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FACE A UN QUOTIDIEN CONTRAINT Introduction

4. Entre être, devenir et avenir

4.1.Tentative d’une catégorisation perceptible

Notre enquête nous a conduite à rencontrer des jeunes hommes dans plusieurs quartiers populaires et à y faire les observations qui suivent. Si ces jeunes hommes partagent le même habitus de virilité, de difficultés sociales et de consommation de produits psychoactifs majoritairement, des distinctions dans leurs pratiques et relations sociales sont notables. C’est ainsi que nous nous arrêtons sur deux catégories qui se démarquent du groupe de ces jeunes hommes.

« Ricko, 18 ans, a peur d’être à la rue dans trois ou quatre ans alors qu’il est hébergé à minima chez ses grands-parents depuis sa rupture avec ses parents. Il paraît fragile. Sans autre activité, c’est la marijuana qui rythme sa vie. »254

La première catégorie est ainsi en situation de « bordeline social », c’est-à-dire fragilisée par la dépendance au cannabis, la pauvreté et la rupture parentale. Mais elle se caractérise aussi par une (quasi-) errance qui reste encore retenue voire contenue au travers des activités et relations sociales avec le groupe des pairs, de l’ancrage territorial du géto ou de la plas et de la relation familiale même ténue. Dans cette catégorie, les jeunes sont dans le processus de désaffiliation étudiée par Robert Castel que l’absence de travail et l’isolement social définissent. Dans leur cas, la sociabilité joue encore le rôle de digue sociale. Ils pourraient basculer dans la deuxième catégorie décrite plus loin si des évènements occasionnaient la rupture des liens sociaux encore existants. Ces situations pourraient faire rentrer ces jeunes hommes dans des états de souffrances sociales telles que les corps et les consciences ne peuvent être épargnés quand de plus les psychotropes contribuent au processus de marginalisation sociale en cours.

Alors la deuxième catégorie se définit par une rupture sociale totale en plus d’atteintes psychiques perceptibles. Dans ce cas, le groupe des pairs passant comme facteur d’intégration n’a plus de ressources ou devient excluant. Les jeunes hommes de cette catégorie semblent solitaires, errants et sujets à des comportements et/ou de réactions violentes contre soi et les autres voire d’être la victime de ces derniers. Ils sont désocialisés. Le sens commun entend ou ressent leurs actions de violence comme une tendance généralisée chez les jeunes hommes des quartiers populaires alors qu’elles sont

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quantitativement faibles par rapport au nombre de jeunes hommes potentiellement fragilisés par le précariat et le chômage.

Nous reprenons l’observation dans le bus où nous décrivions un exemple de cette catégorie de jeunes hommes désocialisés. Chez ces jeunes hommes, la pauvreté et l’exclusion générées par les violences structurales entraînent des pics réactionnels de violence, d’hypersensibilités qui s’observent dans les rapports sociaux de la vie quotidienne.

« Subitement, des cris et vociférations dans le bus qui roule ! Un homme d’environ 25 ans, tend son index dans le visage de la conductrice de l’autocar. Il est en colère et l’accuse d’avoir démarré sans attendre qu’il soit accroché à la barre. La conductrice rétorque et se défend en explications. Il l’accuse de démarrer systématiquement quand il monte, de chercher à le faire choir, de se moquer de lui. Il lui promet de lui faire sa fête car il en a marre selon lui de cette provocation. Il menace de la battre, de lui « casser la gueule ». Les yeux du jeune homme sont exorbités. Il va et vient dans le véhicule. Il y a une telle tension que l’on sent que le passage à l’acte est imminent, qu’il peut s’opérer un basculement. Les autres passager-e-s sont silencieux-ses. L’atmosphère est à peine supportable, sous la violence des propos et du risque de passage à l’acte. Le jeune homme se calme un instant et une femme l’invite à s’asseoir auprès d’elle. Il hésite, s’assoit finalement. Une conversation s’enchaîne. Aucune allusion sur l’« incident » de la part de la femme. Elle l’invite à parler de lui. Il est chômeur de 28 ans, une enfant de 10 ans à la charge de la mère de ce dernier, recherche un stage de cariste mais ne trouve pas de patron. Il porte une coiffure toute défraîchie de locks aux cheveux sales, les vêtements un peu crasseux et dégage une odeur de sueurs suries et de marijuana. Ses dents sont jaunâtres et tachetées de marron, une parmi est cassée. »

Le travail ou l’absence de travail présente un caractère de centralité pour tous ces jeunes hommes qui en font un point d’évaluation sociale, ou sous-entendu, la cause de leurs conditions. Philippe Brunoteaux et trois autres rapporteur.euse.s rappellent que « les moins nombreux mais les plus visibles et les plus inquiétants dans les perceptions collectives de la pauvreté et de l’exclusion (sont) les « crackés », les errants, les délinquants255 ». Cependant, l’existence de ces deux catégories oblitère la réalité sociale des autres jeunes hommes et parmi ceux-ci certains changent la direction de leur trajectoire et bifurquent.

255 Patrick Bruneteaux, Joelle Kabile, Nadine Lefaucheur, Véronique Rochais, Précarité, pauvreté et forme

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4.2. Les jeunes hommes en changement

En effet, les jeunes hommes ne restent pas dans des situations de violence à vie en tant qu’auteurs. Ils peuvent bifurquer pour plusieurs raisons et mettent donc fin à leurs activités en dehors de la loi, à leurs relations à leurs pairs et/ou à la fréquentation des géto et des

plas. Olivier Galland définissait la jeunesse comme « un âge de la vie » conçue comme un

passage de seuils sociaux symbolisés par la fin des études, l’entrée dans la vie professionnelle, la mise en couple ou l’arrivée d’un.e enfant. Ces seuils sociaux constituent aussi des points de bifurcation pour les jeunes hommes des quartiers populaires auxquels peuvent aussi s’adjoindre la rencontre politique ou religieuse, les effets des mesures judiciaires ou l’évitement d’une nouvelle incarcération. La sortie de la violence peut être aussi considérée en elle-même comme un seuil social symbolique pour les jeunes hommes des quartiers populaires qui y réussissent rarement par les études ou la vie professionnelle mais par le biais d’autres évènements.

NuiMan : « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup qui arrivent heureusement à s’en sortir parce que justement, ils ont trouvé la bonne oreille ou la personne qui pourrait les accompagner vers un projet professionnel qui pourrait les intéresser. Il y a aussi des rencontres amoureuses, l’arrivée de femmes dans la vie de certains, d’un enfant qui les détournent des groupes de jeunes hommes... »

Marwan Mohammed explique ce processus au cours de trois étapes qui jalonnent de manière continue ou discontinue la « sortie de la délinquance » en France et que nous intégrons à notre observation des jeunes hommes des quartiers populaires de Martinique. « La conscientisation est l’étape initiale d’incorporation, d’acceptation et d’expression de projection d’un soi hors bande », puis « la mobilisation qui correspond à la mise en acte de nouvelles résolutions personnelles » et enfin « la pérennisation qui est l’adoption d’un nouveau style de vie (...) un nouveau régime de relations sociales, un nouveau socle de normes, de valeurs et un rapport moins pessimiste à la vie256 ». Yo ka sôti an lari-a257. Sortir de la rue est un seuil

social, un tournant au cours duquel de nombreux jeunes hommes bifurquent ainsi par ce long processus.

ERGE : « Et puis un jour je me suis posé. Et j'ai compris : j'ai vu que la Martinique se vidait. Aimé Césaire parlait du génocide par substitution et j'ai fait le même constat

256 Marwan Mohammed (dir), Les sorties de délinquance. Théories, méthodes, enquêtes, Paris, Presses

Universitaires de France, 2012.

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moi-même. Et j'ai décidé de rentrer chez moi. J'avais en plus une enfant en Martinique que je ne voyais pas grandir. »

Après une prise de conscience politique, la décision de laisser le grand banditisme et le groupe de pairs mobilise autour d’une rupture qui va entraîner un changement de fond : une nouvelle vie dans des actions légales et reconnues.

Cependant compte-tenu des violences intersectionnelles de genre, de classe et de race qui s’exercent dans la société martiniquaise, la dernière étape, la pérennisation peut être compliquée à stabiliser, car sortir de la violence est difficile d’autant plus que les conditions sociales peuvent être guère meilleures qu’avant la sortie. De même que la rencontre amoureuse et/ou la naissance d’un.e enfant peuvent appeler au changement, l’âpreté du quotidien peut éroder la décision. Même si une majorité bifurque en sortant de la violence, certains décrivent la difficulté de laisser passer « les coups » qui leur permettraient d’avoir de meilleurs moyens de subsistance, d’autres manifestent la peur de retomber quand la pérennisation est hypothéquée au travers des emplois précaires fondamentalement non stables qui servent de base à la sortie de la violence.

ERGE : « Je commence à voir la vie différemment. Parce que c'est très dur de sortir de cela et c'est très facile de rechuter. En vérité, c'est un combat. »

Le contexte des violences structurales des politiques publiques de non-maintien de l’emploi aidé, même précaire, par exemple, peuvent-être des vecteurs de la déstabilisation de structuration de la vie en cours. Ce qui fait dire à Laurent Mucchielli que la « situation du marché de l’emploi (en France) est telle que l’on assiste probablement à un recul de l’âge de sortie de la délinquance, un vieillissement de la délinquance 258». Par extrapolation, dans le contexte postcolonial de Martinique où la violence du chômage touche plus massivement la société et en l’occurrence les jeunes hommes, comment ces derniers préservent-ils durablement leurs « acquis de la bifurcation » ?

Fab, l’éducateur259 : « Je rencontre des jeunes de la rue qui sont hyperpositifs, qui restent dans la rue mais qui ont des parcours positifs : entrepreneurs, étudiants mais, dans la rue, parce que les copains sont dans la rue ! Quand vous êtes du quartier, vous y avez fait primaire, collège, lycée avec vos copains, vous ne pouvez pas le renier. » En outre, un équilibre identitaire entre avant, maintenant et après, ou selon la durée de stabilité de la bifurcation, entre le passé, le présent et l’avenir, impose une stratégie de rupture totale avec le passé ou de préservation des relations du passé. En effet, les jeunes

258 Laurent Muchielli, Sociologie de la délinquance, Armand Colin, Paris, 2014, 222 pages, p.88. 259 Entretien du 24 novembre 2016.

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hommes des quartiers populaires doivent alors composer avec la masculinité marginalisée qui forge leurs liens que l’amélioration relative et/ou précaire de leurs conditions sociales et l’inscription socio-raciale de leur réalité dans le contexte postcolonial structurent.

4.3. La visibilité de jeunes femmes dans l’espace public des quartiers populaires

Nous avions souhaité interroger une jeune femme partageant l’espace public avec des pairs masculins. Comme nous l’indiquions dans le chapitre sur la méthodologie, nous n’avions pas eu de possibilités de rencontre. Notre intention était d’avoir son regard sur les hommes dans l’espace et connaître son rapport avec eux à travers le genre. Cependant au cours de notre recherche la question des femmes dans l’espace public a acquis une place que nous n’envisagions pas d’aborder car nous ne supposions pas que leur absence ou leur faible présence quantitative les rendraient quand même autant présentes dans les données de l’enquête. Aussi nous nous rendons compte que leur présence réelle ou imaginée questionne la virilité des hommes et la leur même si la notion ne leur est pas concédée. Nous ferons ici le choix d’utiliser cette notion car nous l’avons perçue par leur posture, leurs activités ou les propos des jeunes hommes qui se considèrent comme les seuls possesseurs.

L’enquête ENVEFF260 révèle que les violences commises dans l’espace public par les femmes étaient essentiellement verbales alors que les agressions qu’elles subissent sont essentiellement le jour, compte-tenu de leur évitement des lieux publics la nuit. La présence des jeunes femmes dans l’espace public est-elle nouvelle, rendue visible du fait de leur genre et de leur ostentation ? Comment réagissent-elles à la violence de leur stigmatisation ?

Les jeunes femmes des quartiers populaires occupent l’espace public de manière diversifiée. Qu’elles y soient contre, avec ou sans les jeunes hommes ou encore entre pairs féminins, leur présence passe pour une transgression sociale. Cependant, elle adopte une posture qui peut être réparatrice quand elles doivent régler un conflit, ostentatoire comme marqueur de transgression, légitimée quand elles accompagnent des jeunes hommes. Elle est peut être aussi utilitaire quand elles sont dans des activités en dehors de la loi. Elles l’occupent aussi avec des attributs de genre, féminins et/ou masculins qui sont la source de leur stigmatisation. Alors que l’espace public est un espace avant tout homosocial et de

260 Elisabeth Brown, Nadine Lefaucheur, Enquête ENVEFF : Les violence subies dans les différents espaces

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démonstration de la masculinité, marginalisée ; l’espace dévolu socialement aux femmes est l’espace privé et la maison, l’an-didan261 devient l’espace de la démonstration de leur

genre. Par conséquent, comme elles ne sont pas des hommes et qu’il leur est interdit d’adopter leurs pratiques et leurs codes, leur présence sexuée ne peut être considérée que sexuelle voire prostitutionnelle dans l’espace public occupé par les jeunes hommes des quartiers populaires.

Tashnate : « Oui mais ce sont des WaWa262. De vieilles choses chaudes parmi les garçons sans aucune gêne. Mais que font les femmes sous le bloc avec des hommes ? Chercher quelque chose à faire, allez apprendre à lire. »

Cette pensée dominante hétéronormée rentre en contradiction avec la conquête de « nouveaux » espaces que les jeunes femmes des quartiers populaires investissent. Ces dernières s’approprient ces espaces qui sont des espaces marchands, relationnels et/ou de mixité en création. La révolution anthropologique du genre qui touche les différents champs sociaux (emploi, la cellule familiale, ...) se décline aussi dans l’espace public, les

géto, les plas et les blok263 .

Une observation264 de l’avenue des Terres-Sainville, un quartier populaire de Fort- de-France, un samedi soir.

« Des jeunes femmes ont enfourché des motos ou montées en amazone. Les hommes et les femmes parlent, rient, boivent et/ou fument avec des verres, de cigarettes et/ou des joints à la main. Les femmes sont vêtues de salopettes, de salopettes-shorty, de shorts ou des robes avec des sandales plates ou des talons hauts. Les tissus portés sont pour la plupart de style jean. Mais apparaissent beaucoup de couleurs contrairement aux hommes. Quelques-unes portent des nattes très longues et fines et/ou des coiffures mélangeant des parties du crâne rasées à d’autres parties chevelues. Des groupes de 7 à 15 hommes et femmes, accolés un à un, constituent une foule agglomérée dans cette portion de l’avenue. Au total, 47 hommes et 28 femmes sont présent.es sur les trottoirs ».

Les jeunes femmes des quartiers populaires mettent en œuvre à travers des postures, des pratiques sociales telles que la confrontation physique avec des jeunes hommes pour le règlement de conflit dans l’espace public. La notion de respect y apparaît comme une valeur fondamentale à la base des rapports sociaux et ce même entre sexes différents.

261 Traduit du créole martiniquais : A l’intérieur, de l’intérieur, dans la sphère de la maison. 262 Traduction du créole martiniquais : Diminutif de « manawa » qui veut dire putain, prostituée.

263 Traduit du créole martiniquais : Lieu de rencontre. En général dans l’espace HLM mais aussi étendu à

d’autres espaces.

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Même si la domination masculine laisse passer pour naturelle la supériorité physique des hommes, il convient pour ces jeunes femmes de réagir et d’utiliser les moyens physiques et virils (propriétés dites masculines) pour se faire respecter et bâtir leur réputation de

majorin265 dans le partage d’un code apparemment commun.

Tashnate : « Oui. Je me suis battue avec eux. Pour des choses futiles. Manque de respect, jalousie. Et j'ai réagi : j'ai volé266 sur eux. Je ne laisse pas les gens me battre. Tjiiip! Il n'y a pas eu de gagnants ni de perdants. J'ai cherché mon respect. Et depuis, chacun fait ses affaires de son côté et tout est tranquille maintenant. »

Est-ce une « inversion de la norme de genre267 » où les jeunes femmes cherchent leur respect comme les jeunes hommes et utilisent les moyens virils comme la force ou est- ce une facette de la respectabilité des femmes des quartiers populaires contraires à la respectabilité des femmes de classe bourgeoise dominante?

Certaines jeunes femmes semblent utiliser la transgression sociale en la retournant de manière ostentatoire dans des attitudes de provocation et d’intimidation verbales dans l’espace public. Cette posture est d’autant plus visible et transgressive qu’elle ne répond pas aux attendues de la féminité : parler à voix basse, avec douceur, exprimer sa peur, par exemple.

Lyme : « Après toutes ces années d'expérience en tant que concierge, j’observe que ce sont les filles qui commencent à mener, avec beaucoup plus d’agressivité. Elles sont bornées. Il n'y a pas moyen de discuter.Elles boivent et fument, parlent fort. Elles sont plus major268 ! On ne peut pas discuter amiable avec elles. Les femmes sont plus dures. »

Selon Corinne Mencé-Caster269 parlant des femmes au pouvoir dans le monde politique ou de l’entreprise, constate qu’« elles s’efforcent afin de démontrer qu’elles méritent leur place, d’être d’un mimétisme parfois exacerbé avec les hommes » car d’après nous, elles sont jugées à l’aune de la masculinité, hégémonique. Cette réalité se retrouve dans le quotidien des jeunes femmes des quartiers populaires qui investissent des lieux et des milieux homosociaux et virilipotents (le pouvoir est exercé par des hommes virils) et expose une virilité insupportable socialement.

265 Traduction du créole martiniquais : (Lire majorine). Femme non passive, qui sait se défendre par le verbe

et ou par la force. Qui n’a pas peur de se battre.

266 Traduction du créole martiniquais : Bondir

267 Françoise Guillemaut, Un dispositif de sexe et de genre créolisé. L’exemple de la Guadeloupe et la

Guyane. L’homme et la société, 3/2013, (n°189-190), p.163-190.

268 Traduction du créole martiniquais : Masculin de majorin.

269 Corinne Mencé-Caster, Mythologies du vivre-femme, Essai sur les postures et les impostures féminines,

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La socialisation « au cours de la vie » de ces jeunes femmes intègre les valeurs et modèle de conduites viriles de l’espace public. Cependant, comment les conditions de pénétration de l’espace publique par les jeunes femmes des quartiers populaires pourraient- elles se réalisées avec d’autres schémas, des schémas non virils ? Si la masculinité marginalisée dans le système de genre caractérise les pratiques sociales des jeunes hommes des quartiers populaires, comment se redéfinit-elle ou s’impose t-elle comme système à l’ensemble des acteurs et actrices quand les jeunes femmes se rendent visibles dans l’espace public ?

NuiMan : « Quelques jeunes femmes suivent la mouvance mais elles sont très minoritaires. Il n’y a pas beaucoup qu’on trouve dans les cages d’escaliers avec les hommes même si la tendance est en train d’évoluer. Puisqu’aujourd’hui, elles occupent les parties communes et les kiosques. Il y a une résidence où les femmes contrôleraient la vente de stupéfiants. Ce sont les femmes qui