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Fréquence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/hypnotiques en population âgée

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1.4 Epidémiologie descriptive de la prévalence d’utilisation des médicaments psychotropes

1.4.4 Fréquence d’utilisation de chaque classe de psychotrope dans la population âgée

1.4.4.3 Fréquence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/hypnotiques en population âgée

1.4.4.3.1 Fréquence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/ hypnotiques, en population âgée, en France

Dans l’étude, plusieurs fois citée, menée par l’Assurance Maladie en 2000, la prévalence de l’utilisation d’anxiolytiques et d’hypnotiques augmentait avec l’âge jusqu’à 80 ans puis diminuait légèrement, quel que soit le sexe [45]. Ainsi, la prévalence de l’usage d’anxiolytiques variait de 19,4% chez les hommes de 60-69 ans à 21,2% chez ceux de 70-79 ans, pour redescendre ensuite à 20,3% chez les hommes de 80 ans et plus. Pour les femmes le même phénomène était observé mais avec une prévalence plus élevée. Ainsi, elle variait de 35,7% chez les femmes de 60-69 ans à 39,5% chez celles de 70-79 ans, pour diminuer à 35,2% chez les femmes de 80 ans et plus. En ce qui concerne les hypnotiques, à partir de 60 ans, leur usage ne cessait d’augmenter avec l’âge, passant de 12,1% à 15,6% chez les hommes respectivement âgés de 60-69 ans à 80 ans et plus. Chez les femmes, cette prévalence augmentait de 19,0% pour la tranche d’âge 60-69 ans à 22,6% pour les femmes âgées de 80 ans et plus.

Dans l’étude téléphonique transversale précédemment citée, menée sur un panel IPSOS, la prévalence actuelle d’utilisation de benzodiazépines chez les sujets âgés de 60 ans et plus était de 14,3% (n=141) [74]. Dans l’étude PAQUID précédemment citée, à l’inclusion, 31% des sujets ont rapporté l’usage d’au moins une benzodiazépine dans les deux semaines précédant l’inclusion. Dans l’étude EVA, 33% des individus déclaraient avoir consommé au moins une fois dans les six mois précédents « un médicament pour se détendre, pour se calmer, ou pour dormir (tranquillisant, somnifère, antidépresseur ou autre) », avec 22,1% des hommes et 40,6% des femmes [57]. Parmi la population d’étude, 26,2% des personnes ont consommé au moins une fois une benzodiazépine au cours des six mois précédents, avec 16,4% des hommes et 33,1% des femmes. Dans une étude conduite auprès de médecins généralistes, la prévalence d’utilisation d’anxiolytique/ hypnotique chez les sujets de 65 ans et plus en France était de 32,1% [80].

Enfin, d’après le rapport d’expertise publié par l’ANSM, durant la période allant du 1er

juillet 2006 au 30 juin 2011, 15,5% de la population âgée de 70 ans et plus a reçu au moins une délivrance d’hypnotique durant l’année 2010 et 11,6% au moins une délivrance d’anxiolytique durant cette même année [31]. Ces données ont été récemment complétées par une étude menée par l’unité Inserm U657, également sur l’EGB. En 2013, 29,5% (IC95% 29,2-29,8) des personnes âgées d’au moins 65 ans ont reçu au moins une délivrance de benzodiazépine. La prévalence d’utilisation augmentait avec l’âge et était de 21,1% (IC95% :

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

61 20,9-21,4) pour les anxiolytiques et de 14,3% (IC95% : 14,0-14,5) pour les hypnotiques chez les personnes d’au moins 65 ans. Chez les sujets âgés de 65 ans et plus, 26,1% des femmes consommaient des anxiolytiques, et 16,4% des hypnotiques, contre 14,2% et 11,4% des hommes de la même classe d’âge. En 2012, 7,7% (IC95% 7,5-7,9) des personnes âgées d’au moins 65 ans ont reçu un nouveau traitement par benzodiazépine, caractérisé par l’absence de délivrance d’une benzodiazépine dans l’année précédente.

Chez les sujets âgés de 65 ans et plus, la consommation d’anxiolytiques/hypnotiques concerne environ un tiers des sujets âgés, elle est plus élevée qu’en population générale. Cette consommation est supérieure chez les femmes par rapport aux hommes.

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

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Tableau 13. Prévalence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/hypnotiques, chez les sujets âgés, en France

Auteur Période de l’étude Population Méthode Prévalence en population âgée

Fourrier et al, [59] Inclusion en

1988-1989 2792 sujets âgés de 65 ans et plus en 1988-1989, vivant à domicile en Gironde

Étude prospective, entretien au domicile et inspection de la pharmacie de la maison Suivi à 1 an, 3 ans et 5 ans

Au moins une benzodiazépine dans les deux semaines précédant l’inclusion

31,0%

Lechevallier et al, 2003

[57] 1991-1995 1389 sujets âgés de 60 à 70 ans entre 1991 et 1993, recrutés à Nantes, sur listes électorales, vivant à domicile

1265 sujets vus au second suivi de l’étude

Étude prospective avec entretien avec un psychologue, apport des ordonnances, suivi à 2 ans et quatre ans et auto- questionnaire tous les six mois entre les deux

Au moins une benzodiazépine cours des six derniers mois Hommes

Femmes

26,2% 16,4% 33,1%

Lecadet et al, [45] 2000 Sondage au 9/97ème de la

population protégée par le régime générale de l’assurance maladie durant l’année 2000 en France métropolitaine

Étude transversale Au moins un remboursement

durant l’année 2000 Anxiolytiques Hommes 60-69 ans 70-79 ans 80 ans + Femmes 60-69 ans 70-79 ans 80 ans + Hypnotiques Hommes 60-69 ans 70-79 ans 80 ans + Femmes 60-69 ans 70-79 ans 80 ans + 19,4% 21,2% 20,3% 35,7% 39,5% 35,2% 12,1% 14,4% 15,6% 19,0% 22,3% 22,6%

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

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Tableau 13 (suite). Prévalence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/hypnotiques, chez les sujets âgés, en France

Auteur Période de l’étude Population Méthode Prévalence en population âgée

Lagnaoui et al, [74] 25/04/2001-

08/05/2001

4007 sujets âgés de 18 ans et plus, non institutionnalisés, échantillonnage de la population d’étude effectué par IPSOS

Étude transversale téléphonique

Prévalence d’utilisation de benzodiazépines chez les sujets de 60 ans et +

14,3%

Lasserre et al, 2010 [80] Novembre 2007-

Janvier 2008 350 médecins généralistes et 2498 patients de ces médecins généralistes âgés de 65 ans et plus

Étude transversale par voie

postale Prévalence d’utilisation d’anxiolytiques/hypnotiques chez les 65 ans et +

32,1%

Rapport expertise États des lieux de la

consommation des benzodiazépines en France [31]

1er juillet 2006-

30 Juin 2011 Patients présents dans l’EGB et ayant eu un remboursement de benzodiazépines durant la période 1er Juillet 2006 – 30 Juin 2011

Etude longitudinale historique Prévalence consommation d’au

moins une benzodiazépine ou apparentée en 2010

Anxiolytiques Hypnotiques

11,6% 15,5%

INSERM U657, 2015 2007-2013 Echantillon Généralistes des

bénéficiaires de l’Assurance Maladie française

Étude longitudinale historique Prévalence benzodiazépine en

2013 Anxiolytiques Hypnotiques 29,5% 21,1% 14,3%

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

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1.4.4.3.2 Fréquence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/ hypnotiques, en population âgée, à l’étranger

Une étude, Prescribing in Homes for the Elderly in Belgium (PHEBE), a été menée en Belgique dans 76 résidences pour personnes âgées [84]. Il s’agissait d’un échantillon représentatif des résidences médicalisées et de leurs résidents. L’échantillonnage s’est effectué sur trois des dix provinces belges. Seuls, les centres de plus de 30 lits ayant une certification pour des soins d’intensité sévère ont pu être inclus dans l’étude. Une stratification sur la taille du centre et sur le type, public ou privé, a été effectuée et, dans chaque centre, 30 résidents étaient sélectionnés de manière aléatoire [85]. Il s’agit d’une étude transversale. Au total, 1730 sujets âgés ont été inclus dans cette étude. Les données ont été recueillies par un envoi de questionnaire au médecin généraliste de chacune des maisons médicalisées. La prévalence d’utilisation de benzodiazépine dans cette étude était de 53% [84].

L’étude VITA (Vienna Transdanube Aging) a recruté des sujets âgés de 75 ans (date de naissance comprise entre mai 1925 et avril 1926), vivant dans la région de Vienne [86]. Ont été incluses les 500 premières personnes ayant répondu au protocole de l’étude. Les données sociodémographiques ont été recueillies par deux psychologues cliniciens. Des psychiatres spécialisés en gérontopsychiatrie ont évalué l’état de santé mentale des individus au travers de la Hamilton Depression Scale (HAMD) [87], la Geriatric Depression

Scale de 15 items (GDS) [88]. Pour les patients révélant une pathologie dépressive dans ces

échelles, celle-ci a été confirmée au cours d’un entretien évaluant les critères diagnostiques de dépression du DSM-IV. Les symptômes anxieux ont été explorés à l’aide de la STAI [58] et l’état de santé globale des personnes à l’aide de l’index de comorbidités de Charlson (Charlson Comorbidity Index, CCI) [89]. L’effectif total de cette étude est de 500 sujets. La prévalence d’utilisation de benzodiazépines dans cette population était de 13,8%. Un score à l’échelle HAMD supérieur ou égal à 15 et à l’échelle GDS supérieure ou égal à 5 était significativement associé à l’utilisation de benzodiazépine.

Dans l’étude déjà citée, menée sur la Medical Expenditure Survey, la prévalence d’utilisation d’anxiolytique chez les sujets âgés était de 7,5%, et celle d’hypnotiques et de sédatifs de 4,8% [81].

Enfin, dans une étude longitudinale historique, citée plus haut, réalisée sur une base de données de remboursement américaine intégrant les délivrances effectuées dans environ 33 000 pharmacies conduite sur l’année 2008, chez tous les sujets âgés de 18 à 80 ans [78], la prévalence d’utilisation de benzodiazépines chez les sujets de 65 à 80 ans était de 8,7%, avec une prévalence de 6,1% chez les hommes et 10,8% chez les femmes.

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

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La consommation d’anxiolytiques/hypnotiques apparaît inférieure chez les sujets âgés à l’étranger par rapport en France lorsqu’on considère les études menées en population générale.

1.4.4.1 Fréquence d’utilisation des thymorégulateurs, en population âgée, en

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