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Ceux qui nous font honneur » : une rubrique fuyante

III. L’effet de polyphonie

III.I. Ceux qui nous font honneur » : une rubrique fuyante

Madeleine va participer à un jeu de chassé-croisé avec Luc Aubry dans la rubrique « Ceux qui nous font honneur ». Elle revient à huit reprises dans notre corpus et les six premiers cas sont réunis en blocs de trois numéros consécutifs. La première période s’étend d’octobre à décembre 1921 et la deuxième d’avril à juin 1922. Le titre de l’article est tout en majuscules pour la première série, alors que la deuxième n’utilise pas ce procédé, qui avait l’avantage d’attirer l'attention du lecteur. Sa formule diffère pour les deux derniers articles alors que le titre surplombe une brève des « Notes et échos » de Luc Aubry du numéro de juillet 1923 et qu'il devient « Ceux qui nous discréditent » pour l'éditorial d'août 1923.

Madeleine est la signataire des articles de novembre et décembre 1921 ainsi que d’août 1923, alors que les autres sont accompagnés de la signature de

Luc Aubry. Cela participe à l’effet de polyphonie étant donné que deux de ses signatures apparaissent dans un même espace éditorial et sous un même titre. Ce traitement crée une filiation entre les articles, même s’ils ne se répondent pas ; ici, les signatures sont réunies par un même titre.

La journaliste rend hommage à des Canadiens et Canadiennes qui méritent, selon elle, les éloges de leurs compatriotes. Chacun leur tour, Madeleine et Luc Aubry vont faire la promotion des idéaux patriotiques que la directrice évoquait dès son premier éditorial. La signature de ces articles par deux entités différentes va en rehausser le statut en désingularisant les auteurs d’une telle pratique : le fait qu’un homme cautionne les mêmes idées qu’une femme leur octroie aussi une charge symbolique plus forte.

Les six premiers articles sont accompagnés d’au moins un portrait et décrivent la carrière de personnalités publiques en mettant l’accent sur leur apport à la culture canadienne. Dans le premier article, Aubry présente Louis de Gonzague Belley, Rodolphe Monty et Louis-Philippe Normand. Les textes ne tenaient pas de propos choquants, mais ils présentent les portraits des femmes des hommes retenus, sauf pour Belley qui n’a jamais été marié. Faisant ainsi, Madeleine leur donne un visage et semble répondre à l’adage qui dit que « derrière chaque grand homme, il y a une femme ». Turcotte a aussi remarqué cette tendance : « sa rubrique en hommage à des hommes politiques, ‘‘Ceux qui nous font honneur”, ne manque pas de souligner les mérites de leurs épouses129. »

Les commentaires sur la femme de Monty sont brefs, mais élogieux : « M. Monty a épousé en 1899, Mademoiselle Eugénie, fille du Docteur Dorval, de Saint- Césaire, bien connue dans les meilleurs cercles sociaux de la métropole, où elle est estimée et aimée130. » Ces quelques lignes écrites sur Madame Rodolphe Monty semblent justifier la présence de son image, alors que rien n’est dit de Graziella Beaulieu, la femme de Normand. Cela n’empêche pas son visage d’être voisin de celui de son illustre mari. Leurs portraits dans La Revue moderne les                                                                                                                

129 Hélène Turcotte, « Génétique littéraire québécoise », op. cit., f. 80.

130 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Ceux qui nous font honneur », dans La Revue

transpose dans la sphère publique en les sortant de l’ombre, qui plus est sous l’élogieux titre « Ceux qui nous honorent ». De plus, c’est une signature masculine qui vient orner le texte, et non pas une de ces féministes honnies, les femmes gagnent donc en légitimité au travers du prestige de l’homme qui parle d’elle.

La deuxième occurrence de cette rubrique porte sur Lomer Gouin, André Fauteux et revient sur Monty. Toutefois, comme nous l’avons mentionné plus tôt, c’est au tour de Madeleine de signer le texte. Ce sont donc deux signatures différentes de Madeleine qui se répondent d’un numéro à l’autre. Cette fois-ci, la directrice fait l’éloge de certaines décisions prises par Monty qui concernent ses politiques familiales. Elle se mêle encore une fois de politique, mais c’est surtout le fait qu’elle revienne sur ce qu’avait écrit Aubry la semaine précédente que nous trouvons digne d’intérêt. L’article se termine par un portrait de Madame Monty, au milieu de ses neuf enfants, occupant les trois quarts de la page. Madeleine en dit que :

[c]e groupe charmant de Madame Monty et ses enfants prouvera que, dans toutes ses classes, la race canadienne-française compte des familles qui sont sa fierté et son amour. Ces familles élevées dans le plus grand soin, instruites, bien dirigées formeront l’élite de demain, une élite sur laquelle nous pourrons compter parce qu’elle sera dirigée dans les meilleurs principes et vers les idéaux les plus nobles et les plus élevés. Plus il y aura de pères de nombreuses familles à la tête des affaires du pays, mieux nos intérêts, dans le présent et l’avenir, seront sauvegardés131.

Madame Monty est en conséquence dans deux éditions successives, ce qui lui donne un rayonnement appréciable. L’accent est mis sur son rôle de mère de famille et l’auteure de l’article admet bravement que les mères jouent un rôle primordial dans la destinée de leur nation. Elle avance aussi l’idée très moderne que la qualité de père de famille responsable est une plus-value pour les hommes qui tiennent les rênes d’une nation.

                                                                                                               

131 Madeleine, « Ceux qui nous font honneur », dans La Revue moderne, novembre 1921, n° 25,

Alors que les deux premières éditions de la rubrique étaient placées dans la première partie de La Revue moderne, la troisième, celle de décembre 1921, est dans le Fémina et son titre a été modifié pour devenir « Celles qui nous font honneur ». Placé en page cinquante-six, le texte est très loin des bonnes pages du magazine, les premières, et il est précédé d'un article qui porte sur « les Patrons de La Revue moderne » et est suivi d’une page sur la pâte feuilletée. De cette manière, le texte de Madeleine gagnait en liberté et en subtilité, camouflé entre deux textes inscrits dans la plus pure tradition des écrits féminins.

Madeleine fait l’apologie de quatre femmes et leurs portraits agrémentent l’article. Elle présente ses « félicitations aux deux Canadiennes qui ont présidé la Journée du ‘‘Coquelicot de France’’ à Montréal132 », Madame Lady Williams-Taylor et Madame Rosaire Thibaudau. Cette mention se situe dans la moitié du haut de la page, tout comme leur portrait. Le bas de la page est nettement plus intéressant puisque Madeleine y discourt sur le vote féminin aux élections fédérales, ce que ne laisse pas présager la première partie qui parle de charité, un domaine traditionnel.

Nous tenons à rappeler que dans le numéro six, elle ne rédige qu’une petite colonne en deuxième texte en lieu de l’éditorial, et que cela survient après qu’elle ait discuté avec véhémence du ridicule de la situation du droit de vote féminin au Québec dans le cadre de sa chronique du Fémina du numéro précédent. Elle se devait donc, semble-t-il, de faire usage d’artifices pour discuter sur la place publique du vote des femmes.

C’est ce qu’elle fait lorsqu’elle dresse le portrait de Mesdames Béique et Labelle alors que des élections fédérales ont lieu en décembre 1921 :

Nous pouvons augurer le mieux possible du vote féminin quand nous savons que les forces électorales sont dirigées par les femmes intelligentes et loyales que sont Madame F. L. Béique et Madame La Générale Labelle. Méres [sic] de familles nombreuses, il a fallu les nécessités rigoureuses des temps que nous vivons, et la certitude de grands devoirs à remplir pour les décider à prendre les initiatives qu’elles mettent au service de leur parti politique. Madame F. L.

                                                                                                               

132 Madeleine, « Celles qui nous font honneur », dans La Revue moderne (décembre 1921), n° 26,

Béique est bien connue dans tous les cercles sociaux et charitables où son activité s’est toujours hautement manifestée. Respectée et admirée, elle jouit d’un prestige considérable, et sa parole fait autorité. On la sait d’une loyauté absolue, d’un patriotisme profond et d’une bonté parfaite. Nous pourrions appliquer à la Générale Labelle les mêmes éloges. [...] Madame Béique dirige le parti libéral-féminin et Madame Labelle, le libéral-national. Sous la direction de ces deux personnalités féminines, les femmes iront au poll [sic] avec la conviction de remplir un devoir tout simplement, et elles accompliront ce geste avec dignité et loyauté133.

Madeleine, par cet hommage, se permet de discuter de la nécessité pour les femmes d’aller voter. Elle le fait bien sûr de manière détournée en parlant du devoir d’aller voter. Elle avance aussi que Béique et Labelle ne font ce qu’elles font qu’à cause des rigueurs de l’époque et de l’appel du devoir, deux facteurs qui ne dépendent pas d’elles-mêmes. La journaliste met de l'avant la modestie de ces femmes pour légitimer leur entreprise. Ces procédés et ce type de discours font échos à la controversée chronique du numéro de mars 1920.

Nous croyons que le fait de placer l’article dans les pages féminines joint à la récupération d’un titre qui avait déjà surplombé deux textes, crée une sorte d’écran de fumée. Les deux premières occurrences de ce titre étaient jointes à des hommages convenus. Il est par contre intéressant de noter qu’il y a un déplacement progressif du genre des signatures et des personnes honorées. On passe d’un homme qui signe et discourt sur l’honneur d’autres hommes, à une femme qui discute de la carrière de politiciens, pour finir avec une femme qui fait l’apologie de ses consœurs. Le déplacement sert la cause féminine que défend Madeleine en créant une filiation, par la récupération du titre, entre les grands hommes politiques et les femmes impliquées politiquement. Enfin, même si le vote féminin était accepté aux élections fédérales depuis 1917, il semble que Madeleine ait dû prendre des précautions pour parler des élections provinciales, en particulier à cause du traitement qui était réservé aux suffragettes dans la presse.

Pour ce qui est du deuxième bloc de la rubrique « Ceux qui nous font honneur », Luc Aubry continue à y plébisciter des hommes politiques. Nous voyons                                                                                                                

donc encore une femme qui traite de politique sous un pseudonyme masculin. Dans le numéro qui marque le retour de cette rubrique, Madeleine parle du couple que forme Raoul Dandurand et Joséphine Marchand. L’article commence par faire l’éloge du sénateur et Madeleine en profite pour promouvoir l’amour des Canadiens français pour la France, un sentiment qu'elle expose sans cesse dans ses éditoriaux, dont celui du numéro dont nous discutons. Elle y écrit justement que « [l]a France qui nous avait tout donné ne nous reprit rien. Et nous apprîmes à rester fidèles en gardant la foi, la langue et les droits qu’elle nous avait légués. C’est dans ses livres que nous étudiâmes, ce sont ses prêtres qui nous dirigèrent, ce sont ses œuvres qui nous protégèrent, et de loin dans notre isolement, nous avons senti, sans cesse, son âme penchée vers nous134. » Madeleine est ainsi très élogieuse lorsqu'elle soutient que le peuple canadien-français doit pratiquement tout à la France. La France apparaît comme l’ange-gardien de ce peuple établi en Amérique du Nord.

Ses propos font échos à ce qu’Aubry dit du sénateur, dans « Ceux qui nous font honneur » :

[n]ul n’est plus attaché à sa patrie et à sa race que M. Dandurand, et son dévouement aux choses de France traduit assez le souci qu’il a de voir croître en terre canadienne, les grandes traditions mieux servies par un contact plus constant avec la mère-patrie [sic]. Dans toute sa carrière, cette préoccupation ressort de façon éclatante. Il comprend, il aime, et il admire la France, et tous ses gestes tendent à resserrer les liens sentimentaux et intellectuels qui doivent nous attacher impérissablement à cette patrie d’où sont venus nos aïeux135.

Le discours est en conséquence à peu près le même que dans l’éditorial et Aubry rappelle que Dandurand a toujours travaillé à tenir éveillés les liens entre les deux peuples. La répétition de ce discours est efficace pour promouvoir de tels idéaux puisque les deux textes ne sont séparés que par un article d’une page et trois                                                                                                                

134 Madeleine, « Un beau geste », dans La Revue moderne, avril 1922, n° 30, p. 9.

135 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Ceux qui nous font honneur », dans La Revue

quarts. Leur proximité fait qu’à l’intérieur de cinq pages, deux auteurs discourent sur la France en termes élogieux. En outre, le texte qui les sépare, « Une mise au point de l’Action Française de Paris », concerne une critique faite par les directeurs de ce journal sur un article signé par de Roquebrune dans un numéro précédent. La lettre est adressée à « Monsieur le Directeur de La Revue moderne136 » à plusieurs reprises, ce qui porte à croire que c’est la directrice qui la présente dans le chapeau de l’article, même s’il n’y a pas de signature à la fin de celui-ci. Néanmoins, cette absence pourrait aussi suggérer que c’est l’éditrice qui a placé ce texte, étant celle qui agençait les textes. Enfin, l’utilisation du masculin par l’Action Française pour désigner la personne qui dirige La Revue moderne nous semble surprenante étant donné qu’il est écrit dans chaque numéro, au-dessus de la table des matières, que la directrice est Madame Huguenin (Madeleine). Ou bien cela vient d’une incompréhension, ou bien d’un mépris quant au sexe de la directrice.

Cependant, nous tenons à signaler que les cinq premières pages du numéro dont il est question sont organisées par Madeleine, qu’elles présentent deux signatures différentes et la reproduction d’une lettre. Les trois articles qui occupent ces pages ont en commun de revenir sur les liens entre la France et le Canada français. Cette répétition participe à l’effet de polyphonie que tisse adroitement Madeleine.

La cinquième occurrence de la rubrique « Ceux qui nous font honneur » ne présente rien de particulièrement subversif. Le parcours politique d’Ernest Lapointe, alors ministre de la Marine, est présenté et son portrait orne le quart de la page, tout comme celui de sa femme. Encore une fois, il est étonnant que le portrait de l’épouse du politicien soit visible alors que seulement quelques lignes la concernent. L’article se termine sur ces mots : « M. Lapointe a épousé Mademoiselle Emma Pratte, dont il a deux charmants enfants : Odette et Hugues. Madame Lapointe, très-instruite [sic] et très-raffinée [sic], saura tenir et fort                                                                                                                

136 Les Directeurs de l’Action Française de Paris, [s.t.], dans La Revue moderne, avril 1922, n° 30,

brillamment le rôle que lui décerne la haute situation politique de son mari137. » Le peu de texte qui concerne Madame Lapointe ne justifie pas la présence d’une si grande photo d’elle. Cela indique, tout comme nous l’avons montré plus tôt, que Madeleine, sous le pseudonyme Luc Aubry, profite de cette rubrique pour mettre de l’avant les épouses des hommes politiques.

La sixième livraison de « Ceux qui nous font honneur » semble prendre la place de l’éditorial du numéro de juin 1922, parce qu’elle le devance dans la disposition des textes. En fait, il s'agit du deuxième texte de la revue puisque « Dans les Laurentides » le précède. Même si cette page ressemble à s’y méprendre à une simple publicité du Canadien Pacifique, tout comme il y en a dans chaque numéro de La Revue moderne, la table des matières indique qu'elle s’y trouve bel et bien comme texte. Son contenu n’est toutefois pas celui d’un éditorial.

Dans « Ceux qui nous font honneur », Aubry parle du maire de Montréal, Médéric Martin, et fait une courte biographie commentée de sa vie politique. Aubry y est fort élogieux et complaisant. Comme d’habitude, l’épouse de l’homme présenté est mentionnée : « M. Martin épousa en 1893, Clarinda, fille de F. X. Larochelle, femme charmante et bonne qui vit à son foyer la vie sérieuse sans rechercher les mondanités et les futilités. Ce couple dont l’union est hautement citée n’a pas d’enfant, et nous le déplorons138. » En nommant ainsi la femme de l’homme politique, Aubry la fait sortir de la sphère privée, bien que le portrait qui y est tracé de Madame Martin reste conservateur, puisqu'il évoque les qualités de modestie généralement associées aux femmes. Ce discours n’est pas conforme à celui que tient généralement Aubry, comme nous l’avons déjà présenté, et nous imputons cette différence à l'emplacement de l’article.

Le troisième texte de la revue est signé par Madeleine et rédigé dans le même style que les éditoriaux qu’elle a l’habitude de placer en tête de sa Revue                                                                                                                

137 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Ceux qui nous font honneur », dans La Revue

moderne, mai 1922, n° 31, p. 15.

138 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Ceux qui nous font honneur », dans La Revue

moderne. « Fierté » traite du discours qu’a tenu le premier ministre Taschereau à Toronto et qui a choqué le parterre par sa harangue sur la rivalité entre l’Ontario et le Québec ainsi que sur la difficile question de l’unité canadienne. Madeleine s’avance en conséquence deux fois sur la politique dans deux articles disposés sur deux pages qui se côtoient sous deux noms de plume. Il était fort probablement plus prudent de le faire sous deux entités, les critiques les plus conservateurs ne souhaitant pas qu’une femme se mêle autant de politique. La place de la rubrique « Ceux qui nous font honneur » donne aussi l’impression que ce n’est pas Madeleine qui signe l’éditorial de la revue, même si « Fierté » en a les éléments. Ce procédé lui donne au final plus de liberté puisque son éditorial n’a pas la même vitrine qu’à l’habitude étant donné qu’il n’est pas le premier texte auquel s’attarderait le lectorat. Il reste que ses deux textes se côtoient en page huit et neuf et que, de cette manière, l’écriture de Madeleine paraît sur une double page sans que le lecteur en ait conscience.

Le titre revient ensuite dans les « Notes et échos » de Luc Aubry de juillet 1923 lorsqu’il est question d’un lecteur qui fait l’éloge de personnalités canadiennes-françaises populaires en France. La rubrique est mouvante, comme on peut le constater, et occupe plusieurs lieux de la revue.

Dans notre corpus, la dernière occurrence est le titre de l’éditorial du numéro d’août 1923. « Ceux qui nous discréditent » chapeaute l’article de Madeleine dans lequel elle reproduit la « Lettre du Canada : L’avenir de la race française » signée par « R. V. » et parue le 16 juin 1923 dans Le Progrès médical. Elle ne ménage pas cet auteur qui est la source du déshonneur. De plus, c’est l’éditorial qui est nommé ainsi et non pas un simple article, ce qui ajoute au poids symbolique du titre. Le rapport aux autres articles n’est en conséquence pas le même. La réutilisation du titre crée une filiation avec les parutions précédentes et l’écho renforce le point de vue de l’auteure. En effet, la modification donne une franche consonance négative qui est fort efficace, car ainsi formulée, la critique paraît encore plus puissante si l’on se souvient du ton élogieux qui marquait chacune des apparitions de cette rubrique. La distance de ton sert bien le contenu

du texte puisque la comparaison fait rapidement ressortir tout l’antagonisme de