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Les foyers, lieux de vie et de soutien

2.Un paysage associatif complexe et troublé 2.1 La difficile transition des années 1870

3. Une diversification des champs d’action

3.2 Les foyers, lieux de vie et de soutien

Dans l’histoire associative des Sourds, les Foyers représentent une nouvelle évolution, dans la lignée des mutualités, mais désormais attachés à de nouvelles fonctions qui sont de procurer à la communauté sourde un lieu dédié, en dehors des écoles, et qui ait pour fonction de préserver les archives des temps passés. Les statuts du Foyer des Sourds-Muets de Paris, publiés en 1918, présentent des aspects intéressants, dans la mesure où ils répondent à un constat : il n’existe pas de lieu spécifique pour accueillir les réunions fréquentes des associations, garder les archives, et surtout disposer d’un espace qui leur soit réellement adapté :

"On entre dans une nouvelle salle avec une estrade surélevée munie d'une table, ce qui permet au bureau de faire meilleure figure. Mais on trouve que la salle, quoique grande, a l'inconvénient d'être trop étroite et longue, ce qui fait que ceux du fond ne peuvent très bien voir les gestes. Ah ! ce qu'il faut se hâter d'avoir un Cercle dont la salle soit agencée pour la visualité, et non celle des entendants, pour l'acoustique! Dans aucune salle, comme dans les églises, les sourds-muets réunis en masse ne seront jamais à leur aise." 214

Ainsi, les Sourds sont souvent confrontés à la problématique de la colonne mal placée ou de la visibilité de l’orateur depuis le fond de la salle de conférences ou de réunion. Un projet de foyer, avec une salle de réunion adaptée au regard des Sourds est donc élaboré pour Paris. Le plan extrait des Statuts , ci-contre, est celui du projet initial de construction du foyer parisien. Il démontre le 215

souci constant de disposer d’une vue large, pouvant balayer toute la salle, tout en permettant à l’observateur qui se trouve au fond, de pouvoir suivre sans problème l’orateur.

Il répond donc à un souhait généralisé que l’on peut remarquer dans le témoignage évoqué ci-dessus mais comprend d'autres aspects. Dans ces Statuts, on peut lire :

« Cette maison comprendrait surtout une grande salle destinée aux Assemblées générales, congrès, conférences hebdomadaires avec projections, etc…, une salle de lecture et d’études, une bibliothèque, un musée des œuvres et de travaux des sourds-muets, un bureau de conseil juridique et d’interprètes, des ateliers de perfectionnement technique ou d’attente de place, un ouvroir, etc… et différentes salles destinées aux ORGANISATIONS POST-SCOLAIRES déjà existantes, Sociétés de Mutualité et de Prévoyance Sociale […] » 216

On voit donc, avec l’article 2 des statuts de 1918 que ce projet comprend un large éventail d’objectifs. Les associations y prendraient pleinement leur place, ce qui faciliterait leurs actions respectives. Néanmoins, le projet parisien, par l’ambition de ses promoteurs, finit par prendre du poids, et surtout tripler la superficie, atteignant même 1000 m2, dans le 20e arrondissement de Paris. Cette inflation du projet parisien retarde sa réalisation de vingt ans, et finalement, le terrain est revendu en 1947 pour éponger les dettes contractées durant la seconde guerre mondiale. L’échec final du foyer parisien masque à peine un mouvement d’ampleur amorcé dans les années 1890 à

s.n., s.t., Gazette des Sourds-Muets, avril 1919, p. 3.

214

s.n., Status du Foyer des Sourds-Muets, 1918, Paris, p 11.

215

Ibid, p 2

Rouen, sur l’inspiration des Deaf houses, ou Deaf Clubs anglo-saxons, comme celui de Londres, ou de New-York qui a tant impressionné les délégués français du congrès de Chicago, en 1893.

Par conséquent, cette nouvelle voie représente une tentative d’apporter un lieu qui soit commun à toutes les générations, et de les relier, en dépit de la rupture entre les écoles et la communauté, avec la disparition du lien traditionnel que représente le personnel sourd. En effet, après le congrès de Milan, une réflexion s’est faite sur les moyens de continuer à accueillir les nouvelles générations en dépit des recommandations des éducateurs oralistes d’éviter à tout prix les contacts inter-générationnelle , comme le 217

reproche Edmond Pilet. Avec ce souci de maintenir ce lien, s’amorce, dès les années 1885, une vague de création de lieux fixes, d’accueil des jeunes sourds, et de leurs parents, mais également de lieux de réunions, de conférences, et d’informations sur la surdité, afin de contrer les effets de l’isolement social et culturel. Au Royaume-Uni, des églises prennent en charge la constitution des foyers et des lieux d’accueil en relation avec les écoles, comme celui de Saint-Saviour, à Londres.

En France, c’est seulement en 1893, à Rouen, que s’établit le premier foyer, sur l’action de Louis Capon, qui a également fondé en 1891 l’Association fraternelle des Sourds-Muets de Normandie, officialisée par la préfecture en 1893. Ce foyer s’établit néanmoins dans des locaux dont il n’est pas propriétaire, et peu d’informations sont parvenus jusqu’à nous, plus particulièrement au travers de la presse. Cependant, Reims va encore plus loin, sur l’impulsion d'Emile Mercier, fils du fondateur des champagnes Mercier, et de Jules Pron. En effet, l’Association amicale des Sourds-Muets de

Champagne, fondée en 1894 dispose de son propre foyer, construit sur la base d’un financement Edmond PILET, « Les Sociétés de Sourds-Muets en France » in H. GAILLARD, Le congrès international des

217

Sourds-Muets de Paris, section des sourds-muets, compte-rendu des débats, Paris, 1900, p. 123.

Illustration II-11 : Projet du foyer des Sourds de Paris 
 Source : Statuts du Foyer des Sourds-Muets, 1918.

associatif et sur les dons de Mercier et de Pron, dès la même année. L’inauguration du foyer rémois et l’expansion des foyers anglais ont été les sujets d'une discussion lors du banquet de l’Alliance

Silencieuse en 1896, où René Hirsch déplore le retard de Paris. Afin de répondre à ce constat

d’absence d’un foyer parisien d’envergure nationale, Eugène Graff, président de l’Alliance

Silencieuse, s’est manifesté pour prendre en charge la récolte des dons et la création d’une

association dédiée, Le Sou du Cercle des Sourds-Muets. La décision de fonder une association dédiée à la construction d’un foyer est prise, au moment même de ce banquet :

« Un soir de 1896, son ami René Hirsch, revenant de Londres, lui a dit qu’en Angleterre les sourds-muets étaient heureux, parce que, tous ensembles, ils se réunissaient dans une maison, dans un Cercle… et que, là-bas, il n’y avait que des efforts coordonnés… » 218

Cette anecdote qui survient au moment du banquet annuel en l’honneur de l’abbé de l’Epée, en novembre 1896 démontre un fait central qui est la dispersion des efforts des différentes associations. Cette dispersion est assez importante au niveau financier. Pour se réunir, les associations devront financer la location de locaux, et aussi diffuser l’information nécessaire pour que leurs membres puissent venir. Ces efforts semblent amoindrir l’impact du mouvement associatif sourd, et surtout parisien qui comporte un grand nombre d’associations. Par conséquent, l’initiative d’Eugène Graff a été dans un premier temps de mettre fin à cette dispersion d’énergies et de financement, et de concrétiser la phrase de Paul Deschanel demandant une coordination des efforts. Pour la concrétiser, un local commun à toutes les associations, avec leurs propres bureaux, permettrait de faciliter la coordination du mouvement associatif sourd, à Paris.

Ainsi, c’est dans cette première optique que s’est constitué le Sou du Cercle des Sourds-Muets de

Paris, transformée en 1911, en Foyer des Sourds-Muets de Paris. Néanmoins, contrairement au

foyer rémois, le projet du foyer parisien ne s’est concrétisé qu’au lendemain de la Grande Guerre, avec l’acquisition d’un terrain en 1922. Les travaux ne commenceront qu'en 1933 et il sera finalement revendu en 1947.

Le cas particulier de la France

Néanmoins, l’impact des foyers reste extrêmement minoritaire au sein du mouvement associatif sourd, où la question du financement reste central. Ils sont loin d’emporter l’unanimité avec les

Caton l’Ancien(Pseudonyme) « Un Homme ! », Le Courrier du Foyer des Sourds-Muets », 1er octobre 1935, p 1.

critiques de certains, comme Aymard qui demande l'arrêt du projet parisien pour la raison qu’il monopolise d’importants moyens financiers. C’est en effet une charge considérable que nombres d’associations locales ne peuvent se permettre, à la différence du Royaume-Uni où les paroisses prennent en charge ces foyers, ou des États-Unis où la puissance financière des associations locales comme le Pas-à-Pas Club de Chicago, ou celui de New York, permettent à ces lieux d’exister et d’avoir un impact sur la vie de la communauté.

Ainsi, en France, la construction des foyers est desservie par la grande division des associations sourdes, qui entraîne un émiettement des moyens financiers. Même si certaines associations partenaires du Foyer des Sourds-Muets de Paris ont des mutuelles, elles ne disposent pas de fonds nécessaires pour faire aboutir rapidement le projet. L’exemple de Reims est assez particulier dans l’histoire associative française, car l’association de Reims bénéficie de l’appui financier de deux Sourds fortunés, Emile Mercier et Jules Pron, qui ont investi dans la construction du bâtiment dès la première année, et ainsi semblent avoir éviter au foyer rémois de s’endetter, ce qui n’est pas le cas de celui de Paris.

Contrairement aux autres pays, et plus particulièrement en Allemagne qui présente des progrès inédits dans la vie sociale du Sourd, les divisions associatives françaises sont un frein important aux projets de constitution des lieux d’accueil, en dépit du souhait d’Eugène Graff de les réunir sous un même toit. Cela explique pourquoi la France est particulièrement desservie en lieux par rapport aux autres pays.

3.3 Le sport comme lien social et culturel

Le développement du sport sourd s’inscrit dans un contexte de déclin du militantisme de combat. Face à la généralisation de l’éducation orale, et à l’impossibilité de convaincre les autorités, de la restauration du Noétomalalien dans l’éducation de l’enfant sourd, les militants Sourds admettent que le temps est venu de se charger de ces nouvelles générations qu’une étude menée par Alfred Binet qualifie de désocialisées et perdues. La décision s’est progressivement imposée de pallier les dégâts sociaux et intellectuels de la réforme de Milan, en promouvant les rencontres entre Sourds, par le biais du sport et des bals.

Les premières initiatives sportives sont le fait, comme c’est souvent le cas dans les débuts du monde sportif classique, des Sourds issus des milieux aisés. Ainsi, les premières compétitions sportives non officielles sont celles du cyclisme. Des Sourds comme Henri Mercier, le frère d’Émile, organise et participe à ces compétitions dès 1891. Or, le vélo représente un investissement conséquent pour un ouvrier, ce qui explique que ce sport soit, dans un premier temps, un sport de milieux fortunés avant de se populariser à partir des années 1910.

Un rôle social crucial

Le premier sport le plus populaire au sein de la communauté sourde est le football. La première compétition date de 1911, opposant la jeune Association sportive des Sourds-Muets de la Seine à une équipe entendante. La déclaration de la fondation de l’Association sportive des Sourds-Muets

de la Seine, en 1911 montre une volonté claire des membres de la communauté d'accueillir à tout

prix les nouvelles générations et de limiter les conséquences milanaises. La fondation des associations sportives, officieusement dès 1896 pour les cyclistes sourds, et officiellement en 1911 pour le club sportif des sourds-muets de la Seine (CSSSM), permet aux jeunes sourds d’avoir une vie sociale le week-end après une semaine où les échanges d’informations sont souvent aléatoires. Ainsi, le motif de la création du CSSM a été clairement évoqué :

«Leur but est de procurer la joie de vivre aux jeunes déshérités de l’ouïe et de la parole déclassés socialement, par la pratique saine du sport en plein air.» 219

Le sport sourd représente, dans cette optique, une nouvelle alternative, avec les foyers, de maintenir le lien entre les générations, en les permettant de se rencontrer, en palliant ainsi la consigne de séparation stricte donnée aux parents par les enseignants. Ainsi, le début des associations sportives sourdes accompagne de très près l'évolution du sport en général. Tout d’abord, c’est surtout le cyclisme qui représente la première ouverture. Comme de nombreux Sourds disposent de bicyclettes pour leurs déplacements, rapidement, dès 1895, s’est constitué un comité sportif pour organiser des compétitions à vélo. Or, le vélo devient rapidement incontournable dans la vie du sourd, plus particulièrement ceux de la campagne, avec l’interdiction qui leur est faite, dès 1911, de disposer d’un permis de conduite d’automobile. Ainsi, le vélo en tant que sport est devenu populaire dans les années 1910-1920.

Jacques DEPASSE, 80e anniversaire de la fondation, Paris, Club Sportif des Sourds de Paris et de la région

219

En 1917, un certain Audureau, entendant et interprète de l’Etoile Sportive des Sourds-Muets fait un plaidoyer en faveur du sport sourd, argumentant principalement sur la valorisation morale et physique du Sourd sportif qui a passé la semaine à travailler laborieusement. L’un des arguments qui est repris sans cesse est le fait de permettre aux Sourds de pouvoir se réunir :

« Bon, quel en est le but ? Celui-ci « Réunir pour donner l’habitude à la pratique des sports ».

Se réunir : déjà pour le sourd-muet quel plaisir ! Isolé, presque constamment de l’humanité, reclus dans sa prison de surdité, il vit beaucoup seul, entouré peut-être de pitié et de bienvaillance, mais jamais d’affection. Or, que va-t-il trouver dans notre Société ? Des camarades, sourds-muets comme lui, qu’il comprendra, qui le comprendront. Quel plaisir alors que de se retrouver dans cette grande famille où l’on sent plus que la tiédeur du foyer : la chaleur de l’âme qui écoute, du cœur qui comprend et qui console. » 220

Cependant, jusqu’aux années 1920, le sport sourd connaît une croissance régulière. Avec la constitution de la Fédération sportive sourde de France (FSSF) en 1918, et l’organisation des Olympiades silencieuses, à Paris, en 1924, il atteint une reconnaissance de la part des autorités sportives entendantes . Loin de représenter le mouvement handisport qui ne prendra son ampleur 221

que dans les années 1960, le mouvement sportif sourd s’est rapidement essaimé sur toute la France au cours des années 1920, reposant justement sur la présence des associations locales et des écoles pour faire venir les jeunes sourds. L’implantation des clubs de sport entre 1911 et 1924 se calque justement sur le réseau des écoles de sourds les plus importantes ce qui démontre l’objectif premier de ces clubs de sport : faire venir les jeunes.

Un développement rapide

Ainsi, les quatre premières associations sportives sont situées sur trois des plus grandes villes de France : Paris, Bordeaux et Lyon. Le cas parisien est assez particulier. En effet, deux clubs y coexistent, la population les fréquentant dépendant de l'origine géographique de leurs membres respectifs. Le Club sportif réunit surtout les Parisiens alors que l’Étoile sportive attire les Provinciaux installés à Paris. Cette séparation va rapidement se muer en une corrélation entre les clubs et les écoles. Ainsi, le Club est assimilé à l’école d’Asnières, considéré comme une école d’ouvriers, de gens modestes, alors que l’Étoile sportive se lie rapidement à Saint-Jacques,

R. AUDUREAU, « De la nécessité des sports », Gazette des Sourds-Muets, février 1917, pp 1-2

220

Didier SEGUILLON, « Paris et les premiers Jeux mondiaux silencieux, 1924.». Revue Internationale Surdité,

221

l’Institution Nationale des Sourds-Muets, perçue comme une école fréquentée par des catégories sociales autres. Cette catégorisation sociale et géographique au sein des clubs sportifs démontre une évolution profonde au sein de la communauté sourde, et la corrélation entre les écoles et les clubs sportifs va s’accroître au cours du XXe siècle.

Le développement sportif sourd représente un événement s’inscrivant pleinement dans le climat de l’époque qui promeut la pratique sportive, depuis le début des premières olympiades du Baron Pierre de Coubertin. Dans le cas des sportifs sourds, il s’agit, à la fois, d’un moment de plaisir après une semaine passée dans le milieu professionnel à se concentrer sur sa tâche, avec peu d’échanges avec les collègues, mais aussi d'un défi contre les entendants, le Sourd ayant l’occasion de se mesurer à eux, d’égal à égal, dans un esprit sportif, et même de le battre, afin de se défouler des pressions subies.

Un rôle croissant

Ainsi, l’importance des associations sportives va en s’accroissant, palliant les insuffisances des associations classiques à attirer un public jeune, ce qui a incité le Foyer des Sourds-Muets de Paris à modifier de fond en comble ses plans de construction pour pouvoir accueillir les clubs sportifs de Paris, et donc, de disposer dans le bâtiment projeté d'un grand circuit d’athlétisme, dans son sous-sol, où la hauteur de plafond prévue est de 4 m 50. Ce changement est visible si l’on compare les plans du Foyer de 1918 et celui de 1932. Il démontre l'influence et la popularité croissante du sport sourd. Cependant, ce rôle n’est réellement ressenti qu’au lendemain de 1918, après la fondation de la fédération sportive sourde.

* * *

Conclusion

Le mouvement associatif sourd, tout au long de la Belle Époque, connaît deux profondes crises d’idéologie et de militantisme. Ces crises trouvent leur origine dans le passage entre les générations qui ne se partagent pas réellement une même vision des faits et donc, des actions à engager. Les

crises des années 1886-1895 et 1901-1905 sont ainsi des périodes de remise en cause des choix opérés antérieurement, mais également des moments où des personnalités fortes se sont révélées tels Henri Gaillard, ou Eugène Née.

Cependant, les évolutions du mouvement associatif sourd sont une réaction à des mutations de la communauté sourde qui accueille en son sein de nouvelles générations profondément oralisées, et surtout pour certains d'entre eux, profondément oralistes, comme Marcel Mauduit, qui cherchent à influer le mouvement associatif vers un soutien sans faille à la méthode orale pure. Ainsi s’opère une lutte entre deux courants de pensée, au sein même de la communauté, alors que cette lutte, tout au long du XIXe siècle, a été une lutte entre la communauté et l’Extérieur, la société française.

Cette évolution est une caractéristique essentielle de la communauté sourde des années 1910-1920 qui se replie progressivement sur elle-même, mouvement qu'on observe effectivement tout au long du XXe siècle. Le courant de pensée incarné par Marcel Mauduit prend rapidement de l’ascendant. Il impose aux sociétés sourdes de s’aligner sur ce mode de pensée et donc, de promouvoir un regard purement médicalisé de la surdité, au cours des années 1950-1960.

La Belle Époque a donc été une période d’affrontements violents entre ces deux courants de pensée. Ainsi, le déclin du mouvement associatif sourd marque une défaite du combat en faveur du

Noétomalalien, et cette défaite ne s’est pas concentrée en France, mais également dans les autres

pays, y compris aux États-Unis où Alexander Graham Bell prend une influence considérable, au point que la quasi-majorité des écoles américaines pour sourds impose une éducation orale.

Néanmoins, le sport sourd représente un canal où les rencontres permettent de préserver l’usage de la langue des signes et sa transmission au fil des générations. Cette nouvelle voie associative marque une nouvelle page de l’histoire associative Sourde où le sport devient rapidement la principale activité associative Sourde du XXe siècle, remplaçant les associations militantes en