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LES ETUDES COOPERATIVES AU CANADA

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a. Loçalisation_S£atiale

C. LES ETUDES COOPERATIVES AU CANADA

1. Aperçu historique.

Plusieurs universités canadiennes se sont inspirées du modèle américain pour organiser des filières en alternance. La première qui décida de tenter l'expérience fut l'Université de Waterloo (Ontario). Le système coopératif fut ensuite intro­ duit à l'Université de Sherbrooke (Québec) pour les études d'in­ génieur et de gestion des entreprises et à l'Université Mémorial

(Terre-Neuve) ainsi qu'à celle de Saskatchewan pour la formation des ingénieurs.

Les objectifs des promoteurs canadiens sont les mêmes que ceux de leurs collègues américains, à savoir une liaison théorie- pratique bénéfique pour les indidivus en formation. L'éducation doit avoir la priorité sur le travail, ce qui implique l'élabo­ ration d'un projet éducatif cohérent mettant en relation étroite, la matière enseignée à l'université et les types de comporte­ ments exigés dans l'entreprise.

2. Un exemple canadien ; l'Université de Waterloo.

L'Université de Waterloo fut créée en 1957 dans la ville industrielle du même nom, qui compte 35.000 habitants. Dès la fondation, il fut décidé que l'on introduirait en partie la formation alternée dans les études organisées à l'université. On décida même, dès 1957, que la formation des ingénieurs serait réalisée exclusivement selon le système américain des études coopératives.

En 1973, l'Université de Waterloo comptait 12.000 étudiants qui se répartissaient de la manière suivante :

- Faculté d'ingénieur (génie) : 2.600; - Faculté d'Architecture et d'Aménagement

de l'Environnement : 1.000; - Faculté de Mathématique : 2.400; - Faculté des Sciences : 1.600; - Faculté d'Education physique et

sportive : 800;

- Faculté des Arts : 2.600.

L'université compte également un millier d'étudiants du troisième cycle qui viennent s'y recycler ou s'y perfectionner.

La Faculté des Arts forme les étudiants en lettres, en sociologie, en psychologie, en économie. Elle assure la forma­ tion des professeurs de l'enseignement secondaire.

La Faculté de Mathématique est surtout orientée vers la mathématique appliquée (actuariat, statistique, informatique, économétrie).

Parmi toutes ces facultés, la situation des études en alter­ nance se présente comme suit :

- formation d'ingénieurs - formation d'architectu­ re et d'aménagement de 1'environnement - Faculté de Mathémati­ que

- Faculté des Sciences

- Faculté des Arts

Au total, la moitié

études selon le système de l'alternance.

: entièrement suivant le système coopé­ ratif;

: exclusivement suivant le système coo­ pératif;

: une partie des formations en études coopératives;

; études coopératives pour les étudiants en physique appliquée et en chimie appliquée ;

: dans cette faculté, on tente actuelle­ ment une expérience coopérative en ce qui concerne la formation en psycholo­ gie appliquée.

130.

1. Supervision.

Deux conseils supervisent le fonctionnement du régime coopé ratif à l'Université de Waterloo.

Le conseil des étudiants. Il comprend 11 membres désignés par l'association des étudiants de l'université. Il s'efforce de faire connaître le point de vue des étudiants sur les pro­ blèmes de politique générale touchant les programmes coopératifs Les questions de détails sont également abordées.

Les conseils d'employeurs. Ces conseils sont au nombre de trois :

- génie et sciences appliquées ; 20 membres; - professorat en mathématique : 15 membres;

- éducation physique et animation des loisirs : 9 membres.

Les membres sont des représentants des entreprises qui reçoivent des étudiants. Ils se prononcent sur les questions qui concer­ nent les relations de l'université avec les entreprises.

2. Le système d'alternance.

L'année est divisée en trois parties :

- session d'hiver : janvier, février, mars, avril; - session d'été : mai, juin, juillet, août;

- session d'automne : septembre, octobre, novembre, décembre. La répartition globale comprend huit sessions de travail uni­ versitaire et six sessions de travail appliqué. Chacune de ces

sessions est d'une durée de quatre mois. La durée totale du pro­ gramme s'élève par conséquent à 4 ans et 8 mois.

Il convient de remarquer qu'à Waterloo, les programmes non- coopératifs durent en général huit périodes de quatre mois.

Il apparaît donc que, comme aux Etats-Unis, la formation en entreprise est considérée comme un complément et non comme un substitut de la formation dans les murs de l'université. Un étudiant qui décide de faire des études selon le système coopé­

ratif est donc condamné à voir sa formation allongée de près d'un an.

Le schéma type de la formation se présente comme suit (1).

Année 1971 1972 1973 1974 1975 ; 1976

Session A.

Gr. 1. 1/A 1/B:1/1 2/A 1/2:2/B:1/3 3/A:1/4:3/B 1/5:4/A:1/6 : 4/B

Gr. 2. 1/A 1/1:1/B 1/2 2/A:1/3:2/B 1/4:3/A:1/5 3/B:1/6:4/A : 4/B

Les étudiants sont divisés en deux groupes. L'un suit les cours théoriques pendant que l'autre se trouve en activité dans 1'industrie.

Les huit sessions universitaires sont notées ; 1/A, 1/B, 2/A, 2/B, 3/A, 3/B, 4/A, 4/B.

Les six sessions industrielles sont notées : 1/1, 1/2, 1/3, 1/4, 1/5, 1/6.

Les étudiants commencent et terminent leurs études par une session commune à l'université même. Cela permet de préparer l'entrée dans l'industrie et d'effectuer une exploitation termi­ nale de l'acquis sur le terrain.

L'évaluation repose sur des examens de type classique. Ils ont lieu à la fin de chaque session universitaire. L'étudiant est informé de ses résultats au cours de la période suivante de travail en industrie. Les résultats sont également communiqués aux employeurs. En cas d'échec partiel, l'étudiant passe un

exa-(1) F. DAVOINE et M.Y. BERNARD, L'enseignement par alternance à l'Université de Waterloo (Ontario-Canada) in L'enseignement supérieur en alternance, collectif, p. 39.

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men de rattrapage, avant le début de la session universitaire suivante. En cas d'échec complet, il doit recommencer la tota­ lité des cours de la session manquée ainsi que la session de travail en entreprise qui suivait. Cela lui vaut donc un allon­ gement de sa formation de huit mois.

Les liens entre l'Université de Waterloo et les industries sont assurés par des coordinateurs. Ceux-ci sont géographique­ ment répartis sur l'ensemble du Canada.

Les coordinateurs parcourent le pays pour rechercher de nouvelles collaborations. A l'arrivée des étudiants, ils leur expliquent en quoi consiste un programme coopératif et ils faci­ litent leur choix. Chaque étudiant est visité au moins une fois au cours de la session. A cette occasion, le coordinateur se rend compte de la valeur éducative des tâches qui sont confiées à l'étudiant ainsi que de la manière dont il est perçu par les collaborateurs industriels. La façon dont l'étudiant ressent ses expériences au travail est également prise en considération. Le coordinateur soumet aux responsables de l'université, un rapport détaillé de sa visite. C'est lui qui devra veiller à résoudre les difficultés pouvant surgir entre certaines des trois parties en cause : l'étudiant, l'université, l'entreprise.

L'étudiant commence son premier séjour en entreprise (au sens large du terme) à un niveau de simple exécutant pour attein­ dre au cours du dernier séjour sur le terrain, un niveau de con­ ception et de direction.

Pour chaque période en entreprise, l'étudiant est jugé sur la base des deux documents suivants.

1) Une fiche d'évaluation : celle-ci est remplie par l'employeur, qui émet un avis sur la manière dont l'étudiant a rempli ses fonctions.

2) Un rapport écrit : il s'agit d'un travail qui est demandé à l'étudiant. Ce travail est présenté à l'employeur, qui en prend connaissance et le discute avec son auteur avant de le transmettre à l'université.

On demande aux employeurs de ne pas attendre la fin de la période active pour donner un avis défavorable à l'étudiant. Il est au contraire recommandé de faire prendre conscience, le plus rapidement possible, au candidat de lacunes éventuelles, afin qu'il puisse y remédier en temps utile. Rares sont les étudiants qui ne réussissent pas à corriger les erreurs signa­ lées. En cas d'incapacité flagrante à opérer valablement dans l'entreprise, l'étudiant peut être orienté vers un programme non coopératif.

3. Analyse critique.

Nous avons pu constater que le système coopératif canadien était en fait copié sur celui qui est en vigueur aux Etats- Unis.

Tout comme dans ce dernier pays, on se doit d'admettre que l'ouverture dans l'espace est en grande partie réalisée. Nous devons faire la même restriction que précédemment, à savoir qu'il s'agit plus d'une juxtaposition de périodes actives et de pério­ des d'études théoriques qu'une véritable intégration des deux modes d'approche de la réalité. Cela se vérifie tout particuliè­ rement dans le fait que l'adoption du système coopératif amène chaque fois, un allongement des études. Cela se vérifie aussi, dans le fait qu'un échec dans une session théorique entraîne, non seulement le redoublement de cette session, mais aussi celui de la période active qui suit (1). L'aspect théorique domine donc toujours l'approche pratique. Celle-ci est simplement ajoutée à ce qui existait déjà.

D'autre part, les Canadiens ne pratiquent aussi que l'alter­ nance interne. Ils introduisent des périodes de travail pendant les études mêmes, mais celles-ci constituent toujours un bloc

134.-compact à prendre ou à laisser. La population étudiante reste une population relativement homogène quant à l'âge, du fait de cette absence d'ouverture dans le temps par une politique de crédits.

Les effets bénéfiques du système sur l'adaptation aux

exigences de l'entreprise, sur la démocratisation par une réduc­ tion de la dépendance financière vis-à-vis des parents (les étudiants perçoivent un salaire pendant leurs périodes de tra­ vail) , sur la liaison théorie-pratique et le surcroît de moti­ vation qui peut en découler, sont évidents. Toutefois, il serait exagéré de considérer le système coopératif canadien comme une éducation permanente authentique.

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