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Chapitre 5 : Résultats et analyse du volet quantitatif

5.2. Dynamique

Plusieurs items du questionnaire en ligne se rapportent à la dimension de la dynamique. Nous avons regroupés les résultats y correspondant en trois catégories, selon qu’ils renvoient au climat relationnel, à la communauté de vision ou aux processus internes. 5.2.1. Le climat relationnel

Les résultats présentés au Tableau 6 démontrent clairement que les relations entre partenaires au sein de SPOT-CCSE se déploient dans un climat positif. Ainsi, la grande majorité des répondants estiment que les partenaires expriment des points de vue qui peuvent être divergents et sont capables de les discuter ouvertement (86 %), et que devant des positions divergentes, les partenaires sont capables de changer de position

pour construire des compromis (85 %). On estime aussi que les partenaires (« tous » : 27 % ou « la plupart »: 73%) parviennent à dépasser leurs intérêts propres pour converger vers l’intérêt des populations qu’ils ont à desservir.

De plus, les résultats aux questions 16a et 16b de la Figure 3 illustrent que tous les répondants sont d’avis que les partenaires 1) se sentent libres de parler ouvertement lors des rencontres (67 % tout à fait en accord et 33 % plutôt en accord) et 2) qu’ils respectent le point de vue les uns des autres même lorsqu’il y a désaccord (53 % tout à fait en accord et 47 % plutôt en accord).

Tableau 6. Dynamique : Climat relationnel

(Q113, Q12, Q13)

3 On retrouve les libellés complets des questions dans le questionnaire à l’annexe C 4

Dans les tableaux et figures de ce mémoire, les « n » et les pourcentages excluent les réponses « je ne sais pas » ainsi que la non réponse. Toutefois, le nombre de réponse « je ne sais pas » et de répondants ayant

%

11. Les partenaires sont capables d’identifier leurs divergences et de les discuter

(n=14)

Les partenaires expriment des points de vue qui peuvent être divergents et sont

capables de les discuter ouvertement 86%

4

Les partenaires expriment des points de vue qui peuvent être divergents, mais ils ne discutent

que de leurs points de convergence 7%

Seuls les points de vue pouvant faire consensus sont exprimés et discutés 7% 12. Les partenaires parviennent à résoudre leurs divergences

(n=13)

Devant des positions divergentes, les partenaires sont capables de changer de position

pour construire des compromis 85%

Devant des positions divergentes, les partenaires changent rarement de position et les

compromis sont rares 0%

Devant des positions divergentes, les partenaires cherchent plutôt à les contourner 15% 13. Les partenaires parviennent à dépasser leurs intérêts propres pour converger vers l’intérêt des populations qu’ils ont à desservir

(n=15)

Tous les partenaires mobilisent leurs atouts dans l’intérêt des populations qu’ils ont à

desservir 27%

La plupart des partenaires mobilisent leurs atouts dans l’intérêt des populations qu’ils

ont à desservir 73%

La plupart des partenaires cherchent d’abord à répondre à leurs propres intérêts 0%

5.2.2. La communauté de vision

Les items c), d) et e) de la Figure 3 portent sur la perception des répondants en ce qui a trait à la présence d’une vision commune de la mission de SPOT-CCSE, des actions pour la réaliser ainsi que des valeurs à la base des fondements de SPOT-CCSE. De prime abord, on observe que tous les répondants ou presque sont d’avis (tout à fait en accord ou plutôt en accord) que les partenaires partagent les mêmes valeurs, une même vision de la mission, ainsi qu’une même vision des actions à mettre en place pour réaliser cette mission. Toutefois, on note que les énoncés concernant la mission et les actions obtiennent une minorité de réponses « tout à fait en accord » (soit 36 % et 27 %) et une majorité de réponses « plutôt en accord » (respectivement 64 % et 60 %). Ainsi, la position des répondants pour ces énoncés (partage de la mission et des actions) nous apparaît moins ancrée que leur position face au partage des valeurs à la base des fondements de SPOT-CCSE où la situation inverse est observée : la majorité de répondants se disant « tout à fait en accord » (69 %), versus une minorité étant « plutôt en accord » (31 %). Nous avons présenté les résultats des énoncés d) et e) aux participants des entrevues individuelles et des groupes de discussion afin d’en raffiner notre interprétation. Les commentaires obtenus n’ont malheureusement pas été très éclairants. D’une part certains se sont dit plutôt surpris, on explique ici qu’on se serait attendu à ce que la proportion de réponses tout à fait en accord soit plus élevée.

5.2.3. Les processus internes

Le Tableau 7 présente les résultats aux questions en lien avec le processus de prise de décision. On y constate à la Q9 que seulement le tiers (33 %) des répondants sont d’avis que les partenaires sont activement impliqués dans la définition des problèmes et des solutions. De plus, plusieurs répondants (56 %) estiment que les partenaires sont impliqués dans les décisions sur les solutions à des problèmes qui sont définis par d’autres instances telles que le conseil d’administration de SPOT-CCSE, les institutions publiques ou les bailleurs de fonds. De plus, on note que le nombre de personnes ayant répondu « Je ne sais pas » ou s’étant abstenus de répondre, soit huit personnes, est élevé (près de la moitié des répondants). Ces résultats suscitent quelques questionnements, surtout lorsque nous les mettons en parallèle avec le fait que plus du tiers des répondants (38 %) sont en désaccord (plutôt ou tout à fait) avec l’énoncé « J’ai l’impression d’avoir une influence au sein de SPOT-CCSE » (voir Figure 3, item g)).

Nous avons donc présenté aux participants des entrevues et des groupes de discussion ces résultats. Leurs commentaires a permis d’en enrichir grandement l’interprétation. Ainsi, au regard des résultats à la Q9, les participants ont exprimé être effectivement d’avis que d’autres instances définissent parfois les décisions ou orientations, mais on explique être tout à fait à l’aise avec le degré d’implication de son propre organisme et faire confiance aux instances décisionnelles en place. On considère que les zones de discussions et de décisions offertes par SPOT-CCSE sont bien présentes, toutefois on souligne aussi que sa propre réalité d’organisme, ses propres agendas, limitent le temps possible d’implication dans SPOT-CCSE. Par ailleurs, les interprétations des participants variaient au sujet de l’énoncé concernant l’impression d’avoir une influence au sein de SPOT-CCSE. Ainsi, un directeur d’un point de service mentionnait se souvenir d’avoir répondu être en désaccord avec l’énoncé tout en précisant que cela lui convient parfaitement ainsi, qu’il ne cherche pas à voir une influence ou « du pouvoir » dans SPOT- CCSE, qu’il fait confiance aux gens en place. Un autre participant estime pour sa part que les membres ou partenaires sont régulièrement invités par les responsables de SPOT- CCSE à des rencontres « très ouvertes » où l’on informe les participants et où leur opinion est sollicitée. Toutefois il précise ne pas être interpellé, lors de ces rencontres, pour travailler sur des questions précises et que cela contribuerait à amener un certain flou sur ce que les responsables de SPOT-CCSE attendent des membres ou partenaires. Ainsi, selon lui, les résultats à l’énoncé reflèteraient cette façon de fonctionner. Finalement, d’autres participants interprètent plutôt les résultats comme le fait que les membres ne

sont peut-être pas conscients de l’influence qu’ils peuvent avoir au sein de SPOT-CCSE mais que celle-ci est bien réelle. Un commentaire issu du questionnaire en ligne va d’ailleurs dans le même sens : « Les lieux d'implication pour les membres sont encore limités et/ou trop peu connus. »

Par ailleurs, on constate au résultat de la Q10 que la place des partenaires communautaires au sein de SPOT-CCSE est bien reconnue : 80 % des répondants estiment que ceux-ci ont autant ou plus d’influence sur les décisions que les membres institutionnels ou les bailleurs de fonds.

Tableau 7. Dynamique : Processus internes/ Prise de décision

(Q9, Q10)

%

9. Les partenaires sont activement impliqués dans l’analyse des problèmes et l’élaboration des solutions et non seulement dans l’exécution

(n=9)*

Les partenaires sont activement impliqués dans la définition des problèmes et des

solutions 33%

Les partenaires sont impliqués dans les décisions sur les solutions à des problèmes qui sont définis par d’autres instances telles que le conseil d’administration de SPOT- CCSE, les institutions publiques ou les bailleurs de fonds

56% Les partenaires sont impliqués uniquement dans la mise en œuvre de solutions décidées

par d’autres instances telles que les institutions publiques ou les bailleurs de fonds 11%

10. Les partenaires communautaires ont une réelle influence sur les décisions

(n=10)**

Les partenaires communautaires ont autant d’influence sur les décisions que les

membres institutionnels ou les bailleurs de fonds 60% Les partenaires communautaires ont davantage d’influence sur les décisions que les

membres institutionnels ou les bailleurs de fonds 20%

Les partenaires communautaires sont entendus, mais leurs points de vue sont moins pris en

compte que ceux des membres institutionnels ou des bailleurs de fonds 20% Les partenaires communautaires n’influencent pas les décisions 0%

*Ne sait pas = 6, Non réponse = 2 **Ne sait pas = 7

D’autre part, tel que l’illustre le Tableau 8, tous les répondants estiment que le mode actuel de gestion et de gouvernance de SPOT-CCSE reflète tout à fait (54 %) ou partiellement (46 %) un modèle de gestion participative. À la question suivante, où l’on demandait aux répondants qui avaient répondu « partiellement » d’expliquer leur choix de réponse, on nomme le fait que les personnes concernées par la problématique sont peu présentes dans l’organisation ou la gouvernance de SPOT-CCSE. Un répondant précise

ici que « La volonté est fort présente au sein de la coordination. Toutefois, les moyens en ressources humaines et financiers sont insuffisants pour assurer une participation optimale des personnes désaffiliées ». Alors qu’un autre souligne que la difficulté tient au fait que les gens en situation difficile qui viennent à SPOT sont plus en mode survie qu'autre chose. À la question portant sur les points à améliorer au regard de la collaboration au sein de SPOT-CCSE, cet élément est mis de l’avant par un autre répondant :

La parole des gens ciblés par l'offre de soins, leur place dans la structure de pouvoir et d'influence (gouvernance) est très/trop faible et reste à développer. C'est un défi que de sortir d'un moule de clientélisme.

Tableau 8. Dynamique : Processus internes/ Gestion participative

(Q14)

% 14. Le modèle de soins de SPOT-CCSE prévoit un modèle de GESTION PARTICIPATIVE qui ''vise une gestion démocratique, le partage du pouvoir et la transformation des rapports sociaux afin qu’ils soient plus égalitaires et respectueux des contributions de toutes et tous.''

D’après vous, à quel point le mode actuel de gestion et de gouvernance de SPOT- CCSE reflète-t-il un modèle de gestion participative?

(n=13)

Tout à fait 54%

Partiellement 46%

Peu/ pas du tout 0%

La communication entre partenaires

Les résultats aux énoncés h) et i) de la Figure 3 indiquent qu’une forte proportion de répondants estiment que la communication entre partenaires au sein de SPOT-CCSE est pertinente (71 % se montrent tout à fait en accord et aucun répondant n’est en désaccord). Toutefois, on est plus mitigé lorsqu’il est question de se prononcer à savoir si cette communication est suffisante : le quart (27 %) se disent plutôt en désaccord et 60 % sont plutôt en accord. Ici la proportion de répondant tout à fait en accord est très faible (13 %). Nous avons discuté de ce dernier résultat avec les participants du volet qualitatif. Différentes interprétations ont émergé. D’une part, un répondant souligne que bien souvent les organismes communautaires se connaissent, toutefois cela n’implique pas qu’ils se fréquentent ou qu’ils créent des partenariats. Selon lui, la présence de SPOT- CCSE a plutôt contribué au réseautage de certains de ces organismes mais il n’en demeure pas moins que la communication entre eux peut être perçue comme plus ou

moins satisfaisante, pour des raisons extrinsèques à SPOT-CCSE. D’autre part, un participant a exprimé un besoin de partager avec les autres organismes points de service de SPOT-CCSE, pour échanger sur leur réalité de point de service et créer des liens. Notons que cette position n’était pas partagée par les participants d’un autre point de services qui jugent la communication entre points de services satisfaisante.