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FACE A UN QUOTIDIEN CONTRAINT Introduction

3. Des citoyens bien encombrants

3.1. L’action dans l’espace public

Notre observation nous a amené à rencontrer des jeunes hommes qui manifestent en leur qualité de citoyen, une interrogation sur leur place et les marques d’intérêt et de considérations à leur endroit, dans les quartiers, leur lieu de vie. « C'est vrai que pour enlever cette image des jeunes dans les rues, on pourrait les parquer dans un coin. Car une fois installés, quel que soit l’endroit, ils ne seront qu’entre eux. Personne d'autre ne fréquentera cet espace ».

C’est un propos cynique d’un des jeunes hommes qui résume leurs ressentis, la sensation de leur éviction de l’espace public. Un certain nombre de faits les laisse penser qu’ils sont des inutiles donc non respectés. Ils font état de demande d’infrastructures telles que des salles de jeu ou de réunion, des terrains de sport, de l’entretien d’équipements, qui n’obtiennent pas de suite. Quand les équipements existent, leur entretien peut être négligé, irrégulier, inexistant voire sujet de discorde ouverte entre les pouvoirs publics et/ou parapublics. De plus, la modification des circulations, l’emmurement de passages, l’abattage d’arbres, l’inexistence ou la destruction de mobilier urbain de convivialité, à l’intérieur des cités et des quartiers au travers d’un aménagement « sécuritaire », les repoussent et les isolent comme des citoyens qu’il ne faut plus voir, des encombrants. Selon Camille Gosselin, « le paradigme de « la prévention situationnelle » s’est progressivement imposé dans les choix d’aménagement urbain des quartiers prioritaires. (...), ce paradigme fait de l’action sur l’espace urbain un outil de lutte contre l’insécurité237 ».

La configuration des espaces occupés par les jeunes hommes dans les cités et les quartiers se modifie en fonction de leur présence et de leurs actions sur ces milieux, jugées asociales voire délinquantes. Nous n’avons pas eu à observer dans les quartiers populaires et dans les cités des jeunes hommes interrogés, des espaces de mixité entre occupant.e.s par le genre et la génération. En effet, dans les quartiers populaires, les édilités et les bailleurs sociaux mettent en oeuvre des « modes d’aménager » dont trois ont été observés par nous.

237 Camille Gosselin, La rénovation urbaine et le modèle de « l’espace défendable » : la montée en puissance

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Le premier cas relève du non aménagement de l’espace urbain où les éléments constitutifs de la configuration d’origine sont détériorés, non remplacés et non réparés. Une logique d’auto-déconstruction naturelle de l’espace semble en œuvre.

« Un quartier de Fort-de-France. Une dizaine de jeunes hommes sont réunis autour d’une voiture dont la tôle en pleine transformation par un grapheur-tagger. Ils boivent avec des verres à la main, conversant entre eux. Un autre groupe assis sur ce qui reste de l’assise d’un forum parlent et fument des joints. Le béton est cassé sur tout le long de l’assise. La pratique du terrain multisport, bosselé, fissuré et situé au milieu du forum, est risquée. Son revêtement s’effrite sous forme de gravillon et de sable. Un bâtiment de plusieurs pièces, ancien vestiaire, en grande partie pourri jouxte le tout et sert d’abri pour les activités des occupants et contre la pluie et le vent. Une haie de cocotiers et de fucus couverts de figuiers maudits rafraîchissent une partie des lieux, contre l’ardeur du soleil. »

Dans la deuxième configuration, l’aménagement est restrictif ou fait à minima. L’espace est relativement bien entretenu mais son équipement restreint son utilisation à des publics spécifiques ou des créneaux horaires de fait limitent la fréquentation. C’est l’exemple du parc au Robert où la fréquentation de l’espace est par limitée par l’action de la nature. En effet, c’est autour des éléments naturels que s’adosse la présence des jeunes hommes. Sans kiosque, l’ardeur du soleil dissuade et sans éclairage, le coucher du soleil signe la fin de l’hospitalité des lieux.

Le groupe de Moulin à Vent : « Nous aimerions avoir des activités. Une salle pour faire passer le temps, différemment. Nous aimerions bien un kiosque ici dans le parc comme il existe ailleurs dans les autres cités. Ce n'est pas le cas ici. Et de la lumière dans le parc. »

Le troisième aménagement est un abri conçu pour les jeunes hommes dans l’espace public des cités ou des quartiers. Il se présente sous forme de kiosque, sans éclairage, en retrait des bâtiments d’habitation et généralement entretenu, comme l’exemple de la cité d’HLM au Robert et à Châteaubœuf à Fort-de-France. Cependant, l’entretien peut s’avérer compliqué selon le degré d’appropriation des lieux par ses occupants.

« Après, c’est écœurant. Les gars disent qu’avec l'argent du loyer des parents, ils construisent des murs. Ils barrent partout au lieu de refaire le terrain. Ils dépensent les sous pour rien. »

Ces aménagements observés participent à un contrôle physique et territorial de la « classe dangereuse » qui rappelle le « parquage » dont les jeunes hommes font état cyniquement. La menace à l’ordre public que défend l’aménagement sécuritaire semble

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ainsi marquer des zones de circonscription. Ils émanent d’une intention sécuritaire qui suggère que par leur nombre et leur situation socio-économique les jeunes hommes encombreraient l’espace et par extension la société.

Du fait du chômage de masse qui touche ces jeunes hommes et de la conjoncture économique, leur citoyenneté démocratique est fragilisée, tout au moins un de ses deux socles définis par Robert Castel238 : la citoyenneté sociale. Si l’autre socle, la citoyenneté politique pourrait être exercée par les jeunes hommes (droit de vote, droit de représentation, ...), la citoyenneté sociale est inaccessible parce qu’elle découle d’une position sociale et relationnelle que seul, le travail rend réelle et réalisable. R. Castel la définit comme « le fait de pouvoir disposer d’un minimum de ressources et de droits indispensables pour s’assurer une certaine indépendance sociale. (...) pour être maître de ses choix. (...) ne pas rester dans des rapports unilatéraux de sujétion. », de domination. Pour lui, c’est la situation de travail, valeur fondamentale, qui génère donc de la citoyenneté sociale encore en France et pour notre analyse dans la société postcoloniale martiniquaise. Le déséquilibre engendré par le non travail exclut de la citoyenneté sociale avec le risque d’une fragilisation dans l’exercice de leur citoyenneté politique. C’est ainsi que les jeunes hommes que nous avons rencontrés dans les quartiers populaires, dépourvus de la citoyenneté sociale, à demi citoyens deviennent d’autant plus encombrants car inactifs, improductifs et surnuméraires.

Une tension jaillit entre les opérations d’écartement et d’évictions des jeunes hommes de l’espace public et les valeurs de liberté liées à leur masculinité marginalisée. Comme nous l’avons observé, ils sont attachés au dèwo, aux espaces qu’ils s’approprient comme lieu de vie entre pairs. Aussi la non satisfaction de demandes et d’attentes portant sur ces mêmes lieux et la non reconnaissance sociale de leur groupe n’exacerberaient t-elles pas le sentiment de domination qui conduit à la rage ?

3.2. L’action associative

Une demande collective contre des nuisances dues aux moustiques et d’autres spécifiques aux jeunes hommes pour l’obtention d’une salle et la réhabilitation d’un terrain de sport, non satisfaites, déclenchent une rage qui repose sur les violences cumulées et analysées précédemment. Par exemple, Sochol explique l’origine de leur exaspération et la

238 Robert Castel, La citoyenneté sociale menacée, Presses Universitaires de France,2008/3 (n° 35), p-p 133-

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rage qui s’est emparée des jeunes hommes de sa cité qui vivaient de différentes activités dont certaines en dehors de la loi : sport, jobs, petite délinquance, trafic d’herbes, ...

« C'était chaud à Place d’Armes. Oui, j'étais dedans. J'étais dans la bande. On est livré à nous-même. On nous a parqué. Là-bas, il n’y a rien. C'était difficile y avait des moustiques. On entendait le bruit de fond. Ils dormaient sous les bâtiments. Ce qui nous énervait c'est que tous les tous les ans, le loyer des parents augmentait et ne servait pas à mettre des infrastructures dans la cité. Et en plus, vous voyez de près le terrain de football ça fait près de 10 ans qu'il est à l’abandon. Les cages de but que vous voyez c'est des Koko fè239, le terrain est abîmé depuis. On a fait des demandes, des démarches et tout, la société HLM dit que ce n'est pas elle qui peut faire les travaux, le terrain n’est pas à elle. C’est à la mairie. On est ballotté comme une balle de ping-pong. On s'est révolté. On voulait se faire entendre. Puisque on est chez nous, on fait ce qu'on veut. On dit stop là. Stop! Avec votre merde là. Donnez-nous une salle et mettez-nous avec des horaires. Mais essayons. Donnez-nous une salle. C’est qu’on en pouvait plus. Cela a pété. C’est ce qui a créé la rage.»

L’espace dans la cité est divisée et aussi divise les habitant.e.s où environ une quarantaine de jeunes hommes, répartis en plusieurs groupes, ont constitué des enclaves de vie sociale. Aussi les violences en 2012 ont-elles atteint un paroxysme de tension par le saccage de l’appartement, l’agression et le « tabassage » de deux locataires qui se plaignaient des nuisances causées par ces jeunes hommes. Le bailleur eut recours à l’intervention de la Police. Depuis, il reste des locaux encore occupés par les jeunes hommes de la « mutinerie ».

Selon François Dubet240, « ces violences s’enracinent dans un fort sentiment de domination sociale » et les jeunes hommes déploient les moyens en leur possession : la violence. Selon notre analyse, c’est l’expression d’une violence de genre, liée à l’expression de la masculinité. Cette réaction est de même nature que celle que les jeunes hommes utilisent pour chercher leur respect entre hommes. C’est aussi une violence sociale retournée, celle que subit les dominés jusqu’à un point. De fait, cette violence est intersectionnelle241 puisqu’elle est aussi structurée par les violences structurales reposant

sur l’impact du chômage et de l’« in-citoyenneté » sociale associée. Les violences symboliques qui s’y ajoutent, fondent les discriminations identitaires, les stigmates et les

239 Traduction du créole martiniquais : le fer est à nu, sans protection.

240 François Dubet, Violences juvéniles et urbaines : crises et conflits, Cadis, EHESS, Université Paul

Ségalen.

241 Kimberle Williams Crenshaw, Cartographie des marges : intersectionnalité, politiques de l’identité et

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violences quotidiennes taraudant le lien social et les rapports sociaux entre les acteurs et les actrices sociaux.ales. Refuser la domination passe par l’utilisation de la force contre le dominant comme le pense Frantz Fanon242. En l’occurrence, pour ces jeunes hommes, le dominant peut s’incarner à travers les individus, les groupes, les institutions et/ou les biens. Ce qui fait dire à Michel Wieviorka que « ce n’est plus la lutte contre l’exploitation, le soulèvement contre un adversaire qui entretient avec les acteurs une relation de domination mais plutôt le non-rapport social, l’absence de relations conflictuelles, l’exclusion sociale, éventuellement lestée de mépris culturel ou racial qui alimentent aujourd’hui (...) des conduites émeutières ou une violence sociale portée par la rage et les frustrations243. »

La violence paradoxalement agit comme régulatrice des conflits et des tensions, au moins dans un premier temps. Mais elle peut être aussi un activateur d’opportunités. En effet, le désordre qu’elle crée peut pousser à trouver un ordre. Ainsi la remédiation par des réponses matérielles peut être apportées. A contrario, une réponse peut être différée par le biais associatif. Ce dernier est envisagé comme le média du regroupement collectif et représentatif des jeunes révoltés.

« Voilà le discours qu’ils nous ont donné. Oui, nous sommes prêts à faire quelque chose mais tant qu'il n'y a pas d'associations, nous ne ferons rien. J'ai essayé de monter une association, après ces évènements. De jeunes du quartier de Place d’Armes. Puisque comme vous voyez près du terrain de football ça fait près de 10 ans qu'il est toujours à l’abandon. »

La création d’une association est une injonction qui inverse le rapport de force. Elle mobilise maintenant les jeunes hommes à faire, à s’engager, à être responsables de leur destin s’ils veulent avoir satisfaction. Leur participation est recherchée à travers leur capacité d’agir.

« Il y a eu de grosses difficultés pour la monter. Personne ne voulait être président, ne voulait pas prendre de fonction. Je me suis décidé à me porter président, de faire les démarches. J’'ai fait des réunions. Et au fil du temps j'ai vu que c'était moi qui me démerdais tout seul pour tout le monde. Donc cela m'a dégoûté je me suis retiré du jeu. »

242 Frantz Fanon, Les damnés de la terre, La Découverte/Poche, 2002, 313pp, Paris, François Masoéro, 1961,

1968.

243 Michel Vieuworka, Le nouveau paradigme de la violence partie 1, Cultures et Conflits, 29-30/1998,

Editeur CCLS-Centre d’études sur les conflits liberté et sécurité, l’Harmattan, p. 4. Consulté le 30 octobre 2016.

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NuiMan244, quarante et un ans, accompagnateur social et médiateur dans une

association présente les ressentiments qui remontent de sa rencontre régulière avec les jeunes hommes des cités et dans lesquels s’exprime la domination qu’ils subissent. Pour sa part, Nuiman laisse entendre une incapacité chez les jeunes hommes à prendre en charge la réalisation de leur demande.

« Alors pour eux, ils sont victimes de la société, de la loi, des bailleurs, des municipalités qui ne mettent rien en place pour eux. C’est vrai que très souvent ils demandent des outils qui ne sont pas leur priorité. »

Et pour cause, il y a comme une normalisation des rapports sociaux via des règles écrites liées à la conception associative (statut, cotisation, conventions, ...) qui ne correspondent pas généralement à la socialisation des jeunes hommes des quartiers populaires et à leur capital social (niveau de scolarisation, rapport à la lecture et l’écriture, réseau social, ...) ou leur « conception du monde ». C’est le dialogue associatif et non la violence qui « civiliserait » et servirait au compromis.

« L’action affective et émotionnelle 245» des jeunes hommes au travers de leur rage

pourrait ainsi se muer en une « action rationnelle en finalité » au travers l’activité associative. En revanche, si les demandes ne sont pas satisfaites, les dominés sont considérées responsables de l’échec des réponses pour n’avoir pas su créer ou sauvegarder l’existence de l’association. Alors que les jeunes hommes attendent après le coup de force, des changements dans leur quotidien par l’action directe et matérielle des acteurs de l’action publique (étatiques ou non) en présence, il semble avoir un déplacement de la responsabilité de ces derniers (élus, bailleur social, ...) vers les individus, en l’espèce, ces jeunes hommes via l’organisation associative. Il s’agit d’obtenir la participation des habitant.e.s en l’occurrence en faisant d’eux-elles des partenaires. La participation dans les projets collectifs par la création d’association contribue à la captation de financement d’actions, d’animation sociale du quartier ou d’équipements socio-éducatif auprès de sources désignées qui pourraient alléger la part des autres acteurs sociaux. Sinon, la recherche et l’ouverture aux associations externes dotées de savoir et de multiples compétences remplace les associations d’habitant.e.s dans les cités et les quartiers populaires.

244 Entretien téléphonique du 14 décembre 2015.

245 Max Wéber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Suivi d’un essai, Paris, Librairie Plon, 1964,

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« La cité est morte il n'y a pas de vie associative, il n'y a rien. Sinon les associations, c'est pour les vieux ou des associations extérieures qui s’implantent, qui nous imposent leurs règles, leurs lois, c'est complètement absurde. »

Cette intermédiation extérieure éloigne et/ou désinvesti les jeunes hommes des quartiers populaires de l’action directe et/ou frontale avec les acteurs de l’action publique car contrairement aux associations internes, son objet ne peut porter la défense des droits des habitant.e.s sur un plan syndical. Les nouvelles normes de gestion des politiques publiques, basée sur celles du privé, distillent et transforment les rapports socio- économiques en vue de l’efficacité et de la rentabilité des entreprises et des autres structures en dehors du marché. Les associations n’y échappent pas, particulièrement les associations externes, dénommées paradoxalement associations « professionnelles » comme gage de leurs compétences. Autrement, l’association est-elle le seul vecteur de dialogue dans les quartiers populaires pour que les jeunes hommes soient entendus ?

3.3.L’action publique

Si « (L)’action publique prend en compte l’ensemble des interactions à des niveaux multiples entre les autorités publiques et les acteurs sociaux (...) pour contribuer au changement social, à la résolution de conflits, aux ajustements entre différents groupes et intérêts, (...) vis(ant) également à répartir des ressources, à créer ou compenser des inégalités 246», les quartiers populaires restent singulièrement affectés par son déficit qui exacerbe la violence sociale. Un article du quotidien France-Antilles illustre la situation d’un de ces quartiers relégués, au ban de la ville.

« Cela pourrait être un coin de paradis au sommet du quartier populaire de Fort-de- France. Dommage. Avec ces herbes hautes, son sol jonché de moisissures, de cannettes, de débris de verre, et les déchets qui vous accueillent dès l’entrée, la place de la Cascade, prend plutôt l’allure d’un site insalubre. Une plaque de tôle menace même de tomber de l’un des toits. Une situation qui provoque la colère des jeunes du quartier qui se sentent abandonnés par la municipalité.247».

Même si la description de l’effondrement matériel du quartier et la désolation sociale que fait Loïc Wacquant n’est pas comparable aux quartiers populaires de

246 Pierre Lacoumes, Patrick Le Gales, Sociologie de l’action publique, Paris, 2012, Armand Colin,

Collection 128, 2éme édition.

247 France-Antilles, Trénelle-Citron est abandonné, Article du 3janvier 2015.

http://www.martinique.franceantilles.fr/regions/centre/trenelle-citron-est-abandonne- 287139.php?EspaceConso=Valider

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Martinique, nous retrouvons un parallèle saisissant quant à la description des sentiments des habitants de l’hyperghetto de Chicago et ceux des jeunes que nous avons interrogés. « (...), la détérioration matérielle et le délabrement institutionnel du quartier ne peuvent que générer chez ses habitants un puissant sentiment d’infériorité sociale, en ce qu’ils leur communiquent le message qu’ils ne sont que des citoyens de seconde zone, (...) indignes de l’attention des officiels de la ville et du soutien des institutions qu’ils représentent248. »

La détérioration ou l’absence d’équipements structurants (terrain de sport, espace de convivialité, ...), de services (maison de quartier, ...) et d’animation (fêtes de quartier, ...) dans ces quartiers, subséquente à la « non-action » publique pour le cas, intensifie la disqualification sociale des quartiers populaires. En outre, elle contribue alors au processus de leur ségrégation spatiale, violence de classe qui trie l’espace selon le niveau de revenu et la culture des acteurs sociaux et des actrices sociales et l’importance des équipements structurants. Le déficit de l’action publique par ses effets et impacts participe aux violences structurales par la non compensation des effets et impacts du chômage massif, du « temps inoccupé » des jeunes hommes et de la paupérisation de l’espace public. Cependant, si les équipements sont des infrastructures structurant l’espace public et y introduisant de l’activité sociale, ils peuvent être aussi des lieux de rejet pour des jeunes hommes bien encombrants des quartiers populaires.

L’action publique agit-elle alors sur la place et les marques d’intérêt et de

considérations à l’endroit des jeunes hommes des quartiers populaire, en leur qualité de