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La forêt française métropolitaine couvre 27% du territoire (14,8 millions d’hectares). Cette surface atteint 33,5% du territoire lorsqu’on l’étend aux surfaces arborées (bosquets, haies et arbres épars, landes, maquis, garrigues).

L’augmentation des surfaces boisées, initiée il y a deux siècles, se poursuit en moyenne au rythme de 0,3% par an. La Fonds forestier national a encouragé la plantation et la gestion de la forêt. La France est le troisième pays forestier de l’Union européenne, après la Suède et la Finlande.

L’Etat et les communes gèrent 4,4 millions d’hectares, et les propriétaires privés, plus de 10 millions d’hectares. Les trois quarts de la surface de la forêt privée sont constitués de propriétés de plus de 4 ha d’un seul tenant.

La déprise agricole, conséquence de la réforme de la PAC, devrait à court terme conduire à augmenter les surfaces boisées pour les soustraire de façon durable des surfaces agricoles, tout en contribuant à améliorer les ressources en bois et à préserver l’environnement. La forêt paysanne peut constituer une composante significative de la pluriactivité des agriculteurs.

La forêt française est une forêt cultivée de longue date mais qui a su conserver sa grande diversité spécifique (79 espèces feuillues, 50 espèces résineuses). Les feuillus y sont majoritaires, avec par ordre d’importance, les chênes (37%), le hêtre (9,2%) et le châtaignier (3,8%). Les pins (19%) sont en surface les plus importants des résineux, suivis par l’épicéa (5,5%), le sapin pectiné (4%) et le douglas (1,9%).

Les forêts des plaines et des collines sont prédominantes (61,7%) sur les forêts de montagne (29,6%) et sur les forêts méditerranéennes (8,7%). La futaie est dominante, alors que les taillis, jadis très répandus pour le bois de feu, ont vu leur importance décroître.

La régénération naturelle, garante du maintien de la diversité génétique, affecte toujours un tiers des surfaces annuelles mises en régénération (mais près des deux tiers si on se limite aux futaies). 92,7% des surfaces forestières font l’objet d’un document d’aménagement ou d’orientations régionales agréées.

La récolte annuelle de bois (en progression de 15% sur les 10 dernières années) représente 52 millions de m3 soit 3,9 m3/ha/an alors que la production courante nette est de 5,4 m3/ha/an (en progression de 23% sur les 10 dernières années). Cette augmentation spectaculaire de productivité s’explique par l’importance des boisements et reboisements récents et la rapidité de croissance qui caractérise les peuplements jeunes. Le taux de prélèvement représente 71,6% de l’accroissement.

La valeur des bois abattus et récoltés est évaluée annuellement à 12,5 milliards de francs en incluant l’autoconsommation. La filière forêt-bois-papier représente aujourd’hui 348 000 emplois (soit 1,5% de la population active occupée totale) auxquels il faut ajouter le travail des propriétaires forestiers sylviculteurs, estimé à 53 000 équivalents temps plein.

La forêt et les industries du bois et du papier représentent aujourd’hui un chiffre d’affaire de l’ordre de 230 milliards de francs. En prenant en compte le bois dans la construction et le commerce des bois (gros et détail), ce chiffre d’affaires avoisine les 430 milliards de francs.

Les efforts menés avec persévérance et de façon conjointe par les propriétaires forestiers sylviculteurs et les pouvoirs publics ont permis à la France d’être désormais le 10e producteur mondial de bois et le 5e exportateur de bois brut (6,3 millions de m3), derrière les Etats-Unis, la Russie, la Malaisie et l’Australie.

La part française dans le marché international est de 5%. Depuis 1972, la France est exportatrice nette en volume de produits d’exportation forestière, et depuis 1985 en valeur. La France est le premier exportateur européen de grumes de feuillus tempérés. Depuis peu, la France est également exportatrice nette de bois de trituration.

La production française de sciages se situe entre 9 et 10 millions de m3, mais le solde commercial est négatif malgré une légère tendance à l’augmentation de nos exportations et à la diminution de nos importations. L’essentiel du déficit de la balance commerciale de la filière-bois tient au secteur de l’ameublement et à celui des pâtes et papiers.

La France, qui a approuvé la Déclaration de principes forestiers de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (Rio de Janeiro, 1992), a également signé les résolutions de la seconde Conférence ministérielle pour la protection des forêts en Europe (Helsinki, juin 1993), qui définissent les principes d’une gestion durable et d’une conservation de la diversité biologique des forêts européennes.

Le ministre de l’Agriculture et le la pêche (chargé des forêts) a arrêté un Plan national mettant en œuvre les principes forestiers définis au niveau international. Ce plan insiste sur les aspects contribuant à créer un contexte favorable à une gestion durable des forêts.

La production de bois n’est pas la seule fonction de la forêt. La chasse et plus encore la randonnée forestière font l’objet d’un soin attentif de la part de l’Etat qui veille à favoriser l’accès d’un public de plus en plus intéressé, tout en protégeant la régénération, les jeunes plantations et la faune des écosystèmes fragiles. La forêt joue aussi un rôle important dans la lutte contre différents risques naturels (landes d’Aquitaine, reboisement des pentes, lutte contre l’érosion, glissements de terrain, avalanches...).

La France est la seule nation européenne à gérer des forêts tropicales et équatoriales dans ses départements d’outre-mer (DOM) et dans les territoires d’outre-mer (TOM). Les organismes de recherche (CIRAD, ORSTOM, CNRS, INRA) conduisent des programmes de recherche portant notamment sur la dynamique des systèmes forestiers naturels et anthropisés, sur les cycles biogéochimiques des sols forestiers, sur la connaissance et l’utilisation de la diversité biologique tropicale, sur la sylviculture et la régénération naturelle de la forêt, l’agroforesterie et la conservation des sols et des eaux, sur les techniques d’aménagement forestier des forêts naturelles ou subnaturelles, et sur le développement de plantations adaptées aux besoins des populations locales afin de diminuer la pression sur les forêts naturelles. L’Office national des forêts gère dans les DOM une bonne partie des massifs forestiers.

ANNEXE 4

Productions des départements et territoires