• Aucun résultat trouvé

Cactus peyotl

Dans le document ... sans "voir la drogue partout", (Page 133-137)

Photographie extraite du livre de Solomon Snyder :

« Les drogues et le cerveau ».

Chaman (prêtre qui communique avec les esprits en employant l’extase et la transe) du Mexique suspendant des rondelles de peyotl afin de les faire sécher. A partir du

début du 19ème siècle le peyotl a aussi été utilisé par les Apaches, les Kiowas et les

Comanches.

Photographie extraite du livre de Solomon Snyder :

« Les drogues et le cerveau ».

Rouhier, vers 1920, l’appelait « la plante qui fait les yeux émerveillés ».

Le romancier Aldous Huxley (auteur du livre « Le meilleur des mondes », a testé sur lui-même les propriétés hallucinogènes de la mescaline espérant ainsi « briser les murs de sa prison sensorielle ». Le récit de son expérience a fait l’objet de son livre « Les portes de la perception ».

« Une demi-heure après avoir avalé la drogue, j’eus conscience d'une danse lente de lumières dorées. Un peu plus tard il y eut de somptueuses surfaces rouges, s'enflant et s'étendant à partir de noeuds d'énergie brillants qui vibraient d'une vie aux dessins continûment changeants ».

Le « voyage », qui ressemble à celui procuré par le LSD, n’est pas toujours aussi agréable et le poète surréaliste Henri Michaux dans « Misérable miracle » (1956) décrit à quel point il peut être « intolérable », « insupportable ».

Les changements du comportement au cours de l'intoxication sont dus à une hyperactivité cérébrale induite par une libération de dopamine et de sérotonine cérébrales.

Aux doses où elle provoque des effets psychédéliques (euphorie, modification des perceptions sensorielles avec en particulier des hallucinations visuelles, perceptions modifiée du corps), la mescaline engendre une dilatation des pupilles, une augmentation de la température corporelle (= hyperthermie), une détente musculaire, souvent une augmentation de la fréquence cardiaque (=

tachycardie) et des dérangements intestinaux avec nausées et vomissements. S’ajoute des troubles de la concentration et une altération de la mémoire immédiate.

Elle peut induire à forte dose : des maux de tête, une diminution de la tension artérielle et un ralentissement des rythmes cardiaque et respiratoire.

Aucun cas d'overdose mortelle n’a jamais été rapporté, et les complications graves sont

exceptionnelles

A noter que l’alcool désigné sous le nom de « mescal » provient d’un autre cactus : l’agave.

Des dérivés de la mescaline ont également été synthétisés, comme l'escaline, la proscaline, la thiomescaline, la triméthoxyamphétamine (TMA) dérivé méthylé de la mescaline obtenu par le chimiste Alexander Shulgin et surtout l'ecstasy. La ressemblance chimique entre la mescaline et l’ecstasy ou MDMA est évidente.

Les dérivés ont des effets plus intenses que la mescaline et si la consommation de mescaline est plus un sujet de curiosité que d’inquiétude en Europe…il n’en est pas de même pour l’ecstasy…

La demi-vie de la mescaline dans l’organisme est de l'ordre de 6 heures. La plus grande partie est

éliminée par les urines.

Vision sous mescaline.

Bonnet de lutin.

La psilocybine :

La psilocybine est le principal principe actif du champignon Psilocybe mexicana et d’autres champignons mexicains dits « champignons magiques » (Psilocybe zapotecorum, Psilocybe cœrulescens…) qui généralement bleuissent en vieillissant et qui appartiennent au groupe des psilocybes. Selon l'espèce, les effets hallucinogènes sont obtenus en consommant de 2 à une vingtaine de champignons. Certains de ces champignons se retrouvent aux USA, dans les Caraïbes, en Australie, en Inde et dans le Sud-est asiatique. Une seule espèce européenne : le "bonnet de lutin" (en raison du chapeau légèrement conique) ou Psilocybe semilanceata contient de la psilocybine (à une concentration de 0,4%). C’est un champignon à tige grêle, d’une 10aine de centimètres, poussant dans les prairies ensoleillées sur sols

humides et acides.

Au total, une quarantaine d’espèces renferment la substance.

La psilocine, un autre alcaloïde un peu plus actif, est présente en plus petites quantités.

Ces champignons peuvent être mangés frais ou séchés, ou

"sniffés" ou fumés. Ils perdent leurs propriétés hallucinogènes s’ils sont cuits.

De nos jours, les espèces sauvages sont toujours recherchées mais poussent souvent associéesà un champignon vénéneux (Galerina autumnalis) d’où un risque pour les consommateurs. Elles sont également cultivées. La vente des spores, la culture et la consommation des psilocybes sont interdites.

Des « sculptures de pierre » très antérieures à 500 ans avant Jésus-Christ, mises à jour au Salvador, au Guatemala et au Mexique, représentent des champignons hallucinogènes, dont les pieds

portent des faces de dieux ou de démons.

Ces champignons étaient déjà utilisés par les Mayas39 lors des rituels religieux et passaient pour divinatoires. Diego Duran écrit à propos du sacre de Montezuma II : « Le sacrifice terminé et les marches du temple et de la cour restant baignées de sang humain, ils s’en allèrent tous manger des champignons, nourriture qui leur faisait perdre à tous la raison ».

Des prêtres ayant accompagné Cortez au Mexique ajoutent :

« Certains s’imaginaient dévorés par des bêtes sauvages...

Certains avaient la vision d’un passage à la tranquillité par la

mort... Ils voyaient toutes ces choses... et lorsque le champignon avait cessé d’agir, ils conversaient et décrivaient leurs visions ».

« A la lumière du jour, les yeux ouverts, les couleurs des objets, des tapis, des toiles peintes, deviennent fulgurantes, acquièrent une vivacité, une pureté, une profondeur jusque-là inconnues ».

Roger Heim, ancien directeur du Muséum d’Histoire naturelle.

« Pierre - champignon »

Photographie remaniée extraite d’un livre de Jean-Marie Gerbault : « Les drogues du

bonheur » : Hachette 1965.

C’est en 1958 que le chimiste suisse Albert Hofmann (de la société pharmaceutique Sandoz) et Roger Heim isolent les 2 substances actives : la psilocybine et la psilocine qui présentent une grande similitude chimique avec un médiateur cérébral : la sérotonine mais aussi avec :

* Le L.S.D. ou lysergamide ou lysergide ou

« acide » déjà découvert par Hofmann, qui provoque également des hallucinations mais à des doses plus faibles et de façon plus prolongée en général. Le LSD est essentiellement pris par voie orale bien qu’il puisse être fumé ou injecté. Les crises d’angoisse, fréquentes avec le LSD, sont beaucoup plus rares avec la psilocybine et la psilocine.

* La bufoténine trouvée dans le venin de la peau de crapaud (très employée dans les préparations des sorciers médiévaux) et dans les fruits de Cahobe (une légumineuse) utilisés dans les cérémonies rituelles aux Caraïbes pour leurs effets hallucinatoires.

La psilocybine est un dérivé du tryptophane (un acide aminé précurseur de la sérotonine).Les effets de la psilocybine et de la psilocine sont semblables à

ceux produits par le LSD et le sentiment de relaxation évoque celui produit par le cannabis.

La psilocybine est, à l'état pure, une substance cristallisée blanche.

Dans l’organisme, la psilocybine perd un groupement phosphate et devient la psilocine qui constitue le

métabolite actif.

La drogue est détectable dans les urines pendant une semaine.

Psilocybe mexicana ou « la chair des dieux»

(« Teonanacatl ») des Aztèques contient de la psilocybine.

C’est une espèce très répandue, à croissance lente (2 à 3 semaines). Le chapeau de 1 à 2 cm de diamètre présente un mamelon et porte sur sa face inférieure des lamelles productrices de spores. Le

pied, long et grêle, mesure 8 cm de long sur 1,5 mm de diamètre.

Photographie retraitée extraite d’un livre de Jean-Marie Gerbault : « Les drogues du bonheur » : Hachette

1965.

* Une dose de 4 à 8 milligrammes de psilocybine suffit à provoquer en une ½ ou ¾ d’heure et pour une durée de 4 à 6 heures « un état d’ivresse avec relaxation corporelle et des troubles psychiques marqués ». On observe également des réminiscences d’un passé oublié.

* Les doses plus importantes (13 mg ou plus) peuvent provoquer des rougeurs faciales et une transpiration abondante avec une hyperthermie associée, des vertiges et des étourdissements, un engourdissement de la langue et de la bouche, des nausées et des malaises digestifs, de l'anxiété et des frissons. On observe également une augmentation du rythme cardiaque, de l'hypertension artérielle, une mydriase (=

augmentation du diamètre de la pupille) et une hyper réflexivité.

S’ajoutent une impression de ralentissement du temps, de séparation de son propre corps et un sentiment d'irréalité avec incapacité à se concentrer.

La toxicité est relativement faible. Les rares accidents mortels rapportés sont, comme pour d’autres hallucinogènes, plutôt liés à l’état de confusion mentale des victimes qui commettent alors des actes insensés.

La Convention de Vienne 1971 sur les substances psychotropes classe comme stupéfiants la psilocine et la psilocybine contenues dans les champignons du genre Psilocybe.

Le droit français est beaucoup plus strict puisque tous les champignons hallucinogènes sont classés comme stupéfiants, quel que soit leur genre (notamment les Stropharias, Conocybes et Psilocybes). Acquisition, possession, usage, production, transport et cession sont expressément interdits.

« L'usage est en augmentation mais la toxicité de la psilocybine est bien moindre que celle du L.S.D.

(activité 100 fois moins grande). Toutefois, les revendeurs de psilocybine n’hésitent pas en période de pénurie à revendre du L.S.D. ou de la phencyclidine au lieu de psilocybine, ce qui mène évidemment à des effets tout autres ».

Professeur Renaud TROUVE

Les accidents nécessitant une hospitalisation sont aussi souvent liés à la toxicité des champignons vénéneux confondus avec les psilocybes.

Figurine de terre cuite représentant une femme Chaman du Mexique et

un « champignon magique ».

Photographie extraite du livre de Solomon Snyder :

« Les drogues et le cerveau ».

Dans le document ... sans "voir la drogue partout", (Page 133-137)