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LES DROGUES DES « RAVE-PARTIES »

Dans le document ... sans "voir la drogue partout", (Page 70-73)

AMPHETAMINES ET DÉRIVÉS :

- Historique de l’utilisation des amphétamines

Les effets bénéfiques, sur l’asthme, d’une hormone extraite des glandes médullosurrénales : l’adrénaline, étaient déjà connus au début du siècle. Néanmoins, on ne pouvait pas l’utiliser par voie orale, car l’hormone est dégradée lors de son transit digestif.

L’amphétamine a été créée initialement avec un objectif thérapeutique précis : soulager les symptômes de l’asthme. K.K. CHEN en 1920, pharmacologue de la firme Lily d’Indianapolis, remarqua que dans la pharmacopée chinoise, une plante était prônée pour pallier les sifflements de l’asthme. Cette plante ou MA HUANG" = Ephedra vulgaris" = "Ephedra distachya", originaire de Chine du Nord et de Mongolie, poussait dans les zones désertiques. Les gardes du corps de Gengis Kahn consommaient du thé à l'éphédra afin de rester vigilants. L’éphédra ou raisin de mer, renferme effectivement une substance qui dilate les bronches mais a aussi un effet stimulant : l’EPHEDRINE.

L’éphédrine reste active après une administration orale

En 1935, Gordon Alles synthétisait l’amphétamine qui présentait l’« avantage » de pouvoir être inhalée (alors que l’éphédrine devait être administrée par voir orale). L’amphétamine vendue en inhalateurs sous le nom de BENZEDRINE  s’avéra posséder des propriétés euphorisantes et devint rapidement, en vente libre dans les drugstores, une source de toxicomanie.

Les armées allemandes (dans les Balkans au

printemps 1941) et britanniques (aviateurs de la bataille d’Angleterre), les soldats américains (par le biais de militaires britanniques), les militaires et civils des

industries de guerre japonais ont largement utilisé la drogue.

Dans les années 1950, 5 % des jeunes Japonais en utilisaient régulièrement. Ephédrine, Méthédrine, Maxiton furent aussi, après la guerre, employés par les étudiants, les sportifs et les hommes d’affaire européens et américains afin de vaincre la fatigue.

En 1960, les hippies américains découvrirent que l’injection intraveineuse avait un effet plus rapide et plus intense que la prise orale. Une piqûre toutes les 2 heures, nuit et jour durant 3 à 6 jours, permettait un « voyage » avec éveil et état d’excitation constants. Chaque piqûre entraîne un plaisir intense et bref « le RUSH ». Rapidement s’installe un état de dépendance avec

« effondrement dépressif » en cas de manque. Les préparations injectables furent retirées de la vente aux USA en 1973.

Ephédra ou raisin de mer.

On la cultive à partir de semis en automne ou bien par division des racines au printemps et à automne. La

plante mesure de 50 cm à 1 mètre. Les tiges sont récoltées toute l’année puis

séchées.

- Spécialités pharmaceutiques et produits illicites :

« Dans les années 1960, plusieurs spécialités à base d’amphétamines étaient encore disponibles en France (Maxiton , Corydrane ), y compris la méthamphétamine (Tonédron ), qui une action particulièrement puissante sur le système nerveux central ».

« Cependant, ces substances ont rapidement été consommées abusivement pour leur action stimulante et euphorisante ... Conséquence logique de cette évolution, les amphétamines ont été inscrites au tableau B et ont disparu du dictionnaire VIDAL, à l’exception de la fénétylline ou CAPTAGON ».

Extrait de JIM (Journal International de Médecine) n°172 du 10 Oct. 1990.

Principales amphétamines médicamenteuses et substances apparentées utilisées en thérapeutique :

Le 15 septembre 1997, les laboratoires Servier ont annoncé cesser de commercialiser des anorexigènes (= coupe-faim) : l’Isoméride  (ou dexfenfluramine) encore nommé Redux  aux USA

et Pondéral  (fenfluramine) qui causent de l'hypertension artérielle pulmonaire.

Etaient alors encore disponibles à la vente :

DCI Nom commercial Posologie

Amfépramone

(ANOREXIGENE)

Anorex , Modératan  et Préfamone  Tenuate Dospan 

1 gélule / jour 1 comprimé / jour

Clobenzorex (ANOREXIGENE) Dinintel  2 gélules / jour

Méfénorex (ANOREXIGENE) Incital  1 comprimé / jour

Fenproporex (ANOREXIGENE) Fenproporex Deglaude action prolongée  1 comprimé / jour

Fénozalone (PSYCHOSTIMULANT) Ordinator  2 à 3 comprimés / j

Molécules inscrites au tableau B des substances toxiques.

L'obésité nécessite une prise en charge prolongée portant sur plusieurs années voire toute la vie. Les médicaments anorexigènes (coupe-faim) ont, eux, une action qui diminue progressivement avec le temps.

Ils peuvent par ailleurs provoquer une pharmacodépendance, ce qui interdit tout traitement prolongé.

Le 2 septembre 1999, Philippe Duneton, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) annonce la suspension totale des autorisations de mise sur le marché de tous

les médicaments anorexigènes (coupe-faim) fabriqués à partir d'amphétamines.

Sont donc concernées les spécialités suivantes :

ANOREX 75 mg, MODERATAN 75 mg, PREFAMONE CHRONULE 75 mg, TENUATE DOSPAN 75 mg, DININTEL 30 mg, FENPROPOREX ACTION PROLONGEE DEGLAUDE 20 mg.

En 2000, l'Agence Européenne pour l'Evaluation des Médicaments à recommander le retrait définitif du marché de tous les médicaments anorexigènes.

Pourtant… Extraits de la revue

« Prescrire » :

« En novembre 2002, le Tribunal européen de première instance a annulé une décision de la Commission européenne qui avait conduit en 2000 au retrait des AMM, pour raison de pharmacovigilance, de 10 anorexigènes commercialisés dans des États de l'Union européenne : amfépramone, clobenzorex, fenproporex, fenbutrazate, mazindol, mefenorex, norpseudoéphédrine, phendimétrazine, phenmétrazine et phentermine ».

« En juillet 2003, la Cour européenne de justice a confirmé ce jugement, en

rejetant le pourvoi de la Commission »… Ces produits peuvent donc revenir sur les marchés européens… Et c'est arrivé… « Un communiqué de l'Agence danoise du médicament met en garde contre les risques d'effets indésirables de Regenon (amfépramone), qui est à nouveau disponible dans ce pays depuis septembre 2003 ».

- « L’ice ou crystal ou cranck ou speed » ou « go » :

Un dérivé de l’éphédrine : l’hypochlorure de méthamphétamine utilisé par des combattants allemands pendant la deuxième guerre mondiale ("drogue d'Hitler") est devenu l’une des drogues

"des années 90" (cf. TONEDRON 6). Obtenue par recristallisation de la poudre de méthamphétamine, elle provient essentiellement d’Extrême-Orient.

Elle se présente sous la forme de plaques transparentes ressemblant à de la glace d’où son nom de « ICE » ou de verre cassé d’où le terme de « CRYSTAL ».

Elle est fumée mais aussi employée en intraveineux afin d’obtenir un flash (sensation de chaleur intense avec sentiment d’éclatement). Son action puissante et rapide est à l’origine de 2 autres de ses dénominations :

« CRANK » (= manivelle) ou « SPEED » (=

vitesse).

Elle engendre pendant 8 à 24 heures : de l’exaltation, une stimulation de l’activité intellectuelle, une sensation de bien-être avec euphorie et une facilitation des contacts avec l’entourage. La fatigue disparaît, il existe une hyperactivité, de l’insomnie et une perte de l’appétit.

Ses effets indésirables sont une tachycardie et une hypertension, une accélération du rythme respiratoire et de la fièvre associés à une perte de poids. A signaler des crises d’angoisse et des conduites agressives ou destructrices. En forte dose des atteintes musculaires, rénales (lésion des néphrons), des infarctus et des hémorragies cérébrales ont été rapportées. Des complications psychiatriques (avec comportement psychotique), ont été décrites. FORTE DÉPENDANCE d’installation rapide.

- « Le « shabu »

et

les pilules Thaï (pour Thaïlande)

Aucun rapport avec le shabu-shabu, fondue japonaise à base de boeuf, un des plats les plus populaires dans ce pays. C’est ici le nom donné au Japon, aux Philippines et de façon plus générale en Asie du Sud-est à l’ice quand elle se présente sous la forme pulvérulente (Shabu) ou de pilules (pilules Thaï) et non pas sous forme de cristaux. En fait Shabu et pilules Thaï sont devenus synonymes.

6 TONEDRON : Jusque dans les années 1970, certains soigneurs cyclistes possédaient une mallette qu'ils appelaient "la petite famille des amphétamines". On y trouvait "la mémé" (le Meratran ), "le pépé" (le Tonedron ), "la petite Lili" (le Lidepran ) et "le cousin Riri" (la Ritaline ).

Ice.

Pilules "Thaï" = Yaba.

Elles ont souvent une forte odeur de vanille http://www.toxi.ch/fre/news_966076289_15947.html

D’autres pilules "Thaï".

Cette drogue est également consommée à Hawaii et sur la côte ouest des U.S.A. Elle est généralement fumée dans une pipe en verre. La fumée, inodore, est inhalée et produit un

« rush » analogue à celui d’une injection intraveineuse de méthamphétamine et qui persiste de 8 à 24 heures. Mêmes effets et mêmes troubles qu’avec l’ice.

Le marché national du shabu aux Philippines représente, à lui seul, un tiers du budget national. La plus grande partie provient de Chine ou de Hong Kong. Le reste de Taipeh, de Bangkok et du Vietnam. Ce produit est de plus en plus répandu dans les soirées techno.

- Des comprimés

qui val(ai)ent l’équivalent de 80 à 100 francs pièce (12 à 15 euros) et qui peuvent tuer ...

Leur composition est, pour le moins, incertaine puisqu’on peut y rencontrer, outre les composés ci-dessous, du LSD, de la strychnine, de la lidocaïne, des benzodiazépines, des barbituriques, de la cocaïne, de l’héroïne parfois... et même de la lessive !

- « La Colombe » est un mélange d’amphétamine et de caféine. « Avec les risques cardiaques en prime, elle n’a vraiment rien de pacifique ».

- « Le Froggy » doit son nom au fait qu’il se présente comme des pastilles vertes... comme une grenouille (= frog).

Il renferme de l’éphédrine.

- « Le Cupidon » rassemble de l’éphédrine + de la caféine + de l’isosafrol + du paracétamol qui est un analgésique (= il supprime la douleur) et un antipyrétique (= anti fièvre) et que l’on retrouve dans le Doliprane  + souvent du sucre en sus.

- « La Pété »... les initiales « P T » sont gravées sur le cachet.

C’est un concentré d’un dérivé de l’amphétamine : le MDE.

- « Le Smiley moon », comprimé orné d’un croissant de lune souriant. C’est un dérivé du MDMA (Cf. suite l’ecstasy) : le MDA... encore plus toxique.

- « La pilule de l’amour » ou

« ECSTASY

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» ou « E » ou « EX » :

Composition chimique :

C’est un analogue de l’amphétamine : le MDMA ou 3, 4 - méthylène - dioxy - méthamphétamine. On la dénomme également « Adam », « ESSENCE », MDM, XTC et même « chamallow ». L’ecstasy ne contient théoriquement que du MDMA, mais, les comprimés vendus renferment souvent des mélanges de produits (comme les amphétamines ou la cocaïne) ». Elle est consommée sous la forme de comprimés ou de capsules contenant 50 à 150 mg de principe actif.

Le produit dénommé « Eve » est le 3, 4 - méthylène - dioxy - éthamphétamine ou MDEA. D’autres dérivés sont connus des utilisateurs par leurs sigles : TMA-2, MDBD, DOM/STP, DOB, MFT, nexus... ils apportent à quelques variantes près, des effets similaires.

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