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CONCLUSIONS DU CHAPITRE II

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l'a montré la pratique^ des avantages substanciels tant par la qualité de la formation dispensée que pour des raisons

F. CONCLUSIONS DU CHAPITRE II

Avant de tirer les conclusions de ce second chapitre, consa­ cré à un examen de diverses réalisations en matière d'éducation permanente, au niveau de l'enseignement supérieur à l'étranger, nous pensons que, pour la clarté de l'exposé, il convient de ras­ sembler les apports essentiels sous la forme d'un tableau synop­ tique. Pour chaque réalisation, nous reprendrons les critères suivants ; pouvoir organisateur, conditions d'admission, ouver­ ture temporelle, ouverture spatiale, mesures au niveau des études antérieures à l'université.

Rappelons ce que nous entendons par ouverture temporelle et spatiale.

Pour nous, l'ouverture temporelle consiste non seulement à l'utilisation des heures disponibles durant toute la semaine et toute l'année, mais aussi en la possibilité, donnée à chaque indi­ vidu, d'étaler sa formation et de commencer ou de reprendre à tout moment des études, grâce à un système de crédits capitalisa­ bles. Il est évident qu'une trop longue interruption des études peut nécessiter une actualisation des matières étudiées (complé­ ment de formation).

Quant à l'ouverture spatiale, elle consiste à considérer que l'institution universitaire ne peut tout faire en son sein. Ce qui a été acquis ailleurs, dans une autre institution d'enseignement supérieur, par le biais d'études personnelles, dans le cadre de l'activité professionnelle, doit pouvoir être pris en considéra­ tion et donner lieu à des dispenses pour autant que le candidat réussisse une épreuve attestant de la bonne assimilation du savoir et du savoir-faire exigés. D'autre part, l'université ne doit pas se contenter de tolérer l'ouverture spatiale, elle doit la pro­ mouvoir et la programmer, afin d'assurer une liaison plus étroite entre la théorie et la pratique.

Pouvoir organisateur

’Ppen University"britannique

En activité depuis janvier

1971,

Nouvelle institution

indé-pendante, parallèle aux universités traditionnelles. Création des Facultés de Philosophie et Lettres, de Mathématiques, des Sciences, des Sciences Sociales, de Technologie.

Conditions d'admis- Etre âgé de 21 ans et exer- Identiques aux autres insti­ tutions aux Etats-Unis. sion cer une activité profession­

nelle à temps plein.

Expérience ; 500 étudiants de 18 à 21 ans (250 por­ teurs d'au moins deux certi­ ficats A et 250 n'ayant aucun certificat A).

Ouverture temporelle Pratiquée grâce à un systè- Pas de système de crédits me de crédits. permettant une progression

individuelle.

Le programme est à prendre en bloc par année académique Minimum ; un crédit par an.

Maximum : deux crédits par an.

Durée de la formation pour obtenir un premier titre

(Bachelor of Arts) ; 3 ans à 6 ans.

Ouverture spatiale Inexistante au sens où nous Alternance interne de pério-l'entendons.

Contenu de l'enseignement déterminé par les équipes de rédaction de cours de 1'université.

des de cours théoriques à l'université et de périodes de travail effectif et rému­ néré sur le terrain.

Contrat négocié avec des en-Système coopératif aux

Etats-Unis

Fondateur ; Herman SCïîNEIDER Point de départ ; Université de Cincinnati, études d'ingé­ nieur, 1906.

Actuellement ; plus de 300 institutions pour un total de plus de 100.000 étudiants dans les domaines les plus divers.

Deux exemples :

- Northcastern University de Boston;

- Antioch College (Ohio).

treprises pour obtenir des tâches en rapport avec la formation.

Attention : allongement des études (juxtaposition et non intégration des périodes).

Mesures au niveau des études antérieu- res à l'université

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Pouvoir organisateur Etudes coopératives au Canada Exemple : Université de Waterloo. 1957 : début de la formation alternée. Aujourd'hui, la moi­ tié des étudiants poursuivent des étu­ des en alternance. Extension à d'autres universités. Système britannique d'études supérieures "en sandwich"

Introduit au XIXe siècle mais stagnation.

1967 : création du ré­ seau des "polytechnics"

(une trentaine aujour­ d'hui) : études supé­ rieures à finalité pro­ fessionnelle, en alter­ nance.

Douze nouvelles univer-sités ont adopté ce système, en tout ou en partie.

Conditions d'admis- sion

Identiques aux autres institutions au Cana­ da .

Identiques aux autres institutions britanni­ ques d'enseignement supérieur.

Ouverture temporelle Pas de système de crédits permettant une progression indi­ viduelle .

Le programme est à prendre en bloc par année académique.

Pas de système de cré­ dits permettant une progression individuel­ le .

Ouverture spatiale Alternance interne de Alternance interne périodes de cours,

théoriques à l'uni­ versité et de pério­ des de travail effec­ tif et rémunéré sur le terrain.

Attention : les étu­ des selon le système coopératif durent plus longtemps que les autres (juxtapo­ sition et non inté­ gration du savoir et du savoir-faire).

"sandwich épais" : 2 années d'études :

- une année de travail; - une année d'études. "sandwich mince" : al­ ternance de périodes d'études et de travail de six mois chacune. En général, les études durent une année de plus : juxtaposition et non intégration.

Mesures au niveau des études antérieures à 1'université

Union Soviétique

Pouvoir organisateur Etudes au sein des universités d'état, les seules autorisées.

Conditions d'admis- Après la révolution ; sion

priorité aux ouvriers et aux paysans pour l'accession à l'enseignement supérieur.

1934 : sous STALINE, examens de connaissances pour accé- der au supérieur.

1958 ; réaction de KHROUCHTCHEV contre le trop grand nombre de fils de l'intelligentsia dans l'enseignement supérieur. Tout le monde doit accomplir deux ans de travail après les études secondaires, sauf pour les filières très théoriques (20 % des places y sont réser­ vées aux médailles d'or ou d'argent du secondaire) .

Effort en faveur des cours à horaire réduit pour adultes. Après KHROUCHTCHEV : suppression des deux ans au travail et priorité aux études à temps plein.

Ouverture temporelle Pas de système de crédits.

En partie possible grâce aux cours à horaire réduit pour les adultes.

Ouverture spatiale Actuellement, retour au système traditionnel des stages durant les deux ou trois dernières années d'études.

Seuls les étudiants peuvent faire valoir ce savoir-faire après plusieurs années d'études théoriques.

Mesures au niveau des études antérieu- res à l'université

160.-Pouvoir organisateur

République Populaire Cuba

de Chine

Etudes au sein des universités d'état.

Universités de La Hava­ ne, Santa Clara et San­ tiago de Cuba.

les seules autorisées..

Conditions d'admis- s ion

Envoi à la production pour tous les jeunes après les études se­ condaires ,

Sélection des "élus"

En dernière année du secondaire, les étu­ diants indiquent leurs pré férences.

Admission en fonction des places disponibles et des résultats à un entretien prouvant leur qui poursuivront des

études, au sein des unités de production. Sélection en fonction des places disponi­ bles.

degré de conscience po-litique.

Etudiants-ouvriers pré-sentés par leur unité de production.

Ouverture temporelle Non réalisée Pas de système de cré-dits

En partie possible grâce aux cours à horaire ré­ duit pour les étudiants- ouvriers .

Ouverture spatiale Envoi à la production Alternance journalière avant et pendant les

études supérieures, mais objectif poli- tico-social (créer unt

théorie-pratique : du lundi au vendredi (4 heures de cours et 4 îheures de travail prati­

que ) .

Travail en relation avec les progrès dans les études.

Dans certains secteurs importants de la pro­ duction (sucreries), unités d'enseignement prise de conscience prolétarienne), plu­ tôt qu'une recherche de liaison étroite théorie-pratique. Celle-ci apparaît, dans une certaine me­ sure, au niveau de l'enseignement supé­ rieur (périodes de travail à la produc­ tion ) .

dans l'entreprise elle-même .

Mesures au niveau Travail à la produc- Contacts avec la pro-des étupro-des antérieures tion dès le secondai- duction et les réali-à 1'université re (objectif politi­

co-social prioritai­ re ) .

tés de la vie quoti-dienne, dès le secon-daire.

La comparaison des différentes réalisations que nous venons de mentionner, nous permet de tirer quelques conclusions.

1) On constate que, rarement, on envisage les répercussions des réformes introduites sur les études antérieures à l'université. Tout se passe comme si les études primaires et secondaires

n'existaient pas et que la réussite dans l'enseignement supé­ rieur n'était pas en grande partie conditionnée par des acqui­ sitions suffisantes dans les études qui précèdent.

Les handicaps d'origines socio-économique et socio-culturelle jouent cependant de manière précoce, comme de nombreuses étu­ des l'ont montré, et les enfants des milieux défavorisés occu­ pent une place prépondérante dans la déperdition des effectifs. Beaucoup de pays recherchent une plus grande démocratisation de l'enseignement universitaire, mais ils préconisent surtout des modifications au sommet de la pyramide scolaire, sans se soucier de la base. Seuls des pays socialistes comme l'U.R.S.S., la Chine ou Cuba prévoient, par exemple, des stages et des pé­ riodes de travail effectif à la production dès le secondaire, mais l'objectif, à ce niveau, est surtout idéologique, à savoir

l'établissement d'une conscience prolétarienne bien affirmée. 2) Les tentatives de réforme sont généralement le fait d'institu­

tions universitaires ou supérieures établies (système coopéra­ tif aux U.S.A. et au Canada, études "en sandwich" au Royaume- Uni, l'Etat comme unique pouvoir organisateur dans les pays socialistes, mais, dans le cas de 1' "Open University" bri­ tannique, il s'agit d'un organisme distinct. Dans aucun de ces cas, on envisage la promotion sociale collective. Ce qu'on vise est l'obtention de diplômes, de titres aü plan individuel.

3) Qu'en est-il de notre souci d'ouverture temporelle et spatiale ? Des efforts sont parfois faits dans l'un ou l'autre sens, mais jamais dans les deux.

L'ouverture temporelle est réalisée à 1' "Open University" bri­ tannique. Le système coopératif américain ou canadien, le sys­ tème britannique des études "en sandwich" ont mis sur pied une

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certaine ouverture spatiale, mais il s'agit d'une alternance interne, qui assure une liaison théorie-pratique dans un seul sens : les étudiants complètent leur formation théorique par un travail effectif à la production, mais l'inverse n'existe pas, à savoir des travailleurs qui compléteraient leur forma­ tion pratique par la théorie. On se rend compte ici que l'ou­ verture spatiale authentique est liée à l'ouverture temporelle Les systèmes en vigueur dans les pays socialistes mentionnés

(U.R.S.S., Chine et Cuba) relèvent aussi de l'alternance inter ne et de la liaison théorie-pratique dans un sens.

4) Le discours d'une institution comme 1' "Open University" bri­ tannique est favorable aux personnes défavorisées dans les domaines socio-économique et socio-culturel. Ce sont les popu­ lations que l'on veut toucher. Nous avons vu qu'en réalité, ce sont surtout des personnes se trouvant déjà engagées dans un processus d'ascension sociale qui en bénéficient (1).

CHAPITRE III. : ANALYSE CRITIQUE DE REALISATIONS ACTUELLES

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