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3.3 La base de donn´ees mobilis´ee

3.3.2 D´eflation des variables nominales

3.3.2.4 D´eflation des autres variables de production

La variable consommations interm´ediaires sera d´eflat´ee dans nos analyses par l’indice des prix des moyens de production agricoles (IP des moyens de production agricole) disponible sur le site de l’INSEE (voir INSEE [Con]). Cet indice capture les fluctua- tions des prix d’achat des consommations interm´ediaires agricoles (´energie, semences, fertilisants, etc.).

La variable amortissements sera elle d´eflat´ee par l’indice des prix des biens d’investis- sements (IP biens d’investissements) disponible ´egalement sur le site de l’INSEE (voir INSEE [Dep]). Cet indice capture les fluctuations des prix d’achat des composantes de la variable amortissements (´equipements agricoles (tracteurs, moissonneuses, etc.) et les structures agricoles (bˆatiments)).

La variable consommation de pesticides est d´eflat´ee elle par l’indice des prix des moyens de protection des cultures (IP moyens de protection des cultures), disponible sur le site de l’INSEE (INSEE [Pest]). Cet indice capte les fluctuations des prix des produits vi- sant `a prot´eger les cultures : fongicides, insecticides et herbicides.

Enfin, la variable aides d´ecoupl´ees de la politique agricole commune est d´eflat´ee par l’indice des prix des moyens de production agricoles, indice g´en´eral (IP des moyens de production agricole). Remarquons que ce mˆeme indice a ´et´e utilis´e pour d´eflater les consommations interm´ediaires. Il est utilis´e ici car les aides sont souvent utilis´ees pour couvrir les charges d’exploitations (consommations interm´ediaires). Ces diff´erents indices sont r´epertori´es dans le tableau 3.4.

Tableau 3.4 – Indices des prix servant `a d´eflater les autres facteurs de production 2005 2006 2007 2008 IP des biens d’investissements 100 102,7 106,3 112,4 IP des moyens de production agricoles 100 102,8 108,8 122,8 IP des moyens de protection des cultures 100 100,2 100,2 103,5

Nous pouvons remarquer que les prix mondiaux et nationaux de nombreux produits agricoles ont fortement augment´e vers le milieu-fin de l’ann´ee 2006 et de mani`ere plus prononc´ee sur toute l’ann´ee 2007. Ils ont continu´e `a croitre au cours de l’ann´ee 2008. L’observation des indices de prix d’apr`es 2008 permet d’observer une certaine stabi- lisation de ces derniers. A titre d’exemple, l’indice des prix alimentaires calcul´e par l’organisation des nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) normalis´e `a cent pour les ann´ees allant de 2002 `a 2004 a atteint un niveau de 131 en d´ecembre 2006, 150 en juin 2007 et 187 en d´ecembre 2007. Cette hausse s’est poursuivie durant l’ann´ee 2008. Signalons que ces variations `a la hausse ont ´et´e plus importantes pour les c´er´eales et les ol´eagineux que pour les autres productions v´eg´etales.

Pour ce qui est des d´eterminants de cette hausse des prix des produits agricoles, il n’y a pas de consensus chez les ´economistes. N´eanmoins quelques explications ´emergent sou- vent pour expliquer cette volatilit´e. Trostle [2010] explique ce mouvement `a la hausse des prix agricoles de 2006 `a 2008 via une approche tendancielle. Selon cette approche, ce ph´enom`ene provient de l’observation depuis plusieurs ann´ees, bien avant que les prix ne commencent `a augmenter, d’une croissance faible de la production agricole associ´ee `a une croissance forte des usages alimentaires. Cette croissance forte des usages ali- mentaires est de son cˆot´e la combinaison de la croissance de la population mondiale et de l’augmentation des consommations alimentaires individuelles induites par la crois- sance ´economique et la hausse du revenu moyen. Il y a donc ici un d´es´equilibre cr´ee entre l’offre globale et la demande globale de produits provenant de l’agriculture. Une autre explication s’appuie sur le cours du p´etrole brut. En effet, ce cours globalement stable sur la derni`ere d´ecennie du XXième si`ecle, `a commenc´e `a croˆıtre au d´ebut des

ann´ees 2000, de fa¸con relativement faible au d´ebut (de 2000 `a 2003), et de fa¸con net- tement plus prononc´ee `a partir de la fin de l’ann´ee 2003 jusqu’au milieu de l’ann´ee 2008. Cette augmentation du cours du p´etrole a pour effet, toutes choses ´egales par ailleurs, d’accroˆıtre les coˆuts agricoles (intrants, stockage, collecte, transport, etc.) de production et par suite, exerce une pression `a la hausse sur les prix agricoles. Une troisi`eme explication de cette hausse est `a trouver du cˆot´e de l’acc´el´eration de la crois-

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sance de la production mondiale de biocarburants de premi`ere g´en´eration `a partir de diverses biomasses v´eg´etales (c´er´eales, canne `a sucre et betteraves `a sucre, huiles v´eg´e- tales, etc.), de la sp´eculation sur les mati`eres premi`eres agricoles et les comportements «agressifs » d’achat de produits agricoles dans l’optique d’assurer autant que possible l’approvisionnement de leurs march´es `a un coˆut bas. La derni`ere explication s’appuie sur les variations climatiques. En effet, la production mondiale c´er´eali`ere, par exemple, qui avait atteint un niveau record en 2004, a diminu´e de 1 % en 2005 et de 2 % en 2006 sous l’effet, notamment, de conditions climatiques d´efavorables dans plusieurs r´egions productrices. Cela a eu pour effet de faire baisser assez fortement les stocks de mati`eres premi`eres agricoles.

Nous pouvons donc affirmer que c’est sans doute une combinaison de ces effets qui est `a la base de cette hausse observ´ee des prix des produits agricoles dans notre base de donn´ees.

Les statistiques descriptives de ces variables, d´eflat´ees, sont consign´ees dans le tableau 3.5.

C h a p it re 3 . P r´e se n ta tio n d u d ´ep a rt em en t d ’E u re -e t- L o ir

1er quartile M´ediane 3i`eme quartile Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

Travail 1 1 1 1,2326 0,4605 0,46 4 Terre 90,33 119,27 155,495 126,893 51,2947 0,25 393,97 Amortissements 13253,8483 22182,2396 34298,6318 24837,2321 15284,8268 526,1044 74123,5849 Cons. Int. 31673,901 44258,399 61921,0321 50040,5015 25962,8669 11337,1336 296767,463 Productions c´er´eali`eres 45111,1535 62184,6837 84934,5789 67659,04 31621,6762 0 209897 Production industrielles 14644,695 24815,1333 40863,5093 32855,3786 28489,8224 0 242566,689 Autres productions 0 0 0 4882,9367 16486,7788 0 184279 Droit `a payement unique 4258,75 26199,4485 37916,4549 25551,7919 19640,9677 0 142202,335 Coˆut total de production 109761,842 141398,833 182723,234 150378,887 54640,947 48614,6858 444175,22 Consommation de pesticides 14892,9117 20360,1397 28355,0739 22248,1124 10146,5957 0 74014,4928 Taux L.T. 0,1589 0,3851 0,7775 0,6026 25,3822 0 297,029 Taux C-M.T. 0,1676 0,4399 1,0764 0,4555 33,9144 0 129,6546 Part S. C´er./SAU 0,6117 0,6707 0,7277 0,6687 0,0979 0 0,9698 Part S. Ind./SAU 0,1526 0,2122 0,2683 0,2097 0,095 0 0,973

Part MO fam./MO totale 1 1 1 0,932 0,1839 0 1

Part terres explo./SAU 0 0 0,161 0,1191 0,2055 0 1

Avec Cons. Int. = consommations interm´ediaires, Taux L.T. = Taux d’endettement de long terme, Taux C-M.T. = Taux d’endettement de court et moyen terme, Part S. C´er./SAU = Part de la surface c´er´eale dans le total SAU, Part S. Ind./SAU =

Part de la surface industrielle dans le total SAU, Part MO fam. /MO totale = Part de la main d’oeuvre familiale/ main d’oeuvre totale, Part terres explo. / SAU = Part des terres appartenant `a l’exploitant dans le total SAU, Part MO sal. /MO

totale = Part de la main d’oeuvre salari´ee/main d’oeuvre totale.

© 2015 Tous droits réservés. Thèse de Ayouba Kassoum, Lille 1, 2015