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2-AUTOUR DES ATELIERS D’ECRITURE

P) E comme Erreurs et Enjeux :

Participer à la vie créative dans un atelier d’écriture ce n’est pas seulement oser faire des erreurs mais avoir le courage de les affronter, c’est voyager dans le monde des mots sans

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savoir dans quel écrit atterrir. C’est se lancer dans l’aventure de l’écriture sans regrets et sans détour, c’est aussi dépasser ses incompétences et ses lacunes tout en les acceptant et en les affrontant car « L’erreur y est errance, aventure et promesse de nouveaux départs. Chaque impasse, chaque blocage oblige à relever le défi de retrouver son chemin. Au bout du compte, chacun analyse ses stratégies, décortique ses erreurs, détaille le parcours parce que chacun a écrit et s’est construit de nouveaux savoirs. ».63

Au sein de l’atelier d’écriture , l’aspect de l’erreur change, elle devient feux de détresse et canon de sauvetage, les participants à cette expérience de l’écriture en ateliers à force d’écrire et de réécrire ils arrivent à comprendre pourquoi il faut se relire, corriger son texte, l’améliorer, ajouter des mots ou en enlever « L’atelier d’écriture métamorphose les erreurs en errance : l’écrivant erre, s’aventure dans les chemins de l’écriture, explore toutes les pistes qui se présentent et crée. Le zéro n’existe pas : l’élève est sujet et concepteur de son apprentissage ; il est responsable de son autocorrection. »64

Etre au sein d’un atelier d’écriture, faire partie de cette aventure de l’écrit est sans doute une chance pour les apprenants où ils ont tout à gagner. Les enjeux y sont forts intéressant aussi bien sur le plan cognitif, que sur le plan affectif. « Les enjeux, ce qu’il y a à ’gagner ’en écrivant, sont multiples : croire en sa capacité d’écrire et la développer ; réfléchir sur ce qu’est l’acte d’écrire, sur les processus qu’il met en œuvre, sur les raisons et les mécanismes d’écrire ; analyser les liens entre l’écriture et la lecture ; acquérir certaines compétences d’écriture ; apprendre à accepter l’erreur, l’hésitation, la réécriture. »65

Réviser son écrit c’est aussi le relancer, revenir sur ses erreurs c’est aussi reprendre ses idées et trouver les changements à faire « Dans le cadre d’un atelier, l’erreur est ‘dynamique’ en ce sens qu’elle est le reflet d’une prise de position face à une consigne et qu’elle influence

63Fabienne KOSTRZEWA. (2007). Atelier d’écriture : 26lettres en quête d’auteurs. Op cit. P 34.

64Fabienne KOSTRZEWA. (2007). Atelier d’écriture : 26lettres en quête d’auteurs. Op cit. P 56.

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l’écriture. L’écrivant identifie cette ‘erreur’ très vite et décide immédiatement de la procédure à suivre : soit il réécrit son texte ; soit –et c’est la solution la plus fréquente- il détermine la nature de l’écart par rapport à la consigne donnée et évalue son texte à l’aune de cet écart. »66

Intégrer un atelier d’écriture et s’intégrer dans l’écriture en commun s’avère une expérience à ne pas rater dans la mesure où la pratique de la lecture /écriture et de la relecture/réécriture d’un texte littéraire au sein d’un atelier d’écriture aide les apprenants à faire face à leurs erreurs et leur permet de les corriger, c’est l’enjeu par excellence du travail an atelier.

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Conclusion

Faire le tour de l’expérience de l’écriture en atelier, c’est d’autant plus faire un voyage dans les textes qu’on lit et vivre avec les textes qu’on produit. C’est aussi partager cette dynamique des lettres qui les composent et surfer dans les sens qui leur donnent vie. Autant de réalités à vivre et autant de possibilités à expérimenter et autant d’objectifs à atteindre et autant d’images à réaliser et autant de textes à produire.

L’apprenant/écrivant au sein d’un atelier d’écriture au fur et à mesure qu’il lit/écrit et qu’il relit/réécrit se réconcilie avec les erreurs et avec son brouillon, cet écrivant apprend à exploiter ses erreurs pour progresser et arrive à travailler son brouillon pour s’améliorer. Il s’intègre dans un projet d’écriture et il s’adapte à l’échange et à l’entraide avec ses partenaires en écriture.

Ceci n’est qu’un seul enjeu ‘ce qu’il ya à gagner’ dû à cette expérience de l’écriture en atelier, en effet, l’apprenant participant à cet univers du lire/écrire et du relire/réécrire a toute à gagner aussi bien sur le plan cognitif, émotionnel que sur la plan relationnel et organisationnel. Car c’est dans cette expérience de l’écriture en atelier qu’il remporte tant de compétences en lecture et en écriture et tant d’assurance et de confiance en ses capacités et en ses potentialités.

Ce regroupement pédagogique qu’est l’atelier d’écriture, et de par son fonctionnement, met entre les mains des apprenants participant à l’expérience de l’écriture en atelier l’opportunité de s’engager dans un projet d’écriture, de s’intégrer dans leur apprentissage et de s’investir dans l’accomplissement de leurs tâches.

En effet, ces apprenants/écrivants progressent en écriture tout en s’appuyant sur les consignes proposées, ils se basant sur les qualités de l’échange et ils s’intègrent dans l’interaction et dans le travail en commun avec leurs partenaires. Ces mêmes apprenants réalisent enfin que c’est dans l’accompagnement de l’animateur et surtout dans partage qu’ils peuvent réellement progresser. Ils vivent ensemble cette passion de découvrir les particularités du texte littéraire et de savourer les instants passer avec l’imaginaire et avec l’écriture créative tout dans un esprit d’entraide, de tolérance et d’union productif.

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C’est ainsi que les apprenants/écrivant arrivent à l’autonomie après s’être décloisonner des représentations négatives qu’ils ont de l’écriture en FLE, de leurs brouillons et leurs ratures. Ils peuvent alors, relancer, réviser leurs textes et s’enrichir au niveau cognitif et procédural car ici et maintenant lire/écrire et relire/réécrire en atelier sont autant d’étapes qui les aident à faire de l’écriture en FLE une pratique réelle en perpétuelle progression.

En fin de ce chapitre, nous estimons que la participation des apprenants dans l’écriture en atelier va leur permettre de renouer avec le français aussi bien en lecture qu’en écriture. Il s’avère que les apprenants participant à cette expérience de l’écriture en atelier ont l’occasion enfin de travailler dans la confiance en leurs capacités car c’est avec l’esprit de coopération, d’échange et d’interaction qu’ils font leurs lectures et qu’ils produisent leurs écrits.

Nous sommes confiante que le fait d’intégrer un atelier d’écriture et d’en faire partie procure en premier lieu la sécurité tant recherchée en classe de FLE, que le partage en lecture et en écriture avec les partenaires en atelier participe en un deuxième temps à l’investissement réelle des apprenants et de ce fait à une réelle acquisition des compétences langagières en FLE.

Chapitre II

Le travail interactif en atelier