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Les entités poursuivent les combats

III. L’effet de polyphonie

III.IV. Les entités poursuivent les combats

Dans le même numéro, la femme de lettres continue de faire sa propre promotion, indirectement, par la rubrique de Luc Aubry. Dans le commentaire qui ouvre les « Notes et échos » et qui porte sur Benjamin Sulte, Aubry rappelle à quel point la directrice de la revue a été la plus pertinente des personnalités qui ont pourfendu l’historien en raison de la pauvreté littéraire de son écriture. Il rappelle que « nul ne se montra plus véhément et plus passionné que notre directrice, alors

                                                                                                                151 Ibid., p. 5.

rédactrice à La Patrie de Montréal153. » L’hommage est appréciable et Aubry place Madeleine avantageusement parmi les critiques de Sulte, surtout pour la vivacité avec laquelle elle l’a condamné. Madeleine et Luc Aubry traitent ainsi du génie de la directrice dans le même numéro.

Aubry fait aussi de la publicité pour Madeleine alors qu’il commente la kermesse organisée pour l’hôpital Notre-Dame. Il évoque la présidente de l’œuvre, « activement secondée dans son heureuse initiative par ses vice-présidentes : Mesdames Bienvenu et Huguenin (Madeleine)154 ». Comme nous l’avons expliqué précédemment, la présence de Madeleine dans la sphère publique par le truchement de la presse était doublée de sa participation à des œuvres caritatives. L’exemple est encore plus probant quand les deux présences sont jointes et, en plus, exhibées par une supposée tierce personne, dans le cas présent Luc Aubry. Il faut aussi voir que le pseudonyme principal de la femme de lettres est mis entre parenthèses pour préciser qui est Huguenin, ce qui relance l’idée du pseudonyme comme étant une marque de commerce, autant pour Madeleine que pour les autres femmes journalistes. Le lien aurait dû être facilement fait par le lectorat, mais elle tenait à préciser de qui il était question. Cette fois-ci, Luc Aubry évoque la directrice par son principal nom de plume. Joint au fait que Madeleine et Aubry commentent les actions de la directrice, Anne-Marie Gleason-Huguenin tisse sa toile de bien des manières et sous diverses signatures.

Un autre cas où l’effet de polyphonie est bien senti concerne le droit de vote des femmes au Québec. C’est un thème cher à Madeleine et elle en discute souvent en présentant des opinions tranchées. C’est le cas des « Échos » de la parution du mois d’avril 1921 alors qu’elle discute de la situation dans des termes qui ne laissent aucun doute sur son opinion. Avec Luc Aubry, Madeleine s’est ménagé un espace discursif où elle propose des points de vue que son nom de plume principal ne pourrait présenter avec autant d’aplomb. De cette manière, Madeleine continue de voir à l’amélioration des conditions des femmes dans la                                                                                                                

153 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Notes et échos », dans La Revue moderne, n° 47,

septembre 1923, p. 52.

sphère privée par des articles qui prônent l’éducation dans les pages féminines. Luc Aubry se charge de tenir le discours plus controversé dans la première partie de La Revue moderne.

Dans cet ordre d’idées, la septième nouvelle des « Échos » d’Aubry est claire sur l’opinion de la directrice de la revue quant au vote des femmes :

Le prochain congrès de la Fédération Nationale Saint-Jean-Baptiste devrait poser comme premier principe que le vote des femmes soit reconnu dans la Province de Québec comme il l’est dans tous les pays civilisés. Il est humiliant pour la femme du Québec de se voir dédaigneusement refuser un droit dont jouit absolument la femme canadienne dans tout le Dominion. Nos législateurs s’imaginent-ils par hasard pouvoir bien longtemps maintenir une législation aussi blessante qu’injuste envers la femme de notre Province ? Ils auraient grand tort d’y compter. Car la femme de chez nous, même si vous la privez du droit de vote, jouit d’une influence quasi-souveraine, et s’il lui plaisait de renvoyer à leurs champs et à leurs moutons, tous ces législateurs à courte vue, le balayage serait rapide et radical155.

Le vocabulaire utilisé par Madeleine témoigne d’un haut mépris quant à la décision des législateurs québécois qui ont attendu 1940, quelque vingt-deux années après le Canada, pour donner le droit de vote au beau sexe. L’expression « pays civilisés » traite ironiquement des gens formant la classe dirigeante, alors qu’elle parle d’humiliation pour les femmes, d’autant plus que le geste est commis avec condescendance. Le renversement de situation est aussi probant quand elle écrit que si elles le voulaient, les femmes pourraient tout bouleverser grâce à l’influence qu’elles ont sur le peuple canadien-français. L'utilisation du verbe « balayer », associé aux tâches ménagères qui incombaient traditionnellement aux femmes, s'avère un levier particulièrement efficace pour parler de révolte. La journaliste a l’occasion de proposer de tels points de vue puisqu’ils sont signés Luc Aubry et aussi parce que « Les Échos » sont installés dans les pages dites sérieuses de la revue.

                                                                                                               

155 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Les Échos », dans La Revue moderne, n° 18, avril

L’effet de polyphonie est créé par la chronique liminaire des pages féminines, dans laquelle Madeleine discourt sur le prochain congrès féminin de la Fédération Nationale Saint-Jean-Baptiste. Elle évite le sujet du vote des femmes, mais commente l’importance de cette organisation « qui réunira dans un même esprit d’union, les femmes de toutes les classes de notre société pour arriver à la solution des questions qui intéressent le plus vivement la vie féminine156. » Elle mentionne, entre autres, l’éducation des femmes dans le but de mieux servir, l’importance d’avoir une âme charitable et le bien-être de la famille et des enfants.

Elle reste, par de telles thématiques, dans le créneau qui est le sien. Elle présente les intérêts féminins qui concerne leur vie traditionnelle ; quand elle évoque leur entrée dans la vie publique, ce n’est que pour parler de l’aide que les femmes apportent aux œuvres caritatives.

Alors que Luc Aubry clamait haut et fort que les femmes de la fondation devaient réclamer le droit de vote avec véhémence, Madeleine parle d’écouter les « travaux qu’animera le clair souci de perfectionner notre état social, familial, et même religieux, par une meilleure compréhension de nos devoirs d’abord, de nos souffrances, et de nos besoins ensuite157. » Le niveau de revendication est ici totalement évacué, d'autant plus que la compréhension des besoins vient à la suite de celle des devoirs et des souffrances. Cela fige la femme dans son rôle traditionnel d’être qui doit s’oublier pour les causes sociales et les responsabilités familiales.

Madeleine parle aussi de manière passive du milieu du travail que « la femme ne peut plus ignorer, et que la lutte pour la vie la contraint à suivre, et de près, dans toutes ses manifestations158. » La femme que Madeleine évoque est forcée de sortir du foyer familial pour travailler, ce qui est loin des récriminations qui portent sur le droit de vote féminin et qui exigent une part active dans la sphère publique. Les propos qu’elle tient dans cette chronique ne font rien pour aider la cause qu’Aubry défend :

                                                                                                               

156 Madeleine, « L’Entre-nous », dans La Revue moderne, n° 18, avril 1921, p. 57. 157 Id.

Nous voudrions comprendre davantage, vivre mieux... Écoutons encore ceux et celles qui ont puisé aux sources les plus profondes et que leur expérience nous soit profitable... Devant les duretés matérielles, nous reculons effrayées, et, pourtant, il faut braver la lutte. Rien ne nous a préparées souvent à cet effort qui dépasse notre courage... apprenons à devenir fortes, à dompter notre crainte aux leçons de celles qui ont passé par la fournaise, et ont triomphé du monstre159...

Les locutions « effrayées », « braver la lutte », « dépasse notre courage », « apprenons à devenir fortes » et « dompter notre crainte » témoignent contre l’obtention de nouveaux droits des femmes et les renvoient dans une position d’infériorité où l’homme devrait les protéger des aléas de la sphère publique. La « fournaise » évoque l’enfer et le monstre pourrait être le carcan imposé par les hommes et dont certaines femmes, plus courageuses que les autres, ont réussi à se débarrasser.

Tout n’est pas conservateur dans cet « Entre-nous » grâce à la pensée féminine de George Sand qui termine la page. L’auteure française était toujours mise à l’index à cette époque, la citer était un geste transgressif. La citation porte sans équivoque sur les hommes alors que Sand dit qu’ « [e]n général, et les femmes le savent bien, un homme qui parle d’amour avec esprit est médiocrement amoureux160. » Cette ligne remet en perspective les propos de l'article de Madeleine en critiquant le rêve que l’on vend aux femmes et qui les emprisonnait dans la vie ménagère.

Ce que nous retenons néanmoins de cela, c’est l’avantage pour Madeleine d’user des « Échos » de Luc Aubry : la possibilité de dire ce qu’elle pense sans restrictions de la question du vote féminin dans la Belle Province. Dans les deux textes d’avril 1921 retenus, portant tous deux sur le même thème, la journaliste n’écrit pas du tout de la même manière. Aubry est direct et discute sans compromis alors que Madeleine évite le sujet et se concentre sur des                                                                                                                

159 Id. 160 Id.

préoccupations plus traditionnelles et laisse Aubry prendre le relais. La journaliste a, en conséquence, le loisir de publier plus d’un point de vue dans une même revue. Cette forme de polyphonie aide les causes qu’elle embrasse en attaquant les sujets de plusieurs angles.

En outre, Aubry va revenir sur le Congrès de la Fédération Saint-Jean- Baptiste, occasion pour Madeleine de commenter cet événement de biais, sans que le lectorat ne soit au courant de cette stratégie : « Le congrès fut fort intéressant, et dénota du désir qu’ont les femmes de s’affirmer par une union, basée sur les plus fortes qualités féminines. [...] Les femmes doivent donner le bon exemple aux hommes, et ne pas abuser des phrases inutiles et des mots superflus. Il faut qu’elles instruisent sans fatiguer ni ennuyer161. » Il est particulier qu’un homme traite ainsi des activités de cette fédération à vocation féministe. Madeleine, sous son pseudonyme masculin, renverse la situation et met la femme en position de force en avançant que c’est à elle de montrer l’exemple aux hommes lorsqu’il est question de discours. Traditionnellement, la parole publique était réservée aux hommes ; Madeleine se fait alors plaisir, sous la plume d’Aubry.

« Les Échos » servent aussi à préserver le masque d’Aubry en parlant de Madeleine comme étant une personne distincte. Dans le quarantième-deuxième numéro (avril 1923), « Une étrange distraction » évoque un problème de retranscription et laisse croire que la directrice avait interpelé Aubry afin qu’il se charge de présenter son point de vue :

C’est ainsi que notre directrice me prie d’intituler le petit paragraphe où je dois relever l’erreur relative à ‘‘Jean le Précurseur’’ attribué à Dominique Ducharme, dans notre numéro de mars, page 7, alors que tout le monde sait, notre Directrice, la première, que ce fameux oratorio si brillamment interprété par l’Association des Chanteurs de Montréal, sous la direction de M. Jean Goulet, est l’ œuvre de Guillaume Couture. Rendons à César etc. Les distractions ne s’expliquent pas, ou si peu. Madame Madeleine, l’auteur[sic.] de l’entrefilet incriminé, dit simplement : ‘‘Je n’ai connu ni M. Couture ni M. Ducharme, et il

                                                                                                               

161 Luc Aubry (pseudonyme de Madeleine), « Les Échos », dans La Revue moderne, n° 19, mai

m’arrive constamment de les confondre. Ne me demandez pas d’expliquer cela... Dont acte.

Nous observons ici qu’Aubry parle de Madeleine et de La Directrice comme étant la même personne alors que très souvent, comme nous en avons déjà discuté, elles sont déployées comme deux entités différentes. Autant La Directrice l’a « interpelé », autant Aubry en commente les connaissances. La stratégie est convaincante, plus encore si l'on s'attarde au fait qu'Aubry cite La Directrice en recourant aux marques d'usage, notamment aux guillemets. Il est à noter que les guillemets qui devraient en principe fermer la citation sont absents, ce qui est probablement une erreur de typographie. Nous croyons que le « donc acte » viendrait d’Aubry puisque c’est la « formule finale d’un acte162 » qui indique que la demande de Madeleine est ainsi complétée. Les deux acteurs ici sont la même personne, ce qui peut générer de la confusion et aider à l’effet de polyphonie en brouillant l’identité de Luc Aubry. Enfin, les trois noms de plume principaux de Madeleine se retrouvent dans ce court article et se côtoient : la toile de la directrice est ainsi complète.

*

Dans ce dernier chapitre, nous avons voulu démontrer la puissance de l’effet de polyphonie créé par Madeleine grâce à ses multiples noms de plume. Le chapeau de directrice lui permettait déjà de disséminer ces textes dans les différents lieux de la revue ; ses pseudonymes se partageaient des rubriques, dont le « Ceux qui nous font honneur ». Les traitements distincts qu’elle en fait ouvrent la porte à des propos dissidents qu’elle ne se permettrait pas nécessairement sous sa marque de commerce. Son usage des entrefilets lui ménage des espaces discursifs supplémentaires, où elle poursuit les discussions amorcées par ses                                                                                                                

162 Alain Rey, Le Nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue

autres noms de plume. Elle travaille fortement à multiplier les éclairages et les points de vue afin que chaque signature paraisse bel et bien renvoyer à des personnes distinctes ; cette stratégie polyphonique lui donne l’opportunité de louanger son propre travail et de renforcer ses idées. Somme toute, la création de Luc Aubry lui a donné l’occasion d’exprimer des avis plus directs ; à la fin de la période que nous avons étudiée, Madeleine semble adoucir son propos et ses textes les plus subversifs datent des premiers mois de La Revue moderne.

Conclusion

  Dans ce mémoire, nous avons étudié la nature polyphonique des écrits journalistiques de Madeleine et nous avons montré en quoi ce procédé libère sa parole et participe activement à sa poétique. Son rôle de directrice lui permettait d’établir la ligne éditoriale de La Revue moderne et ses multiples entités renforçaient les thèses qu’elle soutenait en les répétant.

Nous avons établi comment se construit l’effet de polyphonie propre à Madeleine en tant que stratégie discursive visant à la protéger de la critique conservatrice. En effet, le contexte particulier des lettres canadiennes-françaises de son époque laissait très peu de place aux entreprises innovatrices et le rôle de la femme, tel que l’envisageait notre journaliste, était encore un rêve mal vu. Des stratégies de contournement étaient donc nécessaires.

Madeleine a bénéficié de son statut de directrice pour insérer ses textes dans plusieurs lieux de la revue et investir différents genres : éditorial, entrefilet, chronique féminine, portrait et brève nouvelle. Dès le premier numéro, Madeleine répète les thèmes de son éditorial dans deux autres endroits de la revue. Elle reprend cette stratégie continuellement dans les textes de notre corpus et affermit ainsi ses propos en les prolongeant à l’aide de ses noms de plume. Dans cette toile d’araignée médiatique, les entrefilets avaient un rôle important grâce à la variété de leur contenu et leur taille, qui permettait une forme de dissimulation stratégique. Myrto, Luc Aubry, ainsi que les variantes de La Directrice, ouvrent à Madeleine des espaces rédactionnels supplémentaires où elle traite de questions qui dépassent, dans l’horizon d’attente de l’époque, les intérêts discursifs d’une femme de lettres.

En rédactrice avisée, Madeleine déplace ses rubriques, établit des circulations entre ses textes, dans un jeu qui n’est pas sans influencer la portée et le sens de ses articles. Publier un texte dès l’ouverture de la revue n’a pas le même effet que le repousser à l'arrière de la revue, là où sont cantonnées les pages féminines. Nous avons vu que le traitement de « Ceux qui nous font

honneur » est un exemple probant de cette poétique concertée de la rubrique, puisque les huit occurrences occupent des lieux variés et ont des buts distincts. Les quelques versions du titre vont aussi générer des effets de sens en raison de la filiation qui existe entre les articles de la rubrique. L’usage des entrefilets, quant à lui, fait la démonstration d’une certaine créativité dans la promotion de points de vue modernes, souvent audacieux. L’ajout à certains de ses textes de citations d’auteur et de proverbes modifie et consolide l’interprétation que le lecteur pouvait en faire. Nous avons également montré de quelle manière l’effet de polyphonie porte jusque dans les commentaires que Madeleine formule sur elle-même, par le biais de ses noms de plume secondaires. La dissociation qu’elle établit entre son nom de plume principal et l’entité nommée La Directrice donne lieu à ce flottement stratégique. Enfin, nous avons examiné comment les signatures de Madeleine ont permis à la journaliste de poursuivre les combats qu’elle avait entrepris depuis ses débuts dans le journalisme.

Dans ce travail, nous avons remarqué la récurrence d’éléments qui forment la poétique journalistique de Madeleine. Ces éléments sont tributaires du champ dans lequel Madeleine évoluait, et d’une époque caractérisée par la montée d’une élite conservatrice qui n’encourageait pas les entreprises féminines individuelles et novatrices. Pour être publiées, les femmes devaient constamment rappeler qu’elles avaient une moralité irréprochable et s’assurer de plaire aux tenants de l’idéologie dominante. Pour autant, Montréal était un pôle d’attraction pour les femmes de lettres qui voyaient s’ouvrir les portes des pages féminines des journaux, sources de revenus publicitaires importants. Leur légitimité était toutefois constamment mise en doute, et elles tentaient donc de justifier leur statut dans le champ en augmentant leur présence publique dans les œuvres de charité. En outre, les femmes de lettres recherchaient parfois une forme de légitimité en publiant en recueil leurs écrits préalablement publiés dans les journaux.

Cette conjoncture pèse certainement sur la posture modeste des femmes de lettres, et cette humilité imposée se retrouve inévitablement dans les écrits de Madeleine. Le trait majeur qui ressort de notre étude de La Revue moderne est

une indécision perpétuelle quant à une chute vers l’avant rapide et une émancipation rapide. Nous considérons que Madeleine ne faisait que jouer avec les paramètres du temps, qu’elle connaissait très bien. En les exploitant avec habileté par la construction d’une poétique polyphonique, elle pouvait conserver sa tribune et tenir des propos qui, autrement, auraient été jugés choquants et provocateurs.

Dans le présent mémoire, nous nous sommes attardé aux exemples qui témoignaient au mieux, à notre sens, de la vision qu'envisageait Madeleine pour l’émancipation des Canadiennes françaises. Nous avons utilisé la question du droit de vote et les débats sur le rôle social de la femme pour faire ressortir ce qu’il y avait de plus progressiste dans les écrits de Madeleine. Ce faisant, notre but n’a pas été de donner une vision exagérée du progressisme de la journaliste. Ces passages sont néanmoins ceux qui illustrent le mieux la puissance de l’effet de polyphonie qu’elle a mis en place dès le premier numéro de la revue. Tout indique