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Évaluation de la collaboration interorganisationnelle : le cas de la clinique communautaire de santé et d'enseignement SPOT-CCSE

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Academic year: 2021

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ÉVALUATION DE LA COLLABORATION

INTERORGANISATIONNELLE

LE CAS DE LA CLINIQUE COMMUNAUTAIRE DE SANTÉ

ET D’ENSEIGNEMENT SPOT-CCSE

Mémoire

Esther Samson

Maîtrise en santé communautaire – Évaluation

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

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ÉVALUATION DE LA COLLABORATION

INTERORGANISATIONNELLE

LE CAS DE LA CLINIQUE COMMUNAUTAIRE DE SANTÉ

ET D’ENSEIGNEMENT SPOT-CCSE

Mémoire

Esther Samson

Sous la direction de :

Christopher Fletcher, directeur de recherche Marie Gervais, codirectrice de recherche

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Résumé

L’importance des collaborations entre organisations pour faire face à des enjeux de santé publique complexes tel l’accès aux soins pour les populations en situation de vulnérabilité est de plus en plus reconnue. Ce mémoire a pour objet l’évaluation de la collaboration interorganisationnelle au sein de la clinique communautaire de santé et d’enseignement SPOT-CCSE. Les objectifs généraux de l’évaluation sont de comprendre les caractéristiques de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE et de dégager des pistes d’amélioration et des recommandations pour SPOT-CCSE. Appuyé sur une recension des écrits sur le sujet, un devis mixte comportant un volet quantitatif – questionnaire en ligne, ainsi qu’un volet qualitatif – entrevues individuelles et groupes de discussion, a été utilisé. Il en ressort que la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE présente de grandes forces, en particulier au plan du climat relationnel. Des ajustements sont recommandés principalement au regard des processus internes.

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Table des matières

Résumé ... iii

Liste des tableaux ... vi

Liste des figures ... vii

Remerciements ... viii

Introduction ... 1

Chapitre 1 : Mise en contexte ... 2

1.1. Description de la clinique SPOT-CCSE ... 2

1.2. Gouvernance, membership et partenariat au sein de SPOT-CCSE ... 4

Chapitre 2 : Problématique et objectifs d’évaluation ... 6

2.1. Problématique ... 6

2.2. Objectifs d’évaluation ... 9

Chapitre 3 : Recension des écrits et cadre conceptuel ... 10

3.1. Méthodologie de la recension ... 10

3.2. Définitions ... 13

3.3. Constats de la recension des écrits : les facteurs d’influence ... 15

3.4. Cadre conceptuel ... 17

Chapitre 4 : Méthodologie ... 20

4.1. Type d’évaluation et approche ... 20

4.2. Devis ... 21

4.3. Volet quantitatif ... 22

4.4. Volet qualitatif ... 25

4.5. Critères de rigueur ... 28

4.6. Considérations éthiques ... 29

Chapitre 5 : Résultats et analyse du volet quantitatif ... 30

5.1. Profil des répondants ... 30

5.2. Dynamique ... 31

5.3. Engagement des membres ... 38

5.4. Leadership ... 43

5.5. Structure ... 46

5.6. Composition du groupe ... 47

5.7. Facteurs extérieurs et satisfaction générale ... 50

Chapitre 6 : Résultats et analyse du volet qualitatif ... 51

6.1. Les cinq points de services ... 51

6.2. Enjeux liés au fonctionnement ... 54

6.3. Appréciation de la collaboration ... 66

Chapitre 7 : Discussion des résultats ... 80

7.1. Qualité de la collaboration interoganisationnelle au sein de SPOT-CCSE ... 80

7.2. Éléments opérationnels de la collaboration interoganisationnelle ... 84

7.3. Recommandations et pistes d’amélioration ... 89

7.4. Limites de l’évaluation ... 90

Conclusion ... 93

(5)

Annexes... 99

Annexe A. Modèle logique de SPOT-CCSE ... 100

Annexe B. Historiques de recherche dans les bases de données ... 101

Annexe C. Questionnaire en ligne ... 105

Annexe D. Guide de discussion – les points de services ... 141

Annexe E. Guide de discussion – équipe SPOT ... 144

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Liste des tableaux

Tableau 1. Bases de données consultées selon le moteur de recherche ... 11

Tableau 2. Description de l’échantillon : membres organisationnels ... 24

Tableau 3. Participants au volet qualitatif selon le type et le titre d’emploi ... 25

Tableau 4 : Processus utilisé pour chacune des quatre étapes d’analyse de contenu selon Mayer et Ouellet (2000) ... 27

Tableau 5. Profil des répondants membres organisationnels de SPOT-CCSE... 31

Tableau 6. Dynamique : Climat relationnel ... 32

Tableau 7. Dynamique : Processus internes/ Prise de décision ... 36

Tableau 8. Dynamique : Processus internes/ Gestion participative ... 37

Tableau 9. Avantages de l’implication au sein de SPOT-CCSE ... 40

Tableau 10. Désavantages de l’implication au sein de SPOT-CCSE ... 41

Tableau 11. Composition du groupe ... 49

(7)

Liste des figures

Figure 1. Organigramme du processus réalisé pour la recension des écrits – stage INSPQ ... 12 Figure 2. Cadre conceptuel de la collaboration interorganisationnelle ... 18 Figure 3. Dynamique : degré d’accord aux énoncés ... 34 Figure 4. Comparaison entre les avantages et les désavantages de l’implication au sein

de SPOT- CCSE ... 38 Figure 5. Éléments en lien avec l’engagement des membres : degré d’accord aux énoncés .. 42 Figure 6. Perception de la performance de SPOT-CCSE: degré de conviction face aux

énoncés ... 43 Figure 7. Leadership : degré d’accord aux énoncés ... 45 Figure 8. Structure : degré d’accord aux énoncés ... 47

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Remerciements

Ce mémoire n’aurait pu exister sans l’apport de plusieurs personnes que je tiens à remercier. De prime abord, ma gratitude se porte vers Marc Corbière, professeur à l’UQAM, sans qui je n’aurais sans doute jamais envisagé entreprendre des études supérieures après une si longue absence des bancs d’école. Je lui suis reconnaissante pour sa confiance et pour avoir fait naitre chez moi l’intérêt de la recherche.

Je tiens à remercier de plus Christopher Fletcher et Marie Gervais, respectivement mes directeur et codirectrice de recherche, pour leur encadrement de ce mémoire de même que pour leurs enseignements qui ont grandement guidé mes travaux.

Un merci particulier à Gisèle Groleau, responsable de la formation à la direction du programme, pour sa disponibilité, son accueil inconditionnel, son écoute et ses conseils. Son soutien dans les aspects périphériques et administratifs de mon parcours de maîtrise a été des plus précieux.

Mes remerciements vont également à Marthe Deschênes, chercheure à l’Institut national de santé publique du Québec, pour son accompagnement tout au long de mon stage qui s’est avéré très formateur. Merci également à Geneviève Olivier-d'Avignon et Anne-Marie Michaud, agentes de planification, de programmation et de recherche à l’Institut pour leur soutien.

Ma reconnaissance va par ailleurs à Nathalie Bouchard, coordonnatrice de la clinique SPOT-CCSE, qui m’a apporté tout l’appui dont j’avais besoin pour mener à terme ce projet, et ce avec sa légendaire passion et une grande ouverture. Merci également au conseil d’administration de SPOT-CCSE qui, en l’approuvant, ont rendu possible ce projet de mémoire, de même qu’à tous les participants à la recherche.

Mon parcours de maîtrise s’est réalisé en conciliant travail et études, ce qui n’aurait pu être fait sans la compréhension et la flexibilité de mon employeur au cours des dernières années. Pour ce je remercie sincèrement Diane Harvey, directrice générale de l’Association québécoise pour la réadaptation psychosociale.

Finalement, merci à mes proches pour leur patience et leur écoute. Je suis infiniment reconnaissante de leur appui inconditionnel à ma démarche, malgré la place imposante qu’a pris ce projet d’études et les contraintes qu’il a imposées.

(9)

Introduction

L’importance des collaborations entre organisations pour faire face à des enjeux de santé publique complexes tel l’accès aux soins pour les populations en situation de vulnérabilité est de plus en plus reconnue. Il importe toutefois de comprendre ces collaborations ainsi que les facteurs qui influent sur leur fonctionnement et sur leur efficacité, car leur seule création n’est pas garante de l’atteinte de leurs objectifs au plan de la santé des communautés.

L’évaluation de la collaboration interorganisationnelle au sein de la clinique communautaire de santé et d’enseignement SPOT-CCSE (Santé pour tous - Clinique communautaire de santé et d’enseignement), objet du mémoire de maîtrise présenté ici, s’inscrit dans ce courant. La clinique SPOT-CCSE, dont la mission vise à améliorer l’état de santé des populations marginalisées et à former une relève professionnelle sensibilisée aux enjeux sociaux et aux besoins de santé de ces personnes, est issue d’une large alliance entre le milieu universitaire, les institutions de soins, les organismes communautaires, les groupes d’usagers et de nombreux partenaires. La collaboration entre différentes organisations est au cœur de la gouvernance et du fonctionnement de SPOT-CCSE.

Le mémoire de maîtrise exposé ici s’inscrit dans le cadre d’une évaluation d’implantation. Il débute au premier chapitre par une mise en contexte de la clinique SPOT-CCSE, suivi de la présentation de la problématique et des objectifs de l’évaluation au chapitre deux. La démarche et les constats de la recension des écrits constituent le cœur du chapitre trois alors que le chapitre suivant expose la méthodologie de l’évaluation. Les chapitres cinq et six font état respectivement des résultats du volet quantitatif et du volet qualitatif. Le dernier chapitre présente une discussion des résultats et apporte des recommandations pour SPOT-CCSE, tout en exposant les limites de cette évaluation.

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Chapitre 1 : Mise en contexte

Ce premier chapitre présente une description de la clinique SPOT-CCSE. Il est question des motifs derrière sa création, des territoires couverts par la clinique, de la population qu’elle dessert ainsi que de la place de SPOT-CCSE au sein du réseau de la santé. La gouvernance, le membership et le partenariat au sein de SPOT-CCSE sont abordés par la suite.

1.1. Description de la clinique SPOT-CCSE

La clinique communautaire de santé et d’enseignement SPOT-CCSE est née en 2014. Elle est issue d’une large alliance entre le milieu universitaire, les institutions de soins, les organismes communautaires, les groupes d’usagers et de nombreux partenaires dans la collectivité afin de répondre à deux besoins. D’une part, le Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l’Université Laval faisait le constat que les étudiants des sciences de la santé et des sciences sociales avaient besoin d’être exposés plus rapidement aux réalités sociales et communautaires pendant leur formation. D’autre part, les populations en situation de vulnérabilité à Québec exprimaient le besoin d’avoir plus de services de santé alors que les organismes communautaires arrivaient difficilement à répondre aux besoins des populations qu’ils desservent. La clinique SPOT-CCSE se veut donc une réponse à ces besoins, elle s’est donnée pour mission « d’améliorer l’état de santé des populations marginalisées, désaffiliées, en situation de vulnérabilité sociosanitaire, non rejointes par l’offre de soins et services existante, et de former une relève professionnelle sensibilisée à la souffrance sociale et aux besoins de santé de cette clientèle » (SPOT-CCSE, 2014, p. 12).

Les activités de la clinique sont concentrées sur le territoire Basse-Ville-Limoilou-Vanier, ces secteurs ayant été ciblés en raison de leur importante défavorisation matérielle et sociale ainsi que du fort niveau d’inégalités sociales de santé qu’ils présentent (SPOT-CCSE, 2014). SPOT-CCSE y offre des services de santé généraux de première ligne. Pour ce faire, la clinique met de l’avant une approche de reaching out en opérant cinq points de services mobiles, selon un horaire hebdomadaire fixe, au sein de cinq organismes communautaires existants. Une description sommaire des cinq points de services est présentée à la section 6.1 de ce mémoire.

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… des personnes itinérantes ou en situation d’instabilité résidentielle, des jeunes de la rue, des réfugiés, des femmes et des hommes dans une dynamique prostitutionnelle, des utilisateurs de drogues injectables et des personnes vivant d’autres conditions médicosociales délétères. Ces personnes en souffrance et en difficulté peuvent ou non avoir une carte d’assurance-maladie, un médecin de famille, un logement, etc… (SPOT-CCSE, 2014, p. 13).

Selon le rapport annuel 2016-2017 de SPOT-CCSE, 692 personnes ont été rencontrées par l’équipe de SPOT-CCSE entre le 1er avril 2016 et le 31 mars 2017. Environ 20 % de

ceux-ci n’avaient pas de carte d’assurance-maladie, 80 % n’avaient pas de médecin de famille et la presque totalité d’entre eux étaient en situation de pauvreté (SPOT-CCSE, 2017, p. 21). Pour assurer ces services, SPOT-CCSE comptait au moment de l’étude sur trois employés réguliers (la coordonnatrice, le pair-aidant et l’infirmière), cinq médecins et cinq dentistes (qui sont bénévoles ou encore rémunérés par une instance autre que SPOT-CCSE) et sur environ une quinzaine d’étudiants stagiaires.

De par son approche, SPOT-CCSE facilite l’accès aux soins pour les personnes en situation de vulnérabilité du territoire et participe ainsi à la responsabilité populationnelle du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSS-CN). Les actions de la clinique se veulent complémentaires à celles du réseau public et sont soutenues par une entente de partenariat avec le CIUSSS-CN qui assure notamment le prêt de service d’une infirmière. Notons ici que le CIUSSS-CN était d’ailleurs l’un des acteurs impliqués dans la création de SPOT-CCSE. De plus, la clinique est en relation avec plusieurs partenaires du réseau de la santé afin d’assurer un suivi aux personnes qui consultent l’équipe clinique (hôpitaux, pharmacies, groupe de médecins de famille (GMF), groupe de médecins de famille universitaire (GMF-U), clinique réseau Québec (CRQ), organismes communautaires et autres).

Le volet enseignement de SPOT-CCSE repose sur une alliance avec le Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine l’Université Laval, lequel permet aux résidents en médecine d’effectuer des stages à la clinique. D’autres partenariats sont présents entre SPOT-CCSE et l’Université. Ainsi, au moment de l’étude, des étudiants provenant des facultés des sciences infirmières, de pharmacie, de médecine dentaire ainsi que de l’école de nutrition réalisent des stages au sein de la clinique.

Le modèle logique de SPOT-CCSE présenté à l’annexe A illustre les relations entre la situation problématique (l’accès aux soins pour les personnes en situation de

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vulnérabilité), les contextes en jeu (socio-politique, économique…), l’infrastructure de soutien (mobilisation des partenaires, des ressources…), les processus de mise en œuvre des activités (liés à la formation des étudiants et à l’offre de services) et les résultats attendus de la clinique. Ces derniers sont de quatre types, selon qu’ils concernent les étudiants, l’organisation de soins et services, les personnes vulnérables ou les communautés locales. Ultimement le modèle prévoit une amélioration de la santé et du bien-être. Le modèle logique a été créé par l’équipe de recherche/évaluation en lien avec SPOT-CCSE et a fait l’objet d’une première validation auprès des responsables des fonctions stratégiques et opérationnelles de SPOT-CCSE; des bonifications et changements ont alors été apportés. Une seconde validation a été menée auprès de vingt partenaires : membres du conseil d’administration de SPOT-CCSE, étudiants et intervenants communautaires.

1.2. Gouvernance, membership et partenariat au sein de SPOT-CCSE

CCSE est un organisme à but non lucratif. Le conseil d’administration de SPOT-CCSE est constitué de représentants des quatre catégories de membres qui composent l’ensemble du membership de SPOT-CCSE, soit les membres organisationnels (membres qui représentent une association, organisation, corporation ou une institution), les membres actifs (membres qui s’identifient comme faisant partie des populations visées par le projet, ou comme usager potentiel des soins et services, ou comme pair aidant de SPOT-CCSE), les membres étudiants et les membres sympathisants (tout autre membre). Le membership total de SPOT-CCSE était composé au moment de l’étude de 129 membres répartis ainsi :

 23 membres organisationnels;  4 membres actifs ;

 52 membres étudiants;  50 membres sympathisants.

SPOT-CCSE compte aussi des partenaires organisationnels non-membres qui apportent un soutien au plan financier, clinique ou au plan de la recherche.

La création de SPOT-CCSE, sa gouvernance et son fonctionnement reposent sur la collaboration entre différentes organisations. L’un des objectifs de SPOT-CCSE est d’ailleurs de « consolider et développer des partenariats et des alliances afin d’assurer la

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viabilité et la pérennité du projet et son ancrage dans la communauté.» (SPOT-CCSE, 2014, p.13). Ainsi, la collaboration interorganisationnelle est rapidement apparue comme une cible prioritaire à documenter par les personnes présentes lors d’une rencontre visant à identifier les principaux objectifs de suivi d’implantation de SPOT-CCSE1. La

coordonnatrice a même fait référence à cette collaboration comme étant « l’ADN de SPOT », résumant bien ici toute l’importance rattachée à cette dimension de la réalité de SPOT-CCSE. Le projet d’évaluation proposé ici découle donc de l’expression de ce besoin.

1

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Chapitre 2 : Problématique et objectifs d’évaluation

Cette section traite en première partie de l’accès aux soins pour les populations en situation de vulnérabilité ainsi que des partenariats en santé comme avenue pour améliorer la santé des communautés. La présentation des objectifs d’évaluation de ce mémoire fait l’objet de la seconde partie.

2.1. Problématique

La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale.

OMS, 2006

L’Organisation mondiale de la santé déclare que « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain » (OMS, 2006, p. 1). Ce principe fondateur ne garantit toutefois pas que tous bénéficient du droit à la santé ou de l’accès aux services de santé, et ce même dans les pays dits développés. Ainsi, l’OMS souligne que « les groupes vulnérables et en marge de la société sont souvent moins susceptibles de jouir du droit à la santé. » (OMS, 2015). Au Canada, la Loi canadienne sur la santé adoptée en 1984 a pour « premier objectif de protéger, de favoriser et d’améliorer le bien-être physique et mental des habitants du Canada et de faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacles d’ordre financier ou autre » (ch. 6, art. 3). Notons que le terme « accès satisfaisant » n’est pas défini dans la Loi, ce qui rend difficile l’évaluation de l’atteinte de cet objectif. Quoiqu’il en soit, on reconnait que plusieurs facteurs font obstacle à l’accès aux services de santé pour les populations marginalisées, soit les personnes en situation d’itinérance, les personnes qui vivent avec un trouble mental, les jeunes de la rue, les consommateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe (Bowen, 2000). Au chapitre des facteurs faisant obstacle, sont pointés du doigt les lacunes du système de santé au regard de la gestion de certaines conditions de santé tels les troubles mentaux et la dépendance, mais aussi au regard de la discrimination à laquelle font face les populations marginalisées lorsqu’elles consultent.

Certaines populations insuffisamment servies (les sans-abri, par exemple) […] présentent parfois des affections qui ne sont pas très bien gérées par

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le système de santé officiel (troubles psychiatriques ou toxicomanies notamment). Elles risquent d’être plus malades, auront vraisemblablement des obstacles non financiers à surmonter pour avoir accès au système de santé et seront traités de façon discriminatoire par l’ensemble de la société et le système de santé. (Bowen, 2000, p. 17)

Toujours selon Bowen (2000), les personnes en situation d’itinérance trouvent les services de santé « froids et intimidants » et conséquemment reportent la demande de soins – aggravant ainsi leur état de santé. De plus, il arrive souvent qu’elles ignorent où aller chercher des services de santé de première ligne et utilisent en dernier recours les services d’urgence.

En complément à ces éléments, le Modèle de soins de SPOT-CCSE précise que la peur du rejet, l’incompatibilité des services de santé avec les habitudes de vie, la désorganisation rendant difficile la prise de rendez-vous, le coût des traitements, les listes d’attente, la surutilisation de la médication, les dépendances à l’alcool et aux drogues sont tous des problématiques et facteurs faisant en sorte que les populations itinérantes et marginalisées sont moins rejointes par l’offre de soins et services. (SPOT-CCSE, 2014). Dans sa Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé de 2011, l’OMS souligne qu’il est essentiel « …d’agir sur ces déterminants [sociaux], pour les groupes vulnérables et pour l’ensemble de la population, afin de créer des sociétés soucieuses de n’exclure personne… » (OMS, 2011, p. 2). Ce document met de plus en évidence l’importance de « conclure des partenariats efficaces, pour faire participer d’autres secteurs que celui de la santé afin de déterminer leur rôle, à titre individuel ou collectif, dans l’amélioration de la santé et dans la réduction des inégalités en santé » (p. 3).

De fait, les partenariats et collaborations sont de plus en plus fréquents dans le domaine de la santé. Ils sont régulièrement présentés comme une avenue nécessaire pour améliorer la santé des communautés. (Shortell et coll., 2002). De plus, plusieurs reconnaissent l’importance des partenariats pour faire face à des enjeux de santé publique complexes tels l’accès aux soins pour les populations en situation de vulnérabilité ou non rejointes par le système de santé régulier (Rapkin et coll., 2006; Halliday et coll., 2004). Ces partenariats sont généralement composés d’organismes provenant des secteurs public, académique, privé, communautaire et/ou municipal. Leurs activités peuvent être concentrées sur une problématique, un contexte et/ou une population précise, qui peut être par exemple de réduire les inégalités de santé liées au cancer du sein de la

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population Afro-Américaine de Détroit (Maning et coll., 2014) ou encore d’offrir des services de santé, par le biais d’une clinique mobile, à des ouvriers migrants ou saisonniers (Luque et Castañeda, 2013). Ils peuvent aussi avoir une portée plus large tels que prodiguer des soins de santé de première ligne aux personnes non assurées d’une région (Denham et coll., 2013). Le but commun de ces initiatives étant d'améliorer l'accès aux services de santé pour des populations marginalisées.

Par ailleurs, il ne suffit pas de créer des partenariats pour atteindre les résultats voulus. Certains auteurs ont d’ailleurs rapporté que les évaluations de ces efforts ont souvent démontré l’absence d’effets sur la santé des communautés, ou à tout le moins des résultats inconstants (Lasker et coll., 2001; Shortel et coll., 2002). Selon Shortel et ses collaborateurs (2002), différents facteurs expliqueraient ces résultats décevants. Ainsi, plusieurs de ces initiatives de partenariat ne disposeraient pas d’une vision claire de ce qui doit être accompli. De plus, on sous-estimerait souvent la difficulté inhérente au fait de travailler en partenariat, les défis de gestion et de leadership que cela représente. On note aussi qu’il faut parfois beaucoup de temps pour que des résultats soient observables au plan de la santé des populations visées. Dans la même lignée, d’autres auteurs soulignent que construire un partenariat efficace prend beaucoup de temps, de ressources et d’énergie, notamment parce qu’ils requièrent des relations, des procédures et des structures qui sont différentes de ce avec quoi les organisations ont l’habitude de travailler. Considérant ces enjeux, ces auteurs estiment qu’il n'est pas étonnant que beaucoup de partenariats ne réussissent pas à se développer (Lasker et coll., 2001).

Trotter et ses collaborateurs (2015) avancent pour leur part qu’entre 70 % et 90 % des partenariats échouent. Selon ces auteurs, les échecs des partenariats sont plus souvent dus à une rupture des relations entre les partenaires qu’à un manque de ressources financières ou technologiques comme on pourrait le croire, et comme l’évoquent aussi souvent ceux qui sont impliqués dans ces partenariats qui échouent. On reconnaît donc maintenant l’importance de comprendre ces collaborations, les facteurs qui influent sur leur fonctionnement et sur leur efficacité afin de leur permettre d’atteindre leurs objectifs au plan de la santé des communautés (El-Ansiri et coll., 2001; Foster-Fisman et coll., 2001; Lasker et coll., 2001; Rapkin et coll., 2006; Shortel et coll., 2002).

L’évaluation de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE s’inscrit tout à fait dans ce courant.

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2.2. Objectifs d’évaluation

Cette évaluation vise à comprendre les caractéristiques de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE à deux niveaux.

D’une part, nous visons analyser la qualité de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE en sondant la perception des membres organisationnels. D’autre part, cette évaluation vise également à analyser les éléments opérationnels de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE. Cet objectif vise spécifiquement les cinq organismes communautaires où SPOT-CCSE offre ses services, soit les cinq points de services.

Conséquemment, les objectifs suivants ont dirigé les travaux de ce mémoire :

Objectifs généraux

1. Comprendre les caractéristiques de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE;

2. Dégager des pistes d’amélioration et des recommandations pour SPOT-CCSE.

Objectifs spécifiques

1. Analyser la qualité de la collaboration interoganisationnelle au sein de SPOT-CCSE en fonction des caractéristiques observées, mises en lien avec les éléments retrouvés dans la littérature sur le sujet;

2. Analyser les éléments opérationnels de la collaboration interoganisationnelle;

3. Faire ressortir les éléments de la collaboration interoganisationnelle qui facilitent et ceux qui nuisent à l’actualisation de la mission de SPOT-CCSE.

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Chapitre 3 : Recension des écrits et cadre conceptuel

Ce chapitre présente la méthodologie de la recension des écrits réalisée dans le cadre de ce mémoire, de même que les constats qui en ont découlé au regard des facteurs qui influencent la collaboration interorganisationnelle. S’en suit une proposition de catégorisation de ces facteurs, ainsi que d’un cadre conceptuel.

3.1. Méthodologie de la recension

La recension des écrits décrite ici a été effectuée en grande partie dans le cadre d’un stage de recherche réalisé à l’Institut national de santé publique (INSPQ) de mai à août 2015, sous la supervision de Marthe Deschenes, chercheure à l’INSPQ. Par la suite, une recherche complémentaire a été réalisée de façon autonome.

Dans le cadre du stage à l’INSPQ, la recension visait à comprendre les collaborations interorganisationnelles s’inscrivant dans un contexte de partenaires mobilisés autour d’enjeux liés au domaine de la santé ou des services sociaux s’adressant à une population désaffiliée/ en situation de vulnérabilité. Ces collaborations devaient inclure des organismes communautaires.

Afin de réaliser cette recension des écrits, nous avons débuté par une recherche dans la littérature scientifique en consultant les bases de données présentées au Tableau 1. Pour ce faire, nous avons d’abord identifié cinq concepts à la base de notre recherche :

1. La collaboration interorganisationnelle/ le partenariat/ l’action intersectorielle; 2. Les organismes communautaires;

3. Les services de santé/ services sociaux; 4. Les populations désaffiliées / vulnérables; 5. L’évaluation.

En plus de présenter les cinq concepts listés ci-dessus, soit dans leur titre, leur résumé ou parmi leurs mots-clés, les articles devaient répondre aux critères d’inclusion suivants : avoir été publié entre 2005 et 2015, être rédigé en français ou en anglais et provenir d’Amérique, d’Australie, de Nouvelle-Zélande ou d’Europe. La recherche s’est concentrée sur ces régions afin de faire ressortir des initiatives de collaboration interorganisationnelle réalisées dans contextes pouvant avoir des similitudes avec le contexte dans lequel SPOT-CCSE s’est implanté.

Le détail des requêtes de recherche faites dans OVID et EBSCOhost sont présentés à l’annexe B. Les résultats de ces recherches ont été importés dans Zotero, un logiciel de

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gestion de références bibliographiques. Les requêtes dans les bases de données ont généré un total de 497 références, suite au retrait des doublons. Un premier tri a été réalisé sur la base du titre – 185 références ont été retenues à cette étape.

Tableau 1. Bases de données consultées selon le moteur de recherche

OVID EBSCOhost

Base de données:

 EBM Reviews – Cochrane Database of Systematic Reviews

 MEDLINE(R)

 MEDLINE(R) In-Process & Other Non-Indexed Citations

 Embase

Base de données  CINAHL

 Health Policy Reference Center

 Political Science Complete

 Psychology and Behavioral Sciences Collection

 PsycINFO

 SocINDEX with Full Text

Nous avons de plus effectué une recherche dans la littérature grise : les sites de l’Association canadienne de santé publique, de l’OMS, de SantéCom et de la Campbell Collaboration : The Campbell Library ont été consultés à cette étape. Cette recherche a apporté 12 références de plus, retenues sur la base du titre.

Le nombre de références retenues sur la base du titre (littérature scientifique et grise) totalisait donc 197. Les résumés de ces articles ont été analysés : 45 ont été retenus. De ces lectures, onze articles ont été retenus car ils apportaient des résultats pertinents portant spécifiquement sur la collaboration interorganisationelle dans le contexte à l’étude ici. La plupart des articles exclus faisaient état d’initiatives de collaborations visant une population en situation de vulnérabilité mais ils portaient sur la description de l’initiative ou du programme et/ou sur ses résultats, sans traiter de la collaboration elle-même. Ils n’ont donc pas été retenus.

Les onze articles inclus ont apporté des résultats fort pertinents au plan des facteurs en jeu dans les mécanismes de la collaboration interorganisationnelle dans le contexte à l’étude. Toutefois, ils présentaient un apport insuffisant au plan théorique pour bien comprendre la collaboration. Ainsi, les références de chaque article retenu ont été consultées en vue de combler cette lacune. De cette démarche, deux nouveaux textes ont alors été inclus à cette recension d’écrits. Des fiches descriptives ont été rédigées pour chacun des 13 textes retenus à cette étape. La Figure 1 illustre le processus réalisé pour la recension des écrits dans le cadre du stage réalisé à l’INSPQ.

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Figure 1. Organigramme du processus réalisé pour la recension des écrits – stage INSPQ

Résultats recherche banques de donnée et littérature grise : 497 titres

Lecture des articles

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Analyse des titres

(497) Analyse de résumés (197) Exclusion (300) Exploration des références Nouvelles Inclusions (2) Incertain (34) Inclusion(34) Exclusion (34) Exclusion (118) Inclusion (45) Inclusion (11) Incertain (163) Rédaction de fiches descriptives des articles retenus (13)

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Par ailleurs, la recherche de littérature réalisée de façon autonome réalisée en complément à la recension des écrits effectuée dans le cadre du stage à l’INSPQ a permis d’élargir les notions théoriques de collaboration et de collaboration interorganisationelle (en privilégiant les écrits référant au domaine de la santé), ainsi que de fournir des orientations et des exemples d’outils pour l’évaluation de la collaboration interorganisationnelle. Enfin, cette recherche de littérature a également porté sur certains aspects théoriques sous-jacents au devis retenu dans ce protocole (présenté plus loin).

3.2. Définitions

Deux concepts centraux de cette évaluation sont définis ici, soit la notion de coalition et la notion de collaboration.

La notion de coalition

Les articles recensés utilisent différents vocables lorsqu’ils font référence aux groupes de partenaires étudiés. Ainsi plusieurs parlent de partenariats (Brinkerhoff, 2002; Denham et coll., 2013; El Ansari et Phillips, 2001; Freidman et coll., 2014), d’autres de coalitions ou de coalitions à base communautaire (community coalition) (Butterfoss et Kegler, 2002; Butterfoss, 2007; Foster-Fishman et coll., 2001), d’actions intersectorielles (Rantala et coll., 2014), ou de collaborations communautaires (Rogers, 2009). Dans leur revue de littérature basée sur 80 sources, Foster-Fishman et coll. (2001) relèvent cette multiplicité d’appellation et précisent: « Although the term coalition is used in this paper, our literature review included all form of collaborative venues including task forces, community coalitions, multiple stakeholder groups, interagency coordinating councils, and coordinating committees » (p. 1).

Butterfoss (2007) reconnaît elle aussi cette diversité d’appellation: The majority of collaborative relationships for health promotion or disease prevention are called partnership or coalitions. However, both these and other names (for example, alliances, task forces, boards) are used interchangeably… (p. 34).

Au regard des diverses initiatives observées et appellations utilisées, nous estimons que de par son fonctionnement et son processus de genèse, SPOT-CSSE peut être défini comme une coalition à base communautaire (community coalition). En effet, SPOT-CCSE répond à la définition de coalition de Feighery et Rogers (1990) reprise par

(22)

Butterfoss (2007, p. 31): a group of individuals representing diverse organizations, factions, or constituencies unity who agree to work together to achieve a common goal. De plus, toujours selon ces auteurs, cités ici par Deschesnes (2000), nous pouvons définir SPOT-CSSE comme une coalition à base communautaire:

Community coalitions are a specific type of coalition defined as a group of individuals representing diverse organizations, factions, or constituencies within the community who agree to work together to achieve a common goal. (p. 26).

Traduction proposée (traduction libre)

Les coalitions communautaires sont un type spécifique de coalition défini comme un groupe de personnes représentant diverses organisations, factions ou groupes au sein de la communauté qui acceptent de travailler ensemble pour atteindre un but commun.

La notion de collaboration

Les définitions de la collaboration abondent. Celle de Wood et Gray (1991) est sans doute l’une des plus largement citée dans la littérature: Collaboration occurs when a group of autonomous stakeholders of a problem domain engage in interactive process, using shared rules, norms, and structures, to act or decide on issues related to that domain. (p. 146). Pour notre part, nous retenons celle développée par Thomson et Perry (2006) qui correspond bien à la réalité de la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE. Cette définition reprend l’essentiel de celle de Gray mais elle précise de plus le possible caractère informel des négociations, de même que la notion d’interactions mutuellement bénéfiques :

Collaboration is a process in which autonomous actors interact through formal and informal negotiation, jointly creating rules and structures governing their relationships and ways to act or decide on the issues that brought them together; it is a process involving shared norms and mutually beneficial interactions. (p. 23)

Traduction proposée (traduction libre)

La collaboration est un processus dans lequel des acteurs autonomes interagissent par un processus de négociations formelles et informelles, créant conjointement des règles et des structures régissant leurs relations et leurs façons d'agir ou de décider au regard des questions qui les réunissent; il s’agit d’un processus impliquant des normes communes et des interactions mutuellement bénéfiques.

(23)

En ce qui a trait à la collaboration interorganisationnelle, les « acteurs » dont il est question dans cette définition sont des personnes représentant des organisations.

3.3. Constats de la recension des écrits : les facteurs d’influence

Les articles retenus lors de la recension des écrits font état de facteurs pouvant influencer le fonctionnement des coalitions en général, ou plus spécifiquement la collaboration entre les partenaires qui en font partie. La plupart des auteurs proposent une catégorisation de ces facteurs, certains d’entre eux avancent de plus des éléments d’explication sur la façon dont ces facteurs influencent les collaborations alors qu’une minorité proposent un cadre conceptuel présentant une compréhension plus approfondie de la mécanique des collaborations.

Nous nous sommes attardés ici aux facteurs qui nous semblaient avoir une influence plus directe sur la collaboration, omettant ainsi des facteurs qui influent de manière générale sur le fonctionnement de la coalition mais qui sont moins directement liés à la collaboration (tels les ressources financières dont dispose la coalition). Nous présentons ci-dessous l’ensemble des facteurs retenus regroupés en six catégories. Ces dernières sont inspirées principalement de la Community Coalition Action Theory (CCAT) de Butterfoss (2007) et des travaux de Foster-Fishman et ses collaborateurs (2001). Au total, six catégories regroupent les facteurs recensés: 1) la dynamique, 2) l’engagement des membres, 3) le leadership, 4) la structure, 5) la composition de la coalition et 6) l’environnement. Afin d’alléger la lecture de cette section, les auteurs référencés ici sont identifiés par un chiffre dont la correspondance est présentée à la fin de la section.

1. La dynamique de la coalition réfère au climat relationnel, aux processus internes ainsi qu’à la communauté de vision au sein de la coalition. Cette catégorie envoie donc à des caractéristiques de la coalition, tels le respect entre partenaires, les processus de décision, la gestion de conflits. Sont inclus aussi des éléments qui relèvent plutôt des opérations, tels la diffusion et la pertinence des communications. Ainsi les auteurs soulignent qu’une communication ouverte et fréquente, de même qu’un processus de décision partagée et formalisée ainsi qu’une gestion adéquate des conflits amènent un climat relationnel positif, une mise en commun des ressources, un meilleur engagement des membres qui se montrent plus satisfaits de leur

(24)

participation au groupe1,2. D’autres soulignent l’influence de ces facteurs sur la progression du partenariat vers ses objectifs et sur l’accroissement de son efficacité2,3,4.

La communauté de vision réfère ici au partage de la mission et des buts4,5,6,7,8 ainsi que des valeurs qui guident l’action4,7, de même qu’à la compréhension commune des enjeux clés et de la façon d’y faire face9. On

estime que le partage des missions et des buts crée des relations positives entre les membres2 et assure un meilleur fonctionnement du partenariat4. 2. L’engagement des membres. Cette catégorie renvoie à certaines

perceptions ou caractéristiques des membres qui composent la coalition. Ainsi, l’engagement des membres repose sur plusieurs éléments, en premier lieu notons leur perception d’être dans un rapport coût/ bénéfice avantageux. Il s’agit ici d’un élément majeur repris par plusieurs auteurs au regard de l’engagement des membres : les bénéfices de la participation doivent en excéder les coûts (aux plans individuel et organisationnel)1,2,3,5,6,8,11. On souligne aussi le sentiment d’appartenance et l’appropriation du processus et des résultats comme des éléments importants5,6,10. Finalement, on note que la satisfaction générale des membres face à la coalition et leur perception de la performance de celle-ci favorisent leur participation1,2. 3. Le leadership. Plusieurs auteurs mentionnent l’importance d’un leadership

fort, compétent, ouvert et à l’écoute des membres pour améliorer le fonctionnement du groupe. Le leadership peut être celui d’une personne employée par la coalition ou celui de l’organisme promoteur du projet. On note ici que ces éléments peuvent avoir un effet positif sur l’engagement des membres, améliorer le fonctionnement du groupe, et influencer sur la progression vers ses objectifs1,2,3.

4. La structure. On fait référence ici à l’importance d’avoir des structures, des rôles et des ententes formelles, solides et claires1,5,9,10,11 ce qui favorise également la mise en commun des ressources et l’engagement des membres1. On note aussi l’importance d’une certaine flexibilité et capacité d’adaptation de la coalition3,12 de même que des buts et objectifs clairs et

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5. La composition du partenariat influe également sur son efficacité. On souligne ici l’importance de l’intéressement précoce des acteurs9,13,14

(ceux-ci doivent être introduits dès les premières étapes de la planification de l’action afin d’influencer les orientations) et le fait d’avoir une diversité d’acteurs qui couvrent l’ensemble des perspectives et qui sont stratégiques pour la réalisation des objectifs1,2,3,5,8,12,13.

6. L’environnement externe. La coalition est sujette à diverses influences externes. L’historique des collaborations entre les membres antérieures à la coalition de même que les collaborations entre membres mais à l’extérieur de la coalition sont souvent nommés comme des facteurs qui favorisent l’efficacité de la coalition2,7,8,12,15,16. À un niveau plus large on note la

crédibilité de la coalition à l’extérieur, ainsi que le contexte social et politique1,12.

_____________________

Correspondance des auteurs référencés:

1. Butterfoss et Kegler, 2002 9. Rantala et coll., 2014 2. Foster-Fishman et coll., 2001 10. Halliday et coll. 2004 3. Shortell et coll. 2002 11. Brinkerhoff, 2002 4. Trotter et coll., 2015 12. Butterfoss, 2007 5. El Ansari et Phillips, 2001 13. Bilodeau et coll., 2011 6. Friedman et coll., 2014 14. Denham et coll., 2013

7. Rogers, 2009 15. Luque et Castañeda, 2013

8. Wong et coll., 2011 16. Shan et coll., 2014

3.4. Cadre conceptuel

Le cadre conceptuel que nous proposons à Figure 2 est inspiré en partie de celui de la Community Coalition Action Theory (CCAT) de Butterfoss (2007). Le cadre de Butterfoss (2007) est composé de quatorze grands construits et permet la compréhension des processus impliqués dans la mise sur pied, le fonctionnement et l’obtention de résultats des coalitions communautaires œuvrant dans le domaine de la santé. Le cadre conceptuel que nous proposons reprend certains de ces construits, auxquels nous avons ajoutés les dimensions recensées qui étaient absentes du cadre de Butterfoss.

D’autres cadres ont aussi été consultés (Bilodeau et coll., 2011; Lasker et coll., 2001; El Ansari et Phillips, 2001 et Foster-Fishman et coll., 2001). Bien qu’ils aient été utiles à la réflexion de la conception du cadre proposé ici, ces cadres n’ont toutefois pas été retenus

(26)

pour différentes raisons : certains présentaient simplement de grandes catégories de facteurs et donnaient peu ou pas d’information sur les relations entre ces catégories, d’autres mettaient l’emphase sur les obstacles rencontrés par les coalitions, ou encore reposaient sur une théorie qui ne semblait pas expliquer – de manière intuitive à tous le moins – la réalité de la collaboration interorganisationnelle telle qu’elle se présente dans le contexte de SPOT-CCSE.

Figure 2. Cadre conceptuel de la collaboration interorganisationnelle

Le modèle proposé rend compte des dimensions qui influencent la collaboration interorganisationnelle et des relations qui les unissent, tel que nous l’avons relevé dans la littérature. La flèche pointillée qui relie la collaboration interorganisationnelle aux résultats visés illustre le postulat à l’effet que la collaboration interorganisationnelle influence l’atteinte des résultats visés par la coalition. Dans le cadre de ce mémoire, il s’agit d’un postulat de base que nous jugeons important d’illustrer ici pour la compréhension du cadre conceptuel, mais qui n’est pas l’objet d’étude du mémoire, d’où les traits pointillés.

Chacune des dimensions, soit Composition du groupe, Structure, Leadership, Dynamique

de la coalition et Engagement des membres influence la collaboration

interorganistionnelle. La flèche qui pointe de la Dynamique de la coalition vers l’Engagement des membres illustre le fait que les facteurs relevant de la dynamique de la

Engagement des membres Leadership Structure Composition du groupe Dynamique de la coalition Climat relationnel Processus internes Communauté de vision Résultats visés par la coalition La collaboration interorganisationnelle

(27)

coalition ont une influence particulièrement importante sur l’engagement des membres. Ceci dit, toutes ces dimensions sont interdépendantes les unes des autres. Finalement, l’environnement, ou les facteurs externes, a une influence sur l’ensemble de la collaboration interorganisationelle.

(28)

Chapitre 4 : Méthodologie

Cette section présente les aspects méthodologiques de l’évaluation réalisée dans le cadre de ce mémoire. Une fois posées les assises théoriques de la démarche retenue, sont décrits les éléments centraux des volets quantitatif et qualitatif (profil des participants, recrutement, déroulement de la cueillette de données, instruments de mesure utilisés et analyses réalisées). Les critères de rigueur ainsi que les considérations éthiques qui ont orienté nos travaux closent ce chapitre.

4.1. Type d’évaluation et approche

L’évaluation de la dimension « collaboration interorganisationnelle » de SPOT-CCSE telle que proposée ici s’inscrit dans le cadre d’une évaluation d’implantation. Ce type d’évaluation porte sur les processus d’un programme, elle « vise à révéler le contenu de la " boîte noire " que constitue le programme, soit rendre explicite son fonctionnement » (Gervais, 2014). L’évaluation d’implantation se veut formative, ce qui signifie qu’elle est réalisée dans une optique de compréhension et d’amélioration d’un programme.

D’autre part, nous avons retenu pour cette évaluation une approche centrée sur l’utilisation (Utilization-Focused Evaluation) (Patton, 2012), laquelle implique la participation des personnes concernées au processus d’évaluation. Le choix de cette approche est directement en lien avec l’Énoncé de principes de SPOT-CCSE qui stipule que

Les activités de recherche et d’évaluation qui se réalisent à SPOT doivent s’articuler aux principes suivants : […] Des processus de recherche et d’évaluation axés sur des approches collaboratives participatives avec les personnes concernées par les objets de recherche et d’évaluation. (SPOT-CCSE, 2014).

La participation des personnes concernées s’est concrétisée dès le choix du sujet de ce mémoire – la collaboration interorganisationnelle – lequel est issu d’une rencontre entre acteurs concernés portant sur les cibles d’évaluation à prioriser pour SPOT-CCSE. Le comité Recherche et Évaluation de SPOT-CCSE a par la suite donné son approbation à ce projet de mémoire. De plus, quelques rencontres ont eu lieu entre février et octobre 2015 avec différents représentants de SPOT-CCSE, dont la coordonnatrice, afin d’orienter le protocole d’évaluation en fonction des besoins et de la réalité de SPOT-CCSE. D’autre part, les résultats préliminaires du volet quantitatif ont été présentés lors de l’activité Présentation et table-ronde sur les projets de recherche et d’évaluation à SPOT et dans d’autres organismes en mai 2016. Outre le personnel de SPOT-CCSE, des membres du

(29)

Conseil d’administration et du Comité Recherche et Évaluation, des membres organisationnels de SPOT-CCSE étaient présents, permettant ainsi aux personnes concernées de réagir aux résultats préliminaires présentés.

4.2. Devis

Le devis retenu pour cette évaluation relève de l’étude de cas unique (Yin, 2014). Creswell (2013), définit l’étude de cas comme une approche in which the investigator explores a real-life, contemporary bounded system (a case) or multiple bounded systems (cases) over time, through detailed in-depth data collection involving multiple sources of information (e.g., observations, interviews, audiovisual material, and documents and reports), and reports case description and case themes » (p.97). L’étude de cas est aussi souvent utilisée en évaluation de programme (Martinson et O’Brien, 2010; Balbach, 1999). Au regard de ce mémoire, SPOT-CCSE est le “cas” pour lequel on évalue la collaboration interoganisationnelle.

La méthodologie retenue est mixte, composée à la fois d’un volet quantitatif et d’un volet qualitatif. Ce choix méthodologique nous semblait le plus approprié pour répondre aux objectifs d’évaluation énoncés précédemment. De plus, certains auteurs (Butterfoss, 2007; Granner et Sharpe, 2004) plaident pour l’utilisation de méthodes qualitatives pour bien comprendre comment les coalitions fonctionnent. Selon eux, les devis d’évaluation strictement quantitatifs ont été largement utilisés alors qu’ils ne permettent pas de bien saisir la complexité des coalitions.

Le volet quantitatif repose sur une approche observationnelle transversale. La cueillette de données a été réalisée par l’administration d’un questionnaire en ligne (Survey Monkey) s’adressant à l’ensemble des membres organisationnels de SPOT-CCSE. Ce questionnaire a permis de répondre au premier objectif spécifique de l’évaluation à savoir Analyser la qualité de la collaboration interoganisationnelle au sein de SPOT-CCSE en fonction des caractéristiques observées, mises en lien avec les éléments retrouvés dans la littérature sur le sujet. Le questionnaire abordait les dimensions de la collaboration interorganisationnelle telles que présentées à la section Recension des écrits. La majorité des questions étaient avec une échelle de Likert (voir Annexe C).

Le volet qualitatif visait principalement à répondre au second objectif spécifique, à savoir Analyser les éléments opérationnels de la collaboration interoganisationnelle. Des groupes de discussion et des entrevues individuelles de type semi-dirigé ont été réalisés dans

(30)

chacun des points de services, ainsi qu’auprès de la coordination et de l’équipe clinique de SPOT-CCSE. Le volet qualitatif a été réalisé après la collecte de données du volet quantitatif, ce qui a permis d’approfondir, pour les cinq points de service, les dimensions de la collaboration qui le nécessitaient le plus selon les résultats obtenus par le questionnaire quantitatif et ainsi contribuer à la réponse à l’objectif spécifique #1.

Notons par ailleurs que lors des groupes de discussion et des entrevues individuelles réalisés au sein des points de services, les participants ont spontanément offert une visite des lieux. Ces visites ont permis de mieux saisir l’environnement dans lequel s’inscrit l’objet de cette évaluation.

D’autre part, certains documents ont été consultés afin de mieux comprendre le contexte de la collaboration interoganisationnelle au sein de SPOT-CCSE, notons entre autres les procès-verbaux des assemblées générales, les rapports d’activités annuels, les règlements généraux et le Modèle de soins, de services et d’enseignement de SPOT-CCSE.

L’objectif spécifique #3, Faire ressortir les éléments de la collaboration interoganisationnelle qui facilitent et ceux qui nuisent à l’actualisation de la mission de SPOT-CCSE, est répondu par l’ensemble des résultats générés par les collectes de données liées aux objectifs #1 et #2.

4.3. Volet quantitatif

4.3.1. Participants

SPOT-CCSE compte plusieurs partenaires organisationnels, certains d’entre eux sont membres de SPOT-CCSE, d’autres non. Afin d’évaluer la collaboration interorganisationnelle au sein de SPOT-CCSE, nous avons d’abord dû définir quels étaient les partenaires organisationnels pertinents à inclure dans cette évaluation et conséquemment, les critères de cette inclusion. Après réflexion et discussion avec la coordonnatrice de SPOT-CCSE, il est apparu que les partenaires organisationnels non-membres de SPOT-CCSE seraient exclus de cette évaluation en raison du fait qu’ils ne participent pas, contrairement aux membres organisationnels, aux décisions concernant les orientations de SPOT-CCSE. La population ciblée pour le volet quantitatif de l’étude (questionnaire en ligne) est donc l’ensemble des membres organisationnels de SPOT-CCSE (membres qui représentent une association, organisation, corporation ou une

(31)

institution). Au moment où l’étude a été réalisée, ils étaient au nombre de 23, répartis ainsi :

 16 organismes communautaires dont 4 agissant à titre de point de services de SPOT2;

 5 facultés/départements d’université ;  1 organisation du réseau public de santé;  1 organisme para municipal.

Notons que pour être éligibles à participer à l’étude, les personnes devaient être membres organisationnels de SPOT-CCSE depuis au moins 6 mois.

À ces membres organisationnels s’ajoutent trois représentants de SPOT-CCSE que nous considérons comme des informateurs clés en raison de leur rôle stratégique au sein de SPOT-CCSE. Nous avons jugé pertinent de les inclure dans la population cible étant donné leur connaissance des cinq points de services et leur rôle au plan de la gouvernance. Notons que tous trois sont membres de SPOT-CCSE. Ainsi sont inclus :

 La coordonnatrice de SPOT-CCSE;

 Le pair-aidant de SPOT-CCSE (il est également membre du Conseil d’administration (CA) de SPOT);

 Un médecin qui donne des soins dans les cinq points de services et qui est membre du CA de SPOT-CCSE.

Au total, vingt-six personnes ont été ciblées comme faisant partie de la population cible. 4.3.2. Recrutement

Les participants au volet quantitatif ont été recrutés par courriel à partir d’une liste fournie par la coordonnatrice de SPOT-CCSE. Tous les membres organisationnels de la liste ont été contactés. Le courriel expliquait le but de la démarche, la durée du questionnaire, le nom et les coordonnées de la personne à contacter si elles avaient des questions, la mention de l’approbation de l’étude par le comité d’éthique, ainsi qu’un lien les dirigeant vers le questionnaire à compléter en ligne. Afin d’augmenter le taux de réponse au questionnaire, un rappel par courriel a été envoyé une dizaine de jours après la première invitation, suivi d’un rappel téléphonique environ trois semaines plus tard.

4.3.3. Déroulement

Le questionnaire a été accessible en ligne (Survey Monkey) du 9 mars au 18 avril 2016. Dix-sept membres organisationnels l’ont complété, pour un taux de réponse de 81 %. De

(32)

plus, deux des trois informateurs clés invités ont répondu au questionnaire en ligne. Le Tableau 2 présente la description de l’échantillon pour les membres organisationnels.

Tableau 2. Description de l’échantillon : membres organisationnels Nombre total membres organisationnels 23

a

Nombre de contacts éligibles 21

b

Questionnaires complets 17

c

Questionnaires incomplets retenus 0

d

Questionnaires incomplets non retenus 4

e

Non-réponse 0

Taux de réponse (= b/a) 81 %

4.3.4. Instrument de mesure

Afin de construire le questionnaire utilisé ici, nous avons procédé tel que le proposent Granner et Shape (2004) dans leur article Evaluating community coalition characteristics and functioning: a summary of measurement tools. Ces auteurs suggèrent d’utiliser des items provenant d'outils de mesure existants, dont la validité et la fidélité ont été mesurées et qui correspondent aux construits du cadre théorique retenu. Il va s’en dire que le nouvel outil conçu ainsi ne possède pas les qualités de validité et de fidélité mesurées initialement – d’autant plus, en ce qui nous concerne, que les items sont traduits. Toutefois, cette façon de procéder, dans le contexte présent où la validité et la fidélité ne seront pas mesurées, procure tout de même à l’outil nouvellement conçu une base plus solide. Ainsi, le questionnaire présenté à l’annexe C est inspiré d’outils pour lesquels les auteurs ont mesuré la validité et la fidélité (Bilodeau et coll., 2008; Shortell et coll., 2002; National Collaborating Centre for Methods and Tools, 2008). Notons que l’un des outils utilisé pour concevoir le questionnaire quantitatif est l’Outil diagnostique de l’action en partenariat de Bilodeau et coll. (2008). Cet outil a été conçu pour évaluer la qualité des partenariats œuvrant dans un contexte de réduction des inégalités de santé; la validité de l’outil a été vérifiée auprès de 28 tables locales multisectorielles du Québec. Outre les items issus des outils retenus, de nouveaux items ont été créés pour répondre aux besoins de l’évaluation.

4.3.5. Analyse des données

Les données issues du volet quantitatif on fait l’objet d’une analyse descriptive (essentiellement des fréquences). Étant donné le nombre peu élevé de répondants, le

(33)

traitement des données quantitatives n’a pas nécessité l’utilisation d’un logiciel d’analyse statistique. Les données ont été traitées à l’aide du logiciel Excel.

4.4. Volet qualitatif

4.4.1. Participants

Afin de répondre à l’objectif spécifique #2, nous avons ciblé les cinq organismes communautaires points de services. Les personnes occupant le poste de directeur général et/ou de coordonnateur de la ressource, ainsi que le ou les intervenants de la ressource qui ont (ou ont eu) un lien avec SPOT-CCSE ont été invitées à participer à l’étude. Du côté de SPOT-CCSE, les trois employés réguliers (la coordonnatrice, le pair-aidant et l’infirmière) ainsi que trois médecins de l’équipe clinique couvrant (à eux trois) les cinq points de services ont été ciblés. Dans ce mémoire, ces participants sont désignés sous le vocable « équipe SPOT ». Au total, 20 personnes ont participé à ce volet de l’étude. Le Tableau 3 présente les participants rencontrés, selon le type (point de service ou équipe SPOT) et leur titre d’emploi.

Tableau 3. Participants au volet qualitatif selon le type et le titre d’emploi n

Points de services de SPOT-CCSE

Directeur/ Directeur général 3

Coordonnateur 3

Intervenant/ autre professionnel 8

Équipe SPOT Coordonnatrice 1 Infirmière 1 Pair aidant 1 Médecins 3 TOTAL 20 4.4.2. Recrutement

Les participants ont été invités à participer aux groupes de discussion et aux entrevues individuelles ont été recrutés par téléphone par l’étudiante. Lors de cet appel, les participants ont été informés du but de la démarche, de la durée prévue du groupe de discussion ou de l’entrevue individuelle. Une entente a été prise concernant le lieu et le moment de la rencontre. Le formulaire de consentement a été envoyé par courriel aux

(34)

participants préalablement à la rencontre afin qu’ils puissent en prendre connaissance et communiquer avec l’étudiante en cas de questionnements ou de désistement à l’étude. Ce formulaire leur a à nouveau été présenté en début de rencontre afin que les participants le signent. Un « texte » standard a été utilisé pour l’appel de recrutement.

4.4.3. Déroulement

Quatre groupes de discussion (de deux à sept personnes) et cinq entrevues individuelles ont été réalisés entre le 31 mai et le 13 juillet 2016. L’animation des groupes et des entrevues était de type semi-dirigé et a été réalisée par l’étudiante. La durée moyenne des groupes de discussion était d’environ 1h30, alors que les entrevues ont duré 1h en moyenne. Aucune compensation monétaire n’a été remise aux participants.

Tous les participants des cinq points de services ont été rencontrés dans les locaux de leur organisme, lors de l’un des trois groupes de discussion ou des deux entrevues individuelles. Les participants de l’équipe SPOT ont été rencontrés soit dans les bureaux de SPOT-CCSE (en entrevue individuelle), dans un local de l’Université Laval (en groupe de discussion) ou encore sur leur lieu de travail (en entrevue individuelle).

Toutes les rencontres ont été enregistrées sous support numérique audio. 4.4.4. Instruments de mesure et posture de l’interviewer

Deux guides d’entrevue distincts ont été produits, l’un à l’attention des participants des points de service, l’autre à l’attention des participants de l’équipe SPOT. Ces guides ont été présentés à la coordonnatrice de SPOT-CCSE qui a apporté quelques commentaires afin de rendre la formulation des items plus près du contexte de SPOT-CCSE. Les guides ont été de plus bonifiés suite à la réalisation du volet quantitatif afin de s’assurer de couvrir, lors des rencontres, certains aspects qui nécessitaient une attention particulière. Les thèmes abordés couvraient le fonctionnement de clinique SPOT-CCSE au sein du point de services, la dynamique de la collaboration, la perception de SPOT-CCSE versus les résultats visés, les leçons à tirer. Nous avons également demandé aux participants leur rétroaction sur certains résultats du volet quantitatif. Les guides pour les groupes de discussion et pour l’entrevue individuelle sont présentés aux annexes D et E.

La posture d’interviewer qui a été adoptée lors des groupes de discussions et des entrevues individuelles correspond à celle décrite par Mayer et Ouellet (2000) dans le cadre d’une entrevue semi-structurée centrée :

(35)

[L’interviewer] adoptera une attitude que l’on peut qualifier de semi-directive. En effet, il devra mettre en place les conditions favorisant chez les répondants l’expression de leur pensée […] tout en veillant à ce qu’ils ne s’écartent pas trop des thèmes abordés (p. 119)

Dans le cas des groupes de discussions, une attention particulière a été portée afin de favoriser la participation de tous les participants et leur permettre d’exprimer leur accord ou désaccord avec ce qui était dit, tel que le décrit Mayer et Ouellet (2000).

4.4.5. Analyse des données

Une analyse de contenu a été réalisée dans le cadre du volet qualitatif, selon le processus proposé par Mayer et Ouellet (2000) à savoir, 1) la préparation du matériel, 2) la pré-analyse, 3) l’exploitation ou la codification du matériel et 4) l’analyse et l’interprétation des résultats. Le Tableau 4 résume le processus utilisé ici pour chacune des quatre étapes retenues.

Tableau 4 : Processus utilisé pour chacune des quatre étapes d’analyse de contenu selon Mayer et Ouellet (2000)

Étape Processus utilisé

1. La préparation du matériel

Transcription intégrale du verbatim des entrevues et des groupes de discussion.

2. La pré-analyse Lecture du matériel à plusieurs reprises (lecture flottante) dont une relecture avec réécoute de l’enregistrement audio pour chaque entrevue et groupe.

Cette étape a permis de s’imprégner du matériel et de dégager des orientations pour la catégorisation et l’analyse à venir.

3. L’exploitation (ou le codage) du matériel

Des catégories d’analyse ont été définies selon une formule mixte, c’est-à-dire de façon inductive (à partir des similitudes de sens observées dans le matériel) et déductive, soit à partir des

dimensions de la collaboration interorganisationnelles issues de la recension des écrits.

Le verbatim transcrit a été codés avec le logiciel QDA-Miner en fonction des catégories définies. Le codage des verbatim a fait en sorte de mieux préciser les catégories définies et d’en créer de nouvelles.

4. L’analyse et l’interprétation des résultats.

Afin de procéder à l’analyse du matériel codé, une base de données contenant l’ensemble des codes et le verbatim associé à chaque code a été créée (en important les données de QDA-Miner dans un chiffrier Excel).

L’analyse a mis l’accent sur la présence, et non sur la fréquence, des idées exprimées, en indiquant si celles-ci provenaient d’un point de services ou de l’équipe SPOT.

Figure

Tableau 1. Bases de données consultées selon le moteur de recherche
Figure 1. Organigramme du processus réalisé pour la recension des écrits – stage INSPQ
Figure 2. Cadre conceptuel de la collaboration interorganisationnelle
Tableau 2. Description de l’échantillon : membres organisationnels   Nombre total membres organisationnels  23
+7

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