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Chapitre 4. Présentation des résultats

4.3. Résultats sur l’efficacité des INP et l’usage des AP pour la gestion des SCPD

4.3.1. Données descriptives sur la médication

Tout d’abord, le Tableau 4.6 présente les données descriptives sur le profil pharmacologique des aînés formant l’échantillon. Les résultats indiquent que 78 aînés (78,8 %) de l’échantillon ont au moins un AP à leur profil pharmacologique. Les anxiolytiques sont présents dans 28 profils pharmacologiques (28,3%), les antidépresseurs dans 60 profils (60,6 %) et les hypnotiques et sédatifs dans 2 profils pharmacologiques (2,0%). Enfin, les analgésiques non opiacés sont prescrits chez 42 aînés (42,4 %), les opiacés chez 6 aînés (6,1%) et les alcaloïdes de l'opium et dérivés chez 1 aîné (1,0%). Les résultats du test khi-deux permet de conclure qu’il n’y a pas de différence significative entre les proportions d’aînés de cet échantillon utilisant chacune de ces classes de médicament, avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat du CEVQ.

Tableau 4.6.

Médicaments psychotropes et analgésiques réguliers au profil pharmacologique avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat

Psychotropes réguliers [N=99]

Avant Après Valeur p du khi- carré

n (%) n (%)

Anti-inflammatoires non stéroïdiens

(Celocoxib) 0 (0%) 1 (1%) 0,3

Autres analgésiques non opiacés

42 (42,4%) 46 (46,5%) 0,6

Opiacés 6 (6,1%) 9 (9,1%) 0,4

Alcaloïdes de l'opium et dérivés (Codéine) 1 (1,0%) 3 (3,0%) 0,3 Antiépileptiques 16 (16,2%) 12 (12,1%) 0,4 Antiparkinsoniens 3 (3%) 3 (3%) Antipsychotiques 78 (78,8%) 73 (73,7%) 0,4 Anxiolytiques 28 (28,3%) 29 (29,3%) 0,8 Hypnotiques et sédatifs 2 (2,0%) 2 (2,0%) Antidépresseur 60 (60,6%) 58 (58,6%) 0,8

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Médicaments anti-TNCM (Anticholinestérasiques)

43 (43,4%) 40 (40,4%) 0,7 Médicaments pour traiter les

TNCM (Mémantine)

10 (10,1%) 7 (7,1%) 0,4

Le Tableau 4.7 quant à lui présente les résultats des médicaments psychotropes et des analgésiques présents au profil pharmacologique au besoin [PRN]. Sur l’échantillon total, 72 aînés (72,7%) ont des prescriptions de psychotropes et d’analgésiques PRN. Parmi les utilisateurs de PRN, les AP sont présents dans 37 profils pharmacologiques (44,4%), les anxiolytiques dans 32 profils, les antidépresseurs dans 2 profils (2,8 %) et les hypnotiques et sédatifs dans aucun profil pharmacologique. Finalement, les analgésiques sont prescrits chez 26 aînés (36,1 %), les opiacés chez 11 aînés (15,2%) et les alcaloïdes de l'opium et dérivés chez 1 aîné (1,4%). Le résultat obtenu au test du khi-carré n’est pas significativement différent de zéro. Il n’y a donc pas une différence statistiquement significative avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat du CEVQ au niveau du profil pharmacologique PRN.

Tableau 4.7.

Médicaments psychotropes et analgésiques PRN au profil pharmacologique avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat

Psychotropes PRN [N=72] Avant Après khi-carré

n (%) n (%) Anti-inflammatoires non stéroïdiens

(Celocoxib)

0 (0%) 0 (0%)

Autres analgésiques non opiacés 26 (36,1%) 25 (34,7%) 0,8

Opiacés 11 (15,2%) 12 (16,7%) 0,8

Alcaloïdes de l'opium et dérivés (Codéine) 1 (1,4%) 1 (1,4%)

Antiépileptiques 3 (4,2%) 3 (4,2%)

Antiparkinsoniens 0 0

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Les tableaux précédents montrent la comparaison des proportions d’aînés exposés aux médicaments psychotropes alors que les tableaux qui suivent présentent la variance dans le nombre de prescriptions par aîné et dans le dosage des médicaments. En conséquence, les résultats du Tableau 4.8 présentent les nombres moyens de prescriptions d’agents psychotropes et d’analgésiques au profil pharmacologique des aînés formant l’échantillon par période. Si une personne n’avait pas de prescription dans une classe de médicaments, elle était représentée par le chiffre zéro et était comptée dans le calcul de la moyenne. Il est donc possible d’observer que par exemple les hypnotiques et sédatifs sont très peu prescrits, en moyenne les aînés reçoivent moins d’une prescription pour cette classe. Seulement les AP ont obtenu des résultats significatifs. La valeur du p, provenant du Test t, est inférieure à 0,05 pour les AP (p ˂ 0,03). On peut alors conclure qu’il y a une différence significative entre le nombre moyen de prescriptions d’AP par dossier chez les aînés, avant et après la mise en application du plan d’interventions fourni par l’équipe de mentorat.

Des tests plus approfondis, qui ne paraissent pas au Tableau 4.8, ont été faits sur les AP puisqu’il s’agit de la seule classe de médicaments où les résultats étaient significatifs. Des analyses à mesures répétées ont été utilisées pour tenir compte de la corrélation entre les mesures avant et après l’intervention des participants tout en incluant des paramètres de surdispersion. En conséquence, la valeur p au test de type III est de 0,03 pour les AP pour la différence entre les nombre moyens d’AP par aîné avant et après l’intervention. De plus, lorsque les résultats concernant les prescriptions d’AP sont ajustés selon l’âge, le sexe et l’indice de comorbidité de Charlson, la valeur p au test de type III demeure significative (p < 0,026). Toujours selon les résultats ajustés,

Anxiolytiques 32 (44,4%) 32 (44,4%) Hypnotiques et sédatifs 0 0 Antidépresseur 2 (2,8%) 2 (2,8%) Médicaments anti-TNCM (Anticholinestérasiques) 0 0

Autres médicaments pour traiter les TNCM (Mémantine)

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avant l’intervention de l’équipe de mentorat, le nombre moyen de prescriptions d’AP est de 1,2 avec un intervalle de confiance [IC] allant de 0,92 à 1,29 (IC 95%). Après l’intervention de l’équipe de mentorat, le nombre moyen de prescriptions d’AP est de 1,09 avec un intervalle de confiance allant de 0,92 à 1,29 (IC 95%). Le rapport des moyennes de prescriptions par aîné avant et après l’intervention est de 0,90, ce qui veut dire que la moyenne de la période finale est 90% de la moyenne de la période initiale, indiquant ainsi une diminution de 10% des prescriptions d’AP, avec une valeur p de 0.026 dans le modèle ajusté.

Tableau 4.8.

Nombre moyen de prescriptions régulières aux dossiers des différents psychotropes et analgésiques par aîné avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat

Prescriptions régulières des différents psychotropes et analgésiques avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat [N=99]

Moyenne (écart-type) Valeur p au Test t

Initial Final

Autres analgésiquesnon opiacés 0,4 (0,5) 0,5 (0,5) 0,1 Alcaloïdes de l'opium et dérivés (Codéine) 0,1 (0,3) 0,1 (0,4) 0,06

Opiacés 0,7 (0,3) 0,1 (0,4) 0,06

Antipsychotiques 1,3 (1,1) 1,2 (1,0) 0,03

Anxiolytiques 0,4 (0,7) 0,4 (0,7) 1,0

Hypnotiques et sédatifs 0,02 (0,1) 0,02 (0,1) 1,0

Antidépresseurs 0,8 (0,8) 0,8 (0,9) 0,9

Pour répondre à la question sur le dosage, des mesures de tendance centrale et de dispersion ont été utilisées pour étudier la différence au niveau de la dose quotidienne moyenne

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entre les deux périodes. Le Tableau 4.9 présente les variations des moyennes au niveau du dosage dans les différentes classes de psychotropes avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat. Les résultats indiquent que bien que la posologie soit très légèrement diminuée pour chacune des classes de psychotropes, excepté pour les hypnotiques et sédatifs où il n’y a pas de changement, ces diminutions ne sont pas statistiquement significatives selon le Test t.

Tableau 4.9.

Changement dans la dose totale entre la posologie initiale et finale pour les psychotropes (en mg)

Changement dans la dose totale entre la posologie initiale et finale pour les psychotropes (en % du dosage avant l’intervention) [N=99]

Pourcentage (%) moyen (écart-type) Valeur p Antipsychotiques -3 (0,2) -4 (0,3) 0 -0,3 (0,2) 0,2 Anxiolytiques 0,4 Hypnotiques et sédatifs Antidépresseurs 0,9

Finalement, l’équipe de mentorat fait des recommandations infirmières en lien avec la médication. Parmi l’échantillon total de 134 aînés, 97 d’entre eux consommaient des AP avant l’intervention de l’équipe de mentorat. Chez ceux-ci, les mentors ont recommandé de réduire ou cesser l’usage des AP dans 91 cas, soit pour 93,8% des aînés.

Dans les dossiers avec cette recommandation, 73 aînés avaient des données sur la médication psychotrope avant et après l’intervention de l’équipe de mentorat. Dans cinq dossiers (6,7%), il y a eu un arrêt de l’usage des AP suite aux recommandations infirmières des mentors alors

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que dans 11 dossiers (15,1%), il y a eu une diminution de la dose ou du nombre de prescriptions. Toutefois, dans 57 dossiers (78,1%), il n’y a eu aucun changement de prescription par les médecins.

4.3.2. Résultats concernant la deuxième question de recherche : Y a-t-il un lien significatif