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Effet hypocholestérolémiant

3. PROPRIETES DES FLAVONOÏDES

3.2. Applications des propriétés des flavonoïdes

3.2.2. Effet hypocholestérolémiant

3.2.2. Effet hypocholestérolémiant [33], [51], [61] [71], [120]

Pour démontrer l’effet hypocholestérolémiant du thé, on a réalisé des études sur des rats, ainsi que des études épidémiologiques humaines.

Comme pour l’inhibition de la peroxydation lipidique, les résultats sont contradictoires. • Etudes réalisées sur des rats

Par exemple, une étude réalisée par Lin et al. (1998) sur des rats [71] consistait à administrer une poudre de thé vert avec leur régime basal, enrichi en lipides, sur 27 semaines ; les résultats montrent une diminution significative des taux sériques du cholestérol total, du LDL -cholestérol et des triglycérides (TG).

Une autre étude, utilisant un régime hyperlipidique enrichi en catéchines sur des rats, menée par Muramatsu et al (1986) [51] a donné des résultats identiques pour le LDL-cholestérol. Par contre, le cholestérol libre et le HDL-cholestérol variaient peu, après administration sur 4 semaines, d’un régime enrichi en cholestérol, additionné ou non d’1% de catéchines de thé vert.

Finalement, on a pu observer une diminution du cholestérol hépatique, ainsi qu’une augmentation de l’excrétion fécale du cholestérol.

Une analyse de la composition exacte de l’extrait de catéchines utilisé, a identifié l’EGCg comme principale catéchine responsable de l’action hypocholestérolémiante.

Zheng et al. (2004) ont évalué dans leur étude sur des rats que la théanine participe dans une moindre mesure, à la réduction du taux de triglycérides sériques et de la prise de poids. On pourrait donc supposer que l’acide aminé participerait aussi à l’effet hypocholestérolémiant du thé. [164]

• Etude réalisée parallèllement sur des rats et des cultures cellulaires humaines de type HepG2

Cette étude [61], menée par Lin et al. en 2007 a démontré une action inhibitrice de l’accumulation intracellulaire des lipides sous l’action des catéchines et des théaflavines d’extraits de thé.

Un mélange d’acides gras a été additionné respectivement d’EGC, d’EGCg, d’EC, d’ECg, de théaflavine (TF-1), de théaflavine-3-gallate (TF-2), de théaflavine –3,3’-digallate (TF-3), et incubé avec des cellules humaines HepG2 (cellules épithéliales issues d’un carcinome hépatocellulaire développé chez un jeune de 15 ans d’origine caucasienne).

Seuls les esters galliques des catéchines et les théaflavines donnaient des résultats significativement positifs. D’autre part, TF-2 et TF-3 inhibaient majoritairement l’accumulation intracellulaire des triglycérides.

Parallèlement, on administrait pendant 12 semaines un régime hyperlipidique et hypercalorique à deux groupes de 8 rats, dont l’un recevait un régime enrichi de 4 pour cent de feuilles séchées de thé noir, soit 50 mg de théaflavines/kg/jour ; à la fin de cette période, les taux de cholestérol, de TG et de lipides hépatiques furent respectivement diminués de 25%, 10,1% et 50,1%.

Le mécanisme d’action des théaflavines dans l’inhibition de l’accumulation lipidique intracellulaire a été présenté de la façon suivante [61] :

Les dérivés oxygénés des théaflavines inhibent la synthèse d’acides gras, suite à l’inactivation de la translocation de la SERBP-1 (Sterol Response Element Binding Protein), un facteur de transcription lipogénique majeur. L’activation de l’AMPK (Protéine Kinase activée par l’AMP ou Adénosine MonoPhosphate) par les théaflavines serait l’intermédiaire de

l’inactivation décrite précédemment. A côté, l’AMPK inhiberait l’ACC (Acétyl Co-enzyme A Carboxylase), également impliquée dans la synthèse des acides gras.

Or, l’AMPK semble jouer un rôle majeur dans la régulation de l’homéostasie du métabolisme lipidique et glucidique, coordonnant une réponse adaptative dans les états métaboliques de faible énergie.

• Etudes réalisées sur des humains

En 2003, Maron et al. ont mené une étude [33], consistant en l’administration, pendant 12 semaines, à 220 chinois d’une gélule par jour d’un extrait de thé vert enrichi en théaflavines. La composition exacte de ces gélules, dont les composants étaient obtenus à partir de feuilles fraîches de Camellia sinensis, ayant subi un procédé de fermentation contrôlé, était de :

- 75 mg de théaflavines - 150 mg de catéchines

- 150 mg d’autres polyphénols de thé vert

Les résultats de l’étude ont montré une baisse de 11,3% du cholestérol total et de 16,4% du LDL-cholestérol. Toutefois, on peut remarquer que l’effectif de l’étude est assez faible.

Une deuxième étude [51], réalisée par Iwaka et al. (1991) sur 33 adultes, auxquels on a administré 400 mg de catéchines par jour pendant 3 mois, a montré une faible augmentation du HDL-cholestérol sanguin, alors que le cholestérol total restait inchangé.

Or, l’effectif étant très faible, cette étude n’est pas assez représentative.

Des études japonaises durant lesquelles on faisait absorber du thé vert ou du thé Oolong à des adultes ont donné des résultats similaires aux études précédentes.

La consommation régulière de thé vert par 3265 adultes japonais pendant 4 ans, lors d’une étude de Nakachi et al. (1995) [120] a montré une baisse des lipides sériques et du LDL-cholestérol. A côté, on a observé un effet dose-dépendant sur la baisse des taux de cholestérol total et des triglycérides, ainsi que sur l’élévation du taux de HDL-cholestérol.

D’ailleurs, on a retrouvé les mêmes résultats chez des fumeurs, des grands buveurs d’alcool et les personnes âgées, ceux-ci étant des groupes épidémiologiques aux facteurs de risque cardiovasculaire plus élevés.

Une autre étude japonaise [120] menée par Ishigaki et Hara (1991), montre que l’administration orale d’extraits d’ECg et d’EGCg augmente l’excrétion fécale du cholestérol, tout en diminuant son absorption intestinale.

Cette dernière action s’explique par la moindre solubilité du cholestérol, due à la formation d’un coprécipité insoluble entre le cholestérol des micelles des sels biliaires et l’EGCg (Ikeda et al., 1992) [120]. La nature de la liaison créée dans le précipité reste encore inconnue.

Finalement, une étude épidémiologique de Klatsky et al. (1985) [120], utilisant des effectifs de 22 000 hommes et 25 000 femmes n’a pas permis de démontrer une corrélation entre la consommation de thé et la diminution du cholestérol sanguin.

Par contre, la consommation de café a montré une corrélation positive avec la baisse des taux de cholestérol sérique. D’autres études [120] ont donné des résultats similaires.

• Conclusion :

Aujourd’hui on ne sait pas encore si seul le thé, ou l’association des flavonoïdes et autres composants de l’alimentation contribuent à l’amélioration du métabolisme des lipides.

On pourrait aussi utiliser cette hypothèse pour expliquer les résultats peu satisfaisants de certaines études. D’autre part, il ne faut pas oublier que le régime alimentaire des civilisations asiatiques est nettement différent du nôtre : ceci pourrait également expliquer la divergence de certaines données d’études.