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Evolution de la production mondiale du thé

3. ORIGINE GEOGRAPHIQUE DU THE

3.2. Evolution de la production mondiale du thé

En regardant l’évolution de la production mondiale de thé, on a pu constater une hausse de 663 600 tonnes entre 2001 et 2006 [129]. Parmi tous les pays producteurs, l’Inde, la Chine, le Sri Lanka et le Kenya produisent 94% du thé noir et vert mondial. On comprend donc bien que le thé constitue un important facteur économique.

Tableau 1 : Evolution de la production mondiale de thé de 2000 à 2006, exprimée en milliers de tonnes par an.

Quantité de thé produite, exprimée en milliers de tonnes Pays producteurs 2000 [149] 2002 [7], [31] 2003 [129], [142] 2004 [143],[129] 2005 [129], [128] 2006 [129] Monde 2 145 3 035.6 3 370.1 3 526.3 3 645.2 Inde 825 ≈838 859 ≈895 919 945 Chine ≈740 791 854 956.3 1 047 Sri Lanka 305 310 303.9 309 315 312 Kenya 236 287 295.9 328 334 313 Japon ≈87 87 100.7 100 91.8 Bangladesh 54 53 57 55.6 56 53.4 Turquie 135 155 205 205.6 200.1 Indonésie 131 ≈164 163 170 165 187.9 Viêtnam 94 88.6 93.6 104 133 Malawi 42 39 41.7 50 46.9 45 Ouganda 29 34 36.5 37 37.7 36.7

Pour la plupart des pays traditionnellement producteurs, on observe une évolution croissante de la production du thé. Les pays nouvellement producteurs, comme le Sri Lanka, le Japon, le Bangladesh, la Turquie, l’Indonésie, le Malawi et l’Ouganda montrent une courbe de production plus fluctuante.

3.2.1. La production de thé en Inde [12], [31], [73]

Le thé indien, en première position de la production mondiale, provient de trois régions correspondant à des appellations renommées.

3.2.1.1. L’appellation Darjeeling

Les connaisseurs de thé à travers le monde apprécient le thé du Darjeeling, une ville du Bengale occidental [73]. Les jardins de thé se situant sur les contreforts de l’Himalaya, à une altitude moyenne de 2000 mètres [73], permettent quatre cueillettes par an, chacune à l’origine d’un arôme différent.

Malheureusement, cette variété de thé produite pour la population locale a vu chuter sa qualité, en raison d’une demande accrue par les pays occidentaux et par l’Inde elle-même.

3.2.1.2. L’appellation Assam

L’Assam serait une des premières régions de production du thé. Celui-ci a été commercialisé au XIXe siècle grâce à l’anglais Charles Alexander Bruce [73]. Comme son nom le dit, on y cultive la variété Camellia assamica. Les plantations, situées dans des régions forestières humides réputées comme étant peu sûres [73], sont à l’origine d’un thé à la saveur puissante.

3.2.1.3. L’appellation Nilgiri

Au Sud de l’Inde, des plantations se situent entre 300 et 2000 mètres [73] sur les flancs des « Montagnes bleues » [12], permettant une cueillette continue sur toute l’année. La qualité du thé de l’appellation Nilgiri est proche de celle du Darjeeling [12].

3.2.2. La production du thé en Chine [8], [31], [73]

La Chine a la réputation de produire près de 500 variétés ou croisements de thé. Mais, seulement six variétés, correspondant à six provinces chinoises, font principalement partie de la production totale annuelle, à 75% sous forme de thés verts. En Chine, la cueillette est généralement assurée par des factories, en chinois « hong » [73].

Parmi les six principales provinces chinoises, quatre sont majoritairement impliquées dans l’exportation occidentale du thé.

3.2.2.1. La province de Zhejiang

La cueillette du printemps dans cette province donne lieu à des thés verts de très haute qualité, dont le « Shi Feng Long Jing » ou « Puits du Dragon du Pic du Lion ». Ce thé vert, mondialement apprécié pour son pouvoir de chasseur de fatigue [12], pousse dans un microclimat loin des vents froids de l’hiver [31].

3.2.2.2. La province du Fujian

Depuis le XVIIe siècle, cette province est connue comme principale exportatrice vers l’Europe. A côté de thés verts, on y produit également du thé blanc, du thé rouge fumé et du thé bleu-vert ou « Wu Long », dont l’origine taïwanaise est la plus célèbre.

3.2.2.3. La province du Sichuan

Cette province tient sa réputation de son rôle dans l’histoire de la production du thé. A côté des nombreuses maisons de thé, on retrouve des allusions à la région dans les ouvrages de « Lu Yu ».

3.2.2.4. La province du Yunnan

Le Yunnan figurerait parmi les premières régions productrices de thé. Depuis longtemps, le Yunnan est célèbre pour un thé noir ou « Pu Erh ». Ce nom est emprunté au village de la préfecture de Xishuangbanna, dont la population locale produit le thé par double fermentation. Certains grands crus de Pu Erh sont vendus à prix fort aux enchères de Hong Kong ou de Singapour [31].

3.2.3. La production du thé au Sri Lanka [12], [31], [73]

Originairement appelé Ceylan, ce pays est devenu le Sri Lanka en 1972. Seul le thé qui y est produit garde encore la dénomination de Ceylan.

A la fin du XIXe siècle, l’île de Ceylan cultivait essentiellement du café ; ces plantations dans les Uva Lands, anéanties vers 1870 par un champignon, furent rachetées en 1894 par Sir Thomas Lipton, qui y développa des plantations de thé. En développant les procédés d’obtention du thé, les prix de vente, jusqu’alors uniquement accessibles à la haute bourgeoisie, diminuèrent. Encore aujourd’hui, le « Ceylan » est le thé le plus consommé par les occidentaux.

La mousson rythme les périodes de cueillette de thé, cultivé à différentes altitudes, à l’origine de diverses qualités.

Les variétés « low-grown » sont cultivées à Ruhunu [31], à une altitude inférieure à 600 mètres ; malgré leur qualité moyenne, ces thés connaissent une grande popularité [73] pour les mélanges.

Entre 600 et 1200 mètres d’altitude à Kandy, on cultive les variétés « mid-grown » de qualité supérieure aux précédentes.

Finalement, les variétés « high-grown », de qualité proche des thés du Darjeeling [31], sont cultivées à des altitudes supérieures à 1200 mètres.

3.2.4. La production du thé au Kenya [12], [31], [73]

Les plantations au Kenya, initialement un pays consommateur et producteur de café, ont été installées en 1903 [31] sous l’influence britannique [12].

On y cultive la variété Camellia assamica à des altitudes pouvant atteindre 2700 mètres, de part et d’autre de la Grande Vallée du Rift. Le Kenya produit essentiellement du thé noir, dont le plus connu est le Marinyn [73]. Actuellement le Kenya produit deux tiers du thé africain [162].

DEUXIEME PARTIE : BOTANIQUE