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POINT 7 DE L'ORDRE DU JOUR Organisation de services cartographiques

ROLE DU SERVICE DE CARTOGRAPHIE

DANS L'OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER1 Document presente par la France

L'Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, cree en 1943, vise

a:

Determiner les donnees de base des milieux naturel et humain;

Entreprendre et developper toutes recherches fondamen-tales orientees vers les productions vegefondamen-tales et ani-males dans .les regions non temperees du globe et plus particulierement dans les zones intertropicale~ et arides.

La definition des buts qui vient d'etre donnee tres

s~hematiquement laisse entrevoir la complexite des taches auxquelles les 650 che·rcheurs et techniciens de l'ORSTOM ont

a

faire face. Les disciplines scienti-fiques et les techniques sont nombreuses et presentent

pr~sque t?utes des ~arges d'interet commun. L'organi-satlon qUI permet a cet ensemble de fonctionner sans cloisons etanches presente trois elements :

1) Vne organisation scientifique verticale de disci-plines ou groupes de discidisci-plines connexes veillant

a

la

formation de chercheurs, elaborant certains programmes de recherche, controlant Ie deroulement et les resultats des travaux entrepris queUes qu'en soient les origines.

2) Vne org~n~sation horizo'!tal~au geographique qui groupe et. administre dans les Instituts, centres, missions permanentes ou temporaires les chercheurs de

l'ORS-TO~ en,coo~donna~t le~rs activites. Ces groupes de travaIl tres dIvers s appulent en grande partie sur Ie Centre scie~tifique.et technique de I'ORSTOM (Bondy, Fra.nc.e), qUI constitue, en quelque sorte, leur «soutien 10gIstlque ».

3) Les servi~es communs aux deux premiers, parmi lesquels Ie serVice central de documentation.

C'est dans ce cadre que s'insere Ie service de carto-graphie de l'ORSTOM (cartocarto-graphie thematique).

Ces considerations tres generales etaient necessaires pour que soit situe exactement ce service dans un orga-nisme polyvalent de recherches fondamentales reuvrant en zone intertropicale depuis vingt ans.

1 Le texte original de cette communication de la France a ete public sous la cote E/CN.14/CART/22.

Presque tous les domaines scientifiques ou s'exerce l'activite des chercheurs de l'ORSTOM peuventdonner lieu

a

l'etablissement de cartes. Les disciplines suivantes en particulier expriment tout ou partie de leurs resultats par des cartes, ou encore ont besoin de certaines cartes thematiques pour progresser. Citons notamment :

Les sciences humaines (geographie, demographie, sociologie, ethnographie);

La pedologie;

La geophysique;

L'entomologie medicale et veterinaire;

La phytogeographie. "

Chacun de. ces themes generaux donne lieu d'ailleurs

a

des realisations dont la tres grande variete resulte, soit des methodes de travail des chercheurs, soit des buts

a

atteindre au cours d'un programme donne.

Aux recherches fondamentales, au souci de mettre au point des donnees brutes et de classer des faits corres-l?ondent Ie plus souvent des cartes synth6tiques' a petite echelle dont. Ie rythme de production est lent; aux recherches drrectement appliquees, entreprises tres sou-vent dans Ie cadre de consou-ventions avec les gouverne-ments, correspondent des cartes

a

moyenne et grande echelle, s.ouvent tres limitees dansl'espace, de realisation plus rapIde, surtout

a

cause des techniques mises en reuvre.

L'aspect pratique de ces dernieres etudes se mani-fes"te de plus en plus par les sujets complementaires que presente Ie theme general relevant d'une discipline scien-tifique precise. Ainsi, Ie pedologue soulignera et faci-litera l'interet pratique de sa carte des sols par des cartes de vocation et d'utilisation des sols et dans cer-

.

'

taI~s cas par des schemas geologiques ou phytogeogra-phIques.

Dans Ie domaine des sciences humaines, l'evolution de la cartographie de l'ORSTOM a ete la suivante : Des 1944, des cartes schematiques

a

petite echelle

(1/5 000 000) tentaient la synthese de la documenta-tion accessible

a

cette epoque dans certains domaines 187

limites a l'Afrique de l'ouest (densite de la population, habitat, elevage);

Ulterieurement, et particulierement depuis 1950, les missions sur Ie terrain et les travaux des chercheurs des centres et instituts, les unes et les autres se multi-pliant, se sont orientes vers des themes fondamentaux d'inventaire (Atlas pastoral de Mauritanie et du Sene-gal, cartes ethniques et demographiques);

Actuellement, des syntheses sont en cours de realisation, fondees cette fois sur des etudes de terrain assez nombreuses pour les justifier : telles les cartes ethno-demographiques au 1/1 000 000 devant recouvrir les Etats de l'Afrique centrale d'expression fran<;aise.

L'activite du service cartographique de l'ORSTOM est particulierement importante dans Ie domaine pedolo-gique.

Ici, deux types principaux de cartes sont a consi-derer:

a) Selon l'echelle et l'utilisation technique ou scien-tifique

a

laquelle elle est adaptee on distingue :

Des cartes de synthese, ou generales, allant du 1/1 000 000 au 1/5 000 000 (on peut y inclure parfois Ie 1/500 000); ony trouve des «syntheses»

de connaissances fragmentaires ou provisoires (ex. Ie 1/2 000 000 de l'Atlas du Cameroun), comme des ensembles a peu pres definitifs resumant, en les har-monisant, de nombreuses donnees permettant une representation generale exacte des groupes ou sous-groupes de sols sur l'etendue d'un territoire (ex. Ie

1/2 000 000 de la Cote-d'Ivoire).

Des cartes d'inventaire, Ie plus souvent regionales: ce sont des documents de base, car elles ouvrent la voie aux etudes de detail ou d'application d'une part, et constituent d'autre part la matiere valable des syn-theses. Les echelles les plus courantes sont parfois Ie 1/500 000, mais plus souvent Ie 1/100 000 et Ie 1/200 000. Dans certains cas, Ie 1/50 000 peut etre classe dans cette rubrique.

Des cartes

a

cette echelle ont ete executees dans tous les Etats africains et malgache d'expression

fran-~aise.

Des cartes d'application, ou de detail, allant du 1/50 000 au 1/5 000, voire au 1/2 000; elles interessent de petites unites territoriales administratives, des peri-metres de colonisation rurale. Ce sont aussi bien des

«mouchoirs de poche» (fonds de mare, stations d'essai) que de vastes surfaces d'irrigation.

b) Selon leur contenu, la nature de leurs donnees scientifiques, techniques ou pratiques, on distingue les cartes des sols proprement dites des cartes d'utilisation des terres, definies par «leur valeur agronomique carac-terisee par leur potentiel intrinseque de fertilite, en fonc-tion de leur mode possible d'utilisafonc-tion ».

En geophysique, les cartes s'appuient sur les resultats des leves executes par les chercheurs et techniciens

qe

l'ORSTOM des Centres de M'bour (Senegal), Bangui (RCA) et Lome (Togo), ainsi que par des missions.

Les observations portent essentiellement sur la

gravi-metrie et Ie magnetisme, et accessoirement sur l'ano-malie isostatique.

Ces donnees contribuent a la connaissance globale du champ, completent la connaissance des grands ensembles geologiques, facilitent l'emploi de la boussole. Les cartes de synthese sont a petite echelle (1/5 000 000) et gene-ralement monochromes; un essai tres interessant en cou-leurs represente la variation (+ ou - ) deg (carte gra-vimetrique de l'Afrique occidentale).

Les cartes d'entomologie medicale, qui interessent de tres pres Ie milieu humain, obeissent a deux preoccupa-tions principales :

Situer l'extension geographique des principaux insectes vecteurs (anopheles, glossines), soit par l'emploi repete de symboles, soit par degres-carres;

Representer globalement les elements simultanes ou les phases successives des campagnes d'eradication (du paludisme en particulier).

D'ou la publication de cartes de repartition d'ano-pheles, de glossines, d'abord de maniere plus ou moins provisoire dans les limites d'Etats, puis sous forme imprimee pour de grands ensembles geographiques (Afrique occidentale, equatoriale).

En phytogeographie, quatre cartes ont etc publiees au 1/200 000, dont les principes de realisation sont a peu de chose pres ceux du professeur Gaussen : les cou-pures de Lovga, Thies (Senegal), Bouake (Cote-d'Ivoire), Diaparabe (Mali).

Actuellement, les cartes au 1/1 000 000 de Dakar et Conakry sont sous presse.

Enfin, i1 faut mettre a l'actif du service de cartogra-phie de l'ORSTOM la realisation d'atlas dont Ie premier en date, encore inacheve au demeurant, est celui du Cameroun.

IIs'agit la de synthese qui devront etre ulterieurement et regulierement mises

a

jour, mais dont l'harmonie dans les plans et les techniques de realisation (echelles, gra-phismes, etc.) est grandement facilitee aussi bien par la cohesion des equipes de chercheurs ou techniciens, de l'ORSTOM ouetrangers

a

l'ORSTOM, travaillant dans les centres nationaux, que par celle de l'equipe centrale de cartographie thematique.

II est d'ailleurs evident que la qualite et l'importance des travaux cartographiques dependent etroitement de la collaboration entre les chercheurs et les cartographes.

Les moyens mis en reuvre pour faciliter cette collabora-tion sont de trois ordres :

Initiation des chercheurs

a

certaines techniques ou a certaines disciplines propres

a

la cartographie dans Ia specialite de chacun. L'installation du service de car-tographie dans un centre scientifique ou des cher-cheurs de plusieurs disciplines sont presents ou de passage, facilite ce contact;

Inversement, l'initiation des cartographes

a

certains aspects des methodes de leves thematiques, aux diffi-cultes rencontrees sur Ie terrain, par l'envoi de cer-tains d'entre eux en stage de plus ou moins longue duree dans des centres ou instituts outre-mer presente l'avantage considerable de pouvoir perfectionner des

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