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Critères STOPP and START

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Antidepressant treatment patterns in younger and older adults from the general population in a real-life setting

2. Partie 2 : Recommandations de bonne pratique 1 Rôle des différentes autorités de Santé

2.4 Présentation des différents critères de prescription potentiellement inappropriée chez les personnes âgées en France et à l’étranger

2.4.3 Critères STOPP and START

La liste STOPP (Screening Tool of Older Person’s Prescriptions) and START (Screnning Tool to Alert doctors to the Right Treatment) a été développée en 2008 par Gallagher et son équipe [120]. Il s’agit d’un outil d’aide à la détection de prescriptions potentiellement inappropriées chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Cette liste est constituée de 87 critères au total, 65 critères STOPP et 22 critères START. Les critères STOPP correspondent aux prescriptions médicamenteuses inadaptées, tandis que les critères START correspondent aux situations où les médicaments ne sont pas prescrits alors qu’ils seraient nécessaires.

Pour établir les critères STOPP, les auteurs ont tenu compte des interactions médicamenteuses ainsi que des prescriptions multiples de médicaments de classe thérapeutique similaire, et des comorbidités. Ces critères sont classés par grands systèmes physiologiques :

− Système cardio-vasculaire

− Psychotropes et système nerveux central − Système gastro-intestinal

− Système respiratoire

− Appareil musculo-squelettique − Appareil urogénital

− Système endocrinien

Une partie de cette liste STOPP est également consacrée aux médicaments associés à un risque accru de chute (au moins une chute dans les trois derniers mois), aux traitements antalgiques et à l’association de deux médicaments d’une même classe thérapeutique.

Pour les critères START, les systèmes physiologiques considérés sont :

− Système cardio-vasculaire − Appareil respiratoire − Système nerveux central − Appareil gastro-intestinal − Appareil musculo-squelettique − Système endocrinien

Cet outil a été adapté et validé en français par l’équipe de Lang en 2009 [121]. La liste des prescriptions potentiellement inappropriées chez les sujets de 65 ans et plus concernant les psychotropes et le système nerveux central, selon les critères STOPP, est présentée dans le Tableau 24.

Partie 2 : Critères de prescription potentiellement inappropriée

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Tableau 24. Synthèse critères STOPP (Screening Tool of Older Persons’ Prescriptions) - partie Psychotropes et système nerveux central [121]

Médicaments concernés Situation clinique Risques

Antidépresseur tricyclique En présence de syndrome démentiel Majoration de la dysfonction cognitive

En présence d’un glaucome Favorise l’exacerbation du glaucome

En présence de troubles de la conduction cardiaque

Risque d’aggravation des troubles conductifs

En présence d’une constipation chronique Risque de majorer la constipation

En association avec des opiacés ou des

inhibiteurs calciques Risque de constipation sévère

En présence d’une obstruction prostatique ou

d’une histoire de rétention urinaire Risque de rétention urinaire

ISRS En présence hyponatrémie persistante

(hyponatrémie non-iatrogène <130mmol/l,

persistante sur au moins 2 mois) Benzodiazépine à demi-vie longue (Chlordiazepoxide,

Fluazépam, Nitrazépam, Chlorazépate) ou avec des métabolites actifs ayant des demis vies prolongées (Diazépam)

Utilisation prolongée (>1 mois) Risque de sédation prolongée, confusion, trouble

de l’équilibre, chutes Antipsychotiques utilisés comme traitement

hypnotiques Prescription neuroleptique comme traitement hypnotiqueprolongée (>1mois) d’un Risque de confusion, hypotension, risque de syndrome extrapyramidal, chutes

Antipsychotiques Prescription prolongée (<1mois) d’un

antipsychotique en présence d’un syndrome parkinsonien

Aggravation des symptômes extrapyramidaux

Phénothiazines Comorbidité épileptique Peut diminuer le seuil épileptogène

Anti-cholinergiques Traitement des symptômes extrapyramidaux

induits par les antipsychotiques

Risque de syndrome cholinergique Anti histaminiques de 1ère génération

(Diphénydramine, Chlorphéniramine, Cyclizine, Prométhazine)

Partie 2 : Critères de prescription potentiellement inappropriée

101 Voici, selon les critères STOPP, la liste des médicaments associés à un risque accru de chute (défini par un risque augmenté d’avoir subi au moins une chute dans les trois derniers mois) :

− Benzodiazépines (effet sédatif, réduction des perceptions sensorielles et troubles de l’équilibre) ;

− Antipsychotiques (apraxie à la marche et syndrome parkinsonien) ;

− Antihistaminique de première génération (effet sédatif, réduction des perceptions sensorielles) ;

− Vasodilatateurs connus pour provoquer des hypotensions chez des sujets avec une hypotension orthostatique, c’est à dire la perte de plus de 20 mmHg de pression artérielle systolique dans les trois minutes suivant le passage de la position couchée à la station debout (risque de syncope, chutes) ;

− Opiacés au long cours chez des sujets faisant des chutes répétées (risque de somnolence, d’hypotension orthostatique, de sensations vertigineuses).

Voici la liste de critères START concernant le système nerveux central :

− L-DOPA dans la maladie de Parkinson avec retentissement fonctionnel et dépendance ;

− Traitement antidépresseur en présence d’un syndrome dépressif caractérisé (DSM-IV) modéré à sévère évoluant depuis au moins trois mois.

La liste de tous les critères STOPP and START est présente en annexe n°3. Ils ont été comparés aux critères préexistants. Une étude transversale, menée en Espagne chez des patients âgés de 65 ans et plus vivant à domicile (n=407), a comparé les critères de Beers de 2003, les critères STOPP et la mise à jour des critères de Beers de 2012 pour la fréquence de détection des prescriptions potentiellement inappropriées (potentially

inappropriate medications, PIMs) [116]. Par ordre décroissant de nombre de PIMs détectées,

étaient retrouvés les critères de Beers 2012, puis les critères STOPP et enfin les critères de Beers 2003. Ainsi, en utilisant comme référence les critères de Beers 2003, les critères les plus sensibles étaient ceux de Beers 2012 puis les critères STOPP. Les benzodiazépines apparaissaient systématiquement en tête en termes de fréquence de PIMs avec les deux versions des critères de Beers (18,3% pour Beers 2003 ; 39,4% pour Beers 2012) ou en deuxième position avec les critères STOPP (16,2%) [116]. Cette étude met en avant une complémentarité des critères de Beers 2012 et des critères STOPP.

Une seconde étude a été menée chez des patients âgés de 65 ans et plus, atteints d’une pathologie sévère et admis à l’hôpital via le service des urgences, avant la dernière mise à jour des critères de Beers. Elle a montré que les critères STOPP identifiaient significativement davantage de patients ayant au moins un PIM que les critères de Beers, respectivement chez 35% et 25% des patients [122]. De plus, l’utilisation des critères STOPP a permis d’identifier significativement plus de patients ayant eu un PIM entraînant

Partie 2 : Critères de prescription potentiellement inappropriée

102 une hospitalisation que l’utilisation de critères de Beers (11,5% vs 6,0% des patients) [122]. Cette étude souligne l’intérêt que peut présenter un tel outil afin de diminuer le risque d’apparition d’effets indésirables et la morbidité associée [122].

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