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1.1 Phase dispers´ee

1.1.1 Evolution de la surface

Afin de d´eterminer la masse de liquide quittant une goutte qui s’´evapore, il est n´ecessaire de r´esoudre les ´equations quasi-stationnaires de la m´ecanique des fluides permettant de connaˆıtre le profil des couches limites de vapeur et de temp´erature `a la surface d’une goutte. Dans un premier temps la taille de celle-ci est consid´er´ee comme constante grˆace `a une alimentation interne de la goutte en combustible.

Les ´epaisseurs de couche limite de diffusion des esp`eces et de la temp´erature, sont d´efinies respectivement |Š}

et| 

, au del`a desquelles tous les flux et transferts li´es `a l’´evaporation de la goutte ne sont plus valables. Les propri´et´es dites ”`a l’infini” du fluide sont alors appliqu´ees :

 3 ) |} .& Ÿ¡ 3c¢¤£ etV ) | T.¥[ŸV ¢¦£ .

Un ´eventuel mouvement convectif autour de la goutte peut alors ˆetre pris en compte en mo-difiant localement l’´epaisseur de film. Pour cela, deux nombres sans dimension sont introduits :

– le nombre de Sherwood li´e `a la convection : R "! §] |} |}>¨ GIH + (1.1) o`uGIH

est le rayon de la goutte.

Ainsi, pour une goutte plac´ee dans une atmosph`ere au repos, c’est-`a-dire sans convection,|Š}n©

ª

, et l’on obtient la valeur th´eorique :R "! §] . – le nombre de Nusselt li´e `a la convection :

<>= ! §] |  |  ¨ G/H + (1.2)

lui aussi ´egal `a deux dans un ´ecoulement au repos.

En modifiant ces deux param`etres, la th´eorie de l’´evaporation d’une goutte d´evelop´ee initiale-ment pour une atmosph`ere au repos peut ˆetre ´etendue au cas d’une goutte plac´ee dans un champ convectif.

1.1 Phase dispers´ee 27

1.1.1.1 Evaporation

L’´evaporation d’une goutte peut-ˆetre repr´esent´ee grˆace `a une quantit´e normalis´ee 



ap-pel´ee nombre de transfert de masse, ou plus commun´ement nombre de Spalding. Le taux d’´evaporation, n´ecessaire dans le calcul de la masse ´evapor´ee, est une variable qui d´epend du nombre de Spalding. L’´evaporation des gouttes de combustible d´epend des propri´et´es de la phase gazeuse qui les entoure (temp´erature, pression, fraction massique de combustible ga-zeux). Le param`etre de Spalding est d´efini par :

     H  ¨ Z + (1.3) o`u    ) G .

repr´esente le rapport entre la fraction massique de combustible en tout point G tel queGIH«¬G«

|}

et la fraction massique des esp`eces autres que le combustible, `a la surface de la goutte. Le nombre de Spalding est reli´e aux flux de combustible gazeux entre la surface de la goutte (

H



) et le gaz environnant `a la position de la goutte (

3

)®­4¯

.

) (fig 1.2) par la relation :

    £ ¨  H + (1.4) soit :     H  ¨  3 )p­4¯ . Z ¨  H  ” (1.5)

Quand la fraction massique de combustible `a la saturation 

H



est plus grande que la fraction massique de combustible gazeux au voisinage de la goutte, la gouttelette s’´evapore (

° – ). Dans le cas contraire,



est nul et le diam`etre reste constant. Les ´eventuels cas de condensation ne sont pas pris en compte.

En r´esolvant les ´equations de conservation de la masse et de la temp´erature `a la surface d’une goutte qui s’´evapore dans une atmosph`ere au repos, deux nombres de transfert peuvent ˆetre d´etermin´es : le nombre de transfert de masse (ou nombre de Spalding) et le nombre de transfert thermique. Pour cela, l’´equation de transport de la fraction massique d’un combustible dans un rep`ere sph´erique est utilis´ee [74], pour d´eterminer le nombre de Spalding. Une seconde ´equation, similaire est utilis´ee pour d´eterminer l’´energie des gaz autour de la goutte :

‰G • Y`B   3  G    G²± G • ‰     3  G´³ + (1.6) ‰ YCB G •  V  G    G G • …   V  G ” (1.7)

28 Equations de la DNS diphasique r Y = Y α α δ δ T =T Y T a/2

FIG. 1.2 – Evaporation et combustion d’une goutte. o`u YCB

est la composante radiale du vecteur vitesse du gaz environnant. Les conditions limites

appliqu´ees ici sont : µ

 3  Ÿ¡ 3c¢¤£ pourG  | - +  3  Ÿ¡ 3c¢¤H  H  pourG  GIH + (1.8) et µ V¶V £ pourG  G/£ + V¶V H  pourG  G/H ”

Le flux de Stephan pour la fraction massique de combustible `a la surface de la goutte s’´ecrit :

  H ·   3  G²¸ H tYCB H Ÿ¹ 3:¢¦H ¨ YCB H + (1.9) avec l’hypoth`ese suivante pour le coefficient de diffusion des esp`eces :

‰    ‰ŽH   H  constante ”

De plus, la condition li´ee au gradient de temp´erature donne : …  ·  V  G ¸ H  "! ) V £ ¨ V H  .& ‰ŽH YCB H $ &º » U ¼ •  + (1.10) o`u» U

est l’´energie n´ecessaire pour chauffer la goutte. Enfin, la conservation de la masse autour de la goutte permet de fermer le syst`eme d’´equation ci-dessus :

‰G • YCB( ‰ŽHrGIH • Y`B H  Š½9¾Q X 9 X L ” (1.11)

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D’apr`es la relation 1.3, le flux de Stephan peut s’´ecrire : YCB H ¬  · ¿  G ¸ H + (1.12) et l’´equation 1.6 devient : ‰G • YCB ¿  G    Gn± G • ‰   ¿  Gc³ + (1.13) avec les conditions limites suivantes :µ

   £ enG  |Š} +    H enG  GIH +,ÁÀ    B/ tYCB H ”

En int´egrant les ´equations 1.13 et 1.7, nous obtenons : ‰ŽHÃG • H YCB H )  ¨  H ºZI.  G • ‰ŽH   Ž  G + ‰G • YCB V  G • …   V  G º ”

Nous avons donc :

G • H YCB H    G G •  Ž  ¨  H º¬Z + (1.14) et en utilisant les relations 1.10 et 1.11 :

‰ŽHrGIH • Y`B H ± V ¨ V H  º "! ) V £ ¨ V H  . ‰ŽHrGIH • Y`B H ³  G • …   V  G ” (1.15)

Apr`es avoir int´egr´e l’´equation 1.14, et en utilisant les conditions limites loin de la goutte, il vient: G • H YCB H   ± Z G ¨ Z |} ³  ln ±  £ ¨  H ºZ  ¨  H ºÄZ ³ + soit G • H YCB H    G |} |Š}Ũ G ln ±  £ ¨  H ºZ  ¨  H ºÄZ ³ ”

Le flux total de masse quittant la surface vaut donc : GIH Y`B H  Z ] RTÆ !   ln )  £ ¨  H ºÄZˆ. +

30 Equations de la DNS diphasique d’o`u GIH Y`B H  Z ] RTÆ !   ln ) ZǺÈ  . ” (1.16)

De la mˆeme mani`ere, en int´egrant une seconde fois l’´equation 1.15, nous obtenons la relation suivante : ln ± V ¨ V H  º e! ) V £ ¨ V H  . ‰ŽHÃGIH • YCB H ³  ¨ Z G ‰ŽHÃGIH • YCB H …  º

D’apr`es la conditon limite enG

 |  , nous avons : ln ÉÊ V £ ¨ V H  º Æ@Ë ) ÌÇÍ—Î Ï . Ð Î B ÎmÑrÒӮΠV ¨ V H  º Æ@Ë ) ÌÇÍ Î Ï . Ð Î B Î ÑlÒ Ó®Î ÔÕ  ‰ŽHÃGIH • YCB H …  ± Z G ¨ Z |  ³ De plus, quandG  GIH : ln ± ‰ŽH Y`B H e! ºZ ³  ‰ŽHÃGIH YCB H …  ± |  ¨ GIH |  ³ + soit, ln ± ‰ŽH YCB H "! ºÄZ ³  ] <?O ! ‰ŽHrGIH YCB H …  ” (1.17)

Enfin, sachant que les nombres de tranfert massique et thermiques s’´ecrivent :

š œ      £ ¨  H +   ‰ŽH YCB H e! ”

et que le taux d’´evaporation est d´efini par la relation

jÖ8Ø× ¼ ‰ŽHlGIH

• YCB

H

, nous obtenons alors deux expressions pour le taux d’´evaporation:

jÖ  ¼ ‰ŽHà RTÆ !   ln ) ZǺÈ  . + jÖ  ¼ Ž Íe' …  <ÙO ! ln ) Z(ºÚT. ” o`u

est le diam`etre de la goutte



.

Les deux expressions du taux d’´evaporation 1.18 et 1.18 doivent ˆetre ´egales. Il est donc possible de d´eduire une relation entre les nombres de Spalding massique et thermique, `a savoir :

Û )   º¬ZI.^ÜÞÝ Ë ßà ˗á Ó Ü Ë ¨ Z ” (1.18)

1.1 Phase dispers´ee 31

Le temps de relaxation d’´evaporation de la goutte, d´efini par la relationz â WÞã   ) ‰  G • H .e ) ] ‰GIH YCB H . devient : z â WÞã   ‰  G • H ‰   RTÆ ! ln ) ZǺÚ  . + (1.19) ou encore z&â Wäã   ‰ R ! •  × RTÆ ! †  ln ) ZǺÈ  . + (1.20) avecG/H  ' •  , et‰ Ç † @ R ! et‰ 

la densit´e des gouttes. La m´ethode pour d´eterminer le nombre de transfert 



peut varier avec le niveau de com-plexit´e souhait´e, la pr´ecision et le coˆut de calcul. Plusieurs m´ethodes sont propos´ees ici pour calculer cette quantit´e, selon que ce nombre soit consid´er´e constant ou variable.

1.1.1.2 M´ethode de saturation (Mod`ele Saturation Full Droplet (SFD))

La relation de Clausius-Clapeyron pour le changement de phase permet de calculer le nombre de Spalding. Cette relation reste valable dans le cas o`u nous sommes loin de l’´etat

critique : å¦æ ) A H  .  V ç $  JPO 3 V • + (1.21) o`u JPO 3

est la constante des gaz parfaits li´ee au combustible et $&

est la chaleur latente de vaporisation.

En int´egrant par rapport `a un ´etat de r´ef´erence et en consid´erant$ 

X L , on obtient : ln ± Ÿ¡A 3T¢ H AèBl% ³  ¨ $& JO 3 ± Z V H  ¨ Z V:Bl%m ³ soit A H  ¬AèBl%èéŠê^ë ± ¨ $  JPO 3 ± Z V H  ¨ Z VcBl% ³P³ (1.22) o`u Ÿ¹A 3T¢ H ìA H  etACBl%m etV:B%

sont des param`etres de r´ef´erence. La temp´erature d’´ebullition `a la pression de r´ef´erence ´egale `a l’unit´e a ´et´e utilis´ee. La temp´eratureV

H



de la gouttelette peut varier au cours du temps mais reste uniforme au sein du liquide. En effet, le coefficient de diffusion est

32 Equations de la DNS diphasique

suppos´e infini pour le liquide. Dans les simulations consid´er´ees, les flux ´energ´etiques atteignants la surface de la goutte contribuent donc `a l’´evaporation du liquide et `a l’´el´evation g´en´erale du niveau de temp´erature du liquide [24].

D’autre part, la fraction massique de combustible est d´efinie par :

 H   w 3 j 3 w 3 j 3 º ) Z ¨ w 3 ."j 6 + ou encore  H   ± ZǺ j 6 j 3 ± Z w 3 ¨ Z ³P³ Íe' + (1.23) o`u j 3 et j 6

sont les masses mol´eculaires du combustible et d’oxydant et w

3

la fraction molaire d´efinie parw

3

 A



íA

. Ainsi, la fraction massique de combustible `a la surface de la goutte vaut :  H   ± ZǺ j 6 j 3ì± A )p­4î . A H  ¨ Z ³K³ Íe' ” avecw H 3 ìA H  ïA ) w  . .

1.1.1.3 Indexation artificielle de la temp´erature (IAT)

En r´esolvant le syst`eme compos´e des ´equations 1.22, 1.23, et 1.33 dans une atmosph`ere au repos, il est possible d´eterminer les param`etres de saturation `a l’interface de la goutte comme une fonction de la temp´erature, de la pression et de la fraction massique de combustible gazeux. Dans les configurations ´etudi´ees, le niveau moyen de pression reste ´egal `a Z

et les fluctuations ne sont pas suffisantes pour modifier de fac¸on significative le taux d’´evaporation des gouttes. De plus, l’´evaporation des gouttes dans un milieu dilu´e conduit `a de faibles taux de fraction massique de combustible gazeux (

3¶« –—”

]

). Par cons´equent, la temp´erature de l’´ecoulement environnant est un param`etre fr´equent pour d´eterminer le taux d’´evaporation grˆace au nombre de transfert

)

VÁ+,AÁ+,

3

.

. Une base de donn´ees de nombre de Spalding

)

VÁ+@A+@

3

.

pour diff´erents cas a ´et´e g´en´er´ee. En premi`ere approximation, il apparaˆıt que la d´ependance en temp´erature de





pour une pression et une fraction massique de combustible donn´ees peut ˆetre consid´er´ee comme lin´eaire (fig 1.3-(a’)). Le mod`ele IAT peut ˆetre d´efini par :

  ) VK.&ìðÁV )p­4î .ñ+ (1.24)

1.1 Phase dispers´ee 33 1.23 1.18