fascistes, il était membre de l’Accademia

d’Italia et venait d’être nommé professeur de langue et civilisation chinoise à

l'université de Naples. Il avait écrit une série d’ouvrages sur l’Asie et l’Inde en

particulier, dans lesquels il reconnaissait ses dettes aux orientalistes : Filippo De Filippi, Giorgio Gullini, Sylvain Lévi, Hermann Oldenberg, et Pietro Tacchi Venturi.

523Texte original Ś « … La religione della non violenza non è solo riservata ai vati e ai santi . E

per tutto il popolo. La non violenza è la legge della nostra specie come la violenza è l alegge del bruto . Lo spirito è in letargo nel bruto ed egli non conosce nessuna legge che non sia quella

potenza fisica . la dignità dell’uomo richiede obbedienza a una legge piu alta ,alla legge dello spirito… ». .Ibid TUCCI p. 12-13, ibid. GARZILLI p. 119.

524Le Monde, « La figure de Gandhi », 2 février 1948. [ en ligne ], disponible sur le sitehttp://shodhganga.inflibnet.ac.in/bitstream/10603/17155/8/08_chapter %202.pdf, [consulté le 20 avril 2014].

525Source : note de Gino Scarpa sur la jeunesse nationaliste indienne, M. A. E. , Archivio degli Affari Politici , direzione Generale A. A. A. Ufficcio 1, India Inglese 53, busta 1 fasc. 1er février - mars 1931, document non numéroté.

Il publiait régulièrement dans la revue scientifique « East and West » et étudiait les différents aspects de la philosophie bouddhique, et avait publié à l'époque ces essais :

Apologia del Taoismo,

Saggezza cinese,

Il Buddhismo,

In cammino verso la luce di Çantideva, tradotto dal sanscrito in italiano,

La Karpuramanjari di Rajasekhara, dramma pracrito volto in italiano,

On some aspects of the doctrines of Maitreya[natha] and Asanga.

Orient et Occident : Romain Rolland et Gandhi.

Romain Rolland, symbole de l'humanisme européen avait établi de nombreux liens avec l'Inde et les Indiens, qu'il recevait régulièrement chez lui, bien qu'il ne fut jamais allé en Orient. Gandhi et Romain Rolland avaient entamé une correspondance depuis janvier 1925. Venant d'Angleterre, après un bref passage en France, Gandhi était venu en Suisse, à Villeneuve, chez Romain Rolland, qui l'avait mis en garde, sur la nature du fascisme526. Il avait informé le Mahatma des mauvais usages faits de son nom en Europe, tant par les communistes, que par les fascistes. Les premiers, en Russie traitaient ce gandhisme avec hostilité, et proclamaient l'échec de la non-violence aux Indes. Gandhi était également présenté comme « bolchevique », « sa venue prochaine à Moscou » était proclamée. Toutes ces affirmations furent ensuite démenties par l'intéressé, lui-même, qui avait pendant longtemps accordé peu d'intérêt à ce mouvement.

Dans le journal Young India, à la première quinzaine de décembre 1924, il déclarait :

« … Je n’ai reçu aucune invitation soit d’Allemagne, soit de Russie, et je n’ai pas le moindre désir de visiter ces pays. […] Toute méthode violente est contraire à mes idées. J’ignore complètement ce qu’est le bolchevisme, je n’ai pas étudié cette conception et je ne sais pas si elle a produit de bons résultats en Russie. Je doute qu’elle convienne à l’Inde … ».

Enfin, les fascistes étaient conscients de l'intérêt d'une visite de Gandhi en Italie, et des bénéfices escomptés d'une telle opération de propagande527. Parmi ses proches, le pasteur anglican C. F. Andrews528, pensait toutefois que Gandhi était proche de l'idée du communisme et hostile aux méthodes

employées pour mettre en œuvre ce système politique. En effet, ce dernier avait

vu le parti travailliste se prononcer en faveur des dispositions du rapport Simon, qui lésait les droits des Indiens d'Afrique du Sud, au profit des Européens529. Andrews avait quitté la conférence du Labour Party et en signe de protestation, démissionné de la présidence du Congrès des Trade Unions de l’Inde530. Une description du Mahatma par Romain Rolland, complète celle de Tucci :

« ... Petit, la tête bien faite, non pas chauve, mais tondue ras, laid et sympathique, il finit par paraître charmant, le front …/…fuyant, le nez gros et qui se retrousse, la bouche largement édentée, elle est fermée à l'ordinaire, mais quand il rit elle étale sa brèche de devant, et [... mes amis... ] ont fini par trouver que son rire en paraissait plus

irrésistible.... »531. […] «...Le teint peu foncé, presque européen, des yeux

très vifs derrière de grosses lunettes qui vous regardent bien en face, et jusqu'au fond, beaucoup de malice et d'humour, auxquels succèdent instantanément un grand sérieux, la concentration, la voix très bonne, de

527Ibid, ROLLAND, Romain, Inde, 1915-1943, journal, p. 84.

528Charles Freer Andrews, (1871-1940), étudia à Birmingham et à l'Université de Cambridge.Ordonné diacre en 1896 et prêtre en 1897. En 1904, après trois années de travail auprès de la mission urbaine à Londres et quatre années d'enseignement à Cambridge, il commença à enseigner au Collège St. Stephen de Delhi. Profondément croyant, il était également anticapitaliste en matière économique. En 1912, Andrews fit la rencontre du poète Rabindranath Tagore à Londres, et le rejoint à Santiniketan deux ans plus tard. En 1914, il se rapprocha de Gandhi et décida qu'il était désormais au service de l'Inde, en particulier des pauvres. SHARPE, Eric J. “Andrews, Charles Freer,” in Biographical Dictionary of Christian Missions,

ANDERSON, Gerald H. (ed.), New York, Macmillan USA, 1998, p. 22-23. Op. Cit., ROLLAND, Romain, Inde, 1915-1943, 16 septembre 1928, p. 252-253.

529Ibid., ROLLAND, Romain, p. 252-253. 530Ibid, ROLLAND, Romain, p. 252-253. 531Ibid, ROLLAND, Romain, p. 303.

…/…ténor grave, elle n'a pas les intonations élevées de Tagore, mais il la maintient à une échelle moyenne, calme, égale, sans inflexions. Il manie l'Anglais avec pureté et perfection, sans jamais se reprendre, sans bavure. Chacune de ses phrases est méditée et dite exactement comme il la pense [...]Il est assez bien constitué, assez large et fort de poitrine et du haut des bras, les mains fines et fraîches. Mais l'avant-bras et les membres sont d'une maigreur extrême, peut-être par suite de l'habitude de rester les jambes croisées, depuis deux ans il dit ne plus parler en public qu'assis. Une propreté méticuleuse comme tous ceux qui l'entourent. Pas un détail ne lui échappe. Sans avoir l'air d'y toucher, il dit des paroles énormes, qui changent la face du monde. […] De même, à la visite du consul de Grande -Bretagne, porteur d'une lettre du Premier ministre, Gandhi l'a fait attendre son tour et s'est à peine levé pour le saluer; le petit consul, mondain, ridicule, gêné, loquace, continuait à faire des grâces de salon, tandis que Gandhi répondit à ce dernier qu'il réfléchirait et lui ferait savoir sa réponse avant midi.... »532.

Romain Rolland relate l'attitude de jeunes étudiants d’un collège anglais, proche

de sa villa. Il les décrit comme de :

« ...jeunes bourgeois très impérialistes... », qui « ...avaient fêté bruyamment la défaite du parti travailliste aux élections [de 1931][...].Trois quarts d’heure avant l’arrivée, ces jeunes messieurs se massent le long du sentier et se livrent à des manifestations variées, de caractère dérisoire et gouailleur. Heureusement, la foule suisse, qui envahit le parc, et les photographes qui se postent ramènent les petits Anglais à la prudence. A l’arrivée du Mahatma, tout se réduit à quelques voix, qui d’un coin sombre bien abrité au bas de la pente, entonneront sans beaucoup d’ensemble [...] l'hymne britannique533 [...] Le lendemain, les jeunes messieurs blâmés par leur Collège seront si retournés qu’on les verra rôder autour de la villa. Avec une curiosité respectueuse, tout pénétrés maintenant de l’importance de l’hôte indien 534. Parmi les fidèles du Mahatma, étaient arrivés également [...]Mira, sa fière figure, son port auguste de Déméter, et trois Indiens, les deux secrétaires : Mahadev Desai et un jeune fils de Gandhi, Devadas. ... »535.

532Ibid, ROLLAND, Romain, p.303-304. 533Ibid, ROLLAND, Romain, p.309. 534Ibid, ROLLAND, Romain, p.309.

535Ibid, ROLLAND, Romain, p.309. A ce sujet, nous ajoutons que les positions institutionnelles françaises en matière de colonisation se rapprochaient des positions britanniques. En effet des hommes politiques comme Jules Ferry et Léon Gambetta affichaient

un soutien inconditionnel à l’entreprise coloniale et auraient été bien incapables de concevoir

une indépendance même partielle de l’Inde., tellement leurs propos affichaient un racisme manifeste. Seul, Georges Clémenceau s’opposait de façon véhémente à toute idée de conquête

en Orient. GAMBETTA,

Léon, Lettre sur l’Asie, écrite à Ville- d'Avray le 15 décembre 1882, Bibl. nat., nouv. acq. Franc. 13.815, FERRY, Jules, Les fondements de la politique coloniale, discours à la Chambre des députés, 28 juillet 1885,[en ligne] http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l- assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/jules-ferry-28-juillet-1885. CLEMENCEAU, Georges, La colonisation est-elle un devoir de civilisation ? Discours à la Chambre des députés

: 31 juillet 1885, [en ligne] disponible sur le site http://www.assemblee-

nationale.fr/histoire/7ec.asp Plus tard Léon Blum au sein de la même assemblée hostile à la conquête coloniale par la force déclarait toutefois : « ... Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d'attirer à elle les races qui ne sont pas

Les documents de l'Archivio Centrale dello Stato retracent le périple de Gandhi depuis l'Inde. De passage en Egypte, Mme Zaghloul Pacha, épouse du dirigeant du parti Wafd, lui souhaite la bienvenue536. En Suisse, Romain Rolland est qualifié de « pacifiste comunistoïde » par l’Ovra537. A Léon Nicole, le leader socialiste, Gandhi aurait émis l’idée Ś

« ...que le mouvement hindou n'est pas seulement dirigé contre l'impérialisme britannique, mais qu'il a pour intention de créer une république de travailleurs... »538.

La lecture de ces notes confidentielles écrites par une police politique, incertaine sur l'orthographe du patronyme du Mahatma, affichait pourtant une précision administrative au sujet des faits et gestes relatés auprès de la

Segretaria particolare del Duce.

une sorte de devoir, de solidarité et de protection humaine de ce qu'elles-mêmes ont pu conquérir par l'effort de la science, de l'industrie et de la pensée. Mais, à notre sens, ce devoir ne doit s'exercer que par l'influence, par l'attrait, par la conscience donnée aux races dites inférieures du bienfait matériel ou moral que nous leur apportons.... ». BLUM, Léon, débat sur le budget des colonies à la Chambre des députés, le 9 juillet 1925. In : Débats parlementaires, assemblée, session ordinaire (30 juin-12 juillet 1925), j.o. p. 848.

536 Mahatma Gandhi's travel to London, Video [en ligne], disponible sur le site http://www.youtube.com/watch?v=aL7b7uhYLl4, consulté le 20 avril 2014.

537 ACS, Segretaria particolare del Duce, carteggio ordinario 1922-1943. B. 1972, F. 532764-532811. Lausanne, 10 décembre 1931, note 131231.