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CHAPITRE 2 : Recherches empiriques

5. Discussion générale de l’étude 1

L’objectif de cette recherche était de proposer une échelle d’épanouissement psychologique adaptée au monde professionnel (ÉÉPMT) et de vérifier ses qualités psychométriques auprès de salariés français.

Concernant la structure factorielle de l’ÉÉPMT, nous constatons que celle-ci est bien unidimensionnelle. Ce résultat va dans le sens de l’étude originale de Diener et al. (2010) portant sur l’échelle d’épanouissement général et des travaux d’adaptation et de validation menés dans différents pays (Hone, Jarden, Schofield & Duncan, 2014 ; Silva & Caetano, 2013 ; Sumi, 2014 ; Villieux et al., 2016). Cependant, le test NEST (Achim, 2017) réalisé dans la première partie de l’étude met à jour une possible structure tri-factorielle. Cette structure alternative pourrait faire écho à une conceptualisation de la notion d’épanouissement psychologique professionnel en facettes telles que discuté en introduction. Même si la structure en trois facteurs est difficilement interprétable et pose problème notamment sur le plan des distances entre coefficients de saturations et de la validité pratique, il nous semble nécessaire de continuer à tester l’ÉÉPMT auprès d’autres échantillons afin de mettre à l’épreuve l’éventuelle structure en facette du concept d’épanouissement psychologique professionnel. En effet, cette échelle étant contextualisée au milieu de travail, nous pouvons

De par la spécificité et la diversité des environnements professionnels, d’autres facteurs ou facettes de l’épanouissement psychologique au travail pourraient coexister et mériteraient d’être évalués via l’ajout d’autres groupes d’énoncés. Une étude, que nous présenterons ultérieurement, tente d’approfondir le cadre conceptuel de l’épanouissement psychologique en milieu de travail. Cette étude, principalement qualitative, pourrait apporter un éclairage complémentaire.

La bonne cohérence interne (omega systématiquement supérieur à .75) de l’ÉÉPMT a été confirmée dans nos trois études. En outre, la validité est également satisfaisante au regard de la validité de convergence et la dernière étude met en avant la bonne stabilité temporelle de l’échelle. Concernant la validité convergente, nous obtenons un résultat qui permet de montrer que les deux concepts sont, comme attendu, théoriquement assez proches et que la validité convergente de l’ÉÉPMT peut être considérée comme satisfaisante. Ce niveau de corrélation indique ainsi une proximité conceptuelle mais pour autant, ces deux concepts ne sont pas superposables puisque leur part de variance commune se cantonne à 56%. Cette analyse apporte des informations complémentaires sur l’analyse du bien-être au travail et conforte l’idée selon laquelle le salarié et plus particulièrement la personne doit être prise en compte (Robert, 2007 ; Biétry & Creusier, 2013). Durant l’analyse de nos données, nous avons observé que les répondants obtenaient des scores plus élevés à l’échelle mesurant l’épanouissement psychologique professionnel, comparativement à la mesure de satisfaction de vie professionnelle. Nous supposons que les participants évalueraient plus positivement certains aspects de l’épanouissement psychologique, tels que l’engagement et les relations sociales plutôt que l’évaluation de leur satisfaction de vie professionnelle globale. Néanmoins, ce point reste à approfondir.

Selon Ilies, Aw et Pluut (2015), les salariés avec des niveaux élevés de satisfaction au travail ont tendance à être davantage heureux, impliqués dans leur travail et adoptent moins fréquemment de comportements contre-productifs. Ces salariés adoptent aussi plus souvent des comportements visant à développer le bien-être des autres, ceux qui sont sources, pour eux, d’accomplissement de soi et d’épanouissement (Shankland, 2014).

Ses premiers résultats exposent la pertinence d’avoir un outil contextualisé à l’environnement professionnel. Les données psychométriques que nous avons recueillies sont ainsi encourageantes, mais d’autres étapes sont nécessaires afin d’obtenir une représentation la plus fidèle et valide du concept d’épanouissement psychologique en milieu de travail. Il serait notamment pertinent de documenter la validité incrémentielle de l'instrument « contextualisé » par rapport à l'instrument « général » afin de pouvoir établir le degré de recoupement de ces deux mesures et de confirmer l’intérêt propre du concept spécifique contextualisé au milieu de travail. En effet, cela ajouterait à l’inférence que nous faisons que l’échelle ÉÉPMT est bien contextualisée puisque nous avons constaté un lien plus fort entre celle-ci et l’ESVP qu’entre l’épanouissement psychologique général et la satisfaction de vie.

Aussi, pour appuyer les arguments sur la pertinence de cette échelle et de proposer une mesure applicable au monde professionnel, il serait intéressant de mener une étude comparative entre l’échelle d’épanouissement psychologique général et l’ÉÉPMT. Dans le cas, où la corrélation désatténuée pour la fidélité test-retest de chacune serait inférieure à 1, nous pourrions affirmer que l’échelle d’épanouissement psychologique général serait insuffisante pour décrire l’épanouissement au travail.

Les résultats issus des futures recherches qui utiliseront l’ÉÉPMT contribueront à l’accumulation de nouvelles connaissances dans le champ du bien-être et pourraient se montrer utiles pour développer des interventions visant l’amélioration du bien-être au travail

Il serait également pertinent de tester un modèle explicatif de l'épanouissement psychologique en milieu de travail en intégrant aussi bien des déterminants (personnalité, stratégies de coping, etc.) que des conséquences (effets sur la santé, la vie familiale, le travail) dans le cadre d'un protocole longitudinal. Ainsi, des accompagnements individuels et collectifs en entreprise pourraient être proposés afin de promouvoir et soutenir cet épanouissement au travail.Enfin, de plus en plus d’entreprises souhaitent évaluer le bien-être au travail de leurs collaborateurs. L’ÉÉPMT pourrait être utilisée à une fin de diagnostic mais aussi permettre de mieux identifier les facteurs de risque et de protection pour la santé psychologique des travailleuses.eurs.

II. Etude 2 : Analyse des rôles prédicteurs du bien-être général et professionnel et de