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Du diagnostic à la nosographie

Dans le document tel-00780176, version 1 - 23 Jan 2013 (Page 84-91)

Basculer dans la folie

Philippe Pinel caractérise l’accès maniaque par une « perversion des qualités morales1 ». La perversion qualifie ici les altérations affectives, thymiques et com-portementales brutales chez le sujet, qui marquent son entrée dans la folie, et à ce titre, appartient à la symptomatologie. La référence normative implicite est interne à la subjectivité : ce qui fait signe est l’ensemble de transformations à l’intérieur de la vie du sujet ; ce sont les modifications notables et sans explica-tions externes des habitudes de ce dernier qui appellent un diagnostic. Jean-Étienne Esquirol développe cet aspect de manière exemplaire dans l’article qu’il dédie à la « manie » dans le Dictionnaire des Sciences médicales2. L’aliéniste com-mence en effet par dépeindre l’étrangeté des « métamorphoses » du sujet fou dans un langage que l’on pourrait, à la suite d’Alain Corbin, qualifier de « poétique3 », décrivant le basculement dans la folie et tous ses symptômes4 dans un vocable que Brierre de Boismont emploiera encore quarante-deux ans plus tard dans son étude de la perversion des facultés morales et affectives dans les prodromes de la paralysie générale.

« La manie, et les autres espèces de folie, éclate rarement tout à coup. Presque toujours quelques signes antérieurs l’ont précédée : ces signes échappent souvent à l’attention des parens [sic], des amis des malades5 »

L’invasion graduelle de la manie est marquée par une transformation du ca-ractère du sujet, que l’on décèle par « irrégularités passagères dans les affections » et les « désordres de conduite6 », les modifications allant crescendo jusqu’à l’accès

1. PINEL, 1809.

2. ESQUIROL, Jean-Étienne, 1818a, article « Manie », Dictionnaire des Sciences médicales par une société de médecins et de chirurgiens, vol. 30, Paris : Panckoucke, 437-472.

3. CORBIN, 2007.

4. ESQUIROL, 1818, 437-438.

5. Idem, 445.

6. Ibidem.

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maniaque à proprement parler. Le processus graduel de perversion des facultés du sujet est le signe de l’« invasion » de la folie, i.e. son prodrome principal, que la famille n’a nulle capacité à déceler bien qu’elle en soit la première perturbée7, et dont la reconnaissance incombe au médecin, car elle suppose une compétence spécifique fondée sur l’expérience clinique8. Nul autre que lui n’est en effet capa-ble d’opérer les distinctions nécessaires entre les actes et leurs causes respectives.

La présence aliéniste relève alors d’une nécessité et fait autorité, substituant à la méconnaissance des proches l’immédiate reconnaissance médicale, emportant avec elle une autorité dans l’art des partages.

La perversion vient donc qualifier un ensemble de changements négatifs qui jouent comme signes pathologiques, et correspond à la découverte, fondée sur le constat d’une série de différences apparaissant diachroniquement chez le sujet, d’une dynamique d’altération à valeur diagnostique précoce ; elle appartient donc au tableau symptomatologique de la « folie avant la folie », avant le délire caracté-risé, que vient nommer le terme de « prodrome », série spécifique de symptômes précurseurs marqués par l’altération des facultés. Il y a à la fois difficulté à déce-ler cette perversion des facultés et urgence à opérer son constat, c’est-à-dire son diagnostic, pour la raison même qui préside à la méconnaissance familiale des signes annonçant l’accès maniaque. Si la perversion décrite ici se distingue des altérations intellectuelles du délire et touche aux dimensions affective, thymique, sociale du sujet, il est alors complexe de distinguer l’« éclosion de la folie » dont elle est la marque des bizarreries de l’humeur et du caractère ou des extravagan-ces et des actes immoraux du sujet, qui sont indiscernables des expressions pa-thologiques. Quant à l’urgence, elle est double, à la fois thérapeutique et médico-légale : le pronostic de la manie est bon si elle est prise à son début, tandis que sa prise en charge tardive achoppe sur sa chronicisation, et il faut bien prouver que le maniaque coupable de délit ou de crime est irresponsable.

La perversion vient ainsi d’abord nommer le processus d’altération brusque des facultés, constitué en signe à valeur diagnostique par l’aliéniste. La recon-naissance d’une perversion permet d’opérer un partage entre conduites

« extravagantes » ou passionnées, mais non pathologiques, et les comportements

7. Ainsi les descriptions pleine de pathos d’Esquirol : le génie qui sombre dans le chaos de la déraison, des affects mauvais, des actions malfaisantes ; la « bonne fille, bonne mère, bonne épouse » se mettant à blasphémer, se montrant indécente et « féroce », qui « menace son père, frappe son époux, égorge ses enfans [sic] ». Ibidem, 437.

8. Ibidem, 446-447.

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ayant la folie pour cause. Bien que la famille soit au premier chef concernée par le sort de l’individu fou, ce partage requiert la connaissance médicale de l’aliénation, et constitue ainsi le médecin en autorité – disposant des critères, il distribue les sujets – contre la méconnaissance affirmée des parents. Il faut souligner cette articulation précoce de la perversion avec les critères pathologiques issus de la clinique de la manie. Cette dernière va en effet fonctionner jusqu’aux années 1850 comme un modèle diagnostique pour la perversion en général, et la premiè-re perversion sexuelle en particulier. Lorsque la perversion sera conçue comme un état, le type du critère pathologique restera celui de l’invasion maniaque mar-quée par les transformations thymiques, affectives voire intellectuelles du sujet.

Toutefois, la perversion ne se limite pas à être un processus intrasubjectif à valeur symptomatologique et diagnostique. La nature des objets psychiatriques tend en effet à spécifier rétroactivement la définition de la perversion, et à préci-ser son objet : les fonctions. La signification originairement dynamique du terme

« perversion » se double ainsi, entre 1800 et 1820, d’une définition qui en fait non seulement un processus de changement négatif affectant les facultés du sujet mais aussi l’état pathologique issu de ce changement.

Perversion et vésanies

La perversion est élevée dès ce début de siècle au rang de concept sémiologi-que et diagnostisémiologi-que sans perdre son sens dynamisémiologi-que ; ce sont alors tous les ob-jets de l’aliéniste qui peuvent être « pervertis » : entendement, qualités morales, facultés … Ainsi, Pinel décrit-il en 1802 la « perversion des facultés affectives » qui fait le « caractère spécifique de la manie sans délire9 »; Fodéré cite, en 1816, la classi-que « perversion de l’entendement » qui caractérise le délire10, et Rayer note celle, totale, de la « mémoire et du jugement » dans le cas de Jean Bouquet, veuf de 59 ans aux prises avec un delirium tremens11. De manière encore plus générale, c’est l’aliénation dans son ensemble qui est rapportée à la perversion qui en est la

9. PINEL, an IX (1802), 155.

10. FODÉRÉ, François-Emmanuel, 1816, Traité du délire, appliqué à la médecine, à la morale et à la législation, 2 volumes, Paris : Crapelet, vol. 2, 461.

11. RAYER, Pierre François Olive, 1819, Mémoire sur le « delirium tremens », Paris : Baillière, 52.

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marque. Le Vade-mecum du jeune médecin de 1817 définit ainsi la « vésanie »12 comme « perversion ou irrégularité dans les fonctions des sens, de l’entendement, de la locomotion13 ». En 1820, Georget, ajoutant une référence au siège organique de la folie, affirme sans ambages que le « délire nous présente […] une perversion des fonctions du cerveau14 ». Enfin, la définition lapidaire du Dictionnaire des termes de médecine de Bégin, en 1823, ne saurait être plus explicite et univoque :

« Folie, s.f., insania ; trouble morbide et chronique, diminution, abolition ou perversion des facultés intellectuelles ou affectives15 »

Cela implique quatre conséquences épistémologiques. Premièrement, c’est l’usage fonctionnel du terme « perversion», dont Arnold Davidson met en exer-gue le caractère central, qui prévaut largement chez les aliénistes16 : il y a per-versions des facultés, des fonctions intellectuelles ou affectives – que ces derniè-res soient rapportées au cerveau ou pas. Il n’est pas surprenant que ce sens fonctionnel soit présent d’emblée ; car les objets dont hérite la psychiatrie et qu’elle décrit comme altérés dans et par la folie sont des facultés ou des fonctions.

Pinel l’affirme avec une remarquable clarté dans la seconde édition de sa Noso-graphie :

« Les vésanies sont caractérisées par une lésion plus ou moins marquée dans l’exercice des fonctions de l’entendement, comme la perception des objets, le jugement, la mémoi-re, l’imagination ; ou bien dans les facultés affectives, comme l’habitude d’une tristesse profonde, ou des emportemens [sic] violents sans cause, une aversion insurmontable ou une passion effrénée pour certains objets, la morosité la plus sombre, ou la joie la plus extravagante et la plus évaporée17 »

Ce texte apporte une précision conceptuelle supplémentaire. La question du siège respectif des différentes maladies mentales se pose de manière cruciale à

12. « Vésanies ; vesaniae ; expression qui paraît être la plus propre à désigner les lésions apyrexi-ques des fonctions intellectuelles et morales que Linné et Macbride ont appelées maladies mentales, et qui sont plus généralement connues sous les dénominations d’aliénation mentale ou de folie » D.J., 1821, article « Vésanies », Dictionnaire des Sciences médicales, vol. 57, Paris : Panckoucke, 339.

13. BOURGEOISE, F. T. M, 1817, Vade-mecum du jeune médecin, Paris : Méquignon-Marvis, 101.

14. GEORGET, Étienne-Jean, 1820, De la folie. Considérations sur cette maladie, Paris : Crevot, 239.

15. BÉGIN et al., 1823, article « Folie », Dictionnaire des termes de médecine, chirurgie, art vétérinai-re, pharmacie, histoire naturelle, botanique, physique, chimie, etc., Paris : Crevot, Béchet, Baillièvétérinai-re, 297.

16. Elle précède donc de quelques décennies son enregistrement dans l’Oxford English Dictionary de 1842 qu’il cite. DAVIDSON, 2005, 47-48.

17. PINEL, 1807, Nosographie philosophique ou méthode de l’analyse appliquée à la médecine, Seconde édition, 3 volumes, vol. 3, Paris : Brosson, 35.

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partir des années 1820, après les travaux de Bayle sur la paralysie générale qui fondent l’espoir d’une psychiatrie organiciste qui permettrait à la psychiatrie, par la découverte des lésions organiques de la folie, d’endosser au modèle anatomo-pathologique de la médecine clinique18. Les « lésions » auxquelles Pinel fait réfé-rence ici sont en revanche désarticulées de cette question anatomo-pathologique, et le terme, employé en un sens très général, est aussi bien synonyme d’« altéra-tion » que de « perversion ». En ce sens classique, le terme « lésion » peut s’appliquer directement et immédiatement aux facultés sans qu’il ait nécessité de passer par l’attribution d’un siège organique consistant en lésions corporelles ou cérébrales. En d’autres termes, les lésions que désigne Pinel sont purement fonc-tionnelles. La définition du Dictionnaire des sciences médicales de 1818 est sans équivoque quant à la coexistence dans les premières décennies du XIXe siècle de deux conceptions des lésions, organiques ou fonctionnelles, le terme venant gé-nériquement qualifier toute altération :

« Lésion […]. On désigne sous ce nom les altérations qui surviennent par une cause quelconque, dans les propriétés vitales ou la texture de nos parties : de là la distinction de ces lésions, qui constituent toutes les maladies dont le corps humain est susceptible, en deux classes très tranchées, en organiques et en vitales19 »

Le second point s’inscrit dans la continuité du premier. La nosographie piné-lienne est symptomatologique, et non étiologique ; il s’agit d’une classification des espèces relativement aux signes, renvoyant la question des causes et du siège à la périphérie20. Ce choix épistémologique élève immédiatement la perversion du statut de symptôme principal à une fonction nosographique : puisque les ensem-bles pathologiques se définissent par les symptômes, les perversions des différen-tes fonctions décrivent immédiatement les différents types de vésanies. Dans le premier aliénisme, la symptomatologie joue donc le rôle d’échangeur entre dia-gnostic et nosographie, érigeant la perversion en état pathologique. Mais il faut

18. FOUCAULT, 1963, Naissance de la clinique, Une archéologie du regard médical, Paris : PUF.

19 MÉRAT, François-Victor, 1818, article « lésion », Dictionnaire des Sciences Médicales, vol. 27, Paris : Panckoucke, 485.

20. « Ce serait faire un mauvais choix que de prendre l’aliénation mentale pour un objet particu-lier de ses recherches, en se livrant à des discussions vagues sur le siège de l’entendement et la nature de ses lésions diverses ; car rien n’est plus obscur et plus impénétrable. Mais si on se ren-ferme dans de sages limites, qu’on s’en tient à l’étude de ses caractères distinctifs manifestés par des signes extérieurs, et qu’on adopte pour principe du traitement que les résultats d’une expé-rience éclairée, on rentre alors dans la marche qu’on suit en général dans toutes le parties de l’histoire naturelle, et, en procédant avec réserve dans les cas douteux, on n’a plus à craindre de s’égarer », PINEL, 1809, IX.

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rappeler la spécificité des classifications pinéliennes, qui permet de mettre en perspective la méfiance face à la scientificité médicale du concept de perversion.

En effet, la logique classificatoire de Pinel s’inscrit dans la continuité de la classi-fication des vésanies à l’âge classique et trouve son origine et son principe épis-témologique dans la taxinomie de l’histoire naturelle. Mais ce fondement noso-graphique inaugure au début du XIXe siècle un décalage épistémologique entre aliénisme et médecine : tandis que cette dernière tend à faire reposer depuis la fin du XVIIIe siècle sa rationalité sur un nouveau type d’intelligibilité de la maladie qui, à travers l’ouverture des corps, assigne la causalité pathologiques aux sièges organiques21, la psychiatrie prend ce mouvement anatomo-pathologique à re-bours en privilégiant aux organes des fonctions, et aux causes organiques, les ensembles symptomatiques. Dès lors, la place de choix de la perversion des fa-cultés dans les descriptions pathologiques des psychiatres n’est guère étonnante, pas plus que l’usage totalement fonctionnel du terme de « lésion ». Mais ce privi-lège aliéniste de la catégorie ancienne de perversion est à double tranchant ; il est aussi la conséquence et la marque d’une épistémologie à rebours de la nouvelle rationalité médicale, où de tels concepts, surclassés, n’auront bientôt plus leur place. Dès son sacre psychiatrique, la perversion est donc un concept obsolète en regard de la nouvelle médecine, relevant d’une épistémologie hétérogène aux nor-mes de la scientificité médicale. Que cette catégorie ancienne apparaisse encore aujourd’hui dans les discours psychiatriques – mais aussi psychologiques et psy-chanalytiques –, est révélateur de la continuité d’un décrochage entre rationalités médicales et « psy ». Il ne s’agit pourtant pas, en soulignant ce fait, de penser ce contraste comme un archaïsme face au progrès, mais, plutôt comme la marque d’une différence entre des formes de rationalités qui vont parfois jusqu’à s’affronter. Il faut ainsi à nouveau souligner l’impossibilité d’une histoire positi-viste de la perversion, qui ne peut répondre, par ses définitions et son histoire, à des normes scientifiques qui lui sont extérieures.

Troisièmement, définir la folie par la perversion, c’est adjoindre au processus un état : on devient fou, mais on l’est aussi. La perversion désigne, dès lors, non seulement ce qui advient pour les facultés du sujet aliéné sur l’axe du temps, mais aussi ce que sont devenues ces fonctions dans ce procès négatif : des facultés per-verties. C’est encore une fois l’objet concerné – i.e. les fonctions – qui autorise la

21. FOUCAULT, 1963.

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translation : les fonctions ne cessent par définition de fonctionner, même de ma-nière altérée, tant qu’elles ne sont pas absentes22 ; ainsi, la perversion-processus ne s’abolit pas dans la perversion-état, cette dernière ne cessant au contraire de reconduire une dynamique dégradée.

Enfin, décrire la perversion des fonctions comme inhérente aux différentes formes de folie, c’est aussi déplacer la référence normative à l’extérieur du sujet.

Il ne s’agit plus ici de qualifier un processus de transformation diachronique qui affecte la subjectivité, ce qui suppose que ce soit cette dernière qui fasse norme – soupçonner l’aliénation sur le fondement de la modification brutale de telle ou telle habitude, c’est bien faire du sujet lui-même, et de sa vie, la mesure du chan-gement, en comparant présent et passé. Les perversions des fonctions qui nous occupent dorénavant désignent plutôt les différentes atteintes qui caractérisent les diverses formes de folie, dont la valeur sémiologique est donc élevée à la gé-néralité : ainsi la « perversion de l’entendement », si elle est partielle, sera présente dans toute mélancolie, la « perversion des fonctions intellectuelles et morales », dans toute manie.

Le concept de perversion est donc central à la psychiatrie dés l’avènement de l’aliénisme pinélien, à l’articulation de la symptomatologie et de la nosographie, de l’indication des signes à la description de la pathologie par celle des fonctions qu’elle affecte, de la singularité des transformations intrasubjectives à la généra-lité et à la constance des altérations essentielles. Cette montée en généragénéra-lité ren-voie la norme à l’extérieur du sujet, le discours sur les altérations des fonctions dans les vésanies dessinant en creux l’image d’un fonctionnement normal et normatif, qui constitue la santé, et dont les écarts-perversions sont autant de maladies – tant il faut, pour trouver des perversions de l’entendement supposer le bon fonctionnement de celui-ci comme mesure-étalon. Pourtant, dans les tex-tes que nous citons, ce fonctionnement normal23 n’est pas psychologiquement défini ; il ne l’est que négativement, rattaché à un ordre des conduites au sein du monde social, dont la folie s’éloigne justement en se manifestant phénoménale-ment comme désordre social et moral.

Dans les deux premières décennies du XIXe siècle, le concept de perversion voit ainsi adjoindre à son usage sémiologique et diagnostique une dimension

22. L’abolition, autre catégorie pathologique, voir BESCHERELLE, Louis-Nicolas, 1856, article « perversion », Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française, 2 volumes, Paris : Garnier Frères, vol. 2, 855.

23. Ces fonctionnements normaux des fonctions, devrait-on dire.

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sographique : qualifiant les altérations fonctionnelles, les perversions des facultés permettent de décrire les différentes espèces de folie qu’elles caractérisent. La perversion devient un état des fonctions du sujet fou. La doctrine des monoma-nies d’Étienne Esquirol, son adoption et sa diffusion vont renforcer cette dimen-sion.

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