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Fréquence d’utilisation des médicaments antipsychotiques

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1.4 Epidémiologie descriptive de la prévalence d’utilisation des médicaments psychotropes

1.4.3 Fréquence d’utilisation de chaque classe de psychotrope toutes classes d’âge confondues en France et à l’étranger

1.4.3.2 Fréquence d’utilisation des médicaments antipsychotiques

1.4.3.2.1 Fréquence d’utilisation des médicaments antipsychotiques en France

Dans l’étude menée par Lecadet et al. sur une base de données de l’Assurance Maladie française, concernant le régime général, la prévalence de l’usage d’au moins un antipsychotique en population générale française durant l’année 2000 était de 2,7% [45]. Dans le volet français de l’étude ESEMeD précédemment citée, sur la période 2001-2003, la prévalence annuelle d’usage d’antipsychotique rapportée était de 0,8%, celle-ci était donc beaucoup plus faible [49]. Le faible taux de participation à l’étude ESEMeD en France (46%) peut expliquer ces différences de prévalence par rapport à l’étude en population générale ne nécessitant pas de consentement. En effet, les personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères pourraient avoir plus facilement décliné la proposition de participation à l’étude que les sujets moins sévèrement atteints. Il peut également exister un biais de désirabilité sociale et un biais de remémoration entrainant une sous-estimation de l’utilisation dans cette étude.

Une étude française s’est intéressée à l’évolution des coûts consacrés aux antipsychotiques en France, à partir des bases de données de l’Assurance Maladie [69]. Cette étude a montré une augmentation des coûts annuels liés aux antipsychotiques de seconde génération de 80,6% sur la période allant de 2002 à 2007, contre une diminution de 11,7% pour les coûts liés aux antipsychotiques de première génération sur la même période.

D’après une étude menée en 2015 dans l’Unité Inserm U657, sur l’EGB, la prévalence d’utilisation des antipsychotiques en 2013 s’élevait à 2,1% dans la population couverte par le Régime général, tous âges confondus.

Ainsi la consommation de médicaments antipsychotiques en population générale, en France, varie selon les études entre 0,8% et 3%, et la part liée aux antipsychotiques de première génération a tendance à diminuer.

Partie 1 : Généralités – Prévalence d’utilisation des psychotropes

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Tableau 4. Prévalence d’utilisation des médicaments antipsychotiques, en France, en population générale

Auteur Période de l’étude Population Méthode Prévalence en population générale

Lecadet et al, 2003 [45] 2000 Sondage au 9/97ème de la

population protégée par le régime générale de l’assurance maladie durant l’année 2000 en France métropolitaine

Étude transversale Consommation d’au moins

un antipsychotique durant l’année 2000

2,7%

Gasquet et al, 2005 [49] 2001-2003 2894 sujets de plus de 18

ans, ayant un domicile fixe, non institutionnalisés, sélectionné par liste de numéro téléphonique généré de manière aléatoire Étude transversale à domicile, avec photographies des boîtes de médicament

Consommation d’au moins un antipsychotique dans l’année

0,8%

INSERM U657, 2015 2007-2013 Echantillon Généralistes des

bénéficiaires de l’Assurance Maladie française

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1.4.3.2.2 Fréquence d’utilisation des médicaments antipsychotiques à l’étranger

Dans l’étude européenne ESEMeD, la prévalence d’usage d’antipsychotique est de 1,2% en moyenne sur l’ensemble des six pays, sur la période 2001-2003 et de 0,4% pour l’usage d’antipsychotique seul [47]. Une étude française s’est intéressée à la tendance de prescription d’antipsychotiques dans différents pays [70]. Cette étude rapporte une augmentation du nombre observé de prescriptions d’antipsychotique depuis l’introduction des antipsychotiques de seconde génération dans tous les pays, sauf l’Italie, et une tendance à l’extension de leurs indications en psychiatrie. L’augmentation de la prescription d’antipsychotique était majoritairement attribuable à l’augmentation de la prescription d’antipsychotique de seconde génération, le nombre de prescription d’antipsychotique de première génération étant resté stable ou ayant diminué.

Une étude a été menée sur une base de données clinique au Royaume Uni : la

General Practice Research Database (GPRD) [71]. Cette base de données est alimentée par

270 médecins généralistes qui ont bénéficié d’un don de matériel informatique afin d’informatiser les dossiers médicaux de leurs patients. Ainsi, leurs pratiques et leurs prescriptions sont renseignées de manière continue. Cette étude couvre la tranche d’âge de 10 à 99 ans. Afin d’être inclus dans l’étude, les sujets devaient avoir 10 à 99 ans et être répertoriés dans la GPRD de manière continue entre le 1er Janvier 1991 et le 31 Décembre

2000. Son objectif était d’explorer l’évolution de l’utilisation des antipsychotiques dans la population britannique entre 1991 et 2000. Les sujets ont été définis comme utilisateur d’antipsychotique s’ils avaient au moins une prescription d’antipsychotique durant l’année étudiée. Le taux de prévalence de la consommation annuelle d’antipsychotique a légèrement augmenté entre 1991 et 2000, passant de 1,1% à 1,2%. D’après les auteurs, cette prévalence a augmenté essentiellement en raison d’une augmentation de la durée de traitement. Après un ajustement sur l’âge, l’augmentation moyenne de la prévalence annuelle de la consommation d’antipsychotique était de 2,8% par année pour les hommes et de 0,3% pour les femmes. Sur la totalité de la période d’étude, l’augmentation de la prévalence a été beaucoup plus marquée chez les hommes que chez les femmes (25,2% vs 2,7%).

Une étude a été conduite sur une base de données italienne : la Health Search

Database (HSD) [72]. Il s’agit d’une base de données alimentée par 550 médecins

généralistes, qui comprend une population totale de plus de 800 000 individus. Pour la réalisation de cette étude, 465 061 patients âgés de 15 ans et plus ont été sélectionnés à la fin de l’année 2002 parmi un panel de 320 médecins généralistes. Dans cette étude, la prévalence annuelle de l’usage d’antipsychotique variait peu : de 1,37% en 1999 à 1,29% en

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Une autre étude italienne a été menée sur une base de données administrative de la région du nord-est de l’Italie qui contient tous les remboursements, hormis les prescriptions hospitalières, effectués par le système national de santé, le National Health System (NHS) [73]. Cette étude s’est intéressée aux années 1999 à 2002. L’effectif de la base de données était de 2 640 379 sujets résidant dans le nord est de l’Italie. Les benzamides, dont l’amilsupride, ont été exclus des antipsychotiques considérés. Il semble que les indications des benzamides diffèrent des autres antipsychotiques et ne soient pas les troubles psychotiques, et que l’amilsupride ne soit indiqué que pour le traitement des troubles thymiques. Le taux de prévalence de l’utilisation des antipsychotiques était de 0,5% chez les hommes et de 0,6% chez les femmes en 1999. En 2002, ces prévalences étaient de 0,6% chez les hommes et de 0,7% chez les femmes. On constate une légère augmentation de la consommation d’antipsychotique dans le temps, et celle-ci est un peu plus marquée chez les femmes, à la différence de ce qui était constaté sur la même période de temps dans l’étude précédente dans une population différente, plus fréquemment utilisatrice d’antipsychotiques.

Au total, la prévalence d’utilisation des antipsychotiques dans les pays étrangers en population totale est légèrement supérieure à 1%, taux qui semble légèrement plus faible que celui retrouvé en France.

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Tableau 5. Prévalence d’utilisation des médicaments antipsychotiques, à l’étranger, en population générale

Auteur Pays Période de l’étude Population Méthode Prévalence en population générale

Alonso et al, 2004 [47] Allemagne Belgique Espagne France Italie Pays Bas

2001-2003 21425 personnes âgés de 18 ans et

plus, non institutionnalisés, dans six pays européens Étude transversale réalisée à domicile, avec photographies des médicaments Prévalence annuelle d’au moins un antipsychotique Prévalence annuelle exclusive d’antipsychotiques 1,2% 0,4%

Kaye et al, 2003 [71] Royaume-Unis 1991-2000 1,4 à 1,7 millions de sujets âgés de

10 à 99 ans enregistrés au moins une fois en 1991-2000 dans la GPRD

Étude longitudinale

historique Prévalence annuelle d’au moins un antipsychotique 1991

2000

1,1% 1,2%

Trifiro et al, 2005 [72] Italie 1999-2002 465 061 sujets âgés de 15 ans et

plus présent en Juin 2002 dans une base de données (Health Search Database), de médecins

généralistes italiens

Étude longitudinale

historique Prévalence annuelle d’au moins un antipsychotique 1999 2002 1,4% 1,3% Mirandola et al, 2005 [73] Italie du Nord- est

1999-2002 2 640 379 sujets résidents dans le

nord est de l’Italie et présents dans la base de données de

remboursements nationale (National Health System NHS) Prévalence annuelle d’au moins un antipsychotique 1999 Hommes Femmes 2002 Hommes Femmes 0,5% 0,6% 0,6% 0,7%

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1.4.3.3 Fréquence d’utilisation des médicaments anxiolytiques/hypnotiques

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