• Aucun résultat trouvé

Les drogues à la Pharmacopée française

1. ETUDE BOTANIQUE

1.4. Les drogues à la Pharmacopée française

La dixième édition de la Pharmacopée Française consacre deux monographies aux préparations du théier : une pour le thé noir, la deuxième pour le thé vert. Nous allons voir ici leurs descriptions, les monographies complètes pouvant être consultées dans l’Annexe 1. La Pharmacopée Européenne par contre, réserve ses monographies à certains constituants du théier, les bases puriques, une monographie des préparations n’étant pas disponible.

1.4.1. Etude du thé noir [11], [18], [80], [105], [162], [164]

Les caractères organoleptiques du thé noir sont les suivants :

L’odeur est aromatique et la saveur astringente et amère. La couleur de l’infusé, par la présence des produits d’oxydation des polyphénols comme les théarubigènes, est rouge brun. Plusieurs composants chimiques, détaillés dans la troisième partie, sont responsables de l’arôme du thé noir : il s’agit d’aldéhydes monoterpéniques et d’alcools, de caroténoïdes oxydés, de lipides dégradés et de théarubigènes.

1.4.1.1. Etude macroscopique

Selon la Pharmacopée Française [80]:

« La partie utilisée du thé noir est constituée par la feuille jeune, fermentée, soumise à une dessiccation rapide à chaud, puis séchée, de Camellia sinensis (L.) Kuntze (=C. thea Link) et de ses variétés cultivées. Le thé noir contient au minimum 2,5 pour cent de caféine, calculés par rapport à la drogue desséchée. »

Le thé noir se présente sous la forme de fragments de feuilles rouge-brun à noirs ou brun-noirâtre, très ridés et enroulés.

La forme initiale des feuilles ne peut être déterminée qu’après les avoir placées dans l’eau à ébullition.

- en général elles sont ovales, allongées, acuminées.

- à partir du quart inférieur, le bord de la feuille est finement denté, les dents étant composées « d’une sorte de coussinet portant une pointe de petite taille, noirâtre, recourbée en forme de griffe » [80].

- la nervure principale est à la base de nervures secondaires, qui se recourbent pour s’anastomoser en arc près des bords du limbe de la feuille.

- la face inférieure de la feuille est abondamment couverte de poils tecteurs coniques et flexueux.

La qualité est déterminée, lors de l’observation sous la loupe, par la présence de bourgeons foliaires, finement pubescents à la face inférieure.

1.4.1.2. Etude microscopique

Selon l’observation au microscope optique, de la coupe transversale ou de la poudre, on utilisera deux colorants différents pour la mise en évidence de structures différentes :

Pour la coupe, le réactif carmino-vert aluné R permet de visualiser la nervure principale saillante à la face inférieure, l’épiderme inférieur et le mésophylle.

- La nervure principale comporte un arc libéro-ligneux, entouré de fibres péricycliques lignifiées.

- L’épiderme inférieur comporte des stomates et des poils tecteurs unicellulaires, coniques, flexueux, à parois épaisses.

- Le mésophylle est composé d’une assise de parenchyme palissadique et de plusieurs assises de parenchyme lacuneux. De grosses sclérites ramifiées, aussi appelées « astrosclérites » pouvant s’étendre d’un épiderme à l’autre sont incluses dans le parenchyme lacuneux.

Les deux types de parenchyme contiennent des macles d’oxalate de calcium.

Le réactif lactique R colore la poudre d’une teinte noirâtre, mettant en évidence l’épiderme supérieur et l’épiderme inférieur.

- L’épiderme supérieur est dépourvu de stomates.

- L’épiderme inférieur comporte des stomates entourés de 3 à 4 cellules annexes. En plus, on observe des poils tecteurs unicellulaires, flexueux, à extrémité conique et à paroi épaisse. - Le mésophylle entre les deux épidermes contient dans ses deux types de parenchyme de grosses sclérites ramifiées colorées en jaune vif, ainsi que des macles d’oxalate de calcium.

Figure 6 : Face inférieure de la feuille, présentant de nombreux stomates, et des poils tecteurs unicellulaires, coniques, flexueux à paroi épaisse. [63]

Figure 7 : Face supérieure de la feuille, comportant des poils tecteurs unicellulaires, coniques, flexueux à paroi épaisse. [63]

Figure 8 : Sclérites ramifiées ou "astrosclérites", pouvant s'étendre d'un épiderme à l'autre.[63]

1.4.2. Etude du thé vert [18], [80], [103], [105], [164]

Les caractères organoleptiques du thé vert sont les suivants :

La drogue possède une odeur faible et sa saveur est âcre et astringente. La couleur de l’infusé est jaune pâle.

L’arôme du thé vert provient essentiellement de la théanine, un acide aminé, et des polyphénols non oxydés.

1.4.2.1. Etude macroscopique [80]

Définition selon la Pharmacopée française :

« La partie utilisée du thé vert est constituée par la feuille, jeune, non fermentée, soumise à une dessiccation rapide à chaud, puis séchée, de Camellia sinensis (L.) Kuntze (= C. thea Link) et de ses variétés cultivées. Le thé vert contient au minimum 2,0 pour cent de caféine, calculés par rapport à la drogue desséchée. »

Le thé vert, à l’état séché, est caractérisé par des fragments jaune verdâtres à vert brunâtres. La structure de la feuille est plus facilement reconnaissable par rapport à celle du thé noir. - Les feuilles sont roulées entières ou incisées avant l’enroulement. Elles peuvent être repliées ou tordues sur elles-mêmes.

Généralement, les pétioles sont absents.

- La forme des feuilles est ovale ou allongée, acuminée. Les dents présentes sur les bords sont de forme, couleur et disposition identiques à celles de la feuille de thé noir.

- La nervure principale se divise en nervures secondaires qui s’anastomosent en arc au niveau du bord du limbe.

- La face inférieure de la feuille est abondamment couverte de poils tecteurs flexueux et coniques.

1.4.2.2. Etude microscopique [80]

On observe une section transversale de la feuille de thé vert au microscope optique et la drogue pulvérisée.

Comme pour le thé noir, on utilise deux colorants différents : - le réactif carmino-vert aluné R pour la coupe

- le réactif lactique R pour la poudre

On observe les mêmes caractéristiques microscopiques que celles décrites pour le thé noir, les deux sortes de thé appartenant à la même espèce : Camellia sinensis.

La seule différence est la coloration en vert grisâtre de la poudre par le réactif lactique, par rapport à une coloration noirâtre de la poudre de thé noir.