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CHAPITRE 1 : ETUDE COMPARATIVES DES CELLULES FOLLICULAIRES

3. Résultats

3.2 Distribution et étude fonctionnelle des FDC des plaques de Peyer jéjunales et iléales

3.2.1 Analyse du réseau de FDC au sein des plaques de Peyer jéjunales et iléales bovines

Anatomiquement, les plaques de Peyer jéjunales et iléales sont repérables chez le bovin par la turgescence de la couche musculaire au niveau de la face externe du tube digestif. Les plaques de Peyer jéjunales, de forme ovalaire, atteignent en moyenne 3 cm de longueur chez l’animal adulte. Les plaques de Peyer iléales ont une taille de 10 cm environ (Figure 25). Leur nombre varie de 20 à 30 et parfois davantage.

Les PPI constituent la structure lymphoïde la plus volumineuse des tissus associés aux muqueuses chez les bovins.

Figure 24 : Analyse du contenu total en antigène reconnu (sur la figure de gauche) par le FDC-B1 en Western-blotting. Une bande spécifique est révélée à 28kDa. A droite, le contrôle négatif où l’incubation de la membrane au contact du FDC-B1 a été omise. La ligne 1 correspond à 20 000 agrégats FDC

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L’analyse de la distribution morphologique des FDC à l’aide du FDC-B1 montre un marquage équivalent au sein des plaques de Peyer jéjunales et iléales bovines (Figures 26).

Les FDC sont disposées en réseau au sein des centres germinatifs ; ceci correspond à une distribution classique des FDC décrite. On remarque qu’un marquage positif est aussi observé au niveau du mucus à la surface des cryptes et des villosités intestinales.

Figure 25 : Plaques de Peyer jéjunale (à gauche) et iléale (à droite) bovines disséquées observées du côté luminal. 1 carré correspond à 1 centimètre carré.

A

Figures 26 : Immunomarquages sur cryosections de plaques de Peyer iléale (A) et jéjunale (B) bovines à l’aide de l’anticorps monoclonal FDC-B1 révélé par réaction peroxydasique. V, villosité ; cr, crypte ; zif, zone interfolliculaire ; CG, centre germinatif.

Grossissement objectif 5x (A), 10x (B)

B CG

CG v

v cr

zif cr

zif

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3.2.2 Analyse fonctionnelle comparative de FDC isolées à partir des plaques de Peyer jéjunales et iléales bovines

Certains aspects fonctionnels des FDC isolés à partir des PPJ et des PPI ont été évalués comme l’organisation en agrégat in vitro, la capacité de rétention de complexes immuns et l’expression de la protéine prion cellulaire.

Nous avons isolé des FDC sous forme d’agrégats cellulaires à partir de plaques de Peyer entières. Ces FDC ont bien résisté à la méthode d’isolement comme l’indique leur bon état de conservation et l’absence de coloration par le bleu trypan, test classique de viabilité. Le rendement de l’isolement cellulaire était plus important pour les PPI que pour les PPJ.

Les agrégats cellulaires obtenus à partir des PPJ et des PPI étaient composés de deux types cellulaires : des lymphocytes et des FDC identifiées par le FDC-B1 sur cytospin (Figure 27A).

Ces amas cellulaires isolés des deux types de PP présentent des caractéristiques similaires : plusieurs cellules lymphoïdes retenues dans des prolongements cytoplasmiques des FDC qui forment un réseau et s’insinuent entre elles. Quelques lymphocytes sont parfois accolés à la face externe des amas.

Au niveau ultrastructral, les FDC des PPJ et des PPI présentent un noyau de forme irrégulière, à chromatine dispersée à l’exception d’une bande d’hétérochromatine le long de la membrane nucléaire. Celle-ci est délimitée par une lamina densa bien développée. Le cytoplasme périnucléaire est peu abondant et contient différents organites (ribosomes libres, réticulum endoplasmique lisse, appareil de Golgi, mitochondries) (Figure 27B).

L’aspect morphologique des agrégats cellulaires contenant des FDC semble indépendant de l’organe lymphoïde considéré.

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L’expression de la PrPc, révélée sur cytospin, a été évaluée par immunomarquages d’agrégats cellulaires contenant des FDC isolées à partir de PPJ et de PPI bovines. L’anticorps 6H4 marque ces échantillons de façon similaire (Figure 28A).

Les FDC isolées ont été incubées avec des complexes immuns formés par une peroxydase et un anticorps anti-peroxydase couplé à un fluorochrome. Ceux-ci sont retenus à la surface des FDC ; ceci confirme que l’isolement n’a pas altéré les capacités de rétention des ces cellules et que cette particularité fonctionnelle est indépendante de l’organe lymphoïde de départ, que ce soient les PPJ ou les PPI.

Ces complexes immuns sont retenus en grandes quantités, dans notre expérience en l’absence de sérum actif, donc de complément (Figure 28B).

A. B.

Figures 27 : Agrégat de FDC isolées de plaques de Peyer iléales bovines immunomarqué par FDC-B1 révélé sur cytospin par un anticorps secondaire couplé à une peroxydase puis observé en microscopie optique (A) ou en microscopie électronique (B). Grossissement initial de 40x (A) ou de 2 500x (B).

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Ces complexes immuns sont maintenus après la mise en culture des agrégats de FDC isolés soit des PPJ ou et des PPI. Alors que les FDC perdent leur contact avec les lymphocytes après 16 heures de culture, les complexes immuns sont toujours retenus à la surface cellulaire des FDC.

Après 24 heures de culture, la quantité de complexes immuns est nettement diminuée (Figures 29).

B

Figures 28 : Immunomarquages d’agrégats de FDC isolés de plaques de Peyer iléales bovines révélés par fluorescence sur cytospin. (A) Les noyaux de l’agrégat cellulaire sont en bleu et la PrPc, mise en évidence par le 6H4, est en vert. (B) Le FDC-B1 est en vert et les complexes immuns sont en rouge. Grossissement initial de 40x (A et B).

A

C

Figures 29 : Immunomarquages de FDC isolées de PPJ, mises en culture puis en contact avec des complexes immuns HRP-antiHRP après 6 (A,B), 16 (C) et 24 (D) heures de culture. Image (A) en microscopie optique après révélation de la peroxydase des complexes immuns ; (B, C, D) en microscopie confocale où FDC-B1 apparaît en vert, les complexes immuns en orange et les noyaux cellulaires en bleu Grossissement initial de 40x (A, B, C et D).

B D

A

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