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FACE A UN QUOTIDIEN CONTRAINT Introduction

1. Acteurs de l’espace public

1.1.La plas, le géto, le territoire

1.1.1. Le haut lieu de la masculinité

Les jeunes hommes des quartiers populaires, que nous avons vus dans les plas, les

géto, dans les cités ou dans les rues d’un quartier comme les Terres-Sainville, sont des

acteurs de l’espace public, espace hétérosexuel, de théâtralisation, de présence sociale, de représentation sociale. C’est-à-dire qu’ils sont des scènes d’expression et de démonstration des masculinités. Un membre du groupe144 de Moulin à Vent constitué de 6 hommes l’explicite. « Ils se mettent aussi à des endroits où il y a quelque chose : boire et manger. Tu ne te mettras pas quelque part où il y a rien. Quand on va aux Terres-Sainville, il y a une jeunesse en bonne santé, le swag, l’ambiance, la musique, des motos, les filles, les habits, les différentes communautés qui se côtoient. On voit autant de jeunes hommes à cause des bars ! Et c'est valable pour le bourg de la commune aussi. »

143 Au sens de l’INSEE Première (N°1219 de janvier 2009): Sans diplôme ou titulaire du certificat d’étude

primaire ou du diplôme national du brevet.

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Un extrait de l’observation145 du quartier des Terres-Sainville divisé en trois zones

par nos soins, en rajoute à l’atmosphère.

« Dans la zone 2, la présence masculine est remarquable d'autant plus qu'elle est extérieure et massive dans l’avenue. De jeunes hommes sont sur les trottoirs, adossés à des motos ou bien assis sur des chaises. Mais, la plupart occupe les tables installées à l'extérieur le long des trottoirs face aux bars ou restent debout. Ils se saluent en touchant certaines parties du corps : poing fermé contre poing fermé et/ou épaule contre épaule. Des jeunes femmes sont assises sur les motos, sur de chaises ou aussi debout. Les hommes et les femmes parlent, rient, boivent et/ou fument avec des verres, des cigarettes et/ou des joints à la main pour certain.e.s (...). De temps en temps, un jeune homme cabre sa moto en passant devant le parterre de spectatrices et de spectateurs ou exhibe le son d’une sono montée dans le coffre de sa voiture. Des groupes de 7 à 15 hommes et femmes, accolés un à un, constituent une foule agglomérée dans cette portion de l’avenue. Au total, 47 hommes et 28 femmes sont présent.es sur les trottoirs. »

1.1.2. L’extérieur et les pairs

Selon Antoine Fleury, « les espaces publics sont des espaces de rencontres socialement organisés par des rituels d’exposition ou d’évitement146. » De sorte que c’est le lieu des interactions, où les jeunes hommes se montrent, se rendent visibles, existants pour eux et pour leurs pairs et les autres. C’est un espace identitaire car il réunit « une catégorie socialement pertinente147 ». Ici, la démonstration de la masculinité par un hexis

corporel propre au groupe s’exprime au travers des bijoux, des coiffures, des salutations entre hommes, ...

Ce même groupe de Moulin à Vent a établi sa plas, dans le parc du quartier et expose les raisons de cette appropriation.

« Les hommes cherchent des endroits pour se mettre bien, pour se recueillir, dans leur quartier. Regarde-nous ! Entre nous, on fait la grillade. On ne peut pas faire la grillade à l'intérieur de la maison, dans l’appartement. Il faut savoir que la plupart de ces jeunes ne vivent pas dans une villa. Comme nous, ils vivent dans un 30-25 m², on ressent le besoin de sortir. Si nous avions un grand terrain, nous sortirions sur notre grand terrain. Il fait chaud chez nous, en Martinique. Ici cela crée un problème parce

145 Observation d’un samedi du mois de mars 2017.

146 Antoine FLEURY, L’espace public, http://www.hypergeo.eu/spip.php?article482, consulté le 9 juin 2017. 147 Claude DUBAR, La crise des identités, l’interprétation d’une mutation, Le lien social, PUF, 2010, P.9.

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que c'est beaucoup de jeunes. C'est un peu normal. Si on créait des activités pour les jeunes. S'il y avait une salle. Il n’y aurait pas eu tant de jeunes dehors. C'est parce qu'il y a rien. »

C’est aussi une appropriation visible et ostensible du territoire de leur quartier par l’adjonction de matériel servant d’abri et par une adaptation selon leurs besoins ou demandes sociales laissées insatisfaites. Ces faits ont été constatés lors de l’une de nos observations148.

« Il fait encore jour, un vendredi, une tente est plantée au fond d’un parc. Cette partie n’est pas visible à partir de la rue qui surplombe et longe le seul côté ouvert du parc. Au loin, quelques petits enfants, accompagnés, jouent sur l’herbe. Les rires et les cris s’entendent. Tout près, environ six jeunes hommes s’activent autour d’un feu de barbecue et de deux tables posées à quelques mètres de la tente. Ils ont l’air d’être à l’aise dans ce qu’ils font. Et dans les lieux. Les tâches semblent se répartir naturellement entre eux : couper l’oignon pour préparer la sauce, retourner les viandes sur les braises, maîtriser la production de chaleur du feu, etc. Ils disent attendre des amis qui vont passer plus tard et avoir l’intention de vendre quelques grillades de poulets, de côtes de porc ainsi que des boissons. Les prix sont affichés »

Lyme, 40 ans, concierge149 d’un groupe de trois cents logements, dans un parc HLM à Sainte-Luce, témoigne des rassemblements des jeunes dans sa cité.

« Oui parce que les plus jeunes, se regroupent sous les kiosques, dans les escaliers, des endroits bien précis. Et nous savons bien qu'ils boivent et fument, avec tous les rassemblements, les copains qui arrivent, les motos, font la mécanique ! C'est leur façon de faire ! On dira qu’avec les jeunes hommes de la cité et avec les copains qui le vendredi, qui le samedi après-midi pourraient faire une vingtaine de personnes. Essentiellement des hommes, sur les doigts de la main on pouvait compter les filles. » Si la présence prédominante des jeunes hommes, observée de manière directe ou indirecte conduit à un constat unanime, le besoin de sortir de la maison comme un leitmotiv, répond aux standards de la masculinité caribéenne étudiée par Peter Wilson. En effet, selon lui, les hommes des classes populaires sont tenus de correspondre au standard de la réputation qui se joue à l’extérieur, en compagnie et par l’œuvre de leurs pairs. Les jeunes hommes qui vont s’exprimer ci-dessous, manifestent une tension, un besoin impérieux de sortir de la maison, de la « prison » d’où ils s’évadent vers la liberté, pour « se réunir », « se recueillir », « se retrouver » avec leurs semblables. Alors nous pouvons

148 Groupe de Moulin à Vent,observation de la plas, le 24 mars 2017. 149 Entretien à notre domicile, le 23 février 2017.

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nous interroger en extrapolant. Comment le milieu carcéral peut être appréhendé par des jeunes hommes qui ont appris à vivre dehors, en groupe ?

Lyme : « Avant c'était impossible de rester chez moi le vendredi soir et le samedi soir. Il fallait que j'aille voir mes copains que je sorte. Il fallait sortir, s’évader : je pense qu'à cet âge on n’est pas chez soi, on est chez les parents et la liberté on la trouve à l’extérieur. Dehors je fais ce que je veux. »

Joelle Kabile parle de la liberté des hommes pour appréhender la socialisation masculine en Martinique, effectuée dèwo150, dans l’espace extra-domestique, l’espace public, aussi décrit par les hommes interrogés : « c’est notamment cette socialisation (...) qui donne le sentiment d’une grande liberté masculine puisque celle-ci est assortie d’une plus grande facilité d’aller de venir151 ».

Groupe de Moulin à Vent : « Quand celui-ci sort du travail, il rentre chez lui, il a besoin de sortir. Après le travail, aussi, entre potes pour décompresser. En plus, s’il n'a pas d’activité, la plupart ne travaille pas. Si tu ne travailles pas, tu n'es pas obligé de rester, tous les jours chez toi. Nous avons besoin de sortir. Il faudrait aussi que nous vivions en société, en groupe, dans la relation ! Alors on sort. Nous on ne va pas à la station, on vient ici dans le parc. Ceux qui vont à la station, peut-être qu'ils habitent en campagne. Ils ont trouvé un point de recueillement.

Pyokus152, soixante-cinq ans, un travailleur social en fin de carrière partage un habitus de génération et de genre avec les plus jeunes observés. Un écart d’une cinquantaine années entre les enquêtés ne modifie pas les pratiques au cours du temps : investir l’espace extra-domestique avec les objets symboliques de l’époque toujours sous le regard et l’action du groupe des pairs. Il décrit des moments de sa jeunesse dans son quartier et rappelle cet invariant que nous a décrit Maurice Godelier153: les hommes ont des lieux de convivialité et d’activités « secrètes » à l’extérieur. « Qu'est-ce qui a changé aujourd’hui ? C'est que les lieux sont des lieux où ils se rencontrent entre eux, une catégorie. Il y avait le lieu où tu allais apprendre à fumer la cigarette. Il n'y avait pas de drogue. Mais l'initiation à la fumée. Tu ne pourrais pas fumer chez tes parents. »

150 Traduit du créole martiniquais : Dehors, à l’extérieur de la maison, du foyer, de la famille, ...

151 Joelle KABILE, Les coûts de la domination masculine pour les hommes martiniquais, Revue Françaisde

d’éducation comparée, 2015, P. 311-322.

152 Entretien à son domicile, le 23 février 2017.

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1.1.3. L’Errance

En revanche, nous pouvons constater que ces lieux remplissent une fonction d’attache pour certains jeunes hommes face à un espace domestique parental rejetant. Ils créent un attachement territorial voire une digue par l’action des pairs. C’est l’effet de structuration suprême et minimaliste de la plas, le géto qui permet de se garder contre l’errance sans frein.

Vingt ans, déscolarisé, voici Ricko154, un jeune homme de 19 ans que nous avons rencontré en face à face dans un entretien de groupe dans une cité à Fort-de-France. Nous présentons quelques notes de nos observations le concernant et ses propos concernant sa situation.

« Ricko a un corps menu même frêle, des doigts et des ongles jaunâtres. Le blanc de ses yeux aussi. Ses locks sont défraîchis et de style emmêlé. Une odeur légère de sueur l’entoure sans aller à nous incommoder. »

A l’opposé des autres hommes, il représente une singularité parmi les jeunes hommes enquêtés. Ses relations avec ses parents se sont dégradées au point où il a été mis à la porte trois ou quatre fois et ce dès l’âge de quinze ans. Il vit actuellement chez ses grands-parents. La plas et ses pairs deviennent alors socialement vitaux sinon la mort sociale le guette dans son errance, dans son driv155 (comme il dit).

« Et tu n'as rien à faire chez toi. Et tu vas driver. Je fais mes affaires : ma chambre, une fois comme ça autre chose et la vaisselle. Mais tout cela ne dure pas longtemps. Quand tu es comme moi, tu vas faire une tournée. Tu n'as pas d’endroit. Tu cherches, au final tu erres. Et je viens ici. Et les jours passent, la semaine passe. »

1.1.4. L’hétérosexisme dans l’espace public

DalGore156, transgenre de 19 ans nous a reçue au domicile de sa mère. Celle-ci vaquait à ses occupations pendant l’entretien tout en écoutant d’une oreille le dévoilement posé et progressif de sa fille. Nous avons commencé l’entretien en la nommant au masculin, puis intervertissant les genres, féminin et masculin pour nous stabiliser enfin avec le féminin, prise dans la binarité (im)pertubable du genre. De son côté, elle disait être habituée à cette situation et ne pas en être offusquée puisqu’elle avait deux prénoms qu’elle-même utilisait tantôt au masculin mais plus généralement au féminin. Elle se

154 Entretien dans la plas, le 16 mars 2017.

155 Traduit du créole martiniquais : Vagabondage, déplacements sans but, errance. 156 Entretien à son domicile, le 21 mars 2017.

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présente en tant qu’androgyne car cela fait plus « classe dans le milieu de la mode » où elle développe ses activités de création, puis s’est appropriée le terme transgenre qui nous échappait quand il fallait la questionner à partir de son genre. L’entretien selon elle a été un test, une occasion de parler de sa vie, de son genre, de son identité et orientation sexuelles ainsi que de sa sexualité avec les « machos », les tug157, objet de son attirance.

Les personnes transgenres (intersexes, les trans FtM et MtF, les questionning158...) peuvent souhaiter changer le genre ce qui n’est pas le cas de Dalgore et rendre visible les «ambiguïtés » de leur identité sexuelle, de leur sexuation, de leur corps ainsi que de leurs désirs sexuels qui ne correspondent pas aux catégories instituées par l’hétéronormativité et le système de genre. Ces « hors-la-loi du genre159 par leurs positions, ou simplement leurs

pratiques peuvent subvertir le genre d’un point de vue politique, car elles interrogent la société de manière explicite sur la binarité du système de genre et sur les multiplicités de combinaisons possibles entre les identités sexuelles, les sexualités et les désirs. Le genre160 trouble les occupants de l’espace public et même la chercheure comme nous venons de le décrire. L’espace public est un espace homosocial dans lequel les jeunes hommes des quartiers populaires arborent les attributs de la virilité particulièrement leur conquête féminine ou tout au moins ce qu’ils doivent en dire. Le makoumè, homosexuel et/ou transgenre, « contrevenant » à l’expression hétérosexuelle manifeste (ou manifestée) est rejeté voire agressé au travers d’un hétérosexisme violent. Ne correspondant pas au critère de la masculinité, de plus marginalisée, ils sont exclus de fait des plas. Par conséquent, ils sont contraints de trier l’espace public selon une échelle indexant le niveau de violence et de harcèlement subis. Dalgore illustre la situation.

« Cela dépend du lieu où je passe. Allez au Terres-Sainville non, je n’y pense pas ! Parce qu’en Martinique, c'est accepté maintenant mais toujours mal vu. En fait, le but, c’est de s’assumer. Une fois que tu t’assumes tout va bien. Mais une fois que tu montres aux personnes que tu peux me dire des bêtises mais que je m’assume, que je m'en fous ! Cela va m’atteindre parce qu'on est une personne, on est humain mais le but est de montrer qu'on n'a rien à foutre et ils vont arrêter de t'embêter. Par contre je n'ai jamais connu d’agression. Dieu merci ! »

157Traduit de l’anglais américain et plus ou moins créolisé : Style « Bad boy », jeunes hommes à la virilité

démonstrative à travers leur démarche et/ou parés de bijoux en or, de coiffures d’esthétique ou d’inspiration africaine, ...

158 Personnes qui s’interrogent sur leur sexe, la pertinence des sexes et/ou sur leur identification. 159 Formule de la transexuelle activiste américaine Kate Bornstein.

160Pastiche du titre du livre de Judith Butler, Trouble dans le genre, Le féminisme et la subversion de

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Roger Cantacuzène rappelle qu’en Martinique, l’homosexualité est « cet interdit social, de par son caractère à la fois diffus et fortement chargé émotionnellement – dans le sens d’une stigmatisation radicale161 ». Cette stigmatisation est quotidienne et exige la clandestinité physique et sexuelle des hommes non hétérosexuels.

Lyme : « Parce qu’il y a des gars pour qui c'est intolérable. Pour eux, les Makoumè ne doivent pas exister. »

1.1.5. La peur des violences dans l’espace public

L’espace public ouvert ou abrité est aussi un espace d'inquiétude, d’insécurité voire de violence pour les jeunes hommes malgré l’injonction qui leur est faite de vivre à l’extérieur, et avec leurs pairs. Ils peuvent faire l’objet de violence d’autres hommes. Deux catégories de jeunes hommes victimes se distinguent à ce propos : les occupants et les ex- occupants des plas et géto.

En effet, les jeunes hommes des quartiers populaires sont confrontés à la violence d’autres jeunes hommes. Nos observations partagent les constats de l’enquête ENVEFF:les occupants décrivent des vols avec violence, du racket effectué par des groupes d’hommes. Ceux-là sont donc aux aguets particulièrement la nuit, moment propice aux attaques.

Les membres du groupe de Moulin à Vent, de la catégorie des occupants, plusieurs fois victimes présentent ces faits.

A : « Non, nous étions tranquillement là. Ils ont essayé de prendre notre sacoche. C'était un braquage. C'est la nuit qu'ils attaquent. Plutôt la nuit, en groupe. »

B : « C'est surtout quand il n'y a pas de lumière à la cité… Ils sont toujours en groupe. »

C : « Oui, ils viennent dans l’obscurité. Parce qu'ils passent pour repérer avant. » L’extrait de l’observation suivante éclaire sur les conditions généralement précaires d’occupation de l’espace par le groupe de jeunes.

« Dans cette nuit sans lune, un téléphone mobile a été coincé dans l’armature au centre de la tente. Sous le mode « lumière », il fait office de lampe. Il éclaire les visages et le sol. Par contre, dès les premiers centimètres hors de la tente, l’obscurité baigne tout le parc dont les candélabres publics restent éteints. Le niveau de l’éclairage permet de distinguer à peine les vêtements. Les corps se tournent en bloc à l’approche de temps en temps d’un nouvel arrivant, d’un passant ou l’émergence d’un bruit, inhabituel,

161 Roger Cantacuzène, Modèle d’éducation, virilité ostentatoire, déficit de l’intime dans la construction

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dans la paisibilité ambiante. La batterie du téléphone s’est déchargée après une heure trente. Toujours dans l’obscurité, ils rangent quelques effets et tous lèvent le camp ». D’autres jeunes hommes des quartiers populaires, de la catégorie des ex-occupants des plas et géto préfèrent fuir l’espace public jugé violent. Un passé de victimes et/ou auteurs de violence (guets pour la vente d’herbe, deal, braquage, grand banditisme, emprisonnement, ...) peut réapparaître en cas d’agressions ou sous la pression des pairs encore occupants de l’espace public. Certains préfèrent « disparaître » des lieux, rompre avec leur réseau d’interconnaissance, voire déménager. Ils vont même à ne plus sortir pour les fêtes calendaires (Carnaval, ou les grands rassemblement festifs), dans leur quartier, commune ou à l’échelle du pays (Sound system, fêtes patronales ou rencontres sportives). C’est une stratégie d’évitement, de renfermement voire d’enfermement dans un réseau restreint d’ami.e.s ou familial, un entre-soi, pour éviter le désordre ou le chaos dans leur « (nouvelle) vie ». Compte-tenu de l’iléité, l’enfermement est d’autant plus difficilement supportable que l’éloignement est limité sinon quasi-imaginaire.

Solchole162 trente et un ans, après plusieurs séquences d’incarcération et de retour aux braquages avec violence et au deal de cannabis dans la rue, est au chômage. Il ne va plus sur la plas. Nous sommes reçues dans un petit logement où il vit avec sa copine, parmi des petits lapins et des oiseaux en cage.

« Non, depuis cet épisode (victime une attaque au coutelas) ... Il y a eu un long travail sur moi de remise en cause. De remise en question avec moi-même. Seul ! Exactement. Et je me suis dit voilà c'est bon. Je me suis dit que j’arrête, c’est trop de violence. Je n'ai pas d’armes. Mais j'évite de sortir. Le carnaval, la Noël je ne sors pas. Je les fête en famille ! Je ne bois pas d’alcool. Il y a beaucoup de choses que je faisais avant que je ne fais plus. Que je sors peu, que j’ai pas d’amis. Et je n’ai que ma